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Communiqués de presse

LES APPROCHES REGIONALES DANS LA MISE EN ŒUVRE DES RECOMMANDATIONS DE JOHANNESBURG

29 août 2002



29 août 2002



Johannesburg, le 29 août -- Dans quelle mesure les approches régionales du développement durable pourraient-elles contribuer au développement durable ou à la recherche des résultats concrets dans la mise en œuvre des recommandations du Sommet de Johannesburg? C’était en substance l’une des préoccupations des Secrétaires exécutifs des Commissions régionales de l’ONU, des Ministres, des experts des institutions des Nations Unies et des autres organisations intergouvernementales, ainsi que des représentants du monde des affaires et de la société civile qui ont participé ce matin à la table ronde sur la participation régionale au développement durable. A ce titre, les avantages comparatifs des commissions régionales des Nations Unies ont été soulignés dans la mesure où ces commissions sont à même de faciliter une meilleure articulation des préoccupations nationales et des priorités définies à l’échelle mondiale tout en permettant, par exemple, aux pays les plus pauvres d’Afrique ou de l’Amérique latine de faire entendre leur voix et de faire part de leurs préoccupations dans le contexte de la mondialisation. Cela a été souligné par le Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes M. Jose Antonio Ocampo.

Evaluant le degré d’avancement dans les cinq domaines prioritaires définis par le Secrétaire général des Nations Unies dans la perspective de la rencontre de Johannesburg, à savoir l’eau, l’énergie, la santé, l’agriculture et la diversité biologique, les participants à la réunion de ce matin ont souligné les déséquilibres croissants entre les différentes régions du monde et déploré la détérioration des écosystèmes, de la santé et de l’éducation qui, si elle persistait, condamnerait 35% de la population du continent africain à la malnutrition à l’horizon 2010. Comment tirer profit des expériences menées dans d’autres régions pour mobiliser des partenariats entre parties prenantes et permettre, par exemple, aux populations rurales de mieux gérer leur environnement, d’améliorer leurs structures de santé et d’éducation et d’assurer leur sécurité alimentaire? Pour le Directeur de l’Amazonian Environment Funds - institution bancaire privée du Brésil qui a mis en place des programmes de microcrédits permettant aux populations de la forêts amazonienne de disposer de projets d’exploitation forestière respectueux de la biodiversité- les partenariats doivent, au-delà de l’approche participative, garantir une source de revenus et un profit financier pour les populations rurales, au même titre que pour les institutions de financement privées.

L’intégration de la dimension sociale du développement durable vaut également, dans une moindre mesure, pour des régions développées comme l’Europe où, comme l’a souligné la Secrétaire exécutive de la Commission économique pour l’Europe, les Gouvernements ont beaucoup progressé dans la mise en œuvre des piliers économique et environnemental du développement durable dans leurs politiques publiques mais éprouvent encore des difficultés concernant le volet social en raison, entre autres, des réticences du monde des affaires. Pour autant, seuls des partenariats associant organisations régionales, gouvernements, secteur privé et société civile permettront de garantir un succès dans la mise en œuvre de stratégies intégrées de développement durable car, comme l’ont souligné nombre d’intervenants, l’objectif de 7% de croissance annuelle du PNB dans les pays en développement pour parvenir à éradiquer de moitié la pauvreté à l’horizon 2015 ne peut être obtenu sans effort de mobilisation de l’épargne nationale par les pays en développement, d’augmentation de l’aide publique au développement, de mobilisation de l’investissement étranger direct (IED) et de transferts de technologies par le monde des affaires.

Le Sommet de Johannesburg poursuivra ses travaux cet après-midi.


REUNIONS ORGANISEES EN PARTENARIAT

Table ronde sur les mises en oeuvre régionales

Intervenant dans le cadre d’une table ronde sur la mise en œuvre à l’échelle régionale des résultats du Sommet de Johannesburg et du suivi du processus de développement durable, les Secrétaires exécutifs des cinq commissions régionales des Nations Unies –Europe, Amérique latine et Caraïbes, Asie et Pacifique, Afrique et Asie occidentale- ont abordé les thèmes de l’intégration de l’environnement et du développement durable, du financement du développement durable, des ressources naturelles et du développement durable, de l’éradication de la pauvreté et du développement durable et du commerce, ainsi que ceux de l’investissement et de la mondialisation dans le contexte du développement durable.

