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Communiqués de presse

PAUVRETE ET PANDEMIE DU VIH/SIDA ENTRAVES MAJEURES A LA MISE EN ŒUVRE DE LA CONVENTION RELATIVE AUX DROITS DE L'ENFANT

14 Octobre 2002



Troisième Commission
14 octobre 2002
18e et 19e séances – matin et après-midi



La Commission réagit à la note du Secrétariat sur la situation de
l'INSTRAW et entend la présentation de plusieurs projets de résolution


Au cours des débats de la Troisième Commission sur la promotion et la protection des droits de l'enfant, les délégations ont été nombreuses, aujourd'hui encore, à se féliciter des engagements souscrits lors de la session extraordinaire de l'Assemblée générale, consacrée aux enfants, qui s'est tenue en mai dernier. 

Toutefois, comme l'a observé la représentante de la Suisse, le Plan d'action ne doit pas être considéré comme un substitut aux engagements internationaux contractés par les Etats, notamment la Convention relative aux droits de l'enfant, ses deux protocoles et la Convention de l'Organisation internationale du Travail sur les pires formes de travail des enfants (No 182).  En effet, certains compromis atteints lors de la Session extraordinaire restent en deçà des normes internationales, notamment dans les domaines de l'accès aux soins de santé reproductive, de justice des mineurs, et de travail des enfants. 

A cet égard, plusieurs représentants ont été heureux d'annoncer que leur pays avait ratifié ou adhéré récemment aux protocoles facultatifs, notamment les Etats-Unis, l'Afghanistan, le Paraguay, la Jamaïque et la Thaïlande, ainsi que le Sri Lanka et El Salvador qui ont accédé au Protocole relatif à la vente d'enfants, à l'exploitation sexuelle des enfants et à la pornographie impliquant des enfants. 

Pour sa part, le représentant de la Roumanie a évoqué les «conditions épouvantables des enfants sous l'ancien régime» avant de préciser que son Gouvernement s'employait dorénavant à réformer les institutions spécialisées.  Non seulement le nombre d'enfants placés dans des institutions a considérablement diminué, a-t-il annoncé, mais de nombreuses institutions ont été fermées.  Ainsi, 36 orphelinats publics ont fermé leurs portes en 2001 et il en sera de même pour 34 autres cette année.  Plusieurs délégations ont identifié la grande misère et la pandémie du VIH/sida comme des entraves majeures à la mise en œuvre de la Convention relative aux droits de l’enfant.

Outre les représentants déjà cités, les délégations suivantes ont pris la parole: Soudan, Mongolie, Cuba, Liban, Arabie saoudite, Saint-Siège, Iraq, Sénégal, Fédération de Russie, la Barbade au nom de la CARICOM, Jamahiriya arabe libyenne, Malawi, Bélarus, Islande, Indonésie, République populaire démocratique de Corée, Jamaïque, Slovénie et Suriname. 

Par ailleurs, plusieurs délégations ont réagi à la parution de la note du Secrétaire général sur la situation de l'Institut international de recherche et de formation pour la promotion de la femme (A/57/542).  Les délégations ont ainsi exprimé leur soutien à l'Institut, unique organisme des Nations Unies chargé d'étudier la question du genre.  Elles ont demandé aux Etats Membres d'appuyer les recommandations du Groupe de travail, en allouant un montant de 500 000 dollars prélevés sur le budget ordinaire des Nations Unies pour financer les activités de base de l'Institut. 

Se sont exprimés sur cette question: l'Espagne, la République dominicaine, le Venezuela, le Bénin, le Costa Rica et l'Argentine. 

En début de séance, la Commission a également entendu les présentations de résolutions portant sur la suite donnée au Sommet mondial pour le développement social, sur l'emploi des jeunes, sur la Décennie des Nations Unies pour l'alphabétisation et la suite donnée la deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement. 

La Troisième Commission continuera l'examen de la question de la promotion de la protection des droits de l’enfant mardi 15 octobre à 10 heures.

SUITE À DONNER AUX RÉSULTATS DE LA SESSION EXTRAORDINAIRE CONSACRÉE AUX ENFANTS

PROMOTION ET PROTECTION DES DROITS DE L’ENFANT

Débat général

M. ELTAYEB ABULGASIM (Soudan) a demandé que les engagements pris lors de la session extraordinaire consacrée aux enfants soient traduits en un plan d'action facilement applicable.  Il a également proposé que la coopération internationale soit renforcée de façon à protéger les enfants des pays en développement des conséquences de la mondialisation, des maladies et des conflits armés.  Il a expliqué que son Gouvernement avait adopté un programme national en faveur des enfants, qui met l'accent sur la scolarisation, la santé et la fourniture d'eau postale, et institué un conseil national des enfants.  Le Gouvernement du Soudan qui accorde la priorité à la paix, regrette que le conflit armé qui perdure l’empêche d'appliquer son programme et c’est pourquoi il a lancé un appel à la communauté internationale pour qu’elle exige des parties au conflit le respect de la Convention relative aux droits de l'enfant et ses deux protocoles.  Il a ensuite attiré l'attention sur les souffrances des enfants palestiniens qui vivent sous occupation israélienne et a demandé qu'une aide leur soit apportée. 

