LA HAUT-COMMISSAIRE AUX DROITS DE L'HOMME CONDAMNE L'ASSASSINAT EN COLOMBIE DE DÉFENSEURS DES DROITS DES POPULATIONS AUTOCHTONES

HR/99/20
9 mars 1999


La Haut-Commissaire aux droits de l'homme, Mme Mary Robinson, condamne le meurtre de trois militants des droits de l'homme des populations autochtones commis la semaine dernière en Colombie.

Les victimes sont Ingrid Washinawatok, membre de la Nation Menominee du Wisconsin; Lahe'ene'e Gay, autochtone d'Hawaï et Directeur de Pacific Cultural Conservancy International; et Terence Freitas, de Uw'a Defense Working Group. Le 4 mars dernier, elles ont été trouvées les yeux bandés et les menottes aux mains, tuées de plusieurs balles dans la tête.

Les trois militants ont été enlevés le 25 février alors qu'ils effectuaient une visite en Colombie pour appuyer les Uw'a, un peuple autochtone comptant 5000 personnes et vivant dans la région d'Arauco. Cette population s'oppose à l'exploitation du pétrole sur ses terres. Il n'y a pas eu de revendication de l'enlèvement, ni du triple meurtre.

La Haut-Commissaire a rendu hommage à ces trois militants des droits de l'homme. Elle a rappelé que Mme Washinawatok était bien connue dans la communauté internationale pour son rôle actif dans la défense des droits des peuples autochtones. Elle a participé pour la première fois à une Conférence internationale sur les droits autochtones en 1977 et a régulièrement participé aux travaux du Groupe de travail des NationsUnies sur les populations autochtones et d'autres instances. Elle a oeuvré inlassablement à la défense de la justice pour les peuples autochtones du monde entier.

La Haut-Commissaire a exprimé sa préoccupation que, malgré la proclamation de la Décennie internationale de populations autochtones du monde (1995 - 2004), qui vise à assurer le respect des cultures autochtones, et en dépit du renforcement du consensus international en ce qui concerne les droits des autochtones, les défenseurs des droits autochtones continuent d'être victimes de violations des droits de l'homme. Mme Robinson invite les autorités de la Colombie à enquêter avec diligence sur ces meurtres et de traduire les responsables en justice. Elle a demandé au Bureau du Haut Commissariat à Bogotá de suivre de près la situation.

Dans un message de condoléances aux familles des trois militants, la Haut-Commissaire a souligné leur courage et leur engagement et a réaffirmé la détermination du Haut Commissariat à protéger les droits de l'homme des peuples autochtones dans le monde.