Skip to main content

Communiqués de presse Procédures spéciales

République Centrafricaine : Les experts de l’ONU exhortent les parties à reculer et échapper au gouffre d’une crise généralisée

République Centrafricaine

19 Décembre 2013

GENÈVE (19 Décembre 2013) – Un groupe d’experts des Nations Unies aux droits de l’homme* a exhorté, aujourd’hui, toutes les parties en République Centrafricaine à déclarer une trêve immédiate et inconditionnelle à la violence, à reprendre le contrôle de leurs forces et milices et à mettre fin immédiatement aux attaques contre des civils.

« Les violences choquantes qui ont lieu actuellement en République Centrafricaine menacent de mener à un conflit sectaire à grande échelle entre les communautés chrétiennes et musulmanes - mais celles-ci peuvent et doivent être arrêtées dès maintenant », ont déclaré les experts de l’ONU, tout en exprimant leur grave préoccupation par l’escalade de la violence et par la détérioration rapide de la situation des droits de l’homme et humanitaire dans le pays.

Une coalition de forces principalement musulmanes connue sous le nom de ‘Séléka’ a chassé le président François Bozizé du pouvoir en mars 2013. Un accord transitoire a été mis en place pour rétablir la paix et ouvrir la voie à des élections démocratiques. La situation politique actuelle dans le pays n’est pas propice à la réalisation d’un tel objectif.

Au cours des dernières semaines, les affrontements armés se sont poursuivis et intensifiés, parfois répondant à des motifs religieux opposant chrétiens et musulmans se lançant les uns aux autres des attaques de représailles dans plusieurs régions, dans un pays qui n’avait encore jamais connu de telles violences sectaires auparavant.

Des atrocités ont été rapportées par toutes les parties et les rapports et médias de l’ONU dénoncent l’augmentation rapide du nombre de victimes civiles y compris de femmes et enfants. Des représailles et des exécutions arbitraires par des individus armés provenant des deux parties, le recrutement d’enfants soldats, des attaques contre des installations médicales et la multiplication des incidents de viols ont également été documentés.

« Toutefois, la possibilité demeure de reculer et échapper au gouffre d’une guerre généralisée et de ses terribles conséquences, et d’établir une trêve immédiate pour initier un dialogue et des pourparlers de paix », ont déclaré les experts. «Nous exhortons les dirigeants de toutes les parties de saisir toute occasion pour éviter de nouvelles effusions de sang ».

Les experts ont apprécié les appels à l’action du Conseil des droits de l’homme et du Conseil de sécurité des Nations Unies, ainsi que ceux émis par les autorités de la République Centrafricaine elles-mêmes. Ils ont souligné qu'une approche coordonnée est indispensable pour résoudre la situation actuelle et assurer une paix durable.

Tout en notant des tentatives par certains chefs religieux d’établir un dialogue inter-religieux et de désamorcer les tensions, les experts ont souligné la responsabilité première de l’État de protéger les droits humains de toute la population. Ils ont lancé un appel à la Conférence Internationale de la Région des Grands Lacs de prendre des mesures urgentes pour résoudre la crise.

Les experts de l’ONU ont exhorté les dirigeants de toutes les parties à « prendre le contrôle de leurs forces et milices et cesser les atrocités immédiatement », mais ont averti que, dans l’environnement dangereux actuel, des initiatives pour désarmer les groupes de miliciens laissaient parfois certaines communautés vulnérables à des attaques de forces opposées.

« Nous demandons aux acteurs internationaux de suivre de près la situation afin de ne pas laisser les communautés sans défense », disent les experts.

« Un accès complet, sécuritaire et sans entrave doit être fourni aux agences humanitaires afin de leur permettre de répondre aux besoins de centaines de milliers de personnes déplacées dans le pays et de contrer la détérioration rapide de la situation humanitaire », ont déclaré les experts des droits de l’homme des Nations Unies.

(*) La Experte indépendante sur les questions relatives aux minorités, Rita Izsák ; le Rapporteur spécial sur la liberté de religion ou de conviction, Heiner Bielefeldt ; la Rapporteuse spéciale sur les droits fondamentaux des victimes de la traite des êtres humains, en particulier les femmes et les enfants, Rashida Manjoo; et le Rapporteur spécial sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires, Christof Heyns.

Les Experts indépendants des droits de l’homme font partie de ce que l'on nomme les Procédures Spéciales du Conseil des droits de l'homme. Les Procédures Spéciales, le plus grand organisme d'experts indépendants des droits de l'homme des Nations Unies, est le terme généralement attribué aux mécanismes mis en place par le Conseil des droits de l’homme, qui s’occupent de la situation spécifique d’un pays ou de questions thématiques dans toutes les régions du monde. Ils sont mandatés par le Conseil des droits de l'homme pour examiner, superviser, conseiller et faire rapport sur les situations des droits de l’homme. Actuellement, il existe 37 mandats thématiques et 14 mandats par pays, avec 72 représentants. En mars 2014, trois nouveaux mandats seront crées.

Les Experts indépendants servent à titre individuel et ne perçoivent aucun salaire ni compensation financière. Ils ont un statut indépendant de tout Gouvernement ou organisation et s’acquittent de leurs fonctions en toute impartialité.

Pour plus d’information consulter:
Minorités : http://www.ohchr.org/EN/Issues/Minorities/IExpert/Pages/IEminorityissuesIndex.aspx
Violence contre les femmes : http://www.ohchr.org/EN/Issues/Women/SRWomen/Pages/SRWomenIndex.aspx
Exécutions sommaires : http://www.ohchr.org/EN/Issues/Executions/Pages/SRExecutionsIndex.aspx
Personnes déplacées dans leur propre pays : http://www.ohchr.org/EN/Issues/IDPersons/Pages/IDPersonsIndex.aspx
Liberté de religion : http://www.ohchr.org/EN/Issues/FreedomReligion/Pages/FreedomReligionIndex.aspx

Pour toute question complémentaire et demandes de presse, veuillez contacter Graham Fox (+41 22 917 9640 / gfox@ohchr.org) ou écrire à minorityissues@ohchr.org

Pour des questions des medias relatives à d’autres Experts indépendants des Nations Unies :
Xabier Celaya, UN Human Rights – Media Unit (+ 41 22 917 9383 / xcelaya@ohchr.org)

NU Droits de l’Homme, Suivez-nous sur les médias sociaux :
Facebook: https://www.facebook.com/unitednationshumanrights
Twitter: http://twitter.com/UNrightswire
Google+ gplus.to/unitednationshumanrights
YouTube:
http://www.youtube.com/UNOHCHR
Storify: http://storify.com/UNrightswire

Regardez l’Index universel des droits de l’homme : http://uhri.ohchr.org/fr/