M. SICHAN SIV (Etats-Unis d'Amérique) a reconnu que si des progrès avaient été enregistrés au cours de la dernière décennie dans les domaines de l'éducation et de la santé, la situation des enfants pris au piège dans les conflits armés ou exploités dans des trafics pornographiques restait préoccupante.  Les enfants victimes ont un besoin urgent de la communauté internationale, a-t-il déclaré et les Etats-Unis d'Amérique se proposent de ratifier les deux protocoles additionnels à la Convention sur les droits de l'enfant.  Le premier Protocole est relatif aux enfants dans les conflits armés demande aux gouvernements de tout faire pour empêcher l'enrôlement de mineurs, fut-il volontaire, dans leurs forces armées.  Quant au second Protocole il porte sur la prostitution et la pornographie enfantines.  Ce Protocole est le premier qui définit les termes de traite d'enfants, de prostitution des enfants et de pornographie des enfants.  Il demande à tous les Etats parties de considérer comme actes criminels la pornographie et la prostitution impliquant des enfants de moins de 18 ans, et recommande l'extradition des coupables et la protection des victimes.

M. MOHAMMAD YUNUS BAZEL (Afghanistan) a indiqué que son pays avait récemment déposé les instruments d'accession aux deux protocoles facultatifs à la Convention relative aux droits de l'enfant.  A l'issue de 23 années de conflit, il a fait part de la position du Ministre de l'éducation de l'Afghanistan qui s'est donné pour objectif de réviser les programmes scolaires afin de supprimer tout langage qui pourrait inciter à la violence et à l'intolérance.  Il a expliqué que les objectifs de son gouvernement étaient d'assurer aux filles et aux garçons d'Afghanistan des soins de santé, une éducation décente, une alimentation adéquate et un foyer sûr.  A cet égard, il a exprimé sa reconnaissance à l'UNICEF qui aide son pays dans des domaines tels que la vaccination, la nutrition, la prévention de la mortalité infantile, et la scolarisation.  Grâce à ce programme, plus de trois millions d'enfants ont commencé l'école, et à Kaboul 45% des écoliers sont des filles tandis qu'elles ne constituent que 4% dans le reste du pays.  Après avoir évoqué la situation catastrophique de son pays qui manque de ressources et laissé exsangue par la guerre, il a déclaré que ce dont il avait besoin aujourd’hui, ce sont des enseignants, des manuels et des équipements scolaires et a demandé à la communauté internationale de financer le programme de reconstruction et de réhabilitation de l'Afghanistan. 

M. PPUREVJAV GANSUKH (Mongolie) a insisté sur la nécessité d'une éducation de qualité pour les enfants et est revenu sur l'importance de la décennie de l'alphabétisation mise en place par les Nations Unies.  Chacun doit être associé à cette tache, a déclaré le représentant: les parents, les gouvernements, les parlements, les organisations non gouvernementales, la société civile, le secteur privé et les médias, sans oublier la participation active des enfants eux-mêmes.  D'autre part, a ajouté le représentant, il est important de parfaire le cadre légal de la protection et de la promotion des enfants.  La Mongolie a ratifié la Convention des droits de l'enfant et celle relative aux pires formes du travail des enfants.  La législation mongole, a expliqué le représentant, a été mise en conformité avec les engagements internationaux du pays, notamment grâce à une loi qui protège les droits des enfants.  Cependant, malgré les efforts du Gouvernement, la période de transition actuelle reste difficile.

Mme RACHELLE GROUX (Suisse) a appelé tous les Etats à ratifier les instruments internationaux relatifs à la promotion et à la protection des droits de l'enfant.  Ceci est d'autant plus nécessaire, a-t-elle déclaré, que certains compromis atteints lors de la session extraordinaire consacrée aux enfants sont en deçà des normes internationales en la matière, notamment dans les domaines de l'accès aux soins reproductifs, de justice juvénile et du travail des enfants.  S'agissant de l'étude sur la violence envers les enfants qui a été demandée au Secrétaire général, elle a souhaité qu'un expert indépendant soit nommé le plus rapidement possible.  Elle a estimé qu’il était essentiel que cette étude accorde une attention particulière aux liens entre les formes de discrimination existantes et les violences subies par les enfants.  Elle a fait savoir que la Suisse avait ratifié en juin dernier le Protocole concernant les enfants dans les conflits armés et à cet égard elle s’est félicitée du travail accompli par le Représentant spécial sur les enfants et les conflits armés.  Elle a estimé qu'il était du devoir de l'Assemblée générale de se prononcer cette année sur l'orientation de son mandat.  Ce mandat, a-t-elle rappelé, avait été prolongé de trois ans lors de la cinquante-quatrième session.  Entre temps, le Protocole facultatif est entré en vigueur et d'autres objectifs du mandat ont été atteints.  Il paraît donc indispensable de réviser ce mandat sur la base d'une évaluation qui tienne compte des résultats obtenus et des problèmes persistants auxquels les enfants dans les conflits armés continuent d'être confrontés.  Elle a estimé que la révision de ce mandat devrait s'opérer à la lumière des recommandations du Rapport du Secrétaire général sur la réforme de l'Organisation. 

