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Communiqués de presse Conseil des droits de l’homme

Le Conseil des droits de l'homme se réunit en session extraordinaire pour examiner la situation des droits de l'homme en Libye

25 Février 2011

MATIN

25 février 2011

Le Conseil des droits de l'homme a ouvert ce matin sa quinzième session extraordinaire, qui est consacrée à «La situation des droits de l'homme dans la Jamahiriya arabe libyenne».

Ouvrant les débats, la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Mme Navi Pillay, a déclaré que la gravité de la situation et la violente répression du soulèvement en Libye requièrent une telle attention urgente. «Les manifestants qui, exerçant leur droit à la liberté d'assemblée, ont dénoncé le comportement brutale de leur gouvernement, continuent de le défier au grand péril de leurs vies; ils en ont appelé aux Nations Unies et à la communauté internationale pour leur protection», a déclaré Mme Pillay qui a souligné que «nous leur devons notre solidarité et notre protection contre la violence». La Haut-Commissaire a ajouté que, loin d'être manipulée par des forces extérieures, on assiste à une manifestation du pouvoir du peuple – un exercice de démocratie directe qui mérite et exige le respect et le soutien internationaux. La Haut-Commissaire s'est inquiétée de l'intensification alarmante de la répression contre des manifestants pacifiques. Elle a aussi souligné que «La situation brutale et choquante d'aujourd'hui est le résultat direct du mépris total pour les droits et la liberté des Libyens qui a marqué près de quatre décennies de pouvoir du régime actuel». Elle a estimé que le Conseil et ses mécanismes devraient agir vigoureusement pour aider à mettre un terme au bain de sang en Libye et assurer l'obligation redditionnelle de ceux qui ont perpétré ces atrocités. Elle a lancé un appel en faveur d'une enquête indépendante et impartiale pour enquêter sur la violente répression des manifestations» en Libye.

Intervenant au nom des titulaires de mandats des procédures spéciales du Conseil des droits de l'homme, M. José-Luis Gómez del Prado, Président du Groupe de travail sur l'utilisation de mercenaires comme moyen de violer les droits de l'homme, a expliqué que les titulaires de mandats ont reçu, depuis le début des manifestations, des informations faisant état d'un usage excessif et disproportionné de la force à l'encontre des manifestants. Des actes de torture auraient été commis; des arrestations arbitraires ont été effectuées, visant notamment des défenseurs des droits de l'homme et des journalistes. En outre, les autorités auraient engagé des mercenaires pour soutenir la répression à l'encontre des manifestants, a déploré le Président du Groupe de travail sur les mercenaires. M. Gómez del Prado a indiqué que les titulaires de mandat du Conseil des droits de l'homme sont disposés à apporter un soutien au Conseil et se félicitent de la tenue de cette session extraordinaire qui doit permettre d'aborder les questions de droits de l'homme en Libye tant à court terme que sur le long terme.

La cinquantaine de délégations d'États membres et observateurs du Conseil qui sont intervenues dans le débat qui a suivi ont unanimement condamné la violence disproportionnée exercée contre les manifestants en Libye. Face à ces atrocités, la proposition d'envoyer une commission d'enquête internationale indépendante et impartiale a été largement soutenue. À l'instar de la Haut-Commissaire aux droits de l'homme, la plupart des intervenants ont insisté sur la nécessité d'assurer l'acheminement de l'aide humanitaire ainsi que la protection des ressortissants étrangers et de permettre à ceux qui le souhaitent de quitter le territoire libyen. L'idée d'une suspension de la Libye en tant que membre du Conseil a reçu de nombreux soutiens, quelques membres du Conseil exprimant toutefois des réserves face à une telle mesure.
Sont intervenus les représentants des États membres suivants: Hongrie (au nom de l'Union européenne), Iraq (au nom du Groupe des pays arabes), Pakistan (au nom de l'Organisation de la Conférence islamique), Nigéria (au nom du Groupe africain), Qatar, France, Pologne, Royaume-Uni, Mexique, Brésil, Maldives, Norvège, Uruguay, Chili, Argentine, Espagne, Japon, Malaisie, Angola, Belgique, Jordanie, Cuba, Fédération de Russie, République de Corée, Slovaquie, Arabie saoudite, États-Unis, Chine, Suisse, Bangladesh, Guatemala, Sénégal, et Thaïlande.

Les représentants des pays observateurs suivants ont également pris la parole: Nicaragua, Irlande, Pays-Bas, Algérie, Allemagne, Italie, Autriche, Koweït, Iraq, Inde, Indonésie, Honduras, Australie, Turquie et Pérou.

Le Président a indiqué à l'ouverture de la séance que la demande concernant la tenue de la session extraordinaire est soutenue par les 23 membres suivants du Conseil: Argentine, Belgique, Brésil, Chili, Espagne, États-Unis, France, Guatemala, Hongrie, Japon, Jordanie, Maldives, Mexique, Norvège, Pologne, Qatar, République de Moldova, Royaume-Uni, Sénégal, Slovaquie, Suisse, Uruguay et Zambie.

Le Conseil doit terminer cet après-midi les débats en entendant la délégation de la Libye ainsi que des délégations observatrices et des organisations non gouvernementales. Il se prononcera en fin de journée sur un projet de résolution (A/HRC/S-15/L.1/Rev.1).

Déclarations liminaires

MME NAVI PILLAY, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, a salué l'initiative de convoquer la présente session sur la situation des droits de l'homme dans la Jamahiriya arabe libyenne. «La gravité de la situation et la violente répression du soulèvement dans ce pays requièrent une telle attention urgente», a-t-elle déclaré. Comme l'a relevé le Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies face aux informations sur la nature et l'ampleur des attaques contre les civils, il s'agit là de violations graves du droit international humanitaire et des droits de l'homme.

Mme Pillay a rappelé que lors du Sommet de 2005, les dirigeants de ce monde sont unanimement convenus que chaque État individuel a la responsabilité de protéger sa population contre les crimes contre l'humanité et autres crimes internationaux. Cette responsabilité englobe la prévention de tels crimes par les moyens appropriés et nécessaires, a souligné la Haut-Commissaire, ajoutant que lorsqu'un État manque à la protection de sa population contre les graves crimes internationaux, il en va de la responsabilité de la communauté internationale d'agir, de manière collective et décisive et en temps utile, par une action protectrice. «Alors que nous nous réunissons aujourd'hui, les manifestants qui, exerçant leur droit à la liberté d'assemblée, ont dénoncé le comportement brutal de leur Gouvernement, continuent de le défier au grand péril de leurs vies; ils en ont appelé aux Nations Unies et à la communauté internationale pour leur protection», a poursuivi Mme Pillay. «Nous leur devons notre solidarité et notre protection contre la violence», a-t-elle poursuivi. Loin d'être manipulée par des forces extérieures, leur protestation est une manifestation du pouvoir du peuple – un exercice de démocratie directe qui mérite et exige le respect et le soutien internationaux.

