Communiqués de presse Haut-Commissariat aux droits de l’homme
Le Secrétaire général adjoint de l‘ONU pour les droits de l’Homme préconise des enquêtes rapides, approfondies et crédibles sur les violations graves des droits de l’Homme en Côte d’Ivoire
Côte d’Ivoire / Doits de l’Homme
01 décembre 2012
ABIDJAN (1er décembre 2012) – Le Secrétaire général adjoint pour les droits de l’Homme, Ivan Šimonović, a affirmé avec insistance que la non-traduction rapide en justice des auteurs des violations graves des droits de l’homme risquait de conduire à des violences récurrentes en Côte d’Ivoire.
Après avoir visité le site détruit de Nahibly près de Duékoué dans l’Ouest du pays, qui a été la scène d’une attaque contre les personnes déplacées internes le 20 juillet dernier, M. Šimonović a souligné l’urgence de conduire à leur terme des enquêtes internes et de traduire rapidement les auteurs en justice.
“La tragique attaque du camp de déplacés internes de Nahibly me rappelle les événements de Duékoué lors de ma dernière visite en 2011. Des corps avaient été exhumés de fosses communes. Les victimes de ces crimes attendent toujours que justice soit rendue. Une telle impunité, à savoir l’absence de poursuites contre les auteurs de ces crimes atroces crée un risque important de faire perdurer la violence” a-t-il déclaré.
Le Gouvernement a initié des enquêtes sur l’attaque de Nahibly qui a fait au moins huit morts et plusieurs disparus. Les autorités locales et les agents humanitaires ont informé M. Šimonović que la fragilité de la situation sécuritaire ainsi que la crainte de représailles entravent le déroulement des enquêtes. M. Šimonović a insisté sur le fait que quoi qu’il en soit, des enquêtes rapides, approfondies et crédibles étaient essentielles dans l’intérêt non seulement de la justice, mais aussi de la réconciliation et de la prévention d’attaques futures.
A Man, Guiglo et Duékoué, dans l’Ouest du pays, les représentants de la société civile et des membres des diverses communautés ont exprimé leurs préoccupations face aux questions toujours non résolues du conflit foncier, de la circulation illicite d’armes à feu et des activités des dozos, des chasseurs traditionnels devenus un groupe paramilitaire. Mr. Šimonović a pris bonne note de ces inquiétudes, de leurs effets négatifs sur la confiance de la population envers les autorités et sur le fait qu’elles continuaient à alimenter le conflit. Il encourage le Gouvernement à continuer ses efforts dans le domaine de la réforme du secteur de la sécurité, malgré les défis engendrés par les attaques armées contre les positions de l’armée et quelques commissariats de police et gendarmerie dans plusieurs régions du pays.
«Il est essentiel de poursuivre la réforme du secteur de la sécurité, en particulier afin de renforcer la police et la gendarmerie pour qu’elles reprennent leur fonction de maintien de l’ordre des mains de l'armée et des groupes paramilitaires", a t-il dit. "Il est également important de prendre toutes les mesures nécessaires afin de punir mais également prévenir les cas de détention arbitraire et de torture."
A Abidjan, Šimonović a rencontré le président Alassane Ouattara et le Premier ministre Daniel Kablan Duncan.
"J'ai été encouragé par leur engagement à rendre des comptes, peu importe l'origine ethnique, l'appartenance religieuse ou politique des auteurs», a t-il dit.
Il a également rencontré le Ministre de la Justice, des Droits de l’Homme et des Libertés publiques, Gnénéma Coulibaly, le Ministre délégué à la Défense, Paul Koffi Koffi et le Procureur de la République, Simplice Koffi Kouadio. Il s’est également entretenu avec la coalition au pouvoir, le Rassemblement des Houphouétistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP), et le Front Populaire Ivoirien (FPI), principal parti de l’opposition et a échangé avec divers responsables des Nations Unies.
Cette visite du 27 novembre au 2 décembre 2012 est la seconde de cet Haut officiel des droits de l’homme depuis la fin de la crise post électorale. Sa dernière visite a eu lieu du 2 au 9 avril 2011, au plus fort de la crise politique qui a suivi les élections présidentielles de 2010.
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Abidjan: Juliette Mandan Amanchi, ONUCI, +225 20 23 66 75 / + 225 05 99 01 57
New York: Fred Kirungi, OHCHR (+1 917 288 3160 / +1 917 367 3431 / kirungi@un.org )
Genève: Cécile Pouilly, OHCHR (+41 22 917 9310 / cpouilly@ohchr.org)
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