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Communiqués de presse Procédures spéciales

L'ECOSOC TIENT UN DÉBAT SUR LES RÉPERCUSSIONS DE L'OCCUPATION ISRAÉLIENNE SUR LES CONDITIONS DE VIE DU PEUPLE PALESTINIEN ET DE LA POPULATION DU GOLAN

23 Juillet 2001



ECOSOC
23 juillet 2001
Après-midi




Il examine les questions de coordination et de l'application
de la Déclaration sur l'octroi de l'indépendance
aux pays et peuples coloniaux



Le Conseil économique et social a examiné, cet après-midi, les répercussions économiques et sociales de l'occupation israélienne sur les conditions de vie du peuple palestinien dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem, et de la population arabe du Golan syrien occupé.

Le Conseil s'est également penché brièvement sur l'application de la Déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et peuples coloniaux et des questions de coordination, en entendant une déclaration du Président par intérim du Comité spécial chargé d'étudier la situation en ce qui concerne l'application de cette Déclaration, M. Bernard Tanoh-Boutchoué. Ce dernier a notamment mis l'accent sur la nécessité de lier les actions en faveur de l'autodétermination aux activités de développement. Le Conseil a par ailleurs examiné les questions de coordination et autres questions.

S'agissant des répercussions économiques et sociales de l'occupation israélienne sur les conditions de vie du peuple palestinien et de la population arabe du Golan syrien, le Conseil a entendu Mme Mervat Tallawy, Secrétaire exécutive de la Commission économique et sociale pour l'Asie occidentale (CESAO), qui a présenté le rapport du Secrétaire général sur la question. M. Francis Okelo, Coordonnateur spécial adjoint pour le processus de paix au Moyen_Orient, a pour sa part présenté le rapport du Secrétaire général sur l'assistance au peuple palestinien.

Les représentants de la Palestine, de l'Iraq, de la République arabe syrienne, de Bahreïn, de l'Égypte, d'Israël et de la Jordanie ont pris la parole dans ce cadre. La Palestine a en outre fait usage de son droit de réponse, ainsi qu'Israël.

Le Conseil a également poursuivi l'examen des questions de coordination, des questions relatives au programme et autres questions en entendant M. Patrizio Civili, Secrétaire général adjoint pour les affaires économiques, qui a présenté le rapport annuel du Comité administratif de coordination. Mme Sharon Brennen-Haylock, Présidente du Comité du programme et de la coordination, a présenté le rapport du Comité sur les travaux de sa quarante et unième session. Un représentant de la Division de l'appui au Conseil économique et social et de la coordination a présenté le rapport du Secrétaire général sur la coopération internationale dans le domaine de l'informatique, ainsi que le rapport du Secrétaire général sur le programme à long terme d'aide à Haïti. M. David Alnwick, Chef de projet à l'Organisation mondiale de la santé, a présenté le rapport du Secrétaire général sur l'action préventive et la lutte contre la malaria et les maladies diarrhéiques, en particulier le choléra: un partenariat pour faire reculer le paludisme.

Le représentant de la Belgique (au nom de l'Union européenne et des pays associés) a fait une déclaration.


Demain matin, à 10 heures, le Conseil achèvera son débat sur les questions de coordination et entamera l'examen des questions sociales et des questions relatives aux droits de l'homme.


Question de l'application de la Déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et peuples coloniaux par les institutions spécialisées de l'ONU

Le Comité est notamment saisi, au titre de la question de l'application de la Déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et aux peuples coloniaux par les institutions spécialisées et les organismes internationaux associés à l'Organisation des Nations Unies, du rapport du Président du Conseil sur les consultations tenues avec le Président du Comité spécial chargé d'étudier la situation en ce qui concerne l'application de la Déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et aux peuples coloniaux (E/2001/57).