La communauté internationale a exhorté à plusieurs reprises Mouammar Kadhafi à s'abstenir de toute violence, a rappelé la Haut-Commissaire; en dépit de la condamnation et des appels internationaux à la retenue, le dirigeant libyen a choisi d'attiser le conflit en demandant à ceux qui le soutiennent «de sortir de chez eux et d'attaquer les manifestants dans leurs repaires». Bien que les informations qui circulent soit encore éparses et difficiles à vérifier, une chose est claire, a déclaré Mme Pillay: en violation constante du droit international, la répression en Libye de manifestations pacifiques s'intensifie de manière alarmante, a déclaré Mme Pillay, qui a fait état de tueries de masse, d'arrestations arbitraires, de détentions et de torture de manifestants. Des chars, des hélicoptères et des avions militaires auraient été utilisés de manière aveugle pour attaquer les manifestants et, selon certaines sources, des milliers de personnes auraient été tuées ou blessées. «Le dirigeant libyen doit mettre fin à la violence immédiatement», a affirmé Mme Pillay, rappelant que la Libye est membre du Conseil des droits de l'homme et s'est engagée à respecter ces droits.

Les témoins, à l'intérieur et à l'extérieur de la Libye, ne cessent de décrire des scènes atroces, a poursuivi Mme Pillay. Les forces libyennes bloquent les ambulances afin que les blessés et les morts soient abandonnés dans les rues, a-t-elle dénoncé. Les informations en provenance des hôpitaux indiquent que la plupart des victimes ont reçu des balles dans la tête ou dans la poitrine, suggérant des exécutions arbitraires et sommaires. Des images dont l'origine est difficile à vérifier semblent indiquer l'existence de fosses communes à Tripoli, a ajouté la Haut-Commissaire. Selon plusieurs témoignages, des personnes ont été tuées par des combattants étrangers qui ont été et continueraient d'être introduits dans le pays et équipés d'armes légères et de petit calibre par le Gouvernement, afin de réprimer les manifestants. Il est important que la sécurité de tous les ressortissants étrangers soit assurée et que la liberté de mouvement de ceux qui souhaitent quitter le pays soit respectée, a poursuivi la Haut-Commissaire. Les autorités libyennes doivent autoriser l'accès en toute sécurité de l'aide humanitaire et médicale et des travailleurs humanitaires, a-t-elle ajouté. Mme Pillay a instamment prié les pays voisins de la Libye à ouvrir leurs frontières et à veiller à ce que les réfugiés fuyant la violence en Libye soient accueillis et traités avec humanité. Les partenaires politiques et les alliés de la Libye se trouvent dans une position unique pour exercer une influence individuelle et collective en faveur de la protection des droits de l'homme en Libye, a souligné la Haut-Commissaire, encourageant tous les acteurs internationaux à prendre les mesures nécessaires pour obliger le Gouvernement libyen à mettre fin au bain de sang.

«J'ai également lancé un appel en faveur d'une enquête indépendante et impartiale pour enquêter sur la violente répression des manifestations» en Libye, a souligné Mme Pillay. Mais il faut être clair: la situation brutale et choquante d'aujourd'hui est le résultat direct du mépris flagrant des droits et libertés des Libyens qui a marqué ces quatre dernières décennies de pouvoir de l'actuel dirigeant du pays. Il faut rendre justice pour les violations actuelles et passées, a-t-elle souligné. Le Conseil et ses mécanismes devraient agir vigoureusement pour aider à mettre un terme au bain de sang en Libye et assurer l'obligation redditionnelle de ceux qui ont perpétré ces atrocités, a déclaré la Haut-Commissaire. Le Conseil doit utiliser tous les moyens disponibles pour obliger la Libye à respecter les droits de l'homme et tenir compte de la volonté de son peuple, a-t-elle conclu.

Intervenant au nom des titulaires de mandat des procédures spéciales du Conseil des droits de l'homme, M. JOSÉ-LUIS GÓMEZ DEL PRADO, Président du Groupe de travail sur l'utilisation de mercenaires comme moyen de violer les droits de l'homme et d'empêcher l'exercice du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, a condamné dans les termes les plus fermes la répression violente des manifestations pacifiques du peuple libyen. Il a expliqué avoir reçu, depuis le début des manifestations, des informations faisant état d'un usage excessif et disproportionné de la force à l'encontre des manifestants. Des actes de torture auraient été commis; des arrestations arbitraires ont été effectuées, visant notamment des défenseurs des droits de l'homme et des journalistes. Des centaines de personnes sont mortes; des milliers ont été blessées. En outre, les autorités auraient engagé des mercenaires pour soutenir la répression à l'encontre des manifestants, a déploré le Président du Groupe de travail sur l'utilisation de mercenaires.

Toutes les mesures prises contre la population par les autorités libyennes sont illégitimes et iniques en vertu du droit international, a poursuivi M. Gómez del Prado. Un usage disproportionné de la force n'est jamais une option et ne peut être justifié contre des manifestations pacifiques, a-t-il rappelé. S'il est confirmé, le recrutement d'individus armés qui ont peut-être été impliqués dans des massacres est inacceptable, a-t-il ajouté.

Les titulaires de mandats du Conseil demandent l'arrêt immédiat de la force contre les manifestants. Les autorités doivent libérer les personnes détenues arbitrairement et protéger les individus des tortures et autres mauvais traitements. Le peuple doit être autorisé à exprimer ses griefs légitimes, sans crainte d'être assassiné, blessé, arrêté ou sujet à d'autres violations des droits de l'homme. Le Gouvernement doit respecter ses obligations en vertu du droit international et des droits de l'homme. M. Gómez del Prado a souligné que les attaques orchestrées par les autorités s'il est prouvé qu'elles ont été commises dans le cadre d'une attaque systématique contre le peuple de Libye constituent un crime contre l'humanité. Il a également déploré le ton provocateur de la récente déclaration du Président Libyen. Inciter à la haine ne mènera qu'à une escalade de la situation et à d'autres violations, a-t-il averti. Enfin, il a précisé que les titulaires de mandats soutiennent l'appel de la Haut-Commissaire pour une enquête internationale sur ces violences et sont prêtes à y apporter leur concours.

Constatant que le Gouvernement essaie de restreindre l'accès à l'information sur les atrocités commises, M. Gómez del Prado a demandé aux autorités de faire en sorte que les journalistes puissent faire leur travail en toute sécurité et liberté. L'accès aux moyens de communication, dont Internet, doit être assuré pour tous. D'autre part, les titulaires de mandats du Conseil soulignent le manque de protection des droits de l'homme dans l'ensemble du pays qui persiste depuis de longues années. Il a tout particulièrement attiré l'attention sur les représailles dont sont victimes les journalistes, médecins et avocats et a averti que les responsables de ces crimes, passés et présents, devront être tenus pour responsables. En outre, des réformes du système de gouvernance sont nécessaires pour prévenir d'autres violations des droits de l'homme, a-t-il ajouté.

Avant de conclure, M. Gómez del Prado a indiqué que les titulaires de mandat du Conseil des droits de l'homme sont disposés à apporter un soutien au Conseil; ils se félicitent de la tenue de cette session extraordinaire qui doit permettre d'aborder les questions de droits de l'homme en Libye tant à court terme que sur le long terme.

