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Communiqués de presse Haut-Commissariat aux droits de l’homme

L’impunité est un défi majeur dans la perspective des élections en République centrafricaine, selon la Haut-commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme

"L’impunité est un défi majeur"

19 Février 2010

BANGUI / GENEVE (19 février 2010) – La Haut-commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Mme Navi Pillay, a dit jeudi que les prochaines élections en République centrafricaine (RCA) seront une épreuve clé de la consolidation de la paix et la démocratie dans le pays, et que l’impunité persistante pour les violations des droits de l’homme constitue un des plus grands défis à long terme pour le pays.

‘Sur le long terme, le renforcement de l’état de droit et du système judicaire, le déracinement de l’impunité fort établi au sein des autorités de l’état, y compris les forces armées, et mettre fin à la violence et l’exploitation sont tous essentiels pour le futur bien-être de ce grand pays’, a dit Pillay.

Elle a salué la volonté du gouvernement de collaborer avec le système des Nations Unies an matière des droits de l’homme, ainsi que la révision récente par l’Assemblée Nationale du code pénal et du code de procédure pénal, et a exprimé son espoir que ces révisions ‘amélioreront l’administration de la justice en République centrafricaine, en particulier l’indépendance de la magistrature et la lutte contre l’impunité’.

Pillay, qui s’adressait à la presse lors d’une visite d’une journée à Bangui, la capitale centrafricaine, à noté que la République centrafricaine, un des pays les plus pauvres et le plus négligés du continent, ‘fait face à de nombreux défis à plusieurs niveaux, tant nationaux qu’internationaux’. Elle a cité en particulier le banditisme et les groupes armés dans la préfecture de Vakaga au nord de la RCA, ainsi que la présence ‘de ce groupe armé particulièrement vicieux’, l’Armée de Résistance du Seigneur, à l’est du pays.

La Haut-commissaire a dit qu’il était ‘essentiel’ de lutter contre l’impunité continue pour les violations des droits de l’homme, ‘surtout au sein des agents d’application de la loi et les membres des forces armées’. Elle a dit avoir exhorté le gouvernement de prendre des mesures plus concrètes pour accorder réparation aux victimes et poursuivre les auteurs en justice. ‘Les exécutions sommaires, les disparitions forcées, les arrestations et détentions arbitraires sont tous des préoccupations qui ont apparu en rapport avec les institutions étatiques de sécurité et de défense et des efforts considérables devront être faits pour mettre fin à ces abus de pouvoir extrêmement graves’, a-t-elle dit.

Elle a également exprimé sa profonde préoccupation ‘au sujet des violences sexuelles répandues dont font face les femmes en République centrafricaine – prétendument commises par les acteurs étatiques et non-étatiques, y compris les LRA – ainsi que par les violences faites aux femmes accusées de sorcellerie, une diffamation basée sur le genre qui n’a pas sa place dans cette société du 21ème siècle’.

‘Tous les gouvernements devront agir fermement pour mettre fin aux pareils crimes dont les responsables devront être poursuivis, et s’ils sont reconnus coupables, devront être sanctionnés en conséquence, sans considération de leurs statuts’ a-t-elle dit.

La Haut Commissaire a aussi noté que les mutilations génitales féminines sont interdites par la loi en République centrafricaine, mais continuent d’être pratiquées, et a exhorté le gouvernement ‘à fournir des efforts particuliers pour mettre fin à cette pratique extrêmement nuisible pour les femmes’.

Elle a aussi noté le problème persistant de recrutement des enfants par les groupes armés, ajoutant que bien qu’il semble que certains progrès aient été faits dans ce domaine, ‘les enfants restent particulièrement vulnérables et ont besoin d’une protection supplémentaire contre pareille exploitation illégale’.

Pillay a dit que les élections, qui doivent avoir lieu le 18 avril, ‘présentent une opportunité formidable pour la République centrafricaine, à la fois de montrer au monde et au peuple de la RCA qu'elle peut tenir avec succès des élections libres et transparentes, et de faire un grand pas en avant vers un avenir pacifique et démocratique. L'importance du travail à faire au cours des deux prochains mois, afin de tenter d'assurer une élection réussie, ne peut pas être surestimée’.

En soulignant l’importance de la liberté d’expression et de réunion, et le rôle clé des médias pour assurer une élection transparente, elle a exhorté toutes les parties, y compris le gouvernement actuel, les divers partis d'opposition et la Commission électorale indépendante ‘à mettre de côté leurs divergences et à travailler pour s'assurer que le peuple de ce pays puisse avoir confiance et respecter le résultat de l'élection, quel qu'il soit’.

Pillay a exhorté le gouvernement d’accélérer le processus de création d’une Commission Nationale des Droits de l’Homme et d’adopter un Plan d’Action National des Droits de l’Homme d’ici fin 2010.

Pendant cette visite, qui était la première d’un Haut-commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme en République centrafricaine, elle a tenue une série de réunions avec le Premier Ministre et d’autres responsables clés du gouvernement. Elle a aussi rencontré les ONGs et d’autres membres de la société civile.

Allocution de la Haut-commissaire en République Centrafricaine : http://www.ohchr.org/FR/NewsEvents/Pages/DisplayNews.aspx?NewsID=9831&LangID=F

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