M. LUIS ALBERTO AMOROS NUNEZ (Cuba) a déclaré que les engagements de la communauté internationale en faveur des enfants n'étaient que des vœux pieux: l’accès à l'éducation, à la santé, au respect de leurs droits ne sont pas garantis pour des millions d'enfants dans le monde.  Les nouvelles technologies aggravent encore les dangers qui les menacent, en permettant aux réseaux de pornographie d'atteindre une ampleur encore jamais envisagée.  Pour que les enfants jouissent de leurs droits, a déclaré le représentant, il faut changer l'ordre économique mondial qui est foncièrement injuste.  Les pays en développement ont besoin de davantage de ressources pour protéger leurs enfants, et il n'est pas admissible que l'aide publique au développement soit si faible, a-t-il ajouté.  Pour éviter que les enfants soient pris en tenailles dans les conflits armés, il faut prévenir ces conflits, estime le représentant de Cuba.  Il en appelle à l'Assemblée générale des Nations Unies qui doit se saisir de la question des enfants dans les conflits armés.  Il a enfin rappelé l'engagement de Cuba en faveur de ses enfants, en dépit du blocus économique imposé par les Etats-Unis depuis plus de 40 ans.  Tous les jeunes Cubains ont accès à l'école, et le taux de scolarisation atteint 100% dans le primaire, et 95% dans le secondaire.

M. SAMI ZEIDAN (Liban) a rendu compte des actions menées par son pays en vue d'intégrer les dispositions de la Convention relative aux droits de l'enfant aux programmes scolaires, d'améliorer les soins de santé et l'accès des enfants à l'éducation.  Le représentant a mis l'accent sur les facteurs qui ont entravé la mise en oeuvre de la Convention, notamment les nombreuses mines antipersonnel qui jonchent encore une partie du territoire.  Il a insisté sur les valeurs familiales, un moyen sûr de satisfaire les besoins minimaux des enfants et de les protéger contre l'exploitation sexuelle et économique.  Il a attiré l'attention sur la situation des enfants dans les conflits armés et notamment les enfants palestiniens qui jettent des pierres sur les soldats et qui sont massacrés dans les camps au Liban.  Il a dénoncé un monde adulte qui inflige des souffrances inacceptables à des enfants qui, sans la politique, nourrissent une forte colère compte tenu des conditions dans lesquelles ont les fait vivre. 

M. ALEXANDRU NICULESCU (Roumanie) s'est associé à la déclaration de l'Union européenne et a rappelé combien le Gouvernement de la Roumanie était déterminé à faire avancer la cause des enfants.  Les engagements de la session spéciale sur les enfants ont été traduits dans la réalité de son pays, a-t-il déclaré.  Du fait des conditions épouvantables des enfants sous l'ancien régime, la Roumanie a dû repartir de zéro en ce qui concerne la protection des enfants.  Le représentant a indiqué que le nombre d'enfants placés dans des institutions avait beaucoup diminué.  Ainsi, 36 orphelinats publics ont été fermés en 2001 et 34 le seront cette année.  Avec la participation des institutions spécialisées des Nations Unies, des solutions alternatives sont proposées aux enfants qui n'ont plus de famille.  Actuellement, a précisé le représentant, le Gouvernement roumain travaille sur trois projets d'envergure: le premier concerne les institutions pour les enfants handicapés; le deuxième, l'intégration sociale des enfants des rues et le troisième, l'intégration professionnelle des orphelins de plus de 18 ans.  De plus, a-t-il ajouté, un médiateur pour les enfants a été nommé et la traite des enfants fait l'objet d'une attention particulière.

M. ABDULLATIF SALLAM (Arabie saoudite) s'est déclaré convaincu que la responsabilité des droits de l'enfant incombe avant tout aux parents alors que la politique en faveur des enfants doit être déterminée par les Etats.  Le premier droit de l'enfant est de naître dans un foyer légitime, qui est le premier noyau de la société, a-t-il déclaré.  C'est dans ce foyer qu'il apprendra à faire la différence entre le bien et le mal, ce qui le protégera de la délinquance.  Le représentant estime en outre que le droit de l'enfant à la vie commence dès la conception et a dénoncé l'avortement, qui n'est pas une méthode de contraception et ne peut être autorisé que dans les cas où la vie de la mère est en danger. Il a ensuite fait part de la politique de congés de maternité accordés aux femmes de son pays qui ont un emploi à l'extérieur de la famille.  Le représentant s'est insurgé contre la tendance actuelle à considérer l'individu comme supérieur à Dieu.  Il a rappelé que l'homme était là pour peupler la terre et la préserver.  Il a demandé à ce que l'on respecte la spécificité de chaque pays et sa culture.  C'est dans ce climat de respect mutuel que s'épanouiront les enfants, s'est-il exclamé. 

M. CHITHAMBARANATHAN MAHENDRAN (Sri Lanka) a rappelé que le Sri Lanka avait ratifié la Convention des droits de l'enfant en 1991 et les protocoles additionnels sur les enfants dans les conflits armés et la traite, la pornographie et la prostitution des enfants.  Le Gouvernement du Sri Lanka reconnaît le droit des enfants d'avoir accès à l'éducation et à des soins de santé, de grandir à l'abri de la guerre et de la pauvreté, a déclaré le représentant.  Il a ensuite fait part des multiples instruments juridiques et politiques mis en place dans son pays et qui, en l'espace d'une génération, ont permis d'importants progrès.  Grâce à la signature d'un accord de cessez-le-feu en février, le Gouvernement est à présent capable d'améliorer la situation des enfants dans des zones jusque-là inaccessibles, a ajouté le représentant.  Seule l'absence de ressources entrave les efforts du Sri Lanka, a-t-il déclaré car estime-t-il seule la lutte contre la pauvreté reste la priorité première qui permettra de faire d’autres avancées.