Débat

M. ANDRÁS DÉKÁNY (Hongrie au nom de l'Union européenne et des pays candidats et associés), en qualité de membre du Conseil ayant demandé de convocation de la session extraordinaire sur la situation des droits de l'homme dans la Jamahiriya arabe libyenne, a souligné que la répression violente des civils se poursuit en Libye, où les informations font état d'un nombre très élevé de morts parmi les manifestants et les civils et l'utilisation de munitions et d'armes lourdes contre des manifestants pacifiques. L'Union européenne se félicite que des organisations régionales condamnent fermement les crimes commis contre des manifestants pacifiques. L'Union européenne approuve pleinement la position prise face à ces événements par la Haut-Commissaire aux droits de l'homme. L'Union européenne exhorte la Libye à respecter sans plus attendre ses obligations en vertu du droit international. Profondément préoccupés par le sort des citoyens des États membres de l'Union européenne qui se retrouvent coincés en Libye contre leur volonté, les pays de l'Union exhortent les autorités libyennes et les parties pertinentes à assurer la sécurité de tous les ressortissants étrangers et à faciliter le départ de ceux d'entre eux qui souhaitent quitter le pays.

Il faut agir dès maintenant car le nombre des victimes augmente de jour en jour, a poursuivi le représentant, ajoutant que l'Union européenne estime qu'une enquête internationale indépendante, impartiale et crédible est nécessaire pour faire toute la lumière sur les violations du droit international et traduire en justice tous les responsables. L'Union européenne appelle à la suspension de la Libye en tant que membre du Conseil des droits de l'homme et exprime le souhait que toutes les délégations appuieront le projet de résolution soumis par ces pays.

M. MOHAMED ALI ALHAKIM (Iraq au nom du Groupe des pays arabes) a déclaré que les pays arabes suivaient de près l'évolution de la situation en Libye, en particulier à Tripoli. Il a précisé que les dernières informations font état de graves affrontements. Il a dénoncé les crimes perpétrés contre les participants à des manifestations et protestations pacifiques. Il a dénoncé les actes de violence commis contre les civils qui sont inacceptables. Le Groupe arabe déplore en outre le recours aux mercenaires. Il invite les autorités à cesser immédiatement les actes de violence, à engager un dialogue national et à répondre aux revendications légitimes du peuple libyen. Il faut que cesse l'effusion de sang, a-t-il insisté. Par ailleurs, le Groupe arabe demande aux autorités de lever toute restriction sur les médias et de garantir l'accès aux moyens de communication. En outre, l'accès de l'aide humanitaire aux populations doit être assuré. Le représentant iraquien a également réfuté les accusations sur une prétendue implication de ressortissants de pays arabes dans des actions contre les Libyens. Ces accusations doivent être vérifiées, a-t-il souligné. Enfin, il a invité les États membres amis, les organisations internationales et la société civile à fournir une aide humanitaire au peuple libyen. Le représentant du Groupe arabe a conclu son intervention en saluant la mémoire des martyres des manifestations pacifiques.

M. ZAMIR AKRAM (Pakistan au nom de l'Organisation de la Conférence islamique) a vivement condamné l'usage excessif de la force contre les civils dans la Jamahiriya arabe libyenne, qui s'est soldé par un nombre élevé de morts et de blessés. L'OCI exhorte les autorités libyennes à cesser immédiatement la violence contre les manifestants et les civils innocents, a poursuivi le représentant pakistanais. Commentant les événements récents dans nombre de pays de l'OCI, il a qualifié la période de «période d'éveil» pour le monde musulman; les musulmans demandent que leurs dirigeants rendent des comptes et ne supportent plus que leurs droits soient bafoués, a-t-il souligné. Les événements dans le monde musulman témoignent d'une volonté de voir garantir la démocratie, a-t-il insisté, soulignant que le Coran lui-même affirme que les musulmans mènent leurs affaires par le biais de la consultation mutuelle. La justice, la démocratie et la moralité constituent les valeurs essentielles de l'islam, a insisté le représentant pakistanais. Le monde islamique n'acceptera plus l'application de «deux poids, deux mesures», ni l'hypocrisie de la communauté internationale – laquelle devra accorder une attention particulière aux voix des musulmans et non plus seulement de leurs dirigeants. Avant tout, les musulmans ne vont plus tolérer le déni de leurs droits où que ce soit dans le monde, a insisté le représentant pakistanais. La communauté internationale doit apporter aide et secours au peuple libyen et renoncer à l'exploitation politique de la situation, a-t-il conclu.

M. OSITADINMA ANAEDU (Nigéria au nom du Groupe africain) s'est dit convaincu que le Conseil des droits de l'homme se devait de se prononcer sur la situation en Libye. Il a cependant demandé à toutes les parties prenantes de traiter cette situation dans le strict cadre du mandat du Conseil. Il a souhaité clarifier que le Groupe africain n'est pas plus inquiet face à la situation en Libye que face à celle qui prévaut dans d'autres pays ou région. Pour le Groupe, les autorités libyennes et le peuple libyen ne doivent en aucun cas renoncer à leurs efforts pour éviter une escalade de la situation. Le représentant a exhorté les autorités libyennes à garantir la sécurité de leur population. Il faut que l'aide humanitaire parvienne aux populations qui en ont besoin, a-t-il ajouté. Le coordonnateur du Groupe africain a par ailleurs condamné l'amalgame que font certains médias en sous-entendant que les Africains vivant en Libye sont des mercenaires. Le Groupe africain est convaincu qu'en ces temps difficiles, des consultations doivent être menées pour trouver une solution en Libye. Pour conclure, il a exprimé le vif espoir que les autorités libyennes répondront à l'appel de la communauté internationale et réagiront de manière pacifique et non violente à la crise actuelle.

M. ABDULLA FALAH ABDULLA AL-DOSARI (Qatar) a remercié le Conseil pour la convocation de cette session extraordinaire. Le Qatar suit avec préoccupation les événements tragiques en Libye depuis le 17 février dernier et notamment le recours aux bombardements aériens, aux armes lourdes et aux mercenaires contre des civils innocents. Le Qatar condamne fermement l'usage disproportionné de la force contre le peuple libyen, a poursuivi son représentant. Le Qatar appelle les autorités libyennes à mettre fin aux tueries. Les positions exprimées au niveau international ne sont pas à la hauteur de la situation; il faut œuvrer pour aider le peuple libyen à exercer ses aspirations légitimes. Les autorités libyennes doivent garantir la sécurité et la stabilité du pays en mettant fin à l'utilisation de tout type d'arme contre des manifestants, a notamment souligné le représentant. Il a en outre appelé au respect du droit de réunion pacifique. Tous les États membres et institutions internationales doivent agir immédiatement pour protéger le peuple libyen. Il faut dépêcher en Libye une commission internationale indépendante pour enquêter sur les éventuels crimes contre l'humanité qui pourraient avoir été commis dans ce pays, a-t-il conclu.