Ces exposés ont donné lieu à des échanges de vues avec des ministres, des experts des institutions de l’ONU et d’autres organisations intergouvernementales animés par M. Gustave Speth, Professeur à l’Université de Yale et ancien Administrateur du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).

Intervenant la première sur le thème de l’intégration des questions environnementales et de développement durable dans les processus de prises de décisions des gouvernements, la Secrétaire exécutive de la Commission économique pour l’Europe (CEE), Mme BRIGITA SCHMOGNEMOUE, a estimé que le rôle des commissions régionales pouvait s’inscrire à deux niveaux, régional et national. Régional dans la mesure où, en Europe, les gouvernements prennent des engagements au niveau ministériel et adoptent des directives qui doivent ensuite être appliquées au plan national par l’intégration des dispositions adoptés collectivement dans les législations nationales. Mme Schmognemoue a fait état des dispositions adoptées lors de la réunion préparatoire de la CEE en vue du Sommet de Johannesburg en septembre 2001 à Genève, dans les domaines des transports, de l’environnement et de la santé. Le défi est ensuite de transformer ces directives régionales en législations nationales, a-t-elle indiqué, mentionnant, entre autres, le Plan paneuropéen sur les transports et la santé, adopté en juillet 2002. L’objectif de la CEE est de promouvoir des approches intersectorielles au plan national dans la mesure où la Commission a pu constater qu’il n’y avait pas assez de coopération entre les départements ministériels compétents dans les domaines de l’environnement et du développement durable.

La Secrétaire exécutive a estimé que la Commission économique pour l’Europe dispose de compétences variées dans le domaine de l’environnement et se propose d’assurer un suivi de la mise en œuvre du Plan d’action de Johannesburg en organisant une réunion de suivi à Kiev en 2003. Elle a également souligné que la CEE procède déjà à des consultations avec la société civile, les scientifiques et les organisations non gouvernementales et entend promouvoir une participation active de toutes les parties prenantes au processus de prises de décisions. Toutefois , elle a fait état de relations difficiles avec le monde des affaires en Europe ainsi que de la nécessité d’intégrer davantage la troisième dimension du développement durable, à savoir le social, à toutes les activités de la Commission dans la mesure où les pays européens se sont surtout concentrés sur les questions d’environnement et d’économie.

M. JOSE ANTONIO OCAMPO, Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC), a indiqué que le processus de consultations que la CEPALC a engagé aux niveaux national, régional et sous-régional a permis de mettre en lumière la complémentarité qui existe entre les institutions mondiales et régionales oeuvrant au sein d’une communauté internationale aussi hétérogène que la nôtre. L’action au niveau régional permet de mieux articuler les réalités nationales et les priorités mondiales. L’importance du rôle de l’espace régional se fonde sur la persistance d’un déséquilibre important entre tous les acteurs de la scène internationale. En termes politique, l’action régionale permet aux pays les plus pauvres de se faire entendre. La fourniture de biens publics mondiaux et la coopération internationale en général doivent être réalisées par le biais d’un réseau d’institutions régionales, et non pas être circonscrites à des organisations mondiales. La mise en marche de réseaux régionaux doit devenir l’objet essentiel de la coopération internationale. Dans ce contexte, les commissions régionales des Nations Unies ont des avantages comparables considérables.

Au cours du processus de consultations tenu par la CEPALC, un certain nombre de tendances non durables ont été identifiées, en particulier en ce qui concerne la répartition inégale des chances de développement et les modes de production et de consommation débouchant sur un développement inadéquat. En matière d’environnement, la coopération régionale a permis de réaliser des progrès considérables au cours des dernières décennies par le biais de la mise en oeuvre d’un programme écologique régional. Il existe en Amérique latine et aux Caraïbes un réseau de coopération bancaire régionale important qui doit jouer un rôle plus dynamique en tant que réseau d’intégration des mécanismes financiers mis au point pour le développement durable. Ce réseau doit également venir en appui des réseaux financiers déjà existants dans le monde en développement.