Mgr RENATO R. MARTINO, Observateur du Saint-Siège, a rappelé que lors de la session extraordinaire consacrée aux enfants, la communauté internationale s'était engagée à placer les enfants au premier rang de ses priorités; et à les protéger de la pauvreté, du VIH/sida, des conflits et de l'exploitation.  Il est temps de s'attaquer aux choses difficiles et de traduire ces paroles en actions, a-t-il déclaré.  Il a expliqué que l'Eglise catholique veillait au bien-être des enfants grâce à la Société pontificale de la Sainte Enfance qui existe depuis plus de 150 ans.  Ainsi, cette association finance-t-elle plus de 4 000 projets en faveur des enfants les plus démunis du monde.  Il faut se souvenir que l'avenir de l'humanité repose sur les enfants et s'atteler à subvenir à leurs besoins en eau potable, en soins de santé et en éducation. 

M. SAID SHIHAB AHMAD (Iraq) a déploré que, malgré les efforts de la communauté internationale en faveur des enfants, les violations et les abus dont ces derniers sont victimes ne cessent pas.  L pauvreté, les conflits armés, rien ne les épargne, sans compter les sanctions économiques imposées contre les pays et qui frappent d'abord les enfants.  Depuis 1968, a repris le représentant, le Gouvernement iraquien s'efforce d'améliorer la situation des enfants, et les divers programmes de santé et d'éducation avaient commencé à porter leurs fruits.  Cependant, les sanctions économiques imposées à l'Iraq depuis 1990 et les attaques aériennes quotidiennes ont créé une situation catastrophique pour les enfants iraquiens.  Le taux de mortalité infantile atteint des taux record et un enfant meurt toutes les 5 minutes, a-t-il annoncé.  Le représentant s'est demandé comment, dans une situation pareille, mettre en application les décisions prises par la communauté internationale.  Comment les Nations Unies peuvent-elles demander de panser des plaies imposées par les mêmes Nations Unies, s'est-il demandé?

M. MANKEUR NDIAYE (Sénégal), reconnaissant que la responsabilité première de la mise en oeuvre du Plan d'action de la session extraordinaire sur les enfants revient à chaque gouvernement, a souligné la nécessité de construire des partenariats dynamiques et de promouvoir la coopération régionale et internationale.  Il a estimé que l'insuccès des programmes en faveur des enfants résultait moins de l'absence de volonté politique que par l'insuffisance des ressources.  Le Sénégal, pour sa part, a enregistré des progrès significatifs grâce à la mise en oeuvre d'un programme de renforcement de la nutrition communautaire qui a pour cible les enfants de moins de cinq ans, les femmes enceintes et les mères qui allaitent.  Parmi les autres domaines d'intervention prioritaire, il a cité la lutte contre le VIH/sida, la prise en charge des enfants des rues, la lutte contre la mendicité enfantine, l'élimination des pires formes de travail des enfants. 

Le représentant s’est félicité de l'entrée en vigueur du Protocole sur les enfants et les conflits armés, il a salué le travail du Représentant spécial du Secrétaire général et a insisté sur le fait qu'il fallait s'attaquer aux facteurs socioéconomiques qui sont à la base de l'enrôlement des enfants dans les groupes paramilitaires et lutter contre l'impunité pour les crimes commis contre des enfants.  Il a expliqué que le Président du Sénégal, en qualité de président en exercice de la CEDAO, avait proposé de réunir les chefs d'État et de gouvernement des membres de la CEDAO pour procéder ensemble à une «revue» de la situation des enfants de la sous-région ouest-africaine.  Ce sommet de la CEDAO sur les enfants devrait se tenir le mois prochain à Dakar, a-t-il précisé. 

M. CARLOS ENRIQUE GARCIA GONZALEZ (El Salvador) s'est associé à la déclaration du Groupe de Rio et a annoncé que El Salvador avait adhéré au Protocole facultatif sur la vente, la prostitution et la pornographie des enfants.  Il est revenu sur les discussions au sein de son pays pour réunir dans une charte les différents textes de droit relatifs aux enfants et aux adolescents.  Selon le représentant, cela permettrait une meilleure visibilité et aussi de déterminer les responsabilités de chacun.  Le représentant a insisté sur la détérioration de la situation des enfants dans les pays en développement.  Il a fait cause commune avec les différentes institutions qui cherchent à protéger les enfants dans ces régions en développement et a précisé que la réduction du taux de mortalité des moins de cinq ans, l'accès à l'eau potable et à une alimentation suffisante restent les priorités du Gouvernement d’El Salvador.  Le représentant a insisté sur la nécessité de mettre un terme à la violence dont sont victimes les enfants et à leur travail forcé.

M. VLADIMIR ZHEGLOV (Fédération de Russie) a expliqué que la politique actuelle menée par son pays avait permis de retirer de la rue quelque 4 000 enfants qui ont pu être rendus à leur famille et ainsi protéger des pires formes d'exploitation qui guettent les enfants des rues.  En outre, à l'issue du deuxième Sommet de Yokohama sur l'exploitation des enfants (décembre, 2001), la Chambre basse du Parlement russe a examiné les questions relatives à l'exploitation sexuelle des enfants de façon à modifier le Code pénal afin de mieux protéger les enfants des abus sexuels.  Grâce à ces modifications, la Fédération sera bientôt en mesure d'accéder au Protocole relatif à la vente d'enfants, l'exploitation sexuelle des enfants et la pornographie impliquant des enfants, a-t-il précisé. 

