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Communiqués de presse Organes des Nations Unies

RÉUNION SPÉCIALE À L'OCCASION DE LA JOURNÉE INTERNATIONALE DE SOLIDARITÉ AVEC LE PEUPLE PALESTINIEN

29 Novembre 2001



29 novembre 2001


Nombre d'intervenants mettent l'accent sur la nécessité
de mettre en œuvre les recommandations de la
Commission Mitchell sur la base des
résolutions 242 et 338 du Conseil de sécurité


La réunion spéciale célébrant la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien s'est tenue cet après-midi au Palais des Nations sous la présidence de M. Vladimir Petrovsky, Directeur général de l'Office des Nations Unies à Genève, qui a donné lecture du message transmis à cette occasion par le Secrétaire général des Nations Unies, M. Kofi Annan.

Au cours de cette réunion, la plupart des intervenants ont estimé, à l'instar du Secrétaire général, qu'une mise en œuvre des recommandations du rapport de la Commission Mitchell constitue le meilleur moyen de parvenir à une solution pacifique de la question de la Palestine, sur la base des résolutions 242 (1967) et 338 (1973) du Conseil de sécurité, qui consacrent le principe de «la terre contre la paix».

Dans son message, le Secrétaire général des Nations Unies souligne qu'un cessez-le-feu est à présent absolument nécessaire et que les deux parties doivent absolument prendre conscience que la violence et l'usage excessif de la force sont les ennemis du progrès.

«Au moment où la communauté internationale est légitimement engagée dans une coalition mondiale contre le terrorisme, le souhait ressurgit et l'espoir renaît que nombre de conflits qui perdurent et sévissent depuis tant d'années vont enfin connaître un traitement tout aussi déterminé, intensif et holistique», a souligné un représentant du Comité pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien.

Au cours de la séance, ont également prononcé des discours des représentants du Comité spécial chargé d'enquêter sur les pratiques israéliennes affectant les droits de l'homme du peuple palestinien et des autres Arabes des territoires occupés; de la Ligue des États arabes; de l'Organisation de la Conférence islamique (OCI); du Mouvement des pays non alignés; de l'Organisation de l'Unité africaine (OUA); ainsi que le représentant des organisations non gouvernementales accréditées auprès du Comité pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien.

L'Observateur permanent de la Palestine a également fait une déclaration. Il a notamment donné lecture d'un message transmis à l'occasion de cette Journée par le Président de l'Autorité palestinienne, M. Yasser Arafat, dans lequel ce dernier insiste sur la nécessité de remettre sur les rails le processus de négociation. Il affirme en outre qu'il est grand temps d'avoir une intervention internationale qui permette d'assurer la mise en œuvre des résolutions pertinentes des Nations Unies et de mettre un terme à la politique des deux poids, deux mesures.

Le Directeur général de l'Office des Nations Unies à Genève a indiqué que des messages ou déclarations avaient également été reçus, à l'occasion de cette Journée, du Président du Sénégal; des premiers ministres de Malte et du Bangladesh; du Président du Gouvernement turc; ainsi que de la Présidence de l'Union européenne.



Aperçu des déclarations

M. VLADIMIR PETROVSKY, Directeur général de l'Office des Nations Unies à Genève, a donné lecture d'un message du Secrétaire général des Nations Unies, M. Kofi Annan, dans lequel il souligne que cette année, la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien est célébrée à un moment critique pour le Moyen-Orient et pour le monde. L'escalade de la violence et les nombreuses pertes en vies humaines, essentiellement parmi les Palestiniens mais du côté israélien, n'ont fait qu'attiser la méfiance et l'animosité entre les deux communautés et contrecarré les efforts menés pour ouvrir la voie de la réconciliation et partenariat.