Pour sa part, M. BERNARD TANOH-BOUTCHOUÉ, Président par intérim du Comité spécial chargé d'étudier la situation en ce qui concerne l'application de la Déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et aux peuples coloniaux par les institutions spécialisées et les organismes internationaux associés à l'Organisation des Nations Unies, a déclaré que l'autodétermination et le développement sont deux tâches qui vont de pair. À cet égard, le Comité espère que les Nations Unies poursuivront leur travail en faveur de l'autodétermination. Le Comité, après avoir examiné la situation dans les territoires non autonomes, a adopté une décision et neuf résolutions. M. Tanoh-Boutchoué a déclaré que les vues de la population des territoires non autonomes étaient prises en compte par le Comité qui tentait également de coopérer avec les autorités des puissances administrantes. Les représentants d'un grand nombre de puissances administrantes ont d'ailleurs participé aux dernières réunions et le Comité espère que cela pourra aboutir à des résultats satisfaisants pour les peuples non autonomes. Le Comité estime, en effet, que seules les puissances administrantes peuvent permettre la poursuite du processus de décolonisation.

Le Comité souhaite qu'une aide internationale suffisante soit accordée par les Nations Unies pour la poursuite les efforts de décolonisation. Les principaux organes des Nations Unies sont effectivement en faveur de la poursuite des processus d'autodétermination et souhaitent voir une accélération de ce processus. Dans le cadre de sa mission de collecte de l'information sur les territoires, le Comité regroupe les informations sur lutte contre le trafic de stupéfiants, l'environnement, notamment. À cet égard le Comité insiste sur la nécessité d'accroître la coopération avec les acteurs impliqués pour fournir une assistance accrue aux territoires non autonomes. M. Tanoh-Boutchoué a conclu que le Comité souhaitait renforcer sa coopération avec le Conseil économique et social dans le cadre de son mandat.


Question des répercussions de l'occupation israélienne sur les conditions de vie du peuple palestinien et de la population du Golan

Présentant le rapport du Secrétaire général sur l'assistance au peuple palestinien (A/56/123-E/2001/97), M. FRANCIS OKELO, Coordonnateur spécial adjoint pour le processus de paix au Moyen_Orient, a souligné que ce rapport couvre la période allant de juin 2000 à mai 2001 et passe en revue l'aide pour le développement du peuple palestinien jusqu'au déclenchement du conflit actuel, ainsi que les mesures arrêtées pour répondre à cette situation d'urgence nouvelle. Le rapport accorde une attention particulière à la nécessité de passer de l'urgence au développement.

Depuis le 28 septembre dernier, la situation en Palestine - ainsi qu'en Israël dans une moindre mesure - a changé de manière spectaculaire, a souligné M. Okelo. Pour répondre à cette crise, les institutions des Nations Unies ont dû réorienter et réadapter leurs programmes d'urgence. Des mesures ont été prises pour coordonner la réponse à cette situation nouvelle, notamment dans les secteurs de l'éducation, de la santé, de l'emploi et des secours d'urgence. Le Secrétaire général demande à la communauté internationale de fournir des ressources - aujourd'hui plus nécessaires que jamais - afin d'assurer l'assistance au peuple palestinien. La situation économique et sociale qui prévaut actuellement dans les territoires palestiniens est le fruit du bouclage des frontières entre Israël et les territoires palestiniens. Ce conflit a des conséquences traumatiques graves pour les femmes et les enfants ainsi que pour les chômeurs et autres personnes touchées par cette situation. Comme l'a affirmé le Secrétaire général lui-même, ce conflit ne pourrait être résolu que par une mise en œuvre pleine et entière du rapport Mitchell, a précisé M. Okelo.

MME MERVAT TALLAWY, Secrétaire exécutive de la Commission économique et sociale pour l'Asie occidentale (CESAO), a présenté le rapport du Secrétaire général sur les répercussions économiques et sociales de l'occupation israélienne sur les conditions de vie du peuple palestinien dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem, et de la population arabe du Golan syrien occupé (E/2001/17). Elle a souligné que les retards dans la mise en œuvre des accords de paix, l'expansion des colonies, les bouclages, le recours excessif et illégal à des armes contre les civils, l'utilisation d'armes à feu et la destruction des maisons contribuaient à la détérioration du cadre de vie des Palestiniens. Le rapport indique que 59% de la rive occidentale, 20% de la bande de Gaza et 30% de Jérusalem restait sous contrôle israélien. Il souligne qu'Israël applique des mesures discriminatoires et de modification de la composition démographique des territoires. Les Palestiniens connaissent également de graves problèmes de pollution qui ont des effets dévastateurs, ainsi qu'une pénurie d'eau, dont la distribution est entièrement contrôlée par Israël. L'armée israélienne et les colons juifs ont déraciné plus de 500 000 arbres fruitiers et 80% du déboisement dans la région est le fait des Israéliens. Le rapport indique également que l'occupation a empêché l'investissement et la croissance. Les restrictions de mouvement ont, par ailleurs, entraîné des pertes d'emplois et un taux de chômage de 35%, le seuil de personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté ayant en outre augmenté de 50%.