Mme BETTY RUSSELL (Barbade) a déclaré au nom des 14 Etats membres de la CARICOM qu'en ce qui concerne les droits de l'enfant, les secteurs dans lesquels des progrès sont attendus sont désormais connus.  L'éducation, en particulier celle des filles et des groupes les plus vulnérables de la société, comme les enfants autochtones et les handicapés, est le premier d'entre eux, a-t-elle ajouté.  Les pays de la CARICOM ont déjà souligné devant cette Commission les effets dévastateurs de la pandémie du VIH/sida.  Aux Antilles, certaines familles ont jusqu'à quatre enfants malades, a indiqué Mme Russell, et le nombre d'enfants orphelins du fait des conséquences de cette maladie devrait exploser dans les huit prochaines années.  Il faut donc, dès à présent, mettre en oeuvre des stratégies spécifiques pour les jeunes dans la lutte contre la pandémie, a recommandé la représentante en saluant des initiatives comme les conseils de jeunes.  Avec l'aide des Nations Unies, les pays de la CARICOM ont déjà entrepris de lutter contre le VIH/sida, car dans la région, 60% des jeunes sont sexuellement actifs à partir de 14 ans.  La représentante a enfin déploré que 2002 soit une période plus dangereuse pour les enfants qu'il y a dix ans, à cause surtout de la mondialisation qui a augmenté les inégalités économiques et sociales entre les nations.  C’est pour cette raison que les pays de la CARICOM se sont félicités de l'adoption des deux protocoles facultatifs à la Convention sur les droits de l'enfant et nombreux sont ceux qui envisagent de les ratifier.  Les Etats Membres des Nations Unies doivent maintenant mettre en pratique les textes qu'ils ont acclamés haut et fort, a-t-elle déclaré.

M. AHMED YAGOB (Jamahiriya arabe libyenne) a attiré l'attention sur la situation des enfants palestiniens qui meurent tous les jours sous les balles israéliennes.  Il a dénoncé ces crimes quotidiens, ainsi que la situation des enfants en Afrique, souffrant de la pauvreté et du VIH/sida.  Malgré les engagements pris ces dix dernières années, force est de constater que beaucoup reste à faire pour protéger les enfants des conflits armés, et pour les protéger de l'ignorance et de la maladie.  Pour s’en sortir, le représentant a proposé de s'attaquer aux causes de la pauvreté et impliquer les familles dans la recherche de solutions.  Pour ce que la concerne, la Libye assure la gratuité de l'éducation primaire obligatoire pour tous et la gratuité des soins de santé.  En dépit des sanctions et des mines antipersonnel qui aggravent les souffrances des enfants, Libye peut se féliciter des progrès enregistrés.

M. ISAAC C. LAMBA (Malawi) s'est associé à la déclaration de la Namibie au nom de la SADC et a rappelé les engagements pris par la communauté internationale en faveur des enfants.  Il a affirmé que le Malawi qui ne dispose pas de grands moyens s’attache avant tout à assurer aux enfants l’éducation, l'accès à l'eau potable et le suivi médical.  S’agissant de la pandémie du VIH/sida et de ses conséquences pour les enfants, le représentant a déclaré que devant l'ampleur de la catastrophe, la communauté internationale devrait dégager des ressources à la hauteur des besoins, car, a-t-il ajouté, quels que soient les efforts en faveur des enfants, ceux-là seront ruinés par la pandémie.  Il a indiqué que son pays faisait de l'éducation primaire une priorité budgétaire.  Le Malawi a ratifié la Convention des droits de l'enfant en 1991 et il a salué le suivi assuré par le Comité des droits de l'enfant.

Mme ANZHELA KORNELIOUK (Bélarus) s'est déclarée préoccupée par le fait qu'en dépit des engagements pris il y a plus de dix, un enfant sur trois continue de vivre dans la pauvreté.  Elle a exprimé de graves préoccupations face à la délinquance juvénile, la toxicomanie chez les jeunes et la violence.  En outre, elle a attiré l'attention sur les 80 000 mineurs qui souffrent encore aujourd'hui des conséquences de l'accident de Tchernobyl.  Evoquant les préparatifs de la session extraordinaire qui s’est tenue dans son pays, elle a indiqué que cela avait permis d'instituer des rencontres périodiques avec les enfants, ainsi que la mise en place d'une Commission nationale sur les enfants en vue de coordonner les divers programmes de l'État.  Elle a rappelé l'attachement de son pays à la Convention relative aux droits de l'enfant dont le texte sera annexé au passeport des enfants et à l'acte de naissance.  Elle a fait savoir que son pays préparait son adhésion au Protocole facultatif sur les enfants dans les conflits armés et a rappelé que le Bélarus était déjà partie au Protocole sur la vente d'enfants, l'exploitation sexuelle des enfants et la prostitution impliquant des enfants. 