L’approfondissement de l’intégration économique régionale doit aller de pair avec un sentiment politique de cohésion sociale et les accords de libre-échange entre les pays en développement doivent aboutir à la création d’un fonds mondial de solidarité. Tous ces efforts devront faire participer tous les acteurs pertinents qui ont accepté notre invitation à participer au dialogue sur la dimension régionale du développement durable, a conclu M. Ocampo.

M. KIM HAK-SEN, Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l’Asie et le Pacifique (CESAP), a souligné le rôle des institutions régionales dans la mise en œuvre des décisions relatives au développement durable. Dotées d’une expérience multisectorielle et effectuant un travail multidisciplinaire, les commissions régionales, a-t-il estimé, sont stratégiquement bien placées pour promouvoir la coopération régionale et sous-régionale, renforcer les capacités et la sensibilisation aux problèmes de développement durable et fournir l’assistance technique et les services consultatifs requis pour la gestion des ressources naturelles et la gouvernance.

Le Secrétaire exécutif a mis l’accent sur le défi que constitue la gestion des ressources naturelles transfrontières. Il a souligné la nécessité de créer des mécanismes aux niveaux sous-régional et régional afin de promouvoir un développement écologiquement durable et socialement acceptable. Cela pourrait impliquer, a-t-il cité en exemple, la gestion conjointe des écosystèmes régionaux. La collaboration régionale et sous-régionale est également nécessaire à la promotion de solutions rentables en évitant les doubles-emplois. Les commissions régionales, a conclu le Secrétaire exécutif, sont disposées à s’impliquer activement dans les partenariats aux niveaux sous-régional, régional et interrégional et ce, en y impliquant toutes les parties prenantes.

Intervenant sur le thème de l’éradication de la pauvreté et du développement durable, M. K. AMOAKO, Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l’Afrique, a expliqué que le développement durable est le creuset du bien-être social et de la bonne gestion des ressources naturelles et représente à ce titre une dimension essentielle pour le continent africain. En effet, a-t-il dit, quatre Africains sur dix vivent, aujourd’hui, dans des conditions d’extrême pauvreté et n’ont pas accès à des services de santé et d’éducation, cette situation étant encore aggravée par la progression de la pandémie du VIH/sida. En outre, le continent africain connaît des difficultés environnementales telles que les pénuries d’eau, une désertification consécutive le plus souvent à l’expansion de l’agriculture, et des sécheresses chroniques qui entraînent des situations de famine telle que celle qui menace actuellement 10 millions de personnes en Afrique australe. 200 millions d’Africains souffrent aujourd’hui de malnutrition et, si les tendances actuelles se poursuivent, d’ici à 2010 ce sera plus de 35% des habitants d’Afrique subsaharienne qui seront sous-alimentés. Le Secrétaire exécutif a souligné l’importance de mettre en œuvre des schémas de transformation rapides, durables et équitables afin de permettre aux Africains de mieux maîtriser et gérer leur environnement déjà précaire, de résoudre les problèmes de santé et d’assurer leur sécurité alimentaire. Rappelant qu’une croissance moyenne de 7% du PNB était nécessaire, chaque année, pour réaliser les objectifs du Millénaire et réduire de moitié la pauvreté d’ici à 2015, M. Amoako a lancé un appel à davantage de détermination politique afin notamment d’augmenter l’aide publique au développement (APD) et les flux d’investissements étrangers directs (IED). Afin également de mettre en œuvre les accords clefs sur l’environnement, la lutte contre la désertification, et les changements climatiques au premier rang desquels le Protocole de Kyoto. Il a exhorté les pays africains à mobiliser une épargne nationale afin d’attirer l’investissement étranger direct (IED) et exhorté les pays riches à consentir des transferts de technologies modernes afin de permettre aux pays africains d’exploiter ces technologies au service du développement durable.

Mme MERVAT M. TALLAWY, Secrétaire exécutive de la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale (CESAO), a indiqué que la CESAO a pour objectif de promouvoir la paix, la sécurité et la qualité de l’environnement en mettant en avant les dimensions régionales et sous-régionales de la coopération. La coopération régionale respecte les spécificités culturelles et les circonstances locales. Aucun progrès en matière de développement ne peut être réalisé alors que les conflits armés, les sanctions et les blocus affligent les pays et les régions, a poursuivi la représentante avant de se féliciter des activités menée par la CESAO dans le cadre du processus préparatoire de la conférence de Doha. Les Etats Membres ont participé à ce processus en essayant de concilier leurs positions afin d’offrir une position commune. A cette occasion, la CESAO avait préparé 25 documents en arabe pour aider la prise de décisions.

