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Communiqués de presse

LE MONDE INDUSTRIALISÉ INCITE À TENIR LES ENGAGEMENTS COMMERCIAUX PRIS À DOHA

06 Mars 2002


6 mars 2002


SOMMET DE MONTERREY





Les obstacles mis aux exportations des pays en développement leur coûtent tous les ans quelque 130 milliards de dollars et le sommet, prévu à Monterrey (Mexique) du 18 au 22 mars, sera l'occasion de rappeler le monde industrialisé à ses engagements en faveur d'un « système commercial plus juste et plus libre ».

La Conférence de Monterrey, qui verra la participation de nombreux chefs d'Etat et de gouvernement, dont le Président George W. Bush, se penchera sur le thème général du « financement du développement ». Et le Secrétaire général des Nations Unies, M. Kofi Annan, estime que la rencontre devrait tirer parti de « l'élan » donné par la réunion commerciale de Doha (Qatar) et de la perspective d'un nouveau round commercial tenant compte des nécessités du développement.

En novembre dernier, les 142 pays membres de l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC) sont convenus à Doha d'engager des négociations sur une série de questions qui revêtent un intérêt particulier pour les pays en développement, et notamment la réduction des subventions agricoles, l'amélioration de l'accès aux marchés des produits non agricoles par une réduction, voire l'abolition, des barrières tarifaires, et le recours abusif aux lois anti-dumping.

Dans les pays développés groupés au sein de l'OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Economique), les subventions à l'agriculture ont totalisé, en 1999, 361 milliards de dollars, un montant supérieur au produit intérieur brut de l'Afrique au sud du Sahara.

En outre, les pays en développement se heurtent à deux autres types d'obstacles :

des tarifs douaniers élevés ou progressifs en fonction du degré de transformation des
produits non agricoles exportés, ce qui « décourage certains pays de tenter de mettre sur le marché des produits transformés d'une valeur supérieure » ;

des pénalités parfois imposées aux exportations de pays en développement « injustement
accusés de dumping ».

Une étude récente a montré que l'abolition de toutes les barrières douanières se traduirait, pour les pays en développement, par un gain potentiel d'environ 130 milliards de dollars par an. De quoi relativiser l'importance des 50 milliards de dollars supplémentaires nécessaires à l'Aide Publique au Développement pour réduire de moitié la pauvreté d'ici à 2015.

Parallèlement, il est évident que les pays en développement se doivent de réduire leur dépendance, souvent excessive, à l'égard des produits de base, une dépendance qui les rend très vulnérables à court et long terme (fluctuations des prix, baisse en valeur de leurs exportations par comparaison avec les produits manufacturés qu'ils importent). Plus de 50 pays en développement – y compris les deux-tiers des 22 pays les plus pauvres et les plus endettés de la planète – comptent sur trois produits de base ou moins pour s'assurer plus de la moitié de leurs recettes d'exportation.

La solution réside clairement dans la diversification des exportations – passer des produits de base aux produits manufacturés et aux services - et l'exemple en a été donné particulièrement en Asie. Selon une étude de la Banque Mondiale, 24 pays en développement, représentant une population de 3 milliards de personnes, ont doublé leur ratio commerce-revenu au cours des deux dernières décennies.

La Conférence de Monterrey n'a pas, à proprement parler, vocation commerciale, mais l'Organisation Mondiale du Commerce – comme le Fonds Monétaire International et la Banque Mondiale - est associée dans cette entreprise aux Nations Unies. Elle constituera de ce fait, en relation avec les autres aspects financiers du développement, un forum de discussions commerciales et traduira peut-être l'amorce d'un soutien politique à l'avènement d'un mode d'échanges « plus juste et plus libre ».



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