M. JEAN-BAPTISTE MATTÉI (France) s'est félicité que le Conseil ait décidé de se saisir de la situation en Libye. L'extrême gravité de la situation sur le terrain et l'ampleur des violations des droits de l'homme l'exigent, a-t-il souligné. Il a fait remarquer que les informations qui parviennent de Libye sont extrêmement préoccupantes. La population civile est l'objet d'une violence brutale, aveugle et révoltante qui atteint des proportions inqualifiables. La communauté internationale ne peut rester indifférente face à ces violations massives des droits de l'homme et doit se mobiliser afin de mettre fin à ces exactions. Pour le représentant français, le Conseil doit aujourd'hui pleinement jouer son rôle en dénonçant avec fermeté et sans détour les situations dans lesquelles les droits de l'homme sont gravement et systématiquement violés. La France souhaite que le Conseil adopte avec le plus large soutien possible une résolution qui condamne sans ambages les violences massives et inacceptables actuellement perpétrées en Libye et qui pourraient être assimilables à des crimes contre l'humanité. Il ne saurait y avoir d'impunité pour les auteurs et les responsables de telles violations des droits de l'homme, a averti M. Mattéi, précisant que toutes les options doivent être étudiées, y compris la saisine de la justice pénale internationale. Dans ce contexte, la France soutient sans réserve l'envoi d'une commission d'enquête internationale en Libye et appelle le Conseil à demander à l'Assemblée générale des Nations Unies de se réunir dans les plus brefs délais afin qu'elle se prononce sur la suspension de la Libye du Conseil des droits de l'homme. Les témoignages, les images et les propos même des dirigeants libyens ne laissent aucun doute quant au fait que la Libye ne remplit manifestement plus les conditions posées par le résolution 60/251 pour être membre du Conseil, a conclu le représentant.

M. ANDRZEJ SADOS (Pologne) a indiqué que son pays est bouleversé et profondément préoccupé par les derniers événements en Libye et déplore particulièrement l'usage de la violence contre les civils et le grand nombre de tués. La Pologne se joint aux appels lancés en faveur d'une cessation immédiate de l'utilisation de la force contre les manifestants. Le Gouvernement de la Libye doit s'abstenir immédiatement de tout recours à la force, a-t-il insisté. Il a plaidé en faveur de la protection de tous en Libye, y compris les ressortissants de pays tiers.

M. PETER GOODERHAM (Royaume-Uni) a dit souhaiter envoyer un message clair au régime libyen: le monde ne se contente pas d'observer et de faire des déclarations. Il s'est félicité de la tenue de cette session extraordinaire et a demandé au Conseil de continuer à s'engager pour que les responsables des terribles violations des droits de l'homme commises actuellement en Libye soient tenus pour responsables. Le Royaume-Uni est abasourdi par le niveau de violence à l'encontre des civils, a souligné son représentant. Il a soutenu l'appel de la Haut-Commissaire pour une enquête internationale. Le Royaume-Uni fera tout son possible pour que les responsables de ces actions au sein du régime libyen soient placés face à leurs responsabilités. M. Gooderham s'est ensuite demandé si un État qui méprise de manière si flagrante le droit à la vie a sa place au sein du Conseil des droits de l'homme. Il a rappelé que l'Assemblée générale peut suspendre les droits d'un membre du Conseil qui commet des violations systématiques et flagrantes des droits de l'homme. Enfin, le Royaume-Uni encourage fermement tous les membres du Conseil à appuyer le projet de résolution sur lequel les délégations travaillent actuellement. Une résolution adoptée par consensus constituerait un signe fort du soutien de la communauté internationale à l'égard du peuple libyen, a conclu M. Gooderham.

M. JUAN JOSÉ GÓMEZ CAMACHO (Mexique) a fermement condamné la répression violente de manifestants en Libye, qui s'est soldée par la mort de centaines de personnes, ainsi que les attaques de l'armée, notamment par des moyens aériens, contre la population civile, ce qui constitue des crimes contre l'humanité. La responsabilité de protection des droits de l'homme est universelle et ne souffre aucune frontière, a déclaré le représentant mexicain. Il a rappelé que les autorités du monde entier sont tenues de faire face aux manifestations publiques de manière démocratique et en respectant les droits de l'homme. Il faut absolument que le Conseil exprime sa condamnation profonde et établisse les responsabilités. La situation en Libye, où les normes minimales de droits de l'homme ne sont pas respectées, est vivement préoccupante, a insisté le représentant mexicain. Il faut demander à l'Assemblée générale d'assurer la pleine application de sa résolution 60/251, a-t-il conclu.

MME MARIA NAZARETH FARANI AZEVÊDO (Brésil) a souligné que le Conseil des droits de l'homme s'associe aujourd'hui aux appels de la communauté internationale pour que cesse immédiatement la violence contre les manifestants pacifiques. Elle a plaidé pour le respect de la liberté d'association, de la liberté d'expression, de la liberté de la presse, des valeurs que le Conseil ne saurait ignorer. Soulignant que des ressortissants brésiliens vivent en Libye, la représentante a exhorté les autorités libyennes à assurer la sécurité et la libre circulation des étrangers, ainsi qu'à faciliter le départ de ceux qui souhaitent quitter le pays. En conclusion, elle a souligné qu'aucun gouvernement ne peut se maintenir par la force et la violence ou en punissant les dissidents; aucun dirigeant ne saurait perdurer dans un contexte d'exclusion sociale, de chômage et de pauvreté, a-t-elle souligné. Aucun peuple n'endurera le silence face à la violation de leurs droits fondamentaux.

MME IRUTHISHAM ADAM (Maldives) a rappelé que la liberté, les droits de l'homme et la démocratie sont des valeurs universelles que revendiquent les peuples du monde entier. Malheureusement, en Libye, le Gouvernement a réagi par la force brutale aux aspirations légitimes de son peuple, a-t-elle déploré, dénonçant les crimes contre l'humanité commis dans ce pays, dont attestent notamment les nombreuses exécutions et détentions arbitraires. Il faut qu'une enquête soit immédiatement menée sur toutes les violations de droits de l'homme qui ont été commises dans ce pays et que les responsables soient traduits en justice. Le devoir de protection relève de la responsabilité primordiale du Gouvernement, mais s'il échoue à s'acquitter de ce devoir, la communauté internationale se doit d'agir. Il faut que la Libye soit suspendue de son statut de membre du Conseil, a conclut la représentante maldivienne.

MME BENTE ANGELL-HANSEN (Norvège) a demandé aux autorités libyennes d'éviter une détérioration de la crise. La violence doit cesser immédiatement et des mesures doivent être prises pour répondre aux demandes de la population. Un plein accès doit être assuré pour l'assistance humanitaire. La représentante norvégienne a fait remarquer que la situation en Libye est extrêmement grave et que la population souffre de violations flagrantes et systématiques des droits de l'homme. Dans ce contexte, la Norvège soutient l'appel de la Haut-Commissaire en faveur d'une enquête internationale. La représentante a fait observer que les manifestants demandent davantage de liberté politique, de liberté d'expression et de droit d'assemblée, qui sont des droits fondamentaux. Selon elle, les récents événements envoient un message fort quant à la force de la réponse populaire légitime et montrent qu'à long terme, dans un monde de plus en plus mondialisé, un déficit démocratique et une absence de respect fondamental des droits de l'homme n'est pas durable, a-t-elle conclu.