La CESAO a adopté, lors de sa dernière saison, des accords en matière de transports afin d’améliorer l’intégration régionale d’un réseau de près de 31 000 kilomètres. 13 pays ont signé cet accord routier. Pour ce qui est des ressources en eau, des comités nationaux ont été mis en place afin de définir une politique intégrée de gestion de l’eau. Mme Tallawy a estimé que les investissements et la mondialisation peuvent aboutir au développement durable si des changements sont apportés dans la façon d’envisager le commerce. Il faut en particulier éliminer les obstacles qui empêchent les produits des pays en développement d’arriver sur les marchés des pays développés et faire en sorte que les prix des matières premières reflètent leur véritable valeur.


Débat interactif

Les interventions des Secrétaires exécutifs des Commissions régionales ont été suivis de différents commentaires. Ainsi le Ministre de l’environnement de la Zambie a mis l’accent sur le problème de la pauvreté qu’il a défini comme la cause essentielle du développement non durable. L’ancien Directeur exécutif du PNUE a demandé aux Commissions régionales de décrire leur rôle dans le suivi de Rio et les recommandations de l’Assemblée générale. La représentante du Conseil de l’Europe a expliqué que, sur le continent européen, le développement durable est abordé sous l’angle de la mise en place d’une société caractérisée par la cohésion dans laquelle chaque individu jouit véritablement de ses droits. Le développement durable implique donc la démarginalisation des individus par le plein exercice des droits à l’éducation, à la santé, à l’emploi, au logement ou encore à la protection sociale. Les droits de l’homme et le développement sont donc perçus comme étant étroitement liés.

Pour le Conseil de l’Europe, le développement ne peut être durable en l’absence de l’Etat de droit et de l’équité. L’agenda du développement durable du Conseil de l’Europe date de 1992. Il a donné à conclure qu’il était indispensable de lancer une stratégie de cohésion sociale. Adopté en 2000, cette stratégie est un véritable plan de campagne visant à améliorer la situation économique et sociale de tous les membres du Conseil de l’Europe. Le point de départ de la stratégie est que la pauvreté et l’exclusion détruisent le tissu social mettant ainsi en danger l’écosystème le plus proche, à savoir la société. La seule stratégie viable pour un avenir durable est d’avoir une société non exclusive. L’idée est de poursuivre sur cette route et de mettre en place des communautés fondées sur les droits de l’homme, la participation et l’égalité des chances et qui assure un accès universel aux droits et aux services sociaux.

Le Conseil de l’Europe s’est donné la possibilité d’évaluer la façon dont les Etats Membres s’acquittent de leurs engagements. Le Conseil fournit une aide aux Etats qui rencontrent des difficultés par le biais de sa Banque de développement créée pour promouvoir la cohésion sociale à l’échelle du continent. Ces dernières années, le Conseil s’est lancé dans une collaboration accrue avec le PNUE pour, entre autres, accélérer la mise en œuvre de la Convention sur la diversité biologique. En plus des travaux dans le domaine de l’environnement, le Conseil travaille non seulement à l’échelle du continent européenne mais essaye d’établir des liens en dehors de l’Europe. Le but est de faire de l’Europe, l’exemple même du développement durable et un catalogue de meilleures pratiques pouvant être appliqués ailleurs.

Pour le représentant du PNUD dans la région Asie/Pacifique , le processus de mise en œuvre d’Action 21 doit porter sur la mise à disposition des biens publics régionaux, la gestion des problèmes transfrontières, les activités de plaidoyer, et l’échange des informations et des expériences. S’agissant des efforts du PNUD, il a cité quelques initiatives dont une évaluation de la pauvreté dans la région et l’appui à l’élaboration des documents stratégiques de réduction de la pauvreté demandés par la Banque mondiale. Le PNUD, a-t-il poursuivi, a également publié des rapports sur les problèmes régionaux tel que le VIH/sida. Il appuie, par ailleurs, différents projets pilotes dont un grand programme de mobilisation sociale pour l’élimination de la pauvreté.

