Communiqués de presse
L’APPROPRIATION NATIONALE ET LA CREATION DES CAPACITES HUMAINES ET INSTITUTIONNELLES DEFINIES COMME LES CONDITIONS DE SUCCES DES PROGRAMMES DE DEVELOPPEMENT
05 juillet 2002
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Conseil économique et social
Session de fond de 2002
5 juillet 2002
12 et 13èmes séances plénières – matin et après-midi
Examinant les activités opérationnelles du système des Nations Unies au service de la coopération internationale pour le développement, le Conseil économique et social a organisé une table ronde sur le thème «Le renforcement des capacités: un défi à la coopération internationale pour le développement» laquelle a été ouverte par le Président du Conseil économique et social, M. Ivan Simonovic (Croatie), menée par le Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, M. Nitin Desai, et suivie d’une séance de questions-réponses avec les délégations.
Pourquoi le fossé continue-t-il de se creuser malgré les efforts déployés? s’est interrogée la Secrétaire d’Etat à l’éducation de la Gambie qui, aux côtés du Ministre de la planification économique et de l’intégration du Ghana, de la Représentante permanente du Danemark et des représentants de l’Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE), du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et de la Banque mondiale, faisait partie des participants.
En répondant à sa question, la Secrétaire d’Etat s’est livrée à une sévère critique des mécanismes actuels de la coopération internationale en matière de renforcement des capacités. Elle a dénoncé l’insuffisance des ressources, l’absence de coordination de l’assistance, en particulier de la part des organisations multilatérales, la mauvaise utilisation des compétences nationales, et l’incompatibilité entre les besoins et les mesures appliquées.
C’est la question de l’appropriation nationale des programmes de développement qui, dans ce contexte, a occupé le devant de la scène. La Représentante du Danemark, au nom de l’Union européenne, l’a évoquée en imputant la non-durabilité et la non-viabilité des interventions passées à l’absence de prise en considération de cette question d’où, a-t-elle expliqué, le peu d’attention accordée par les donateurs au renforcement, au niveau national, des capacités humaines et institutionnelles nécessaires à la quantification des besoins réels, à l’absorption de l’assistance extérieure et à sa gestion selon les principes de la bonne gouvernance. Pour la Représentante danoise, la tâche désormais est de s’attacher à ce que l’ensemble des activités de développement soient réalisées en véritable partenariat entre donateurs et bénéficiaires, ces derniers ayant une responsabilité accrue également dans la formulation des programmes.
Il s’agit comme l’a dit la Spécialiste des questions sociales et Coordonnatrice des programmes d’éducation de la Banque mondiale, de passer, pour les donateurs, d’une attitude paternaliste à une véritable collaboration et d’accepter que les compétences extérieures viennent en complément et non en remplacement des compétences locales. En conséquence, les intervenants se sont accordés pour dire que le renforcement des capacités ne doit pas être considéré comme une composante des programmes de développement mais bien comme la condition préalable aux progrès dans tous les secteurs du développement.
C’est dans ce contexte que le Président du Comité de l’assistance au développement de l’OCDE a identifié certains éléments du «plan de campagne» dans le domaine des renforcements de capacité. Il a ainsi cité la prise en compte du principe de responsabilités partagées dans les politiques de réduction de la pauvreté; la mise en place de capacités capables d’assurer la cohérence des politiques; la division du travail entre les partenaires du développement; la prise en compte du continuum de l’interdépendance entre ces partenaires; et le renforcement des cadres. De son côté, l’Administrateur associé du PNUD a souligné les trois paramètres clés que sont la spécificité de chaque processus de développement; la disparition de la segmentation géographique du savoir entre le Nord et le Sud; et, partant, l’existence de véritables capacités au Sud. Souscrivant à ces propos, le Ministre pour la planification économique et l’intégration régionale du Ghana a indiqué que dans de nombreux pays en développement, le problème principal est justement la rétention des compétences à l’intérieur du pays.
Le Conseil économique et social a poursuivi ses travaux en tenant un dialogue avec les représentants des fonds et programmes de l’ONU sur les efforts de coordination des activités opérationnelles de développement. Y ont participé la Directrice générale du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), la Directrice exécutive adjointe du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), le Directeur exécutif adjoint du Programme mondial de l’alimentation (PAM), et l’Administrateur associé du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). Aux fins de l’examen de cette question, le Conseil s’est saisi d’une liste consolidée de questions relatives à la coordination des activités opérationnelles de développement* à savoir la simplification et l’harmonisation des règles et procédures régissant ces activités, les mécanismes de réforme, le système des coordonnateurs résidents, la mise en oeuvre des bilans communs de pays et du Plan-cadre des Nations Unies pour l’aide au développement, la collaboration avec les institutions de Bretton Woods, le suivi des grandes conférences, et le financement.
La question des activités opérationnelles fera l’objet d’un débat que le Conseil économique et social a prévu d’entamer lundi 8 juillet à 10 heures.