MME LAURA DUPUY LASSERRE (Uruguay) a fait part de sa vive préoccupation et de sa forte condamnation face aux incitations à la violence et face à l'élimination des opposants au régime en place en Libye. La communauté internationale doit sanctionner les responsables de la répression en Libye et veiller à ce que les victimes et leurs familles obtiennent réparation, a-t-elle déclaré.

M. PEDRO OYARCE (Chili) a souligné que les événements dramatiques survenus en Libye nécessitent une réaction du Conseil des droits de l'homme. Il a déploré et condamné la réponse du Gouvernement face aux manifestations. Le Chili estime que le Conseil doit élever la voix et exhorter les autorités à garantir le respect des droits de l'homme et du droit international. Les autorités doivent en outre permettre l'acheminement de l'assistance humanitaire. Un appel urgent doit aujourd'hui être lancé pour que cessent les violences, a insisté le représentant. Il a précisé que le Chili est co-auteur du projet de résolution et que celui-ci contient les éléments essentiels pour que le Conseil et ses organismes puissent passer à l'action. Il faut prendre des mesures pour que les responsables des violations des droits de l'homme rendent des comptes, a-t-il conclu.

M. ALBERTO J. DUMONT (Argentine) a rappelé que son pays avait soutenu la convocation de la présente session extraordinaire du Conseil. Il a condamné les graves violations des droits de l'homme qui sont actuellement commises en Libye. L'Argentine exprime sa vive préoccupation face à la détérioration de la situation dont témoignent les attaques aériennes aveugles dont il est fait état s'agissant de la Libye. La liberté d'association doit être respectée car elle constitue l'un des piliers de la démocratie, a souligné le représentant argentin. L'Argentine se dit en outre préoccupée par les informations faisant état de l'insuffisance de matériel médical permettant de traiter les blessés en Libye. L'Argentine juge nécessaire de veiller à ce que les crimes commis ne restent pas impunis, a conclu le représentant.

M. JAVIER GARRIGUES (Espagne) s'est dit consterné par la situation dans laquelle est plongée la Libye. Il a déploré les nombreux morts parmi les manifestants pacifiques, tout en soulignant que ces morts ont été causées par l'usage de munitions de combats et d'armes lourdes. L'Espagne réitère la nécessité de garantir l'accès aux agences humanitaire et l'acheminement de l'aide. Les autorités libyennes doivent en outre faciliter la sortie des ressortissants étrangers qui souhaitent quitter le pays. L'Espagne soutient les appels du peuple libyen, a insisté son représentant, précisant que cette attitude ne doit pas être interprétée comme une ingérence dans les affaires de la Libye; l'Espagne soutient le peuple libyen. Par ailleurs, le représentant espagnol a soutenu l'adoption de mesures contre les dirigeants du régime libyen. L'Espagne est également favorable à la création d'une commission d'enquête. Le Conseil, en tant qu'organe des droits de l'homme, doit donner un exemple au monde, a conclu le délégué espagnol.

M. KENICHI SUGANUMA (Japon) s'est dit profondément préoccupé par la violence croissante exercée contre les manifestations pacifiques du peuple libyen qu'il a condamnée. Le Japon déplore le recours à la force et à la violence par les autorités libyennes contre leur propre peuple et demande au Gouvernement d'y mettre un terme immédiatement; il adresse par ailleurs ses sincères condoléances aux victimes de ces violences. Le Japon déplore que la Libye, en tant que membre du Conseil des droits de l'homme, autorise que reste sans surveillance la violence généralisée qui frappe le pays; le Japon demande que les auteurs de ces actes soient traduits en justice. La Libye, lorsque la violence aura cessé, devra entreprendre toutes les réformes nécessaires pour tenir compte de la volonté du peuple libyen, a conclu le représentant.

M. OTHMAN HASHIM (Malaisie) s'est dit préoccupé par la situation en Libye, où les violences ne semblent pas diminuer. Il a demandé aux autorités de faire preuve de retenue et de s'abstenir d'avoir recours à la violence et à l'intimidation. Il a souligné l'importance de respecter les droits du peuple libyen, dont le droit à la liberté d'opinion et d'expression et le droit d'assemblée. La Malaisie attend avec intérêt le retour de l'état de droit en Libye et souhaite que les auteurs des violations des droits de l'homme soient traduits en justice. Le représentant est favorable à l'adoption de réformes qui tiennent compte des aspirations du peuple. Le Conseil devrait envoyer aujourd'hui un message uni et fort de solidarité, a conclu le délégué de la Malaisie.

M. ARCANJO MARIA DO NASCIMENTO (Angola) a déploré le climat de violence en Libye et a demandé qu'il cesse immédiatement. Il a exprimé sa «profonde préoccupation face aux allégations faisant état d'un grand nombre de morts et de personnes déplacées» dans ce pays. L'Angola se dit vivement préoccupé face à «l'instabilité» en Libye qui «est en partie due aux effets des crises économiques qui ont affecté le monde». Les acteurs extérieurs doivent s'abstenir de contribuer à aggraver l'instabilité actuelle en Libye, a ajouté le représentant angolais. Il a exhorté toutes les parties à s'engager sur la voie de la paix et de la réconciliation par le biais de la promotion d'un dialogue national.

M. HUGO BRAUWERS (Belgique) a lancé un appel à la Libye de s'abstenir de tout recours à la force. Les manifestations pacifiques en faveur de changements démocratiques et socio-économiques doivent pouvoir se dérouler librement, a-t-il souligné. La Belgique insiste également sur la nécessité de veiller au respect de la liberté d'expression et la liberté de la presse. Pour M. Brauwers, le Conseil doit répondre à la situation profondément préoccupante en Libye, comme il doit le faire chaque fois que des violations graves des droits de l'homme se produisent. La Belgique salue la condamnation par le Conseil de sécurité de l'usage de la force contre des civils; le pays salue aussi la demande de la Haut-Commissaire d'une enquête internationale conduite par les Nations Unies. Le délégué a constaté que les autorités libyennes violent aujourd'hui toutes leurs promesses et leurs obligations internationales. Le régime libyen commet des massacres contre son peuple et fait un usage aveugle et indiscriminé de la force. La Belgique appelle le Conseil à réagir d'autant plus fermement que la Libye est membre du Conseil. Sur ce point, la Belgique rappelle que l'Assemblée générale peut suspendre les droits d'un membre du Conseil qui aurait commis des violations flagrantes et systématiques des droits de l'homme.