Le PNUD collabore aussi dans le domaine des microcrédits et a mis en place un programme de décentralisation dans les communautés locales. Dans les années à venir, il s’agira de se concentrer sur la recherche en matière de réduction de la vulnérabilité pour évaluer les liens entre l’environnement, la santé et la pauvreté. S’agissant du commerce, le PNUD appuie des programmes visant des accords de concessions et la coopération régionale. Ces derniers temps, le représentant a fait part des efforts du PNUD pour renforcer la coopération Sud-Sud notamment dans le domaine de la reconstruction de l’Afghanistan et du Timor oriental.

Représentant le milieu des affaires, le Directeur de l’Amazonian Environment Funds a estimé que pour inciter le secteur privé à investir dans le domaine du développement durable, il importe de définir des objectifs et des échéanciers précis. Les investisseurs ne peuvent investir à perte, a-t-il dit, mais ce n’est pas pour autant qu’ils ne sont pas prêts à œuvrer dans le domaine du développement durable. Il a pris l’exemple de la structure du fonds qu’il dirige qui a mis en œuvre des programmes de microcrédits pour permettre aux populations de la forêt amazonienne de se réapproprier les projets de biodiversité, dans la mesure où, sans garantie de profits, les populations autochtones ne sont pas prêts non plus à s’investir dans ces projets. Il a mentionné une initiative australienne sur l’exploitation durable des forêts pour lutter contre la pauvreté et les émissions de CO2, projet orienté sur la prise en compte des attentes des communautés autochtones et locales.

Pour le Directeur du centre international sur la recherche agronomique dans les zones arides, l’approche participative des populations de ces régions est essentielle car le plus souvent les perturbations socioéconomiques résultent de leur exclusion. Il importe par conséquent de déterminer des politiques permettant de prendre en compte les connaissances et de capitaliser sur les expériences en matière de développement durable afin de les adapter à d’autres régions. Le représentant du Centre international pour l’environnement et le développement a estimé que le véritable obstacle au développement durable réside dans la pauvreté, d’où l’urgence qu’il y a à prendre des mesures pour perfectionner les systèmes d’éducation, de santé, de transports.

Le Ministre de l’environnement du Brésil a rappelé, en tant que Président du Forum pour l’environnement de l’Amérique latine et des Caraïbes, l’importance de la coopération régionale et sous-régionale qui répond aux besoins des populations dans la réalisation des objectifs du développement durable selon le principe de la responsabilité commune mais différenciée. Le Sommet de Johannesburg est l’occasion d’évaluer les progrès acquis dans tous les domaines en ce qui concerne les engagements pris il y a dix ans à Rio et de chercher des solutions aux défis du développement durable. De même, il s’agit d’une occasion unique de réagir aux crises économiques et sociales qui proviennent de la problématique écologique. C’est pourquoi, il est important de promouvoir les actions concrètes par le biais de la coopération avec les pays développés.

Le Vice-Ministre des finances de l’Afrique du Sud a estimé que la réussite du NEPAD est une condition préalable du développement durable de l’Afrique. Ses activités devront être centrées sur des initiatives à mener en partenariat avec le monde en développement et les organisations régionales.

Le représentant du Danemark, au nom de l’Union européenne, a souligné le caractère transfrontalier des questions écologiques et l’importance de la coopération régionale et sous-régionale. L’Union européenne est prête à faire partager son expérience de développement économique et politique. Les consultations qu’elle mène actuellement avec les pays de l’ancienne Union soviétique constituent d’importantes démarches qui changeront tout le contexte européen. L’Union européenne attache une grande importance au NEPAD.

Le Vice-Ministre de la coopération régionale d’Israël a rappelé que le régionalisme est un concept nouveau au Moyen-Orient. Cependant, depuis le début du processus de paix, des douzaines d’initiatives ont été réalisées et l’établissement de réseaux a préparé le terrain à un meilleur partage des ressources. La coopération a permis d’entrevoir un réel développement durable de façon réaliste. Le concept du Sommet de Madrid, fondé sur une recherche de la paix, tend à prouver qu’on était sur la bonne voie. Il faut évoluer à partir de relations bilatérales antagonistes.

