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Communiqués de presse Haut-Commissariat aux droits de l’homme

MME MARY ROBINSON SOULIGNE QUE LA FAIM DANS LE MONDE PEUT ÊTRE VAINCUE SI LES ÉTATS RESPECTENT LEURS ENGAGEMENTS

10 Juin 2002


10.06.02

La Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Mme Mary Robinson, a fait une déclaration, à l'ouverture du Sommet mondial de l'alimentation qui s'est ouvert à Rome ce matin, dans laquelle elle a notamment souligné que les objectifs fixés lors du Sommet précédent, en 1996, pour réduire la faim dans le monde risquent de ne pas être atteints, ajoutant que cette perspective était «moralement et juridiquement inacceptable dans un monde qui dispose des ressources suffisantes pour alimenter toute sa population».
Mme Robinson a déclaré que l'objectif de libérer l'humanité du fléau de la faim est à notre portée, mais que l'insuffisance des mesures prises aux plans national et international a empêché que tous puissent réaliser le droit à l'alimentation.
Mme Robinson a souligné, que malgré les engagements qui ont été pris lors du premier Sommet mondial de l'alimentation, en 1996, de réduire le nombre des personnes souffrant de la faim à 400 millions avant 2015, on constate un ralentissement dans la réduction du nombre de personnes sous-alimentés. Si cette tendance persiste, a-t-elle poursuivi, l'objectif que s'était fixé le Sommet ne serait pas atteint avant 2030.
«Cela est moralement et juridiquement inacceptable dans un monde qui dispose des ressources suffisantes pour alimenter toute sa population», a-t-elle déclaré.
Dans un rapport qu'elle a présenté au Sommet (Sommet mondial de l'alimentation : Cinq ans après, disponible - en anglais - sur le site du Haut-Commissariat www.unhchr.ch/html/menu2/WFS.doc), Mme Robinson attire l'attention sur certains obstacles auxquels font face les pays les plus pauvres pour réaliser le droit de l'alimentation. «Les pays en développement éprouvent encore des difficultés en ce qui concerne l'accès de leurs produits aux marchés des États membres de l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE)» écrit la Haut-Commissaire dans son rapport. «En même temps, la libéralisation du commerce agricole dans les pays en développement, en particulier les pays en développement importateurs nets d'aliments, a aggravé la vulnérabilité des marchés locaux aux fluctuations des prix internationaux et n'a pas suffisamment pris en compte la question de la sécurité alimentaire des populations pauvres et vulnérables telles que les fermiers pauvres et les ouvriers agricoles».
La Haut-Commissaire ajoute que l'«Accord sur l'agriculture» de l'Organisation mondiale du commerce, qui constitue un premier pas vers plus de transparence sur les marchés des pays développés, ne tient pas toujours suffisamment compte des préoccupations des pauvres et des personnes vulnérables, ni des pays en développement importateurs nets d'aliments. Mme Robinson souligne la nécessité d'une approche axée sur le droit à l'alimentation s'agissant de cet accord, notamment par le biais de mesures de discrimination positive en faveur des pauvres et des conditions commerciales spéciales pour la protection des populations vulnérables.
La Haut-Commissaire met l'accent également sur l'importance de prendre des mesures au niveau national, soulignant que les stratégies nationales fondées sur les principes des droits de l'homme pour assurer l'alimentation et la sécurité alimentaire pour tous sont aujourd'hui l'exception plutôt que la règle. Elle recommande vivement aux pays de revoir leurs politiques en matière d'agriculture, d'alimentation, de développement social, d'environnement, de commerce et de développement international afin de définir un cadre efficace pour l'élimination de la faim.
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