M. SHEHAB A. MADI (Jordanie) a souligné que le Conseil ne saurait tolérer la poursuite de violations graves des droits de l'homme ni manquer à son devoir à l'égard des victimes et de leurs familles et face aux aspirations du peuple libyen. La Jordanie condamne fermement le ciblage et le meurtre de civils et demande une cessation immédiate de tous les actes de violence et de toutes les attaques contre les civils. Les actions sans précédent contre des civils et des manifestants pacifiques, y compris les meurtres aveugles et exécutions illégales constituent de graves infractions au droit international et en particulier aux droits de l'homme. La Jordanie demande aux autorités libyennes à user de la raison pour préserver les vies, la sécurité et la dignité du peuple libyen.

M. RODOLFO REYES RODRÍGUEZ (Cuba) a rappelé la déclaration du Ministre des affaires extérieures cubain qui a exprimé le souhait que le peuple libyen puisse trouver une solution pacifique et souveraine à la situation actuelle, sans aucun type d'ingérence étrangère et qui garantisse l'intégrité de la nation libyenne. Comme le reste de la communauté internationale, Cuba est préoccupée par les morts et les dommages subis par la population civile. Personne ne peut accepter la mort de civils innocents, a-t-il souligné. Sur ce point, Cuba partage l'avis de la communauté internationale, mais ne peut accepter que l'on puisse profiter de manière opportuniste de cette situation pour enlever au peuple libyen sa souveraineté et s'approprier ses ressources. Par ailleurs, le délégué cubain a rappelé que son pays s'était opposé, au moment de la création du Conseil, à la clause d'exclusion des membres. Selon lui, invoquer cette clause ouvrirait la porte à ceux qui souhaitent utiliser ce mécanisme de façon sélective à l'encontre de pays qui ne partagent pas leurs points de vue.

M. VALERY LOSHCHININ (Fédération de Russie) a apporté son soutien au Conseil de sécurité des Nations Unies et à la déclaration du 22 février concernant la Libye. Il a condamné le recours à la force militaire contre des manifestants pacifiques. La Fédération de Russie condamne catégoriquement le recours à la force contre la population civile, a insisté le représentant. La force ne saurait devenir un moyen de régler les choses dans une société, a-t-il rappelé. Soucieuse du respect de la souveraineté nationale de chacun, la Fédération de Russie en appelle à toutes les parties impliquées à faire preuve de responsabilité et à respecter les droits de l'homme. La proposition d'exclusion de la Libye du Conseil pose une question grave; quoi qu'il en soit, cette question ne saurait constituer un précédent, a souligné le représentant russe.

M. SANG-KI PARK (République de Corée) s'est dit profondément préoccupé par la violence et les violations des droits de l'homme commises en Libye. Il a partagé les préoccupations de la communauté internationale face au nombre de morts et de blessés causés par le recours à la violence contre les manifestants pacifiques. Il a demandé aux autorités libyennes de s'abstenir de toute action qui pourrait détériorer la situation. Les valeurs essentielles que sont la liberté d'expression et la liberté d'association sont des éléments essentiels à la démocratie et doivent être respectées, a-t-il rappelé. Il a expliqué que la République de Corée est favorable à toutes les mesures destinées à améliorer la situation en Libye, de manière pacifique et démocratique, et est disposée à participer aux efforts internationaux dans ce sens.

M. FEDOR ROSOHA (Slovaquie) a indiqué que c'est avec une profonde préoccupation que la Slovaquie est témoin des événements actuels en Libye, où se produisent notamment des exécutions arbitraires voire aveugles. La Slovaquie est convaincue de la nécessité pour le Conseil de réagir promptement aux violations des droits de l'homme où qu'elles se produisent. Le représentant a rappelé que l'Assemblée générale a le droit de suspendre la qualité de membre du Conseil pour les pays qui violent systématiquement et de manière flagrante les droits de l'homme. Il est essentiel d'assurer l'acheminement de l'aide humanitaire en Libye, a poursuivi le représentant slovaque. Il faut veiller à ce que les auteurs de violations des droits de l'homme rendent compte de leurs actes, a-t-il ajouté. Il ne fait aucun doute que des crimes d'une ampleur incroyable sont commis en Libye, a déclaré le représentant slovaque, avant de plaider en faveur d'une présence de la presse internationale dans ce pays.

M. ABDULWAHAB ABDULSALAM ATTAR (Arabie saoudite) a déploré la situation qui prévaut en Libye, en particulier les exécutions de civils et la violence commises à l'encontre d'innocents. Il a rappelé que le recours à la violence et aux armes contre des innocents est puni par toutes les lois, y compris par la charia. L'Arabie saoudite espère que la Libye arrivera à dépasser cette page douloureuse de son histoire. Le représentant saoudien a aussi exprimé l'espoir que la communauté internationale apportera son soutien au peuple Libyen. Quant aux autorités libyennes, elles ne doivent épargner aucun effort pour que cesse l'effusion de sang. Enfin, l'Arabie saoudite espère que cette session extraordinaire sera un pas décisif en vue d'une réponse pacifique aux souhaits du peuple libyen.

MME EILEEN CHAMBERLAIN DONAHOE (États-Unis) a rappelé que le Gouvernement libyen avait la responsabilité de protéger sa population, mais a constaté qu'en fait, il attaque sa population. Des informations indiquent que le bilan se chiffrerait à plusieurs centaines de victimes, a-t-elle poursuivi. Ce bain de sang est totalement inacceptable et doit cesser immédiatement, a-t-elle déclaré. Aux pilotes des forces aériennes libyennes qui ont refusé d'obéir à des ordres, aux diplomates qui se sont exprimés contre les atrocités commises par leur gouvernement, aux hommes et femmes qui manifestent pacifiquement dans les rues libyennes pour exprimer leur aspiration à une vie meilleure, les États-Unis indiquent qu'ils sont à leurs côtés pour soutenir leurs aspirations à la liberté, à la justice et à la dignité. Les États-Unis exhortent le Conseil des droits de l'homme à adopter une résolution qui condamne les violations des droits de l'homme perpétrées par le Gouvernement libyen; souligne la nécessité d'assurer l'obligation redditionnelle des personnes responsables de ces crimes; et établisse une commission indépendante d'enquête.

M. WANG QUN (Chine) a espéré que la stabilité sociale et la vie normale reprendront très vite leur cours en Libye. Il a par ailleurs demandé aux autorités libyennes de veiller à la sécurité et aux droits légitimes des ressortissants chinois en Libye. Pour ce qui est de la question de la suspension de la participation de la Libye au Conseil des droits de l'homme, la Chine pense qu'une telle décision doit être discutée de façon plus approfondie par toutes les parties, de manière à parvenir à un consensus. Une telle suspension ne devrait pas constituer de précédent, a-t-il averti. Il a relevé l'importance qu'une solution à la situation en Libye soit trouvée dans le cadre d'un processus politique et de dialogue interne au pays.