ACTIVITES OPERATIONNELLES DU SYSTEME DES NATIONS UNIES AU SERVICE DE LA COOPERATION INTERNATIONALE POUR LE DEVELOPPEMENT
Table ronde de haut niveau sur «Le renforcement des capacités : un défi à la coopération internationale pour le développement»
Introduisant la table ronde, M. IVAN SIMONOVIC, Président du Conseil économique et social, a souligné que l’examen de la question des activités opérationnelles a lieu dans un climat d’urgence, d’engagement constructif et de détermination renouvelée de l’ensemble de la communauté internationale d’éliminer la pauvreté, de réaliser une croissance économique durable et de promouvoir le développement durable. Le débat, a-t-il dit, se fonde sur le fait que la coopération internationale a un rôle important à jouer pour aider les pays à relever les défis du développement. Dans ce cadre, le rôle de l’ECOSOC est de réunir tous les acteurs qui participent à cette coopération afin d’identifier les nouveaux moyens de faire progresser l’ordre du jour du développement. Le débat, a-t-il encore indiqué, s’articulera autour de deux thèmes principaux; le renforcement des capacités et les efforts visant à améliorer le fonctionnement du système des Nations Unies au niveau des pays.
A son tour, M. NITIN DESAI, le Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales et Secrétaire général du Sommet mondial pour le développement durable, a souligné le «changement important» qui est intervenu dans le paradigme de la coopération internationale pour le développement. Il a ainsi expliqué qu’auparavant l’assistance au développement se caractérisait par des projets gérés de l’extérieur et très peu intégrés aux efforts nationaux, et par un manque de coordination parmi les donateurs. Aujourd’hui, l’assistance se fonde sur des programmes plutôt que sur des projets. La gestion est désormais assurée par des organisations internationales et l’appropriation nationale est devenue une donnée essentielle; la coordination entre les pays donateurs étant de plus réalisée. Les Nations Unies, a affirmé M. Desai, ont joué un rôle essentiel dans l’élaboration de ce cadre commun qui est devenu un facteur clef du renforcement des capacités nécessaires à l’absorption de l’assistance et à l’interaction sur un pied d’égalité avec les donateurs. Nous sommes donc passés de l’assistance au développement au partenariat au service du développement dans laquelle le renforcement des capacités occupe une place centrale.
M. JEAN-CLAUDE FAURE, Président du Comité de l’assistance au développement de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a souligné qu’il faut à présent mettre en oeuvre concrètement le Consensus de Monterrey, décidé après le Sommet de Doha et sur la voie du prochain Sommet mondial pour le développement durable qui aura lieu Johannesburg. Il a identifié certains éléments du «plan de campagne» dans le domaine du renforcement des capacités: en premier lieu, il a estimé que les politiques de réduction de la pauvreté doivent prendre en considération le principe des responsabilités partagées. Nous nous éloignons de toutes les conditions passées, a-t-il indiqué, pour corriger les erreurs en utilisant par exemple les indicateurs de niveaux des pays pour parvenir aux objectifs. En matière de capacités pour le commerce, par exemple, la coordination doit être faite au niveau du pays. La cohérence des mesures politiques est également essentielle, il faut renforcer les capacités en tenant compte de cet élément. Il a ensuite rappelé le sentiment d’urgence actuel. Il faut avancer vite, grâce à la coopération technique. Il faut aussi le faire pour être cohérent.
Concernant la façon de procéder, il a demandé de simplifier les efforts mutuels pris par les partenaires bilatéraux et multilatéraux. Il a estimé que l’on peut faire mieux, en opérant une certaine division du travail. Il a par ailleurs souligné que l’assistance technique doit être envisagée comme un outil des capacités: il faut renforcer les capacités de développement comme par exemple l’échange des connaissances en cette ère de mondialisation rapide. Là encore, la cohérence et l’intégration sont nécessaires. Il faudrait aussi mieux prendre en compte le continuum de l’interdépendance. Tous les partenaires, pays riches et pauvres, peuvent tirer parti du développement des capacités, d’une meilleure gestion, ils ont tous quelque chose à apporter, un intérêt mutuel. Il a fait remarquer que la coopération Sud-Sud peut contribuer à nos efforts de même que les démarches régionales. Il faut ensuite examiner le renforcement des cadres mais au niveau des pays, a-t-il poursuivi. Ces cadres doivent exprimer la stratégie de pays sur ces questions. Il est temps d’avancer, rien ne peut réussir si l’Aide publique au développement n’est pas augmentée, a-t-il conclu.
Plus j’écoute les intervenants plus je me rends compte qu’il est urgent de parler des échecs plutôt que d’évoquer des succès somme toute relatifs, a estimé pour sa part, Mme ANN THERESA NDONG-JATTA, Secrétaire d’Etat à l’éducation de la Gambie. La question est de savoir pourquoi le fossé ne cesse de s’élargir en dépit des ressources investies. La réponse est simple, a souligné la Secrétaire d’Etat, les ressources ont été insuffisantes et les besoins et les mesures adoptées incompatibles. En la matière, en effet, quels types de partenariats ont existé? Pourquoi sommes-nous toujours aussi loin des objectifs? Apportant sa réponse, la Secrétaire d’Etat a estimé que les capacités existantes au niveau national nécessaires à l’édification d’autres capacités sont mal utilisées. Donnant un exemple concret, elle a indiqué que Banque mondiale partout où elle intervient créée une unité spécialisée dirigée une personne de l’extérieur et lorsqu’elle se sert de compétences nationales, il apparaît que le choix est biaisé et tout à fait subjectif. De plus, a dit avoir remarqué la Secrétaire d’Etat, aucun transfert de compétences ne s’effectue vers les personnes locales travaillant en dehors de l’unité spécialisée. Par conséquent, la question est toujours «quelles capacités auraient dues être créées pendant et après le programme?».