Depuis le Sommet de Charm el-Cheik d'octobre 2000, les acteurs internationaux et régionaux ont tenté à plusieurs reprises de ramener les parties à la table des négociations, rappelle M. Annan. Il y a quelques mois, la Commission d'établissement des faits constituée à Charm El-Cheikh, présidée par l'ancien sénateur des États-Unis George Mitchell, a proposé un ensemble de recommandations raisonnables et équilibrées qui, si elles étaient appliquées, aiderait les parties à progresser, à partir de mesures de confiance, vers des négociations sur le fond. Un cessez-le-feu est à présent absolument nécessaire, affirme le Secrétaire général dans son message. «Mettre pleinement en œuvre les recommandations Mitchell constitue, à mon sens, le meilleur moyen de parvenir à une solution pacifique, sur la base des résolutions 242 et 338 et du principe de la terre pour la paix», souligne M. Annan.

Les monstrueux attentats terroristes du 11 septembre dernier ont eu des répercussions profondes sur l'actualité partout dans le monde. Dans le cas du Moyen-Orient, on perçoit avec une acuité renouvelée la nécessité d'aboutir à un règlement pacifique de la question de la Palestine, affirme M. Annan. J'ai trouvé encourageant que le Président Arafat et le Ministre israélien des affaires étrangères, Shimon Peres, aient réitéré - lors de leur réunion de septembre dernier - leur attachement au dialogue et à la coopération en matière de sécurité. Néanmoins, les faits survenus depuis - en particulier l'assassinat d'un ministre du Gouvernement israélien, M. Ze'evy, et l'incursion des forces de défense israéliennes dans des zones sous contrôle palestinien - ont encore aggravé la situation. Les deux parties doivent absolument prendre conscience que la violence et l'usage excessif de la force sont les ennemis du progrès, souligne dans son message le Secrétaire général des Nations Unies. Il partage l'espoir exprimé par le Président Bush et par son Secrétaire d'État, M. Colin Powell, de voir l'occupation israélienne prendre bientôt fin et de voir deux États - Israël et la Palestine - vivre côte à côte dans un avenir proche, dans le respect mutuel et en toute sécurité. Si l'on veut y parvenir, il faut que cessent immédiatement l'expansion des colonies de peuplement, les assassinats, tous les actes de terrorisme, les mesures de blocus économique et les incursions dans les zones autonomes. En ce début de millénaire, il faut que le peuple palestinien puisse enfin exercer ses droits inaliénables, y compris son droit à l'autodétermination et à un État qui lui soit propre.

M. MOHAMED HATEM BEN SALEM, du Comité pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, a fait observer qu'au cours de l'année écoulée, le monde aura assisté, consterné, impuissant ou résigné, à une détérioration inquiétante de la situation sur le terrain, induisant un net recul du processus de paix israélo-palestinien. Quatorze mois d'affrontements, d'exactions et de tragédies ont causé un millier de morts, dont des enfants et des personnes âgées, et autant de blessés. Depuis le 28 septembre 2000, a-t-il poursuivi, la puissance occupante, inflexible, a imposé sa loi: incursions meurtrières à Gaza, en Cisjordanie et à Jérusalem; destructions massives de biens; implantations de nouvelles colonies de peuplement et extension des anciennes; occupations militaires; bouclages de villes et blocus impitoyable qui paralysent l'activité économique, réduisent les populations à la détresse et les exposent à la révolte - anéantissant du même coup ce qui pouvait subsister de la confiance déjà ténue entre les deux parties.

«Au moment où la communauté internationale est légitimement engagée dans une coalition mondiale contre le terrorisme, le souhait ressurgit et l'espoir renaît que nombre de conflits qui perdurent et sévissent depuis tant d'années vont enfin connaître un traitement tout aussi déterminé, intensif et holistique», a souligné le représentant. Le Comité continue de soutenir les louables efforts que déploient sur le terrain les représentants des États-Unis, de l'Union européenne, de la Fédération de Russie et de l'ONU pour réunir les parties et les encourager à entamer la mise en œuvre des recommandations de la Commission Mitchell d'établissement des faits constituée à Charm el-Cheik, a rappelé le représentant du Comité pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien. «Ce disant, nous ne perdons pas de vue que tout règlement de la question de Palestine, et, partant, du conflit du Moyen-Orient, doit être fondé sur les résolutions 242 (1967) et 338 (1973) du Conseil de sécurité qui consacrent le principe de la terre contre la paix», a-t-il souligné. Aussi, le Comité encourage-t-il vivement Israël à se conformer strictement à ces résolutions ainsi qu'aux dispositions de la Convention de Genève de 1949 relatives à la protection des personnes civiles en temps de guerre. À cet égard, il a souligné l'importance de la réunion de la Conférence des Hautes parties contractantes prévue le 5 décembre prochain, en vue d'examiner la situation dans le territoire palestinien occupé, a poursuivi le représentant.

