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LE RAPPORTEUR SPÉCIAL SUR L'INDÉPENDANCE DE LA JUSTICE EXPRIME SON INDIGNATION FACE AUX ATTEINTES À L'ÉTAT DE DROIT AU ZIMBABWE

02 Septembre 2002



2 septembre 2002



La déclaration suivante a été rendue publique le 30 août 2002 par le Rapporteur spécial de la Commission des droits de l'homme des Nations Unies chargé de la question de l'indépendance des juges et des avocats, M. Dato'Param Cumaraswamy :
Le Rapporteur spécial des Nations Unies sur l'indépendance des juges et des avocats exprime une fois de plus son indignation face aux atteintes à l'indépendance de la justice et aux attaques contre l'état de droit au Zimbabwe.
Le Rapporteur spécial a reçu des informations indiquant que M. Walter Chikwanha, magistrat à Chipinge, au Manicaland, a été agressé et traîné hors de son tribunal par un groupe de prétendus «vétérans de guerre» partisans du Président Mugabe pour avoir refusé de placer en détention plusieurs individus dont cinq membres du principal parti d'opposition, le Mouvement pour le changement démocratique (MDC, selon le sigle anglais).
Le Rapporteur spécial a également été informé qu'après avoir attaqué le magistrat, le groupe s'en est pris à l'avocat des membres du MDC, M. Langton Mhungu, et a saccagé son véhicule. Suite à cet incident, l'avocat concerné et sa famille ont quitté Chipinge pour Mutare. En signe de protestation face à ces actes, les magistrats et procureurs du Manicaland ont fait grève du 19 au 23 août.
«Assurer une protection adéquate des juges et des avocats lorsque leur sécurité est menacée est un préalable fondamental à la préservation de l'état de droit», a déclaré M. Cumaraswamy. Une telle protection est fondamentale pour garantir le droit à un procès équitable devant un tribunal indépendant et impartial et pour assurer la protection des droits de l'homme, a-t-il ajouté. «Le fait qu'une telle protection n'ait apparemment pas été accordée dans le cas présent constitue une menace sérieuse pour l'indépendance du système judiciaire au Zimbabwe. Malheureusement, il s'agit là d'un nouvel exemple du mépris dont continue de faire preuve le Gouvernement du Zimbabwe face à l'indépendance du judiciaire et à l'état de droit. L'agression dont a été victime le magistrat dans l'enceinte même de son tribunal ne peut qu'être considérée comme une attaque flagrante contre l'état de droit», a déclaré le Rapporteur spécial.
Le Rapporteur spécial demande au Gouvernement de condamner publiquement ces actes de violence perpétrés contre le pouvoir judiciaire, de réaffirmer son engagement en faveur de l'indépendance de la justice et de poursuivre tous les responsables de cet acte odieux. Le Rapporteur spécial demande aussi à la communauté internationale de redoubler d'efforts pour s'assurer que l'état de droit soit respecté au Zimbabwe.



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