La Secrétaire d’Etat a aussi dénoncé la mauvaise coordination de l’assistance consacrée au renforcement des capacités et le fait que non seulement les stratégies se fondent sur de mauvais diagnostiques mais elles sont en plus imposées. Au titre des solutions à tous ces problèmes, elle a plaidé pour une vision plus claire du développement et une meilleure utilisation des capacités locales jusqu’au plus niveau de responsabilités. Elle a aussi jugé important de renforcer les programmes d’éducation, de formation et de recyclage et d’inculquer la bonne gouvernance et la responsabilité à tous les niveaux. Il faut aussi, a-t-elle poursuivi, relancer les infrastructures administratives, fonctionnelles et institutionnelles et souligner que la bonne gouvernance doit aussi se pratiquer au sein des organisations donatrices.
La Secrétaire d’Etat a aussi jugé important de créer des liens entre toutes les politiques sectorielles avant de conclure sur une autre difficulté. L’expérience, a-t-elle indiqué, montre que plus il y a d’institutions et de partenaires plus il est difficile de développer des capacités. Il s’avère en effet que les institutions ne cherchent absolument pas à répondre aux besoins des individus mais plutôt à assurer leur propre réputation. Elles refusent de se réunir, de travailler ensemble et de mettre sur pied un plan directeur par pays, préférant se livrer à des études, des évaluations suivies d’autres études et d’évaluations. Les pays concernés sont surétudiés mais toujours sous-développés, a déclaré la Secrétaire d’Etat.
M. KWESI NDUOM, Ministre pour la planification économique et l’intégration régionale du Ghana, a fait quelques remarques concernant le renforcement des capacités dans son pays, ainsi que quelques recommandations pour faire progresser le système des Nations Unies en la matière. Il a estimé que l’édification des capacités est un objectif lié à la croissance et au développement. Au Ghana, le problème principal est la rétention des compétences et des cerveaux à l’intérieur du pays. L’édification des capacités ne peut progresser que si les fondements de la prospérité et des bonnes conditions de vie existent. Il a invité le système des Nations Unies à ne pas envisager le renforcement des capacités de façon trop générale et de tenir compte de la spécificité des pays. Il a ensuite identifié cinq domaines prioritaires pour la période 2002-2004 dans les stratégies ghanéennes de réduction de la pauvreté: l’infrastructure, le développement rural, l’amélioration des services sociaux, la bonne gouvernance et le développement du secteur privé, tout en faisant remarquer que ces cinq domaines prioritaires ne doivent pas être considérés isolément. Il a ensuite expliqué les raisons pour lesquelles le développement des infrastructures est fondamental et prioritaire, et a précisé le lien entre l’infrastructure et pauvreté. Sans route, sans électricité, sans eau potable, on observe une migration des zones rurales vers les centres urbains, a-t-il fait observer. Les écoles, les hôpitaux, ne peuvent pas retenir le personnel compétent en raison de ces infrastructures déficientes et ce personnel migre vers d’autres pays. Nous avons donc choisi l’infrastructure comme domaine prioritaire et non pas les services sociaux.
Après l’infrastructure, le plus important est de se concentrer sur l’éducation et la santé, en formant de plus en plus d’individus. Un peuple éduqué peut davantage promouvoir une bonne gouvernance et bâtir la démocratie. Il a estimé que le système des Nations Unies peut aider le retour des professionnels chez eux grâce à une aide financière. Il a aussi souligné que l’aide publique au développement peut aussi aider pour que les salaires soient versés en temps voulu. Le système des Nations Unies doit surveiller la résolution des engagements respectifs des pays développés et des pays en développement. Il a ajouté, pour conclure, qu’il faut aussi promouvoir une bonne gouvernance et ne pas omettre l’importance de la participation des pays concernés à l’élaboration des stratégies les concernant.
Lorsque l’on est face à la réalité sur le terrain, on se rend compte qu’il est plus facile de définir les objectifs que de les mettre en oeuvre, a convenu Mme ELLEN MARGRETHE LOJ, Représentante permanente du Danemark, s’exprimant au nom de l’Union européenne et des pays associés. Abordant la question de la durabilité de toutes les activités de développement, elle a rappelé les interventions isolées dans le passé qui n’avaient aucune durabilité et viabilité à long terme. La raison est en que les processus mis en oeuvre ne tenaient pas compte de l’importance du principe d’appropriation nationale et cette question est liée à la qualité des capacités nationales. Il est donc urgent que les partenaires accordent la plus grande attention au renforcement des capacités, compte tenu du caractère essentiel de l’appropriation nationale. La viabilité signifie «construire 200 km de route plutôt que 400 km et réserver le reste de l’assistance financière à la formation de capacités susceptibles de gérer, administrer et maintenir ces 200 km».