En conclusion, la Secrétaire exécutive de la CESAO a déclaré que les activités israéliennes ne respectaient pas les accords d'Oslo et de Charm_el_Cheikh et les autres accords bilatéraux conclus depuis. Les pratiques israéliennes dans les territoires occupés ont eu des effets dévastateurs sur la population palestinienne et menacent la paix et la sécurité dans la région.


Aperçu des déclarations

M. NABIL RAMLAWI (Palestine) a rappelé que les organes des Nations Unies ont déjà adopté nombre de résolutions demandant à Israël de mettre un terme à ses pratiques à l'égard du peuple et des territoires palestiniens et réaffirmant les droits inaliénables du peuple palestinien. Les colonies israéliennes constituent des violations flagrantes du droit international et même des crimes de guerre perpétrés par Israël, a souligné M. Ramlawi. Depuis plusieurs mois, on assiste à une guerre criminelle perpétrée par les colons israéliens, a-t-il poursuivi. Pour parvenir à la paix dans la région, il faudrait absolument démanteler l'ensemble des colonies de peuplement israéliennes, qui ont d'innombrables conséquences néfastes sur l'ensemble du développement économique et social de la Palestine. De nombreux enfants ont été tués par «la force brutale et implacable de la machine militaire israélienne» qui a tué environ 600 Palestiniens et en a blessé plusieurs milliers, a en outre rappelé le représentant de la Palestine.

M. SAAD A. O. HUSSAIN (Iraq), a déclaré que le peuple palestinien devait faire face à une campagne de déracinement menée par l'occupant israélien. Le rapport de la Haut-Commissaire aux droits de l'homme de l'an dernier décrit en détails des violations des droits des Palestiniens par l'entité sioniste. Les forces d'occupation ont perpétré de nombreuses destructions des infrastructures du peuple palestinien. Le représentant iraquien a rappelé que le bouclage des villes et des villages palestiniens et le massacre des populations violaient les dispositions de la Convention de Genève de 1948. L'Iraq souhaite également attirer l'attention du Conseil sur les populations du Golan occupé qui doit faire face à une augmentation des implantations de colonies. L'Iraq réaffirme également le droit du peuple palestinien à l'autodétermination et l'établissement de son État sur son territoire.

M. IBRAHIM IBRAHIM (République arabe syrienne) a dénoncé la brutalité de l'occupation israélienne dans les territoires palestiniens, brutalité qui est décrite dans le rapport du Secrétaire général sur les répercussions économiques et sociales de l'occupation israélienne sur les conditions de vie du peuple palestinien dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem, et de la population arabe du Golan syrien occupé. Chaque jour, des enfants palestiniens sont arrêtés et pris en otage par les autorités israéliennes qui exercent un véritable chantage sur les familles de ces enfants, a par ailleurs déclaré le représentant syrien.

La semaine dernière, a poursuivi le représentant syrien, le Premier ministre israélien, M. Ariel Sharon, a déclaré que les colonies de peuplement israéliennes dans le Golan étaient le plus grand succès jamais enregistré par le sionisme. Chaque année, Israël dépense des millions de dollars pour assurer la protection de ces colonies. Le Président syrien a souligné que ces colonies de peuplement sont nulles et non avenues et illégales. Le principe de la terre contre la paix constitue la seule porte de sortie acceptable pour ce conflit.

M. SAEED AL-FAIHANI (Bahreïn), a déclaré que l'occupation des territoires par Israël a eu des répercussions graves sur les conditions de vie de la population palestinienne. Or, celles-ci doivent être améliorées pour éviter d'exacerber les extrémismes dans la région. Le représentant bahreïnite a rappelé que la politique d'Israël visait à bloquer le développement de la région et, à long terme, à la destruction du peuple palestinien. Bahreïn note avec préoccupation que le contrôle israélien sur la population palestinienne a des conséquences graves et demande à la communauté internationale de réagir plus vigoureusement. Si la communauté internationale ne parvient pas à résoudre le problème, cela aura des répercussions graves sur la population palestinienne mais aussi sur les États de la région. Seule la fin de l'occupation permettra la fin des problèmes économiques et sociaux des Palestiniens. Le Bahreïn demande à Israël de mettre fin à l'occupation des territoires arabes.