M. DANTE MARTINELLI (Suisse) a condamné avec fermeté les violations des droits de l'homme qui ont eu lieu en Libye, en particulier ces derniers jours. La Suisse condamne en particulier fermement les exécutions extrajudiciaires de manifestants par les forces de sécurité libyennes, selon différentes sources, plusieurs centaines de personnes ont été tuées en quelques jours et les blessés se comptent probablement par milliers. Il faut que les violations des droits de l'homme cessent immédiatement, a insisté le représentant suisse. Les autorités libyennes doivent agir pour que les blessés soient pris en charge et qu'une aide leur soit apportée rapidement. La Suisse demande que les graves violations des droits de l'homme fassent l'objet d'une enquête internationale, indépendante, impartiale et crédible dans les meilleurs délais et que les personnes responsables de ces violations soient poursuivies et jugées. Enfin, suite aux violations flagrantes et systématiques des droits de l'homme commises par les autorités libyennes à ce jour, la Suisse soutient la suspension de la Libye en tant que membre du Conseil des droits de l'homme.

M. MD. ABDUL HANNAN (Bangladesh) a expliqué que son pays suit de très près les événements qui se déroulent dans la Jamahiriya arabe libyenne. Il s'est dit préoccupé par cet accès de violence et par les violations des droits de l'homme commises. Il s'est dit convaincu qu'une solution sera bientôt trouvée par des moyens pacifiques. Enfin, le représentant du Bangladesh a exprimé ses préoccupations face à la sécurité des expatriés vivant en Libye. Il a demandé au Gouvernement d'assurer la sécurité de toutes ces personnes, y compris des 60 000 Bangladais qui travaillent dans le pays.

M. CARLOS RAMIRO MARTÍNEZ ALVARADO (Guatemala) a condamné les pertes en vies humaines et les dégâts et torts énormes causés à la population libyenne. Il faut que la communauté internationale concentre toute son énergie et tous ses efforts à mettre un terme immédiat à ce qui est en train de se produire sur le territoire libyen. Le Guatemala est favorable à la création d'une commission d'enquête internationale chargée d'établir les faits et les responsabilités dans les événements actuels en Libye.

M. FODÉ SECK (Sénégal) s'est dit préoccupé face à la situation qui a cours en Libye. Personne ne peut rester passif face à une situation qui révèle des violations des droits de l'homme, a-t-il souligné. C'est pourquoi le Sénégal s'est associé très tôt à la convocation de cette session extraordinaire du Conseil des droits de l'homme. Le Sénégal condamne de la manière la plus ferme possible les violations des droits de l'homme commises en Libye, y compris celles qui touchent les étrangers vivant et travaillant dans ce pays. Le représentant a appuyé la proposition de la Haut-Commissaire visant à dépêcher dans les meilleurs délais une mission indépendante d'enquête sur le terrain.

MME EKSIRI PINTARUCHI (Thaïlande) a souligné qu'il incombe aux autorités libyennes de s'abstenir immédiatement de recourir à la force contre des civils. La Thaïlande demande en outre à la Libye de répondre immédiatement aux besoins humanitaires en travaillant avec les organisations et la communauté internationales. La Thaïlande exhorte les autorités libyennes à travailler de concert avec la communauté internationale pour enquêter sur les violations alléguées de droits de l'homme. La Thaïlande exhorte en outre toutes les parties à s'engager sur la voie d'un dialogue inclusif et de la réconciliation.

Observateurs

M. CARLOS ROBELO RAFFONE (Nicaragua) a exprimé sa solidarité à l'égard du peuple libyen. Il a lancé un appel pour une résolution pacifique et souveraine de la situation. Il a déploré que certains médias occidentaux exagèrent la situation. Il a dénoncé l'attitude de certains gouvernements cupides qui étaient prêts à accueillir le Colonel Kadhafi quand cela les arrangeait et lui tournent aujourd'hui le dos. Il a déploré les accusations proférées par certains pays complices d'invasions barbares qui ont profité de la Libye et font aujourd'hui valoir leurs intérêts commerciaux. Pour conclure, le délégué a souligné que la Libye a aujourd'hui besoin d'une réaction de solidarité.

M. GERARD CORR (Irlande) s'est dit horrifié par les informations selon lesquelles l'artillerie lourde, entre autres, aurait été utilisée sur ordre des dirigeants libyens contre leur propre peuple. Des informations dignes de foi ont également fait état d'exécutions arbitraires et de tortures, a-t-il ajouté. Il a indiqué que l'Irlande apportait son soutien à l'appel lancé en faveur d'une enquête internationale indépendante concernant ces violations des droits de l'homme en Libye.

M. BOUDEWIJN J. VAN EENENNAAM (Pays-Bas) a fait remarquer que le Conseil se réunit aujourd'hui pour réagir face à un gouvernement qui s'est retourné contre son peuple avec des armes. La communauté internationale a le devoir d'élever la voix et de condamner ce Gouvernement qui préfère les exécutions extrajudiciaires au dialogue, a-t-il souligné. Selon lui, il faut montrer au monde que la communauté internationale est unie dans sa condamnation. Les Pays-Bas appuient dès lors la résolution actuellement discutée. Il faut demander aux autorités libyennes d'être à la hauteur de leurs engagements, a-t-il conclu.

M. IDRISS JAZAÏRY (Algérie) s'est dit vivement préoccupé par les tristes événements qui se déroulent en Libye, un pays frère. Il a exprimé ses condoléances aux victimes et aux membres de leurs familles et a exhorté les autorités libyennes à la retenue et au respect des droits de l'homme. Il s'est joint aux voix qui s'élèvent pour empêcher le recours excessif à la force, lequel, a-t-il souligné, représente une violation flagrante des droits de l'homme qui ne peut que renforcer les souffrances du peuple libyen. Les crises ne peuvent trouver une solution qu'au plan national, a par ailleurs souligné le représentant algérien. Il a aussi insisté sur la nécessité de protéger la sécurité de tous les ressortissants étrangers se trouvant en Libye. Le Conseil doit se baser sur des considérations objectives fondées sur des enquêtes objectives, a-t-il en outre rappelé. L'Algérie exprime sa solidarité avec le peuple libyen et espère qu'il surmontera cette crise; mais la communauté internationale ne doit pas exploiter la souffrance du peuple libyen pour exercer une quelconque tutelle, a averti le représentant algérien.

M. REINHARD SCHWEPPE (Allemagne) s'est dit choqué que les autorités libyennes utilisent des munitions et des armes d'artillerie lourde pour réprimer les citoyens. Le Gouvernement libyen doit mettre un terme au recours à la violence, libérer les prisonniers politiques et mettre fin au blocus visant les médias. En outre, les autorités doivent garantir le départ rapide et en toute sécurité des ressortissants étrangers. Selon le représentant allemand, la communauté internationale doit montrer qu'elle est capable de réagir face à une répression aussi rapide et brutale. Le Conseil ne peut garder le silence alors que des événements aussi choquants continuent de se dérouler.

MME LAURA MIRACHIAN (Italie) a déclaré que la situation en Libye est sur le point de se transformer en catastrophe humanitaire. Elle a demandé instamment aux autorités libyennes de respecter leur population et de permettre aux ressortissants étrangers de quitter le pays. Il convient de condamner les représentants des autorités qui agissent contre la population civile; ils devront rendre des comptes. L'Italie demande une cessation immédiate de la violence. Elle appuie l'envoi d'une commission d'enquête et la suspension de la Libye en tant que membre du Conseil.