La tâche importante est de faire que l’ensemble des activités conduise à un renforcement progressif des capacités des partenaires et à une responsabilité accrue de la mise en oeuvre des activités. La responsabilité n’est pas seulement une exigence pour les partenaires extérieurs mais elle devrait constituer un élément essentiel pour les pays en développement eux-mêmes. Le renforcement des capacités est au cœur même de la bonne gouvernance. Il s’agit de capacités pouvant être responsables des fonds reçus et des mesures adoptées, a précisé la représentante. La bonne gouvernance exige un Etat fort et des institutions fortes. Mme Loj a souscrit au fait que tous les partenaires du développement doivent définir avec précision leur cadre de travail qui soit tel qu’il laisse le siège de conducteur au pays destinataire d’où l’importance du renforcement des capacités. Répondant aux propos de la Secrétaire d’Etat gambienne concernant le fait que «les pays destinataires sont étudiés de manière excessive», elle a souligné la nécessité de la coordination entre les pays donateurs dès l’étape de conception de l’assistance. Elle a aussi mis en garde contre la tendance des donateurs d’engager un trop grand nombre de personnel local qui pourrait entraîner un déficit dans les institutions nationales.
M. ZEPHIRIN DIABRE, Administrateur associé du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), a souligné les trois paramètres clefs concernant le renforcement des capacités. Il a d’abord rappelé que les capacités existent mais qu’il faut les aider à être utilisées. Il a fait remarquer à cet égard que l’on s’est souvent concentré sur les individus sans comprendre l’importance des groupes sociaux. Il faut renforcer les compétences des groupes sociaux et des individus pour les aider à remplir leurs fonctions sociales, car ils contribuent à leur façon à une dynamique visant à résoudre les problèmes. Il a rappelé que l’action du PNUD se concentre sur l’élimination de la pauvreté et notamment l’appropriation de ce processus par les pays, notant la nécessité d’un processus décisionnel participatoire. Concernant la gouvernance, il a estimé que les processus de développement doivent être appropriés au niveau national, rappelant aussi que le développement des capacités est un long processus. Il a préconisé d’aller au-delà de la façon classique d’agir, il faut notamment inclure tous les secteurs de la société, particulièrement la société civile et le secteur privé.
Il a ensuite rappelé que la façon d’envisager le renforcement des capacités a changé de façon extraordinaire. Le développement d’un pays a un cheminement propre, il n’y a pas de modèle à suivre. D’autre part, il n’y a plus de segmentation géographique du savoir, la division Nord-Sud n’est plus de mise car il y a des capacités de savoir au sud. Il a indiqué que la coopération Sud-Sud peut être développée. En outre, le transfert des connaissances s’est profondément modifié, créant ainsi un nouvel environnement auquel il faut s’adapter. Il a ensuite fait observer qu’une hypothèse autrefois très répandue n’est plus vraie aujourd’hui, à savoir l’insuffisance des capacités dans les pays. Il a appelé à aider les pays à retenir leurs compétences. A quoi sert le transfert des connaissances si celles-ci ne sont pas placées dans un environnement favorable dans les pays, a-t-il demandé?
Mme NAJMA SIDDIQI, Spécialiste des affaires sociales et Coordonnatrice des programmes d’éducation de la Banque mondiale, s’est dite heureuse de voir l’importance accordée au maintien des capacités dans les pays d’origine et non seulement à leur renforcement. La question du renforcement des capacités, a-t-elle dit, implique un changement dans les rôles et les comportements ainsi que dans l’amélioration de la qualité et de l’impact des efforts de développement. Pour les pays, il s’agit d’accroître la capacité de faire des choix conformes au contexte existant plutôt qu’à accepter des prescriptions fixées à l’avance. Pour les donateurs, il s’agit de passer d’une attitude paternaliste au dialogue et à la collaboration. Il s’agit aussi d’accepter que les compétences extérieures ne peuvent que compléter et non pas remplacer les compétences locales.
Le but est de faire du développement, un développement équitable, durable et impliquant tous les acteurs concernés. Le renforcement des capacités doit être perçu comme une voie à double sens qui exige une collaboration entre tous les acteurs. Dans ce contexte, les questions à se poser sont: qui met en place les capacités? Qui en détermine les priorités et mesure les résultats? D’où viennent les ressources et qui est responsable de leur gestion? Et enfin, comment le renforcement des capacités assure l’appropriation nationale? Le renforcement des capacités, a affirmé Mme Siddiqi, a évolué d’une approche centrée sur l’excellence technique vers des connaissances, des compétences et des attitudes qui produisent des résultats. On est passé d’une approche d’experts à un dialogue et à une collaboration entre tous sur le plan local qui doit porter sur une conjugaison d’analyse des besoins et des demandes. Quels sont les enseignements tirés de l’expérience? Le premier est que la capacité doit être fondée sur le rôle qu’elle joue dans le développement. Elle doit être différenciée et correspondre aux besoins, a ajouté Mme Siddiqi.