Répondant aux observations formulées, la Ministre de l’environnement et de la santé de la Georgie, s’exprimant au nom de 12 Ministres des pays de l’ancienne Union soviétique, a annoncé le lancement de la première initiative de partenariat entre ces pays et l’Union européenne. Dans le cadre de cette initiative, les partenariats doivent être menés dans les domaines de l’eau, de l’énergie, du social, de l’économie et surtout de la finance par la création de nouveaux mécanismes financiers. Cette initiative Est-Ouest pourrait devenir un nouveau jalon dans la voie du développement durable en Europe. Cette stratégie devrait prochainement être consacrée à la Conférence de Kiev sur le développement durable. Les questions relatives à la préservation de l’environnement ne peuvent être traitées que dans le cadre régional et planétaire. L’Initiative de l’Union européenne et celle des pays de l’ancienne Union soviétique permettront de relancer la dynamique du développement durable en Europe, a affirmé la Ministre.

A son tour, le Ministre de l’environnement de l’Ouganda et Président de la Conférence des Ministres africains sur l’environnement a indiqué que le problème de la pauvreté doit être réglé au risque de constater un autre échec dans le développement durable. En Afrique, les principaux problèmes sont engendrés par les catastrophes naturelles qui proviennent des changements climatiques. La non-application du Protocole de Kyoto a obligé les Etats africains à consacrer toutes les ressources dont ils disposent pour atténuer les effets de ces catastrophes. Que peut faire pour combattre les inondations et les sécheresses? La réponse doit venir du Sommet qui doit mettre au cœur de ses préoccupations l’entrée en vigueur du Protocole de Kyoto, a insisté le Ministre. L’eau et la fertilité des sols doivent figurer en tête des préoccupations du Sommet, a souhaité le Ministre de l’agriculture de l’Autorité palestinienne.

Commentant les propos du représentant israélien, il les a qualifiés de faux. Soulignant l’importance de l’eau, des sols et de l’agriculture pour le développement durable, il a invité le représentant israélien à venir constater lui-même la dégradation des sols dans les territoires occupés suite au dépôt des déchets, aux attaques de chars ou encore à la destruction délibérée des arbres fruitiers. Où est le développement durable? s’est interrogé le représentant en soulignant que sans stabilité et sans paix, aucun développement ne pourra être assuré dans son pays. Comment relancer le rôle des Commissions régionales et du système des Nations Unies pour régler la question du traitement des déchets industriels et municipaux? a-t-il demandé.

Le Ministre de l’environnement de la Croatie a indiqué que pour son pays la priorité est la gestion des déchets et le traitement des eaux usées. Il a annoncé la signature par son pays de mécanismes de prêts avec la Banque européenne de reconstruction concernant une somme de 100 millions de dollars. La question des eaux usées concerne surtout la région de l’Adriatique, a-t-il dit. Dans les années à venir, la Croatie compte débloquer une somme de 7,3 millions de dollars pour les deux questions de la gestion des déchets et du traitement des eaux usées. Le Ministre a fait part de la coopération internationale dans le cadre du bassin fluvial du Danube. Il a indiqué que les actions sont entreprises en collaboration avec l’Union européenne et tous les pays riverains.

Le Ministre de l’environnement de la Suisse a indiqué que son pays a donné la responsabilité du développement durable aux cantons et aux communes, notamment en ce qui concerne la promotion de la santé. Il a souhaité que ce Sommet soit un sommet d’action et non pas un sommet du discours. «Le Sommet de Rio était le Sommet de la terre, Johannesburg devra être le sommet du terrain», a-t-il indiqué.

Le Vice-Président de la coopération andine a rappelé que son organisation regroupe des membres venant de pays en développement avec un revenu faible ou moyen et qu’elle permet notamment le financement du développement par l’octroi de prêts dépassant les 3 milliards de dollars.