MME FAYZA ABOULNAGA (Égypte) a rappelé que depuis la visite provocante d'Ariel Sharon du 28 septembre 2000 sur l'esplanade des mosquées, le peuple palestinien est soumis à une agression israélienne brutale. Le peuple palestinien a tenu à exprimer son droit légitime à la résistance à l'occupation. Nul Palestinien - homme, femme ou enfant - n'est à l'abri des agressions brutales perpétrées par Israël. Les pertes sont considérables pour le peuple palestinien dont les revenus fiscaux ont été anéantis. Depuis le déclenchement de la nouvelle Intifada, 190 000 Palestiniens ont perdu leur emploi. Israël continue en outre de construire des colonies de peuplement dans le Golan syrien occupé. L'opinion publique internationale demande à ses dirigeants d'intervenir pour demander à ses dirigeants de venir en aide au peuple palestinien, a souligné la représentante égyptienne. Ainsi, les chefs d'État du G8 ont-ils adopté, à l'issue de leur récent Sommet, à Gênes, une résolution demandant l'envoi d'une unité internationale de surveillance dans les territoires occupés, a-t-elle rappelé.

M. YAAKOV LEVY (Israël) a regretté les débats du Conseil consacrés à montrer du doigt un pays en particulier alors que de nombreuses crises ont lieu dans le monde en ce moment. Il a déploré que les problèmes des Palestiniens soient toujours considérés comme résultant de la politique menée par Israël. Israël estime, en effet, qu'il y a eu de nombreux progrès et qu'un dialogue s'est établi entre les Palestiniens et les Israéliens pour tenter de trouver une solution durable au problème. Israël est conscient que les Palestiniens ont beaucoup souffert lors des derniers troubles dans la région mais estime que ce ne sont pas les seuls et que les Israéliens ont également beaucoup souffert. En ce qui concerne l'emploi, le représentant a rappelé que 125 000 Palestiniens se rendaient auparavant en Israël pour travailler, mais que, pour des raisons de sécurité, Israël a estimé qu'ils ne pouvaient continuer de se rendre en Israël. M. Levy a déclaré qu'il n'était pas juste de blâmer la situation des Palestiniens sur Israël. Il ne faut pas déformer la réalité mais essayer de comprendre ce qui se passe sur le terrain. Israël souligne qu'il faut coexister et donc trouver des solutions aux problèmes.

M. SHEBAB MADI (Jordanie) a déclaré que la Jordanie souhaitait une paix durable et juste pour les Palestiniens sur la base des résolutions des Nations Unies. La Jordanie est très préoccupée de l'escalade récente de la violence dans les territoires et pense que le gouvernement israélien est responsable au premier chef de ces menaces au processus de paix. La Jordanie demande qu'un terme soit mis aux pratiques inhumaines d'Israël et condamne le démantèlement et la guerre d'usure contre les territoires palestiniens. La Jordanie souligne qu'il est nécessaire de protéger, par une présence internationale, la population palestinienne soumise à l'occupation israélienne et rappelle que les droits inaliénables des palestiniens doivent être respecté et demande à la puissance occupante de ne pas mettre en danger les ressources naturelles des territoires. La Jordanie estime que le processus de paix représente une option stratégique irréversible pour la région.


Droit de réponse

Le représentant de la Palestine a affirmé que le représentant israélien avait tenté cet après-midi, devant le Conseil, de dépeindre Israël comme étant la victime de la violence alors que ce sont les Israéliens qui occupent militairement les territoires palestiniens et attaquent les Palestiniens avec leurs hélicoptères. La violence israélienne envers les Palestiniens consiste également à réduire leurs ressources en eau, à détruire leurs arbres et à dégrader leur environnement, sans parler des constructions de colonies de peuplement israéliennes.