Dialogue avec les délégations
Le représentant de l’Ouganda a rappelé l’importance de la bonne gouvernance. Nous ne pouvons pas seulement nous plaindre de la fuite des compétences mais nous devons essayer de comprendre les raisons de cette fuite, a –t-il indiqué. Nous sommes les premiers responsables du développement de nos économies. Il a estimé que l’important est de mettre l’accent sur les infrastructures, notamment dans les zones rurales pour retenir les compétences. Il ne sert à rien de se lamenter. Il a ajouté qu’une bonne gouvernance nécessite des ressources. Nous ne pouvons pas effectuer une décentralisation sans ressources, nous ne pouvons pas avoir de cadres juridiques sans avoir des juristes bien formés. Les ressources sont à cet égard fondamentales. Le représentant du Japon a estimé que le développement des capacités ne doit pas être considéré comme une question isolée et indépendante. S’agissant de la coopération technique pour le développement, il faut éviter d’introduire une coopération sans vision à long terme. Concernant les connaissances, il a indiqué que celles-ci se trouvent le plus souvent dans le Sud plutôt que dans le Nord. Le soutien de la coopération Sud-Sud est une des priorités du Japon et ce depuis longtemps.
Le représentant du Danemark, s’exprimant au nom de l’Union européenne, a fait remarquer que le renforcement des capacités doit être ancré dans des processus qui appartiennent aux pays et qui doivent être fondés sur la demande et non pas sur des considérations d’offre. Le représentant de la Fédération de Russie a jugé nécessaire d’élaborer un concept global de la création des capacités nationales. Il a estimé que le but du renforcement des capacités doit être perçu sous l’angle du renforcement de la responsabilité nationale. Le garant d’une activité opérationnelle est doit être le gouvernement bénéficiaire de l’aide lui-même, a-t-il ajouté. Il a rappelé à cet égard la résolution 56/201 de l’Assemblée générale qui précise que le système des Nations Unies doit autant que possible, mettre en oeuvre ses activités avec la contribution de personnel national et en ayant recours aux technologies locales. Il a notamment souligné l’importance du renforcement des capacités pour répondre aux situations d’urgence.
Le représentant de Grenade a fait remarquer un paradoxe, les ressortissants des pays bénéficiaires étant attirés à l’extérieur de leur région d’origine. Une aide est donnée d’un côté et elle est reprise de l’autre. Il faut nous aider à maintenir nos capacités, à retenir nos cerveaux. Le représentant de la Norvège a estimé que le renforcement des institutions est fondamental en Norvège. Un mot-clef est «le renforcement pour le changement». Les capacités ne sont plus perçues dans un contexte seulement institutionnel, elles doivent permettre à un pays de concevoir ses propres stratégies. La bonne gouvernance est une condition préalable. Il a aussi proposé l’établissement de jalons pour mesurer le renforcement des capacités. Les pays en voie de développement doivent prendre leurs propres décisions eux-mêmes en la matière.
Réponses
Répondant aux questions des représentants, Mme SIDDIQI e estimé qu’il faut apprendre à nous engager avec les différentes parties prenantes pour décider de ce qui doit être fait. Il ne faut pas être contrait par des indicateurs trop spécifiques car le processus est continu et il faut prendre en compte à son évolution. M. DIABRE, a pour sa part rappelé, au sujet de certains échecs de renforcement des capacités, que certains programmes n’étaient pas mus par les pays aidés mais par les donateurs. Il s’agit d’abord d’appropriation par un pays de sa propre stratégie de développement. Elle a noté des progrès sur ce point. Les pays doivent savoir faire un diagnostic. Il faut ensuite élaborer en tandem des stratégies de renforcement de capacités, les donateurs n’ont pas toujours été coopératifs sur ce plan. Les donateurs doivent aussi harmoniser leurs propres approches. Ils ont parfois une vision divergente sur le renforcement des capacités d’un même pays.
Mme LOJ a averti que le renforcement des capacités ne doit pas être un secteur en soi et ne doit pas être abordé de façon isolée, il est au contraire nécessaire pour la mise en oeuvre des politiques sectorielles définies, il est un instrument pour la mise en oeuvre des politiques décidées par un gouvernement. Mme NDONG JATTA s’est dite en faveur d’une approche plus holistique et a proposé des missions conjointes avec les institutions de Bretton Wood pour aider à diagnostiquer les problèmes. Il faut aussi une plus grande coordination, avec un rapport, une mission, plutôt que plusieurs rapports et plusieurs missions. Le consensus existe sur ce que doit être l’objectif, a estimé M. FAURE. La question est de savoir ce qu’il convient de faire et, en la matière, l’appropriation nationale est la question clef. Le renforcement des capacités n’est pas un secteur mais une condition préalable aux progrès dans tous les secteurs du développement, a-t-il souligné, dans ce contexte, à l’instar de la représentante du Danemark. Nous devons réfléchir à ce qu’efficacité, efficience et résultats signifient en matière d’assistance au développement, a-t-il insisté. A partir de quel moment l’aide extérieure devient superflue? a dit en écho le Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, M. Desai, en arguant que la réponse à cette question constituerait le meilleur indicateur de cette aide.
