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Communiqués de presse Procédures spéciales

Minorités : l’experte de l’ONU salue les efforts du Cameroun et réclame de nouvelles mesures fortes pour leur protection

Les droits des minorités au Cameroun

11 Septembre 2013

YAOUNDÉ (11 septembre 2013) – L’experte indépendante des Nations Unies sur les questions relatives aux minorités, Rita Izsák, a reconnu les efforts consentis par les autorités camerounaises pour protéger et promouvoir les droits de l'ensemble des diverses minorités ethniques, religieuses et linguistiques du Cameroun. Toutefois, elle a souligné que « de nouvelles mesures importantes » restaient nécessaires pour certaines minorités marginalisées.

« Le Cameroun compte plus de 250 groupes ethniques parlant plusieurs langues et se félicite de sa stabilité et de la coexistence pacifique de ces diverses communautés », a déclaré Mme Izsák au terme de sa première visite officielle dans le pays. « Des politiques sociales et de développement nombreuses, le respect général des droits des minorités et l’accent mis sur l'unité nationale dans la diversité sont autant de facteurs importants qui contribuent à cette stabilité. »

« Comme dans tous des pays de la région, de nombreux défis subsistent. Je pense cependant qu’il existe une volonté politique de les surmonter au fil du temps, et ce, avec la pleine participation des minorités dans l’élaboration de solutions efficaces », a-t-elle déclaré.

Les problèmes rencontrés par les communautés pastorales pygmées et mbororo, qui s’identifient comme minorités indigènes, ont été soulevés à maintes reprises lors de la visite de l’experte de l’ONU. Beaucoup de leurs membres font partie des personnes les plus pauvres du pays et continuent à faire face à des problèmes spécifiques, qui nécessitent une attention particulière en vue d’améliorer leur situation et de favoriser la pleine jouissance de leurs droits.

« Pour que les solutions aux problèmes des Pygmées et des Mbororos fonctionnent de manière concrète, appropriée et durable, elles doivent prendre en compte et respecter le caractère unique des cultures, traditions et modes de vie de ces peuples », a déclaré Mme Izsák. « Les questions relatives à la propriété foncière sont d'une importance primordiale et nécessitent un dialogue et la révision de la législation en vigueur pour sécuriser leurs droits fonciers fondamentaux. »

Les Mbororos ont fréquemment déclaré être confrontés à des conflits liés à l'accès à terre, à la propriété foncière et à l’accès à l'eau. Les autorités encouragent les modes de vie sédentaires, mais certains souhaitent poursuivre leur mode de vie traditionnel. Mme Izsák a souligné que le gouvernement devait prendre en compte ces souhaits dans la mesure du possible.

« Les communautés pygmées sont également confrontées à des défis particuliers souvent liés à l’éloignement forcé de leurs terres forestières et à la perte de leur mode de vie de chasseurs – cueilleurs en forêt », a déclaré l'experte de l'ONU, tout en précisant que leur droit de rester sur leurs terres forestières ancestrales devait être respecté, dans la mesure du possible, même face à des projets de développement des ressources d’envergure nationale. Ces communautés sont souvent mal outillées pour vivre loin de leurs habitats traditionnels que constituent les forêts.

Mme Izsák a fait part de sa préoccupation face au déclin et à la disparition possible de certaines des nombreuses langues maternelles parlées dans le pays. Elle a salué les initiatives positives entreprises pour enregistrer et préserver ces langues aux côtés du français et de l'anglais. Elle a favorablement accueilli un projet pilote d'enseignement bilingue pour certaines langues maternelles.

En dépit de la politique de bilinguisme officiel du pays, l'experte indépendante a exhorté le gouvernement à aborder les problèmes relatifs aux discriminations contre la minorité anglophone et à garantir équité et égalité des chances pour les anglophones dans tous les domaines de la vie.

L'experte indépendante a salué la liberté de religion et l’évidente coexistence harmonieuse des différents groupes religieux qui prévaut à travers tout le pays. Cependant, elle a rencontré des dirigeants d’églises pentecôtistes qui lui ont fait part de leurs préoccupations, parmi lesquelles la récente fermeture d'un certain nombre d'églises dans le pays. « Les processus d’enregistrement et d'autorisation devraient être non-discriminatoires et des critères et délais clairs établis et respectés dans la pratique », a-t-elle souligné.

« Les autorités locales et nationales doivent consulter et impliquer les représentants des communautés autochtones de base dans les processus décisionnels afin de maintenir la coexistence pacifique entre les différents groupes ethniques et religieux », a-t-elle déclaré. Mme Izsák a observé de nombreux conflits locaux qui devraient être réglés efficacement afin d’éviter des tensions entre communautés. « Les engagements pris en matière de droits de l'homme au niveau national doivent être mieux mis en pratique et contrôlés au niveau local. »

L'experte a visité la capitale, Yaoundé, avant de se rendre dans différentes régions, dont celles du nord-ouest, du sud et de l'extrême-nord. Elle a rencontré de hauts responsables du gouvernement aux niveaux national et régional, des représentants d'organisations non gouvernementales, des membres des diverses communautés, des universitaires et d'autres personnes œuvrant dans le domaine des questions relatives aux minorités, à l'inclusion sociale et à la promotion de l'égalité et de la non-discrimination.

L'experte indépendante a achevé sa visite en remerciant le Gouvernement camerounais pour son invitation et son excellente coopération. Elle présentera un rapport complet avec ses conclusions et recommandations au Conseil des droits de l'homme des Nations Unies en mars 2014.

Rita Izsák a été nommée experte indépendante en charge des questions relatives aux minorités par le Conseil des droits de l’homme en juin 2011 et a pris ses fonctions le 1er
août 2011. En sa qualité d’experte indépendante, elle ne dépend d’aucun gouvernement ni d’aucune organisation. Elle travaille à son compte personnel. Pour plus d’informations: http://www.ohchr.org/EN/Issues/Minorities/IExpert/Pages/IEminorityissuesIndex.aspx

Pour consulter la page consacrée au Cameroun: http://www.ohchr.org/EN/Countries/AfricaRegion/Pages/CMIndex.aspx

Consultez la déclaration des Nations Unies portant sur les droits de minorités nationales ethniques, religieuses et linguistiques ici : http://www.ohchr.org/EN/ProfessionalInterest/Pages/Minorities.aspx

Pour plus d’information et pour les demandes d’interview, prière de contacter :
A Yaoundé (pendant la visite): Kiven Timothy Franklin Fonyuy (+237 22 50 58 03 / 79 71 05 94 / tfonyuy@ohchr.org).
A Genève (avant et après la visite): Graham Fox (+41 22 917 9640 / gfox@ohchr.org) ou écrire à minorityissues@ohchr.org

Pour des ressources média relatives aux experts indépendants des Nations Unies :
Xabier Celaya, Droits de l’homme, Nations Unies – Unité des médias (+ 41 22 917 9383 / xcelaya@ohchr.org)

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Consultez l’Index universel des droits de l’homme : http://uhri.ohchr.org/fr

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