M. GEROLD VOLLMER (Autriche) a déploré les «violations éhontées» des droits de l'homme commises en Libye. Il a exhorté les autorités libyennes à mettre un terme aux violences commises à l'encontre de la population et notamment des journalistes. Le Gouvernement doit se mettre en conformité avec ses obligations en vertu du droit international. Pour le représentant, le Conseil des droits de l'homme doit prononcer une déclaration claire à cet égard. L'Autriche est favorable à la création d'une commission d'enquête internationale indépendante. Quant aux autorités libyennes, elles doivent, en tant que membre du Conseil, respecter les droits de l'homme; or, en tout état de cause, elles violent leurs obligations. Pour cette raison, l'Autriche est favorable à la suspension du statut de membre du Conseil de la Libye.

M. TALAL ALMUTAIRI (Koweït) a indiqué que son pays suivait avec préoccupation et tristesse l'évolution tragique de la situation en Libye qui se caractérise par l'usage excessif de la force contre la population civile. Alors que le Koweït espérait un discours réconciliateur du dirigeant libyen, il est profondément déçu par ses paroles, a-t-il poursuivi. Il faut, tout en respectant l'intégrité territoriale de la Libye, assurer le respect des aspirations du peuple libyen. Il est urgent de mettre fin à l'effusion de sang en Libye et d'assurer l'acheminement de l'aide humanitaire.

M. MOHAMED ALI ALHAKIM (Iraq) a condamné les mesures adoptées par les autorités libyennes, soulignant que ces mesures tuent et intimident la population. Cette violence ne peut être aucunement justifiée, a-t-il rappelé. Le délégué a déploré le recours à des mercenaires étrangers, ainsi que l'utilisation d'armes lourdes à l'encontre de la population. Tous les États du monde devraient assister le peuple libyen, a-t-il lancé. La crédibilité du Conseil des droits de l'homme sera en jeu s'il n'apporte pas son soutien au peuple libyen. Il faut une prise de position internationale forte, a-t-il insisté. Dans ce contexte, l'Iraq appuie le projet de résolution proposé pour cette session extraordinaire.

M. GOPINATHAN ACHAMKULANGARE (Inde) s'est félicité des efforts déployés par l'Union africaine pour maintenir les efforts du continent en faveur de la bonne gouvernance et des droits de l'homme. Il s'est dit vivement préoccupé par les actes de violence commis en Libye, qui ont provoqué de nombreux morts et des déplacements de population. L'Inde appuie par ailleurs la déclaration du Conseil de sécurité du 22 février dernier, a-t-il en outre souligné. Les autorités libyennes doivent lever les restrictions imposées aux médias et assurer l'acheminement de toute aide humanitaire nécessaire, a-t-il poursuivi. La voix du peuple libyen, qui souhaite des réformes, ne doit pas être ignorée, a ajouté le représentant indien.

M. DIAN TRIANSYAH DJANI (Indonésie) a déclaré partager les préoccupations de la communauté internationale face à la répression à l'encontre des manifestants en Libye. Il s'est également inquiété du sort des ressortissants étrangers en Libye, demandant que le départ de ceux qui le souhaitent soit facilité. Le représentant a expliqué que son pays exprime sa solidarité au peuple libyen: les autorités sont exhortés à respecter les droits de l'homme du peuple libyen et le droit international, à respecter la voix du peuple, à s'abstenir de recourir à l'usage excessif de la force et à tout mettre en œuvre pour éviter un bain de sang. Selon le représentant, il ne fait aucun doute qu'en entamant un dialogue responsable avec la population, les autorités libyennes pourraient éviter que la situation ne s'aggrave encore.

M. ROBERTO FLORES BERMÚDEZ (Honduras) a condamné les graves violations des droits de l'homme perpétrées en Libye et a plaidé en faveur de la restauration de la liberté et de la dignité dans ce pays. La sécurité des ressortissants étrangers se trouvant en Libye mérite une attention particulière de la part du Conseil, a-t-il ajouté. Le Honduras remercie les organisations non gouvernementales pour le rôle essentiel qu'elles ont joué par le biais des informations qu'elles ont transmises dans le contexte de ces événements en Libye. Le Honduras considère que c'est une situation sans précédent qu'un État membre du Conseil fasse l'objet d'un examen particulier; le fait qu'un État soit membre du Conseil ne doit pas empêcher que des décisions le concernant soient prises lorsque cela s'avère nécessaire. Le Honduras souhaite se porter coauteur du projet de résolution présenté par l'Union européenne dans le contexte de la présente session extraordinaire.

M. PETER WOOLCOTT (Australie) a condamné les événements récents qui se sont produits en Libye et a exhorté les autorités à passer immédiatement à l'action pour respecter les volontés du peuple libyen. Il a fustigé la brutalité de la répression violente contre les civils. Pour le représentant australien, le monde est aujourd'hui témoin du rappel de l'universalité des libertés démocratiques auxquelles tous aspirent. Le Conseil des droits de l'homme doit saisir cette occasion pour soutenir le peuple libyen et envoyer un message fort aux autorités libyennes en leur envoyant un avertissement que leurs actions ne resteront pas impunies. L'Australie est d'avis que les violations flagrantes des droits de l'homme commises par les autorités libyennes devraient entraîner la suspension de la Libye du Conseil. La délégation appuiera cette mesure lors de la réunion de l'Assemblée générale du 1er mars prochain.

MME YAPRAK ALP (Turquie) a fait part de sa profonde préoccupation face aux événements qui se sont déroulés en Libye. Elle a déploré l'emploi excessif de la force qui a coûté la vie de centaines de Libyens, précisant que ce fait est inacceptable. Il faut que l'effusion de sang cesse au plus vite, a-t-elle insisté. Elle a plaidé pour un processus de dialogue national, essentiel, selon elle, pour empêcher la Libye de sombrer dans le chaos. Elle a également souhaité que le Gouvernement libyen respecte ses obligations en vertu du droit international et du droit international humanitaire et reconnaisse les demandes démocratiques et légitimes du peuple. En outre, l'accès à l'aide humanitaire doit être assuré; les restrictions imposées aux médias doivent être levées; et la protection des ressortissants étrangers assurée.

M. FERNANDO ROJAS SAMANEZ (Pérou) a déploré la répression dont sont victimes les manifestants en Libye, les pertes en vies humaines et le recours à la violence. Considérant la gravité de ces événements et l'absence de contrôle des autorités libyennes qui de toute évidence n'arrivent pas à assurer l'ordre sans violence, le Gouvernement du Pérou a demandé au Secrétaire général d'intervenir pour que des mesures efficaces soient prises pour assurer la paix et la tranquillité de la population libyenne. Le représentant a également appuyé les appels lancés par la Haut-Commissaire en faveur d'une enquête internationale visant à établir les responsabilités dans ces événements. Enfin, il a rappelé que son pays a suspendu ses relations diplomatiques avec la Libye tant que la violence continuera.

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