UN PROJET DE RESOLUTION SUR LES FEMMES ET FILLES AFGHANES DEVANT LA COMMISSION DE LA CONDITION DE LA FEMME

Commission de la condition de la femme
11 mars 2003
11e séance – matin



La Commission de la condition de la femme a, ce matin, pris connaissance du contenu d’un projet de résolution consacré à la situation des femmes et des filles en Afghanistan*.

Présentant ce projet au nom de l’Union européenne et des pays associés, le représentant de la Grèce a expliqué que c’est la première fois qu’une résolution de ce type est soumise par l’Union qui souhaitait mettre l’accent sur les progrès réalisés en Afghanistan, notamment la ratification de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes le 5 mars par les autorités afghanes.

Il y a eu également des évolutions politiques positives ainsi que des progrès dans le domaine de l’éducation. La campagne pour le retour à l’école avec la collaboration de l’UNICEF menée il y a un an a permis à plus de trois millions des enfants, dont 30% de filles, de reprendre le chemin des classes. Nous sommes conscients qu’il reste beaucoup à faire pour améliorer la situation des femmes et des filles, leurs droits continuant d’être bafoués, une préoccupation que reflète ce projet de résolution. Il faut donc que le processus de réforme se poursuive en Afghanistan. Ce texte devra être soumis au Conseil économique et social après avoir été adopté par la Commission.

Le rapport du Secrétaire général** fait état des nombreux obstacles qui, nonobstant les progrès, continuent d’empêcher les femmes de jouer un rôle à part entière dans la société afghane. Parmi les progrès, il est rappelé que sur les 21 membres de la Commission indépendante chargée de convoquer la Loya Jirga d’urgence, trois étaient des femmes, dont la Vice-Présidente. Et parmi les délégués de la Loya Jirga, tenue du 11 au 19 juin 2002, 12,5% étaient également des femmes. Toutefois, l’amélioration de la condition de la femme est subordonnée aux complexités de la société afghane et à des valeurs et traditions patriarcales profondément ancrées.

Les femmes continuent d’être victimes d’actes d’intimidation et de violence. En milieu rural, la situation des femmes n’a pas évolué de façon notable depuis la chute des Taliban. La mortalité maternelle, ajoute le rapport, est un indicateur du statut de la femme dans la société. Selon une enquête, le taux de mortalité maternelle est de 1 600 décès pour 100 000 naissances vivantes, le taux le plus élevé qui soit signalé dans le monde sachant que 87% de ces décès aurait été évitable. Cinq pour cent des femmes sur lesquelles portait cette enquête étaient alphabétisées, ce qui confirme le lien entre l’alphabétisation des femmes et leur santé.

La prochaine réunion de la Commission sera annoncée à une date ultérieure.



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* Projet de résolution paru sous la cote E/CN.6/2003/L.4
** Rapport paru sous la cote E/CN.6/2003/4




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