Déclaration sur la mise en valeur des ressources humaines notamment dans les domaines de l’éducation et de la santé, et sa contribution au développement
Le représentant de Franciscans international a exhorté le Conseil économique et social à prendre en considération dans ses délibérations un certain nombre de points. Il faut ainsi prêter plus d’attention à l’alphabétisation pour tous, l’éducation de base et l’éducation orientée vers l’emploi. Il a également demandé aux gouvernements de montrer une plus grande volonté pour que les enfants pauvres, notamment les filles bénéficient d’une éducation de base. Il a affirmé que l’éducation, en particulier celle destinée aux filles, est la stratégie la plus importante pour le développement national. La réduction des dépenses militaires est nécessaire et les fonds ainsi épargnés doivent être alloués à l’éducation. Le représentant de l’ONG a en outre demandé aux institutions de Bretton Woods de donner la priorité au renforcement des capacités, à l’éducation tout en accordant une aide financière aux gouvernements des pays en développement qui oeuvrent en faveur de l’éducation de leurs citoyens, en particulier les pauvres et les fillettes.
Dans le domaine de la santé, il a soutenu les conclusions de la Commission macroéconomie et santé de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui veut que la santé soit une condition préalable pour le développement dans les sociétés pauvres et non le contraire. Il a demandé aux pays développés d’accorder plus de fonds à la recherche médicale internationale, concernant le VIH/sida, la tuberculose et la malaria. Il a également demandé aux décideurs de ne pas faire pression sur les pays en développement pour qu’ils retirent, dans le cadre de leurs politiques d’ajustement structurel, leurs subventions dans les domaines très importants de la santé et de l’éducation. Il a en outre exhorté les pays en voie de développement à accorder une plus grande attention à la bonne gouvernance et à la transparence. L’égalité entre les sexes doit être prise en considération à tous les niveaux d’élaboration des politiques, a-t-il conclu.
Concertation de haut niveau avec les chefs de secrétariat des fonds et programmes des Nations Unies
Ouvrant le dialogue, la Directrice générale du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), Mme CAROL BELLAMY, a consacré sa déclaration aux résultats et aux implications de la session extraordinaire de l’Assemblée générale consacrée aux enfants. La spécificité de cette session, a-t-elle estimé, tient au fait qu’elle a été un véritable Sommet pour les enfants qui a permis à certains des 400 enfants présents de faire une déclaration devant l’Assemblée générale, de prendre part à des tables rondes aux côtés de Chefs d’Etat et de gouvernement, de suivre plus de 80 évènements parallèles, et de s’engager dans des dialogues entre générations avec les dirigeants du monde.
La session a abouti, a encore indiqué Mme Bellamy, à l’adoption d’un ordre du jour ambitieux en faveur des enfants dans lequel les Etats membres se sont engagés dans quatre domaines clés à savoir la santé, l’éducation, la lutte contre l’exploitation et la violence, et la lutte contre le VIH/sida. Nous à l’UNICEF, a-t-elle indiqué, envisageons les objectifs définis par la session extraordinaire comme une entreprise de collaboration et de coopération avec toutes les parties prenantes.
Un des niveaux du partenariat sera facilité par une coordination améliorée avec les autres institutions, fonds et programmes des Nations Unies. Ces partenariats entre composantes de l’ONU seront effectifs aux niveaux international, régional et national. Au niveau des pays, l’UNICEF et les autres organes de l’ONU travaillent de plus en plus dans le cadre de nouveaux mécanismes de la coopération pour le développement tels que les documents stratégiques pour la réduction de la pauvreté ou les plans de développement nationaux. Pour Mme Bellamy, le Conseil économique et social peut jouer un rôle clé en fournissant des directives et en exerçant le contrôle du processus.
La session extraordinaire a-t-elle constitué un pas en avant, une stagnation ou un recul? a voulu savoir le représentant du Guatemala. Pour sa part, le représentant de l’Egypte a souligné que les Etats membres se concentrent sur les données statistiques de l’éducation à savoir son aspect quantitatif. Or, l’UNICEF essaie maintenant de mettre l’accent sur la qualité de l’éducation. Comment, dans ce contexte, tenir compte du caractère mondialisé de la planète sans perte de l’identité nationale?
