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Déclaration de l’Expert indépendant des Nations Unies sur la question des droits de l’homme et l’extrême pauvreté, Magdalena Sepúlveda, pour marquer la Journée internationale pour l’éradication de la pauvreté (17 octobre 2010)
17 octobre 2010
Communiqué
17 octobre 2010
Original : anglais
Les objectifs pour le développement: les droits ne sont pas de la rhétorique, exhorte l’expert des Nations Unies sur l’extrême pauvreté.
GENEVE – “Des niveaux intolérables de pauvreté et de privation continuent de caractériser le monde d’aujourd’hui. Si nous excluons la Chine, le nombre de personne vivant dans l’extrême pauvreté a en fait augmenté depuis 1990 selon les Nations Unies. En Afrique sub-saharienne, de récentes études montrent que la moitié de la population vit dans l’extrême pauvreté ; à ce taux, la région n’atteindra pas l’OMD 1 – éradiquer l’extrême pauvreté et la faim – d’ici 2076. C’est inacceptable.
Lors du récent Sommet des objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), les dirigeants du monde entier ont réaffirmé leur engagement pour lutter contre la pauvreté d'ici à 2015. Toutefois, malgré certains progrès, la communauté internationale n’a pas tenu ses promesses et la menace d’un échec à atteindre les objectifs est bien réelle eà cause d'un manque de ressources et de volonté politique.
Nous devons accélérer vers l’horizon 2015 et placer les droits de l’homme au cœur d’un plan de sauvetage d’urgence pour ceux qui vivent dans la pauvreté à travers le monde. Nous devons préciser que la lutte contre la pauvreté n’est pas une question d’ « aide » ou de « charité », mais de protection des droits humains fondamentaux – un droit dont les Etats sont contraints par la loi.
Nous devons aller au-delà des OMD tout en se souvenant que si les Objectifs sont atteints beaucoup seront laissés pour compte. Les droits de l’homme, dont le droit à la non-discrimination et à l’égalité, peuvent être de puissants outils dans la lutte contre la pauvreté. Une approche des droits de l’homme orienterait les efforts envers les personnes les plus vulnérables et marginalisées, plutôt que de poursuivre seulement des moyennes et des objectifs. Cette approche aiderait à lutter contre la corruption qui est un obstacle tenace au développement, aux efforts menés contre la pauvreté et à la jouissance des droits de l’homme. Elle tiendrait les gouvernements responsables et forcerait les puissants à entendre les voix de ceux qui vivent dans la pauvreté et à prendre en compte leurs préoccupations.
Nous ne mettrons pas fin à la pauvreté grâce à des discours ambitieux. Dans le sillage du Sommet des ODM, où les dirigeants du monde entier ont dit être « profondément préoccupés » par le sort des pauvres dans le monde, il est temps de transformer cette préoccupation en action et mettre les droits de l’homme au centre des efforts pour atteindre les Objectifs et lutter contre l’extrême pauvreté. Ce n’est pas une question de générosité humanitaire mais plutôt de droits de l’homme. Ce n’est pas un choix, mais une obligation. »
FIN
Magdalena Sepúlveda est l’Expert indépendant sur les questions des droits de l’homme et de l’extrême pauvreté depuis mai 2008. L’avocate chilienne travaille actuellement en tant que Directrice de la recherche au Conseil international sur les politiques des droits de l’homme à Genève. Elle possède une grande expérience sur les droits économiques, sociaux et culturels et elle a un doctorat sur les lois internationales sur les droits de l’homme de l’Université d’Utrecht.
Pour en savoir plus sur le mandat et le travail de l’expert indépendant: http://www2.ohchr.org/french/issues/poverty/expert/index.htm
Pour plus d’informations et pour les demandes d’entretien, merci de contacter: Allegra Franchetti (Tel: +41 22 917 9340 / email: afranchetti@ohchr.org) ou écrivez à ieextremepoverty@ohchr.org.
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