M. ELADIO LOIZAGA (Paraguay) s'est associé aux déclarations du Groupe de Rio et du MERCOSUR et a ajouté que le Gouvernement du Paraguay n'allait pas ménager ses efforts pour donner suite aux engagements de la communauté internationale en faveur des enfants.  Son Gouvernement vient d'ailleurs de ratifier le Protocole facultatif relatif à la vente d'enfants, à l'exploitation sexuelle des enfants et à la pornographie impliquant des enfants.  Il a ajouté que de nouvelles lois prévoient la participation des enfants et des adolescents à la chose publique, tandis que d’autres s'efforcent de lutter contre les mauvais traitements infligés aux enfants et de limiter le travail des enfants.  Le représentant a fait ressortir que le taux de scolarisation au Paraguay dans le primaire et le secondaire atteignait 90% d'une classe d'âge.  Cependant, a-t-il ajouté, le Paraguay a une population jeune et les moins de quinze ans sont sur-représentés dans la population frappée par la pauvreté.  Au point, a-t-il conclu, que l'on parle dans son pays d'infantilisation de la pauvreté.

M. THORSTEINN INGOLFSSON (Islande) a mis l'accent sur les droits de la fillette auxquels une attention particulière doit être accordée tant dans le domaine de l'éducation que de la santé.  Il a rappelé que la Convention relative aux droits de l'enfant interdit le recours à la peine capitale pour des infractions commises par des personnes ayant moins de 18 ans au moment des faits et à cet égard, il a insisté sur le fait que la même interdiction figure à l'article 6 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques.  Il a attiré l'attention sur la situation des enfants dans les conflits armés, et notamment dans les territoires palestiniens.  Le représentant a ensuite présenté la nouvelle loi sur la protection des enfants adoptée par son pays qui porte obligation pour le Ministère des affaires sociales de présenter tous les quatre ans un plan de protection de l'enfance et pour les conseils municipaux de présenter des plans d'action.  Il a également indiqué que conformément aux obligations énoncées par la Convention relative aux droits de l'enfant, l'Islande s'est dotée des moyens d'entendre la voix de ses enfants en établissant un ombudsman pour les enfants et un parlement des enfants.  Le représentant a précisé la politique de son pays en ce qui concerne la consommation de drogues et d'alcool par les enfants et à la violence entre les enfants.  C’est ainsi que, outre les mesures préventives, des centres de réhabilitation ont été ouverts.  S’agissant du suicide des adolescents le représentant a déclaré que les résultats d'une étude menée dans son pays identifient comme principaux facteurs de ce phénomène, l'exclusion, la consommation de drogues et d'alcool. 

M. AGUNG CAHAYA SUMIRAT (Indonésie) a avant tout déclaré que son pays condamnait vivement les actes terroristes qui ont fait samedi dernier 200 victimes et de nombreux blessés à Bali.  Il a exprimé les condoléances de son gouvernement aux familles des victimes et ses remerciements aux Etats Membres des Nations Unies pour leur soutien dans cette tragédie.  Dans le cadre du suivi du Plan d'action adopté lors de la session extraordinaire sur les enfants, l'Indonésie accueillerait en mai 2003, une réunion ministérielle des États de l'Asie et du Pacifique en vue de stimuler la coopération régionale.  À cet égard, il a précisé que son pays était favorable à un renforcement de la coopération dans les limites de la souveraineté des États, de leur égalité et de leur intégrité territoriale.  Il a rendu compte de la politique de son pays qui s'est doté d'une Commission nationale sur la protection des enfants et d'un Plan national d'action qui réaffirme le droit des enfants au développement et le principe de non-discrimination, ainsi que les principes visant à protéger les enfants des pires formes de travail, de l'exploitation sexuelle et de la traite.  Reconnaissant que la responsabilité de la réalisation des engagements pris lors de la session extraordinaire sur les enfants incombe au premier chef aux États, il a rappelé que le Plan d'action recommandait également la création d'un environnement international propice et un renforcement de la coopération internationale.

M. MUM JONG CHOL (République populaire démocratique de Corée) a rappelé les bienfaits des lois sur la santé publique et l'éducation et a indiqué que tous les enfants de la République populaire démocratique de Corée grandissaient et devenaient de grandes personnes fiables, avec de nombreuses connaissances, une noble moralité et d'importantes capacités physiques.  Malgré des difficultés économiques passagères qui ont eu un impact négatif sur la politique mise en oeuvre en faveur des enfants, a-t-il ajouté, son Gouvernement a toujours tout fait pour accorder le meilleur aux enfants.  Le représentant a salué l'action de l'UNICEF et d'autres organisations non gouvernementales dans son pays.  Il a insisté sur les conséquences négatives pour les enfants de la mondialisation, des sanctions économiques unilatérales et des conflits.  Il a demandé que soit levés les sanctions économiques et les blocus qui ont des effets négatifs sur les enfants.

M. O’NEIL FRANCIS (Jamaïque) a invité la communauté internationale à faire de la prochaine décennie, une décennie de mise en œuvre des engagements et de progrès réels pour les enfants.  Il a déploré qu'en dépit des progrès accomplis dans certains pays, quelque 10 millions d'enfants continuent de mourir chaque année avant l'âge de cinq ans de maladies curables et de malnutrition.  Il a dénoncé le VIH/sida, la violence physique, l'inadéquation des services sociaux, comme de véritables entraves à l'action en faveur des enfants.  Le représentant a dressé le bilan des politiques et des programmes adoptés par son pays afin de donner effet aux engagements pris en faveur des enfants.  Ainsi, en est-il de l'instauration d'un plan national d'action, élaboré par un comité formé de représentants du gouvernement et des organisations non gouvernementales.  Le Gouvernement s'emploie d’autre part à réformer sa législation s'appliquant aux enfants confiés aux soins de l'Etat, afin qu'ils obtiennent le droit d'être représentés.  Rappelant que la Jamaïque avait ratifié en mai dernier le protocole relatif aux enfants dans les conflits armés, le représentant a appuyé les travaux du Représentant spécial du Secrétaire général et de l'UNICEF en vue d'élaborer des recommandations qui peuvent s'adapter à toutes les missions de maintien de la paix et de favoriser l'adoption d'une approche intégrée de ces questions au sein du système des Nations Unies.  