Le représentant de la Roumanie a regretté qu’il existe souvent, à l’issue de sommets, des divergences entre les engagements et les actions. Il faut donc établir à Johannesburg des objectifs réalistes et réalisables et agir pour mettre en oeuvre le programme d’action d’Agenda 21. Le représentant a estimé que les partenariats de types 1 et 2 représentent la meilleure initiative pour appliquer les objectifs de la Déclaration du Millénaire.

Le représentant du Tadjikistan a rappelé que les pays de l’Asie centrale sont tributaires des catastrophes générées par la mer d’Aral. La Commission intergouvernementale pour le développement durable des pays d’Asie centrale centre ses actions sur l’eau, mais également sur les montagnes et a établi un Fonds commun pour le développement durable de la région. La réalisation de cette initiative vise à mettre en place un centre écologique qui sera mis en place avec l’appui des donateurs internationaux.

Le Ministre des finances de la planification de Tuvalu a lancé un appel pour que le fonctionnement des grandes organisations régionales soit réexaminé. Il faut établir un cadre de coopération régionale qui veillerait à ce que les avantages de Johannesburg reviennent aux populations qui en ont besoin par la mise au point d’un cadre qui donne des résultats sans être cantonné à la rhétorique. Il faut également faire appel aux experts autochtones des différentes régions afin de ne pas une aboutir à une centralisation à l’échelle régionale.

Le représentant de l’Azerbaïdjan a mis l’accent sur la pertinence de la coopération régionale pour le développement économique d’un pays enclavé aux ressources limitées comme l’Azerbaïdjan. Le pays envisage de renforcer sa coopération avec tous les donateurs et les partenaires pour mettre au point d’autres plans de coopération régionale. Il a demandé à la communauté internationale de se montrer plus attentive et plus sensible à l’impact du conflit qui secoue le pays sur la capacité de réaliser le développement durable. En la matière, de nombreux progrès ont été réalisés dans les pays arabes, a affirmé la Directrice du Département de l’environnement de la Ligue des Etats arabes. Toutefois, en dépit de ces résultats, la tâche du développement durable se heurte à des obstacles dont les conflits et l’occupation étrangère. La Ligue des Etats arabes reste engagée en faveur d’Action 21 et met un accent particulier sur le principe de responsabilité commune mais différenciée. La Ligue entend construire des partenariats avec les partenaires et les organisations internationales dans la recherche du développement durable. Le Secrétaire d’Etat à l’environnement de l’Argentine a fait part du consensus et des possibilités d’actions communes qui se font jour désormais dans la région de l’Amérique latine et des Caraïbes. Il a cité l’Initiative latino-américaine du développement durable et a dit compter sur l’aide des institutions pertinentes pour l’appui nécessaire.

Le représentant du PNUD en Afrique a souligné que beaucoup de progrès ont été réalisés pour les objectifs à moyen terme comme en témoignent des pays comme l’Ouganda ou le Bénin. En matière de gouvernance, l’Afrique du Sud se pose comme un modèle pour le reste du continent. Mais, a-t-il concédé, ce continent abrite toujours 16 conflits sur 19 dans le monde. C’est la preuve que la gouvernance, le partage équitable et le respect de la diversité sont des domaines où des efforts doivent être déployés. Le représentant du PNUE en Amérique latine et aux Caraïbes a mis l’accent sur l’importance de la coopération régionale pour faire avancer l’agenda du développement durable, en citant différents exemples de coopération. La réalisation du développement durable est une question de pouvoir pour les femmes, a estimé la Présidente de l’organisation féminine WEDO qui a annoncé que les femmes sont là pour engager le dirigeants à respecter les paroles qu’ils ont prononcées à Johannesburg.

Le représentant du Forum du Pacifique s’est félicité que le Sommet se soit penché sur le développement des petits Etats insulaires. Il a salué la priorité accordée par le Sommet à la question des océans et celle de la participation de toutes les parties prenantes. A ce propos, il a souligné que la région dispose d’organisations efficaces qui méritent d’être appuyées. Les Banques de développement ont les moyens d’exercer une pression sur les gouvernements pour les amener à faire du développement durable une priorité, a estimé le représentant de la Banque asiatique de développement. Pour assurer un financement durable de ce développement, le représentant a conseillé aux pays de modifier leur politique budgétaire et d’envisager des mesures incitatives à l’intention du secteur privé.




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