La paix ne saurait prospérer, ni le développement de la région être assuré tant qu'Israéliens et Palestiniens, que tout condamne pourtant à vivre ensemble, échoueront dans leurs tentatives de forger des rapports de confiance, dans le cadre d'États souverains, à l'intérieur de frontières sûres et internationalement garanties, a-t-il conclu. Les Nations Unies devraient rester saisies de la question de la Palestine jusqu'à son règlement effectif et dans tous ses aspects, a affirmé le représentant du Comité. En l'espèce, le Conseil de sécurité se devrait de réagir sans atermoiement, se mobiliser plus énergiquement et prendre toutes ses responsabilités, rien que ses responsabilités, a-t-il affirmé.

M. IBOU NDIAYE, du Comité spécial chargé d'enquêter sur les pratiques israéliennes affectant les droits de l'homme du peuple palestinien et des autres Arabes des territoires occupés, donnant lecture d'un message du Président du Comité, M. John de Saram, a indiqué qu'à l'issue de la visite qu'il a effectuée dans la région à la fin mai de l'année dernière, le Comité spécial était d'avis qu'en dépit de tout ce que la situation dans les territoires palestiniens occupés avait de décourageant, il subsistait encore, parmi certains des Palestiniens qu'il a rencontrés et qui lui ont parlé, le faible espoir qu'une évolution du processus de paix puisse, dans un avenir relativement proche, mener à une amélioration concrète du sort quotidien des Palestiniens des territoires occupés. Malheureusement, à la suite des événements tragiques qui ont marqué les derniers jours de septembre 2000 à Jérusalem-Est, les territoires occupés ont sombré dans une violence qui se poursuit encore aujourd'hui. Le Comité spécial a conclu que l'occupation de la Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est et Gaza, et la situation qui y règne - le cycle infernal et sans cesse renouvelé de la violence et de la contre-violence - ne sont pas propices au respect des droits de l'homme.

D'après les informations communiquées au Comité, a poursuivi M. Ndiaye, les Palestiniens qui vivent dans les camps de réfugiés sont dans une situation particulièrement alarmante. Ils n'ont aucun moyen de subvenir à leurs besoins en dehors de ces camps et lorsque l'état de siège est imposé et qu'ils ne peuvent obtenir de travail à l'extérieur, ils se trouvent complètement démunis. La triste et terrible réalité est que, dans ces conditions, les droits des Palestiniens sont tout simplement ignorés. Et il en sera ainsi jusqu'à ce que le processus de paix soit mené à bien, a souligné le représentant du Comité spécial. Les conséquences, directes et indirectes, d'une occupation générale si longue de peuples et de territoires ne peuvent être que profondément traumatisantes pour tout ce qui touche aux relations humaines, pour le malheur de l'occupé comme pour celui de l'occupant, a affirmé M. Ndiaye.

M. SAAD ALFARARGI (Ligue des États arabes) a rappelé que cette Journée de solidarité avec le peuple palestinien est célébrée cette année alors que le Moyen-Orient connaît une situation particulièrement dangereuse. L'objectif de la paix semble aujourd'hui bien lointain, a-t-il fait observer avant de souligner que la création d'un État palestinien indépendant aurait permis aux Palestiniens d'occuper la place qui leur revient sur la scène internationale. Au lieu de cela, Israël continue d'exercer sa violence à l'encontre des Palestiniens en utilisant des armes pourtant interdites au niveau international et en massacrant des dirigeants palestiniens. Israël a utilisé les événements du 11 septembre pour poursuivre ses violations des droits de l'homme, a déclaré M. Alfarargi. Israël poursuit en outre sa politique d'embargo qui empêche les Palestiniens d'avoir accès, entre autres, aux médicaments. Le Conseil de sécurité devrait mettre sur pied une force internationale de contrôle dans les territoires palestiniens occupés et faire pression sur Israël pour que ce pays respecte les droits fondamentaux et inaliénables du peuple palestinien et se retire de tous les territoires palestiniens occupés. M. Alfarargi a rappelé que pour les dirigeants arabes, le fait qu'Israël bafoue tous les principes du processus de paix et ne respecte pas ses engagements ne fait qu'aggraver la situation dans la région.