Le représentant d'Israël a déclaré qu'il y avait une manipulation politique du Conseil par les Palestiniens, qui souhaitent un élargissement du conflit. Il a souligné que trop d'attention s'est portée sur le problème alors que d'autres régions du monde sont laissées de côté. Israël partage les préoccupations du délégué palestinien concernant la situation des Palestiniens mais souligne qu'Israël est prêt à dialoguer avec l'Autorité palestinienne, qui a, pour sa part, préféré lancer une vague de violence. À cet égard, seule l'Autorité palestinienne est responsable de la situation de ses ressortissants. Israël demande à ses voisins d'oublier le terrorisme et de négocier car le pays veut vivre en paix avec ses voisins.

Questions de coordination, questions relatives au programme et autres questions

M. PATRIZIO CIVILI, Secrétaire général adjoint pour les affaires économiques, a présenté le rapport annuel du Comité administratif de coordination pour 2000 en affirmant que le concept de coordination est mieux perçu depuis quelques années au sein du système des Nations Unies. Pour l'ECOSOC, a-t-il poursuivi, le changement s'est traduit par le passage d'une attitude réactive face aux questions de coordination à une attitude dynamique. L'un des principaux objectifs de la réforme du Comité administratif de coordination est de faire en sorte que puissent être fixées des orientations stratégiques permettant au système de mettre en œuvre les décisions prises au niveau intergouvernemental.

Le rapport d'ensemble annuel du Comité administratif de coordination pour 2000 (E/2001/55) retrace les grandes lignes de la coopération interinstitutionnelle relevant de la compétence du Comité administratif de coordination (CAC). Tout au long de l'année, le CAC s'est attaché à analyser les dispositions prises par le système des Nations Unies pour faire face aux enjeux de la mondialisation. Il s'est particulièrement intéressé aux volets de la mondialisation que sont les questions sociales et de la santé, au rôle de la société civile et aux moyens de combler le fossé numérique. À sa session d'automne 2000, après le Sommet du Millénaire, le CAC a porté son attention sur les dispositions à prendre pour donner une suite effective à la Déclaration du Millénaire, considérée comme la principale source de référence pour l'élaboration d'une politique d'information et l'exécution des activités du système tout entier.

Le rapport fait en outre le point de la coopération inter-institutionnelle relative au suivi des divers sommets et conférences de l'Organisation et à la préparation des futures manifestations intéressant l'ensemble du système. En 2000, à l'initiative du Secrétaire général, le CAC a également pris des initiatives spéciales pour faire face à la sécheresse et aux pénuries alimentaires dans la corne de l'Afrique. Le rapport décrit ces initiatives et donne un aperçu des activités de suivi en cours. En outre, le rapport présente les objectifs du processus de réforme engagé par le CAC en 1999-2000 et décrit la restructuration de son organe subsidiaire qui s'en est suivie. Par ailleurs, le rapport aborde des questions administratives intéressant l'ensemble du système, notamment la protection du personnel et la sécurité. Enfin, conformément à la demande du Comité du programme et de la coordination (CPC), le rapport du CAC contient des informations sur l'assistance aux pays qui souffrent des conséquences de sanctions contre un autre pays décidées par le Conseil de sécurité (article 50 de la Charte des Nations Unies).


MME SHARON BRENNE-HAYLOCK, Présidente du Comité du Programme et de la Coordination (CPC), a déclaré que le Comité avait étudié tous les éléments de son ordre du jour et que la plus grande partie de son temps avait été consacrée à l'examen du contenu des 31 sections du programme du budget 2002/2003 proposé que relève du mandat du Comité. Néanmoins, en raison de limite de temps et de la pertinence de la question, il n'a pas été possible de conclure la section sur les droits de l'homme, et cela a donc été renvoyé à l'Assemblée générale pour examen. Un rapport révisant la fonction administrative et financière des Nations Unies a proposé un grand nombre de points visant à améliorer l'efficacité de l'organisation, tel que la promotion de bonnes pratiques en matière d'obligation redditionnelles. Il a été généralement reconnu que les réformes étaient un processus à long terme.

M. JOHAN SCHOLVINCK, de la Division de l'appui au Conseil économique et social et de la coordination, a présenté le rapport du Secrétaire général sur la coopération internationale dans le domaine de l'informatique (E/2001/96) en rappelant notamment que le Conseil avait adopté une résolution sur la question l'an dernier, à l'issue de son débat de haut niveau. Une conférence sur la sécurité de l'information s'est en outre tenue au siège des Nations Unies en mars dernier, a-t-il rappelé. Il a suggéré au Conseil de recommander que le Groupe de travail des Nations Unies sur l'informatique puisse continuer d'exercer ses fonctions en se concentrant sur les questions de coordination relevant de son mandat.