M. ROMAN KIRN (Slovénie) s'est associé à la déclaration de l'Union européenne et a insisté sur la vigilance que son Gouvernement exerçait dans le domaine de la protection de l'enfance.  Il a fait état à ce sujet de la création, il y a quelques années, d'un centre régional pour le bien-être des enfants, baptisé «Ensemble», dans les efforts de reconstruction de l'Europe de Sud-Est.  Ce centre régional a pour mission d'aider les enfants affectés par les conflits armés, la pauvreté d'après-guerre et autres phénomènes sociaux négatifs dans cette région.  Il s'appuie sur le réseau de garde d'enfants pour lequel des enseignants et des conseillers ont été formés.  Ce centre agit désormais sur tout le territoire de l'ancienne Yougoslavie.  Le représentant a évoqué le Conseil des enfants mis en place cet été, auquel participe le Médiateur des enfants.

Mme MURIEL HELD (Suriname) a déclaré que son pays avait accueilli la Conférence des ambassadeurs de la jeunesse de la CARICOM en août 2002 et que l'un de ses ambassadeurs de la jeunesse avait participé au Sommet de Johannesburg sur le développement durable.  Au niveau national, elle a indiqué qu'en dépit de sa richesse en ressources naturelles, le Suriname manquait cruellement de fonds.  Ainsi, les enfants de moins de 18 ans forment la moitié de la population de 450 000 habitants du Suriname et sont les plus affectés par la pauvreté.  Elle a déclaré que les enfants figuraient parmi les priorités de la stratégie nationale de réduction de la pauvreté, qui met l'accent sur l'éducation.  Ainsi le plan national pour l'éducation accorde-t-il une attention particulière à la situation des enfants des populations «marronnes» et autochtones, qui représentent 25% des enfants scolarisés.  La représentante a ensuite remercié les institutions spécialisées des Nations Unies qui s'efforcent d'aider le Suriname à rattraper le retard pris en matière de soins de santé. 

M. APIRATH VIENRAVI (Thaïlande) a indiqué que conformément à la Convention des droits de l'enfant, la Thaïlande avait modifié sa législation nationale et promulgué de nouvelles lois.  Le texte de la Convention lui-même a été traduit en langue thaï mais aussi en malais et en langues vernaculaires et fut largement distribué.  Dans le plan de développement social élaboré par le Gouvernement, a poursuivi le représentant, l'accent est mis sur la santé et l'éducation.  Une attention particulière y est portée la pandémie du VIH/sida, que ce soit par la prévention de la transmission mère-enfant ou par le traitement des enfants malades et de ceux restés orphelins.  Le représentant a aussi insisté sur la protection des enfants victimes de violences et de l'exploitation.  La Thaïlande s'apprête, a déclaré le représentant, à ratifier le Protocole facultatif relatif à la vente d'enfants, à l'exploitation sexuelle des enfants et à la pornographie impliquant des enfants ainsi que celui relatif aux enfants et aux conflits armés.

Droits de réponse

Exerçant son droit de réponse, le représentant d'Israël a déploré que certains pays dans leurs déclarations aient attaqué nommément Israël, en désignant ce pays comme étant la cause des malheurs de leurs enfants.  Le représentant d'Israël a indiqué qu'il était particulièrement malvenu de se servir des enfants pour avancer des causes politiques.  Il a mis en cause le Hezbollah et le Hamas comme étant à la source d'attaques terroristes et a dénoncé un véritable lavage de cerveau qui vise à encourager des jeunes à commettre des attentats-suicides.

PROMOTION DE LA FEMME

Documentation

Dans sa Note sur la situation de l'Institut international de recherche et de formation pour la promotion de la femme (A/57/452), le Secrétaire général rappelle que le Groupe de travail avait recommandé d'allouer à l'Institut un montant de 500 000 dollars prélevés sur le budget ordinaire des Nations Unies.  Ce montant serait seulement suffisant pour couvrir durant une année les salaires et les dépenses communes de personnel des quatre postes actuels, sans reliquat pour couvrir les dépenses de fonctionnement.  Ainsi, l'Institut ne disposerait pas des ressources pour développer son service d'échanges et de recherches sur les sexospécificités (SERS), ni pour ses activités de recherche et de formation.  Le Secrétaire général indique que si l'Assemblée générale devait approuver la recommandation du Groupe de travail, une attention particulière devrait être accordée à l'élaboration des modalités reflétant les termes de «liaison» et de «lien» avec le Département, notamment en ce qui concerne les incidences financières de ces «liens».  Il conviendrait également d'examiner les changements nécessaires à apporter aux statuts révisés de l'INSTRAW, ainsi que de préciser le rôle du directeur et du Conseil consultatif proposé.  Le Secrétaire général estime que s'il était revitalisé de façon efficace et doté des ressources financières et humaines nécessaires pour s'acquitter de son mandat, l'Institut aurait le potentiel de fournir une contribution significative et précieuse en faveur de la promotion des femmes au sein du système de l'ONU. 