M. AMADOU TIDIANE HANE (Organisation de la Conférence islamique), donnant lecture d'un message du Secrétaire général de l'OCI, M. Abdelouahed Belkeziz, a souligné que cette année, la célébration de la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien intervient alors qu'Israël persiste, pour la deuxième année consécutive, dans son escalade d'agression contre le peuple palestinien désarmé qui a d'ores et déjà causé la mort d'un millier de Palestiniens et fait plus de 40 000 blessés, le tout avec pour toile de fond les violations quotidiennes par Israël des normes et instruments internationaux, en particulier la quatrième Convention de Genève sur la protection des civils en temps de guerre. Israël se livre à des exécutions extrajudiciaires et délibérées de militants, de dirigeants et de politiciens palestiniens par le biais d'assassinats et de tirs isolés de snipers qui ont déjà causé la mort de centaines de personnes. En outre, les autorités d'occupation israélienne poursuivent leurs opérations de démolition à grande échelle de maisons et d'édifices palestiniens. Pour la deuxième année consécutive, Israël impose un état de siège très strict sur le passage des frontières et les autorités d'occupation israéliennes appliquent une politique d'isolement racial contre la ville occupée d'Al-Quds. Israël continue en outre de faire traîner les choses, de se dérober et de tergiverser pour éviter de tenir sa parole engagée au titre des accords déjà conclus. Israël refuse en outre de mettre en œuvre les recommandations de la Commission Mitchell et accrédite les plans visant à assassiner le Président Arafat et d'autres dirigeants palestiniens. Le monde entier, aujourd'hui uni dans la lutte contre le terrorisme, ne devrait pas perdre de vue le terrorisme d'État que pratique Israël et qui entraîne des tensions régionales qui sapent non seulement la stabilité du Moyen-Orient mais aussi la paix et la sécurité internationales.

Le seul moyen de mettre un terme à la détérioration de la situation et d'apaiser la tension dans la région est de mettre un terme immédiatement à la poursuite de l'agression israélienne; de lever le siège imposé au peuple palestinien; de reprendre le processus de paix là où il s'est arrêté, sur la base du principe de «la terre contre la paix» et des résolutions 242, 338 et 194 du Conseil de sécurité; d'assurer que les Israéliens se retirent des territoires palestiniens afin de revenir aux frontières du 4 juin 1967, y compris pour ce qui est de la ville occupée d'Al-Quds; de mettre un terme aux implantations de colonies israéliennes dans les territoires palestiniens occupés; de parvenir à un règlement juste du problème des réfugiés palestiniens; et, enfin, d'établir un État palestinien indépendant et pleinement souverain comprenant tous les territoires palestiniens actuellement occupés et ayant Al-Quds Al-Sharif pour capitale. Toute tentative de résolution du problème du Moyen-Orient et de la question de la Palestine doit essentiellement reposer sur la mise en œuvre de ces mesures, sans quoi elle serait vouée à l'échec. Il faudrait que la communauté internationale apporte de toute urgence au peuple palestinien une aide et un soutien économique et financier accrus.