On peut compter le nombre d’enfants vaccinés mais peut-on compter le nombre d’enfants des rues qui ont quitté la rue? Il y a donc des domaines qui se prêtent moins que d’autres à des quantifications? a répondu Mme BELLAMY à cette dernière question. L’UNICEF, a-t-elle affirmé en conséquence, travaille avec les autres organes des Nations Unies pour mettre en place des indicateurs. Pour ce qui est de la qualité, personne ne peut imposer une politique d’éducation; les détails étant à élaborer par les gouvernements eux-mêmes. La qualité n’implique aucunement une uniformisation des programmes éducatifs. Revenant à la session extraordinaire, Mme Bellamy a qualifié le document final de «document assez fort» dans lequel très peu de questions ont été écartées. La partie santé, par exemple, reflète les objectifs non réalisés et les efforts qui restent à fournir, a-t-elle indiqué en ajoutant qu’il en va de même pour l’éducation. Pour ce qui est de la protection des enfants, c’est la première fois qu’un document aussi clair existe sur la question qui comprend les problèmes des enfants soldats, du travail des enfants ou encore de l’exploitation sexuelle. Mme Bellamy a néanmoins reconnu les problèmes qui subsistent dans la question liée à la sexualité des adolescents.
A son tour, la représentante de Suriname a souhaité savoir si l’UNICEF a des plans pour s’attaquer au problème de l’abandon scolaire, en particulier chez les garçons. Achever l’école secondaire est un élément fondamental, a répondu Mme BELLAMY en rappelant les termes du document final de la session extraordinaire qui appelle à la réduction du nombre d’enfants hors des circuits scolaires. Le document en appelle aux gouvernements, a souligné Mme Bellamy en ajoutant que l’UNICEF est là pour aider ces gouvernements.
Mme IMELDA HENKIN, Directrice exécutive adjointe du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), a rappelé que les directives du bilan commun et du Plan-cadre des Nations Unies pour l’aide au développement ont dû être révisées, du fait notamment de la Déclaration du Millénaire, de la feuille de route du Secrétaire général pour la mise en oeuvre de la Déclaration et, en 2001, de son rapport sur la prévention des conflits armés. La même année, a-t-elle poursuivi, l’Assemblée générale a adopté la résolution 56/201 qui a élargi la portée et le sens du bilan commun. Elle a souligné qu’à ce jour, 105 bilans communs ont été achevés, de même que 63 plans-cadres. Le Groupe des Nations Unies pour le développement (GNUD)a mis en place un groupe de travail présidé par le PNUD pour
réviser les directives. Elle a informé qu’un processus élargi de consultation a eu lieu afin de finaliser ces directives qui ont reçu un large appui des différentes composantes de la famille des Nations Unies. Qu’y a-t-il de nouveau dans ces directives révisées, a-t-elle demandé. En premier lieu, une attention spéciale a été accordée à la participation nationale la plus large possible à une analyse en profondeur du bilan commun. Les directives révisées devraient aboutir à des résultats de qualité qui répondent aux priorités nationales. Troisièmement, elles soulignent l’importance de lier le bilan commun et le Plan-cadre à d’autres outils de planification stratégique, notamment les stratégies de réduction de la pauvreté. La Directrice exécutive adjointe a ajouté que les bilans communs et les plans–cadres sont maintenant parfaitement intégrés dans les programmes de pays du PNUD, du FNUAP et de l’UNICEF. Elle a en outre fait observer que les directives ne suffisent pas, il faut l’engagement continu de tous les partenaires. Elle a espéré que la deuxième génération de plans-cadres et de bilans communs sera meilleure.
Concernant le profil par sexe des coordonnateurs résidents de l’ONU, elle a précisé que les organisations membres du GNUD ont accepté de proposer 50 % de femmes aux postes de coordonnateurs résidents. Mais ce nombre demeure faible, le nombre de femmes ne dépasse pas 26% de l’ensemble. L’impulsion en faveur d’un accroissement du nombre de candidatures de femmes se poursuivra. La Présidence du GNUD continue d’encourager les institutions à rechercher des femmes candidates en dehors du système des Nations Unies.
A son tour, M. JEAN-JACQUES GRAISSE, Directeur exécutif adjoint du Programme mondial de l’alimentation (PAM), a commencé par souligner deux points, à savoir l’élargissement du Groupe des Nations Unies pour le développement (GNUD) qui comprend désormais tous les organes ayant des missions sur le terrain; et la coopération efficace entre le GNUD et le Comité exécutif des activités humanitaires dans la préparation d’une réponse commune de l’ONU. Il a ensuite fait part des progrès effectués par le Comité exécutif du GNUD dans le processus d’approbation des programmes de pays. Ce processus, a-t-il dit, tient compte du calendrier des bilans communs de pays et du Plan-cadre des Nations Unies pour l’assistance au développement. Le Plan-cadre, a-t-il souligné, est désormais l’instrument de base pour la planification des programmes et réunit les gouvernements, les institutions de l’ONU, les institutions de Bretton Woods, la société civile et les institutions bilatérales. Ce processus d’approbation, qui entrera en vigueur en 2004, contribuera à réduire le temps de préparation des programmes de pays et le fardeau des gouvernements tout en augmentant l’efficacité, a-t-il ajouté.
Abordant la question de la collaboration entre les fonds et programmes de l’ONU et les institutions de Bretton Woods, le Directeur exécutif adjoint a cité le fait que la Banque mondiale dispose du statut d’observateur auprès du GNUD. Pour sa part, le PAM a aujourd’hui un bureau de liaison à Washington chargé exclusivement de travailler avec la Banque mondiale. La collaboration existe à ce niveau, le seul défi étant de la traduire sur le terrain, a conclu M. Graisse.
