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Communiqués de presse Haut-Commissariat aux droits de l’homme

Pillay condamne les amputations et les violations des droits de l’homme au nord du Mali

Pillay / Nord du Mali

17 septembre 2012

Genève (17 septembre 2012) La Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Navi Pillay a condamné ce lundi les violations des droits de l’homme  qui continuent à se produire au nord du Mali, y compris des peines cruelles, telles que des amputations, et a appelé le gouvernement et la communauté internationale à répondre urgemment à cette crise.

Au moins sept hommes ont été victimes d’amputations  par le Mouvement pour l’Unité du Jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO) et Ansar Dine, y compris un homme qui a eu une main amputée hier (dimanche) pour vol. Des rapports font état d’environ 30 personnes accusées de diverses infractions, en attente de sanctions, y compris de possibles amputations.

« Selon des informations crédibles que mon Bureau a reçues, ces groupes armés occupant le nord du Mali ont commis  des violations graves de droits de l’homme et, probablement, des crimes de guerre », a –t-elle déclaré. « Ces violations comprennent des châtiments cruels tels que des amputations, la mort par lapidation d’un couple non marié, des exécutions sommaires, le recrutement d'enfants soldats, des violations des droits de la femme, des  droits de l’enfant,  de la liberté d'expression, du droit à l'alimentation, du droit à la santé, du droit à l'éducation, de la liberté de religion et de croyance, ainsi que des droits culturels. »

Le Comité contre la torture a condamné l’amputation de membres et l’utilisation de la lapidation comme  violations de la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, à laquelle le Mali est partie.

Dans un rapport au Conseil des droits de l’homme ce lundi, Pillay a mis en exergue l’étendue de violations des droits de l’homme et d’allégations de violations du droit international humanitaire au nord du Mali, appelant à une action urgente au niveau local et international pour faire cesser l’instabilité politique qui alimente la violence.

« Je condamne fermement les attaques contre les populations civiles, les violences sexuelles, le recrutement d'enfants soldats et les déplacements forcés de populations ainsi que la destruction de sites du patrimoine mondial au Mali. Les groupes armés doivent respecter les droits de l'homme et le droit international humanitaire, » a-t-elle déclaré.

« Je crains que la situation humanitaire et celle des droits de l’homme dans toute la région du Sahel ne se dégradent dangereusement si la crise au nord du Mali n’est pas réglée de façon urgente. »

Selon des sources humanitaires, au moins 30 femmes âgées de 12 à 45 ans ont victimes de violences sexuelles perpétrées par des hommes armées dans la région de Gao. Des campagnes sanitaires sur la prévention du choléra auraient été interdites par les militants du MUJAO au prétexte que la musique et d’autres messages émanant des agences humanitaires sont contraires à la charia. – en dépit du fait qu’une épidémie de choléra ait été confirmée à Gao. Des programmes médicaux très importants ont été suspendus et, à Tombouctou, Gao et Kidal, des écoles sont fermées ou l’enseignement  suspendu.

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