M. THOMAS MARKRAM (Afrique du Sud, au nom du Mouvement des pays non alignés) a déclaré que cette Journée de solidarité offre l'occasion de se pencher sur la détérioration de la situation au Moyen-Orient et sur une année d'événements sans précédent, de tragédies et de souffrances qui semble destinée à marquer un grand tournant dans l'histoire mondiale - une année au cours de laquelle le conflit israélo-palestinien a été mis à l'index comme constituant la principale entrave à la paix, à la stabilité et à la sécurité à travers le monde. Comme le Président Mbeki l'a indiqué dans la déclaration qu'il a prononcée devant l'Assemblée générale des Nations Unies le 10 novembre dernier, le sacrifice du peuple palestinien ne saurait durer plus longtemps. Nous regrettons vivement que l'année écoulée ait vu augmenter le nombre de morts des deux côtés, a affirmé M. Markram avant de préciser que le Mouvement des pays non alignés continue de condamner sans équivoque le recours par les Israéliens à la force militaire excessive à l'encontre des Palestiniens ainsi que les incursions dans les territoires sous contrôle palestinien ainsi que la réoccupation de certaines parties de ces territoires, la réoccupation de la Maison d'Orient et la politique d'assassinats extrajudiciaires. L'expansion continue des colonies de peuplement, les blocus et d'autres formes de punitions collectives ont eu pour effet de provoquer une catastrophe économique et humanitaire dont pâtit le peuple palestinien. Ces actions ne font que provoquer et enflammer une situation déjà volatile.

Les attaques terroristes perpétrées contre les États-Unis le 11 septembre dernier témoignent de l'impact global que l'injustice et le conflit dans une partie du monde peuvent avoir pour une autre région, a affirmé M. Markram. Personne ne peut donc se permettre de remettre à plus tard une juste résolution du conflit au Moyen-Orient. Dans le cadre des efforts que nous déployons pour traiter les causes profondes du terrorisme mondial, il faut s'efforcer de parvenir à instaurer une paix juste, durable et globale au Moyen-Orient et de réaliser les droits inaliénables du peuple palestinien, a déclaré M. Markram avant de demander aux deux parties de saisir la chance de la paix. Il a rappelé que les recommandations du rapport Mitchell publié en avril dernier ont été saluées par les Israéliens, par les Palestiniens et par l'ensemble de la communauté mondiale qui ont estimé que ces recommandations contenaient des mesures acceptables susceptibles de susciter une désescalade du conflit, d'instaurer la confiance et de ramener les parties à la table de négociation. Les résolutions 242 et 338 du Conseil de sécurité ainsi que le principe de la terre contre la paix constituent des critères de base internationalement acceptés pour les résultats de ces négociations.

MME SOPHIE ASIMENYE KALINDE (Organisation de l'Unité africaine, OUA) a rappelé que lors du dernier Sommet des chefs d'État et de Gouvernement de l'OUA qui s'est tenu en juillet 2001 à Lusaka (Zambie), l'OUA a adopté une décision sur le Moyen-Orient qui affirme que la question de la Palestine se trouve au cœur du conflit au Moyen-Orient. Une paix juste, globale et durable ne pourra être réalisée que lorsque Israël se sera totalement retiré de tous les territoires palestiniens occupés. L'OUA reconnaît le caractère contraignant de la résolution 247 du Conseil de sécurité qui exige le retour des Palestiniens déplacés lors de la guerre de 1967 ainsi que le retour des réfugiés. Les tragiques événements qui se sont produits tout au long de l'année ne peuvent que continuer à alimenter des prises de position exaltées et passionnées des deux côtés. La reconnaissance par tous de l'importance d'un cessez-le-feu en vue de la mise en œuvre des recommandations du rapport Mitchell nous permet de nourrir à la fois espoir et optimisme, a déclaré Mme Kalinde. Elle a indiqué que l'OUA est encouragée par le réalisme dont le Ministre israélien Shimon Peres a fait preuve récemment dans son discours devant l'Assemblée générale des Nations Unies, s'agissant du droit de la Palestine à exister en tant que nation. Le moment est venu d'arracher les graines semées dans un climat de méfiance et qui n'ont fait que nourrir et perpétuer une culture de haine dans la région.

Mme Kalinde a indiqué que l'OUA est encouragée par la vitesse avec laquelle la mobilisation et la coalition internationales se sont mises en place pour combattre le terrorisme international suite aux événements du 11 septembre. C'est dans ce même esprit que le maintien de la paix et de la stabilité dans le monde constitue une obligation de tous les États et de tous les peuples. Si la même verve pouvait être appliquée à la résolution de la question de la Palestine, nous pensons qu'une solution pourrait bientôt être en vue, a souligné la représentante de l'OUA. Elle a lancé un appel en faveur de la mise en œuvre de tous les accords entre les parties et de toutes les résolutions des Nations Unies, qui non seulement sont essentiels pour résoudre les tensions actuelles mais le sont aussi pour la paix et la stabilité à long terme.