Présentant par ailleurs le rapport du Secrétaire général sur le programme à long terme d'aide à Haïti (E/2001/80), M. Scholvinck, a précisé que ce rapport donne une vue d'ensemble de la situation en Haïti, des principales activités du système des Nations Unies dans ce pays ainsi que des progrès enregistrés sur la voie d'un programme à long terme de soutien au pays. Un des événements majeurs de l'année écoulée a été la fin du mandat de la Mission civile internationale de soutien en Haïti en février 2001. Certaines des activités qui relevaient auparavant de cette Mission - notamment dans le domaine de la gouvernance, des droits de l'homme et de la création d'institutions - ont été reprises par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). Après qu'a été achevée l'évaluation conjointe par pays concernant Haïti, un plan-cadre d'aide au développement pour le pays a été achevé en avril dernier. Le gouvernement haïtien a par ailleurs commencé à préparer une note stratégique de réduction de la pauvreté qui se concentrera notamment sur les défis en matière de lutte contre la pauvreté et de promotion de la croissance. La situation en Haïti a néanmoins entravé la réalisation de la note stratégique de réduction de la pauvreté. La résolution de la situation politique et institutionnelle qui prévaut en Haïti est une condition préalable pour la mise en œuvre, en collaboration avec le gouvernement, du programme de développement à long terme en Haïti. L'Organisation des États américains s'efforce actuellement de contribuer à la recherche d'une solution à la situation politique actuelle.

M. DAVID ALNWICK, Directeur du projet sur le paludisme de l'Organisation mondiale de la santé, a rappelé le fardeau que représentait le paludisme, maladie des pauvres. M. Alnwick a rappelé que 20 % de la population mondiale était une population à risque, principalement en Afrique. L'initiative de lutte contre la malaria porte donc surtout sur l'Afrique. Des stratégies de lutte contre le paludisme ont été élaborées en collaboration avec la société civile pour une meilleure efficacité. Le paludisme peut être évité par des moustiquaires aspergées d'insecticide et soigné par des médicaments. Le Directeur du projet sur le paludisme a indiqué que 1,5 milliard de dollars sont nécessaires, en plus des fonds des pays en développement, pour résoudre le problème du paludisme en Afrique. Pour de nombreux pays, la lutte contre le paludisme est une priorité. À cet égard, une coordination a été mise en place avec des organismes des Nations Unies avec pour objectif de réduire les cas de moitié d'ici à l'an 2010, avec ou sans vaccin.


Aperçu des déclarations

M. JEAN-PAUL CHARLIER (Belgique, au nom de l'Union européenne et des pays associés) a notamment indiqué, s'agissant de la préparation et du suivi des grandes conférences, que l'Union européenne se réjouit des efforts déployés par le Comité administratif de coordination en vue d'assurer un suivi efficace de la mise en œuvre de la Déclaration du Millénaire, ainsi que de la contribution des divers organismes à la préparation de la Conférence internationale sur le financement du développement. L'Union européenne serait heureuse de connaître les vues des chefs de secrétariat en ce qui concerne la préparation du Sommet mondial du développement durable ainsi que la mise en œuvre coordonnée du Programme pour les établissements humains par le système de répartition des responsabilités. L'Union européenne se félicite de voir que la sécurité du personnel humanitaire demeure une des priorités du CAC. Comme chaque année, l'Union européenne présentera un projet de résolution à l'Assemblée générale sur ce thème.

En ce qui concerne le programme d'aide à long terme, un autre orateur intervenant au nom de l'Union européenne a regretté que la période précédant les élections présidentielles organisées en Haïti en novembre 2000 ait été marquée par un climat de violence et qu'aucun observateur international n'ait été présent pour le scrutin même. L'Union européenne apporte en outre son soutien à l'initiative que constitue la résolution «Appui à la démocratie en Haïti» adoptée par l'Organisation des États américains à San José le 5 juin dernier. L'Union européenne se félicite de la proposition faite par le Président Aristide de convoquer des élections législatives l'an prochain. Un scrutin organisé de manière transparente est le meilleur gage de succès pour renforcer la démocratie encore si fragile dans le pays.




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