M. ZEPHIRIN DIABRE, Administrateur associé du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), a indiqué que le PNUD a développé une stratégie qui se concentre sur quatre domaines: les rapports aux niveaux régional et national, le projet du Millénaire conduit par Jeffrey Sachs, Conseiller spécial du Secrétaire général sur les objectifs du Millénaire, le partenariat concernant les activités opérationnelles, et une série de campagnes de sensibilisation au niveau des pays.
Concernant le financement, il a indiqué que depuis la Conférence de Monterrey, il y avait un plus large consensus sur cette question. Parmi les questions qui demandent une attention particulière figurent notamment l’augmentation des aides publiques au développement (APD) et l’amélioration des performances du PNUD et d’autres programmes.
Commentant également les questions de coordination, Mme BELLAMY a précisé que le travail sur la simplification et l’harmonisation des activités opérationnelles de développement est mené au sein d’un groupe de travail mixte comprenant l’UNICEF, le FNUAP, le PAM et le PNUD. Toutes les institutions comprennent beaucoup mieux désormais le fonctionnement de chacune d’entre elles. Le groupe de travail a identifié sept domaines où des améliorations sont nécessaires qui vont des efforts pour passer du Plan-cadre au programme de pays, aux questions de terminologie en passant par les modalités de l’exécution nationale et celles de l’examen à mi-parcours. Les efforts en cours devraient conduire à la réduction des transactions, à une meilleure cohésion entre le Plan-cadre et les programmes de pays, à l’établissement de programmations conjointes et à une plus grande appropriation nationale de ces programmes. En toute chose, les principaux partenaires sont consultés continuellement, a affirmé Mme Bellamy.
Ouvrant une nouvelle série de questions, la représentante du Danemark s’est félicitée, au nom de l’Union européenne et des pays associés, des mesures visant à assurer une meilleure intégration des bilans communs de pays et du Plan-cadre pour la planification des programmes de pays. Renforcer l’appropriation nationale est un élément capital, a-t-elle poursuivi en souhaitant connaître des intervenants les mesures qu’ils ont prises dans ce sens. Comment prévoir, a-t-elle encore demandé, une division du travail entre les fonds, programmes et institutions de l’ONU et les institutions de Bretton Woods? Elle s’est aussi interrogée sur les mécanismes d’évaluation du Plan-cadre avant de conclure sur une question relative aux processus de simplification et d’harmonisation. Elle a souhaité, à l’instar du représentant de l’Australie, en savoir plus sur les opportunités et les défis en la matière et connaître l’évolution des choses dans le domaine de la programmation conjointe.
Pour sa part, le représentant de la Fédération de Russie a voulu en savoir davantage sur le mode de fonctionnement du GNUD, en se félicitant que la Banque mondiale y ait un statut d’observateur. De plus, comment les organes de l’ONU peuvent-ils assurer la coordination dans des pays où ils sont peu présents comme en Afghanistan? A son tour, l’Observateur de la Suisse a estimé que la liste consolidée donnée par les organes de l’ONU pourrait être raccourcie. Venant aux questions de financement, il a dit avoir relevé les progrès dans la collaboration avec la Banque mondiale. Il a souhaité que les organes mènent une réflexion sur l’impact sur leurs activités du fait que la Banque mondiale dispose depuis peu de ressources pour les investissements en dons. Y aura-t-il double emploi avec les activités des fonds et programmes, s’est-il demandé?
Mme BELLAMY a d’abord répondu aux questions concernant la programmation conjointe. Il faut avoir une idée claire de la valeur ajoutée de toute décision. A ce stade, les organes sont engagés dans l’analyse de ce que pourrait apporter la programmation conjointe. Sur la question de l’appropriation nationale, M. DIABRE a rappelé l’engagement du GNUD dans ce sens. Quant à l’interaction avec les institutions de Bretton Woods au niveau national, il a dit avoir constaté de très nettes améliorations. Il a donné pour exemple l’élaboration des documents stratégiques pour la réduction de la pauvreté ou encore le suivi du problème sur l’évaluation de la pauvreté. Avec la décision de l’Association internationale pour le développement (AID) d’octroyer à la Banque mondiale 20% de fonds pour les investissements en dons, peut-être faudrait-il tenir un débat sur la division du travail entre les fonds, programmes et institutions des Nations Unies et la Banque mondiale, a estimé M. Diabre.
Mme HENKIN a fait remarquer que les différentes institutions ont maintenant un cadre de financement pluriannuel depuis deux ans en vue de parvenir à une démarche programmatique plus complète avec une prévisibilité plus grande. M. GRAISSE a pour sa part indiqué que si chacun fait ce qu’il est censé faire, les bénéficiaires seront satisfaits. Nous sommes cependant dans une situation absurde, a-t-il fait remarquer, car au moment où les outils qui nous ont été donnés s’améliorent, les ressources pour effectuer ce travail diminuent
* La liste est parue sous la cote E/2002/CRP.1
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