MME MICHELLE BEG (Alliance universelle des unions chrétiennes de jeunes gens - YWCA, au nom des organisations non gouvernementales accréditées auprès du Comité pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien) a indiqué que les observateurs internationaux envoyés sur le terrain par son organisation et d'autres ont rapporté des informations faisant état de violations des droits de l'homme, de torture, d'infractions au droit humanitaire international et mettant à jour le sort du peuple palestinien. Les Palestiniens ont faim, ont soif et en ont assez d'être réveillés toutes les nuits par des tirs d'artillerie et des bombardements. Ils sont sans abri du fait des centaines de maisons et d'édifices qui ont été détruits au nom de la «sécurité». Les Palestiniens ont besoin d'une protection internationale. Depuis le début de la seconde intifada, 800 Palestiniens ont été tués et plus de 20 000 ont été blessés. Mme Beg a lancé un appel en faveur de la mise en place d'une protection civile internationale immédiate en faveur du peuple de Palestine. Des observateurs indépendants ainsi qu'une force doivent être envoyés dans les territoires palestiniens occupés afin d'assurer une protection d'urgence à la population civile, a-t-elle estimé. La communauté internationale doit absolument commencer à prendre des mesures concrètes pour mettre un terme à l'occupation des territoires palestiniens et créer un État palestinien. Il faut que les résolutions des Nations Unies, en particulier les résolutions 242 et 338, deviennent davantage qu'un simple bout de papier, a souligné Mme Beg.

M. NABIL RAMLAWI, Observateur permanent de la Palestine, a exprimé ses remerciements et sa satisfaction au Secrétaire général des Nations Unies pour la déclaration faite en son nom à l'occasion de cette Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien. Cela fait aujourd'hui 25 ans déjà qu'est célébrée chaque année une telle Journée de solidarité et l'on est en droit de se demander ce qui a changé depuis 1977. Or, force est de constater que l'occupation israélienne se poursuit voire s'intensifie et qu'Israël continue de rejeter les résolutions des Nations Unies concernant les droits des Palestiniens. Israël peut adopter une telle attitude parce que ce pays jouit de la protection de la superpuissance mondiale. Ainsi, Israël se veut-il un État au-dessus des lois. Israël commet incontestablement des crimes de terrorisme d'État qui constituent la forme la plus grave de terrorisme, a rappelé M. Ramlawi. Pensez-vous que les événements qui se sont produits ces derniers temps aux États-Unis et en Afghanistan n'aient rien à voir avec les injustices dont est victime depuis un demi-siècle le peuple palestinien et avec l'incapacité des Nations Unies à faire échec à la politique des deux poids, deux mesures, a interrogé M. Ramlawi? Comme cela a déjà été dit, même si l'on tue Oussama ben Laden, d'autres ben Laden ressurgiront à travers le monde, a-t-il fait observer.

M. Ramlawi a par ailleurs donné lecture d'un message de M. YASSER ARAFAT, Président de l'Autorité palestinienne, dans lequel il rappelle que la Palestine est une terre sacrée pour tous les chrétiens et musulmans à travers le monde. Dans son message, M. Arafat dénonce les tentatives de judaïsation des terres palestiniennes et des lieux saints. Il rappelle que le peuple palestinien doit pouvoir exercer son droit inaliénable à l'autodétermination et insiste sur le droit au retour des réfugiés. Ces droits exigent de plus grands efforts de la communauté internationale et du Conseil de sécurité, estime M. Arafat. Il faut remettre sur les rails le processus de négociation afin qu'il aboutisse à un succès, souligne M. Arafat avant d'affirmer qu'il est grand temps d'avoir une intervention internationale qui permette d'assurer la mise en œuvre des résolutions pertinentes des Nations Unies et de mettre un terme à la politique des deux poids, deux mesures.




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