Reprise du débat général sur la promotion de la femme

M. INOCENCIO ARIAS (Espagne), en sa qualité de Président du Groupe travail chargé d'examiner la situation de l'INSTRAW, a indiqué que le Groupe avait rendu son rapport dès le 12 août après avoir entendu nombre de personnalités du Secrétariat.  Il a conclu que l'on pourrait renforcer les capacités de travail de l'Institut s'il était mieux soutenu par le Secrétariat.  Il a noté que l'INSTRAW avait manqué de direction et souffert d'une faible coordination de ses actions.  Toutefois, il a remarqué que l'INSTRAW bénéficiait d'un fort soutien des Etats Membres et qu'il était le seul organe des Nations Unies à travailler sur la question du genre et à se trouver en Amérique latine.  Il devrait, à ce titre, bénéficier des mêmes conditions que les autres instituts des Nations Unies. 

M. PEDRO PADILLA TONOS (République dominicaine) est revenu sur la note du Secrétaire général concernant la situation de l'INSTRAW.  Il a déploré que la note ne comprenne pas le rapport du Groupe de travail sur cet Institut ainsi que tous les documents qui s'y rapportent.  Le représentant a évoqué le travail fourni par le Groupe de travail dirigé par l'Espagne et les conclusions qui sont incluses dans ce rapport.  Il a regretté que la note du Secrétaire général n'apporte aucun élément nouveau et se borne à faire une critique du rapport du Groupe de travail en se basant sur une seule analyse financière.  La délégation dominicaine a rappelé que c'est aux Etats Membres qu’il appartient de prendre une décision sur l'avenir de l'INSTRAW.

Mme LUISA KISLINGER (Venezuela) s'est déclarée d'avis que les discussions relatives à l'avenir de l'INSTRAW sont de la compétence des Etats Membres et a appuyé les déclarations faites par l'Espagne et la République dominicaine.  Bien que l'interprétation donnée par le Secrétariat soit un élément à prendre en compte, il ne faut pas la considérer comme reflétant la position du Groupe de travail.  Elle a demandé des éclaircissements sur la réorientation du SERS qui est mentionnée dans la note, car cette question n'a pas été examinée par le Groupe de travail et c'est une question d'importance pour l'avenir de l'Institut.

Mme NICOLE ELISHA (Bénin) est revenue sur la note du Secrétaire général concernant l'INSTRAW et a précisé que cet Institut était unique et qu'il était le seul à faire des recherches sur les femmes et à former des techniciens.  Elle estime indispensable qu'il puisse jouir d'autonomie au même titre que d'autres instituts, et ne saurait avoir que des rapports de collaboration ou de coopération avec le DESA, l'UNIFEM ou l'UNU.  Elle a demandé que le Directeur rejoigne au plus vite son poste en République dominicaine pour y exercer sa mission et a salué la création d'un poste de directeur adjoint.  Elle s'est félicitée de la proposition de prélèvement de 500 000 dollars sur le budget des Nations Unies en gardant l'espoir que cela encouragera les donateurs potentiels.

Mme DEYANIRA RAMIREZ (Costa Rica) a insisté sur le fait que l'INSTRAW est le seul Institut des Nations Unies consacré à l'étude des sexospécificités et l'un des trois seuls à être situé dans un pays en développement.  Elle a appuyé sans réserve les recommandations formulées par le Groupe de travail pour sa revitalisation. 

Mme ALEJANDRA MARTA AYUSO (Argentine) a déclaré avoir pris connaissance avec surprise de la note du Secrétaire général sur l'INSTRAW, d'autant que selon elle, le Groupe de travail avait dû travailler sans le soutien du Secrétariat.  Elle a insisté sur la spécificité de l'INSTRAW et a observé que sa mission était plus importante que les coûts de ce même Institut.  La représentante a appelé les Etats Membres à se prononcer sur l'avenir de cet Institut.

M. LUIS ALBERTO AMOROS NUNEZ (Cuba) a insisté sur la qualité du travail fourni par l'INSTRAW, car c'est le seul Institut qui se concentre sur les recherches sur les femmes et en plus, il est installé dans un pays en développement.  Il espère qu'une solution pourra être trouvée et appuie les conclusions du Groupe de travail.

Présentation de projets de résolution

Concernant le projet de résolution sur la suite donnée au Sommet mondial pour le développement social et à la vingt-quatrième session extraordinaire de l'Assemblée générale (A/C.3/57/L.14), la représentante du Chili a déclaré que le projet demandait qu'il soit rapidement donné suite aux engagements pris lors du Sommet mondial sur le développement social.

Concernant le projet de résolution sur la promotion de l'emploi des jeunes (A/C.3/57/L.12), le représentant du Sénégal a déclaré que l'emploi des jeunes était une préoccupation majeure des Etats Membres, d'autant que le chômage frappe durement les jeunes, y compris les diplômés des universités.

Présentant un projet de résolution concernant la Décennie des Nations Unies pour l'alphabétisation: l'éducation pour tous (A/C.3/57/L.13), le représentant de la Mongolie a rappelé que l'un des droits humains fondamentaux était l'accès à l'éducation.

S'agissant du projet de résolution portant sur la suite donnée à l'Assemblée mondiale sur le vieillissement (A/C.3/57/L.15), la représentante du Venezuela a déclaré que les effets du vieillissement sur les Etats Membres allaient être aussi importants que ceux de la mondialisation et que le système des Nations Unies tout comme les gouvernements devaient s'y préparer.




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