Skip to main content

Communiqués de presse Procédures spéciales

LE DOCUMENT FINAL DE LA SESSION EXTRAORDINAIRE DEVRA INCLURE LES QUESTIONS D'ENFANTS DANS LES CONFLITS ET DE SANTE GENESIQUE, ESTIMENT DES DELEGATIONS

12 Juin 2001



Comité préparatoire de la session
extraordinaire de l’Assemblée générale
consacrée aux enfants
12 juin 2001
4ème séance – après-midi





Le Comité préparatoire de la session extraordinaire de l'Assemblée générale consacrée aux enfants a repris, cet après-midi, l'examen du rapport du Secrétaire général intitulé "Nous, les enfants". Dans les déclarations qu'elles ont faites, une majorité de délégations d'Etats Membres ont estimé que la question des enfants dans les conflits armés était celle à laquelle il fallait trouver des réponses rapides, du fait des torts que les conflits causent sur le long terme aux enfants qui en sont affectés, soit comme victimes, soit comme participants forcés enrôlés de force comme enfants soldats. Tout en se félicitant que le rapport ait clairement parlé de ce problème, plusieurs délégations se sont étonnées que rien n'ait été encore fait pour déterminer les causes inhérentes de ces conflits et leurs véritables bénéficiaires, ce qui serait, selon elles, la meilleure façon de trouver des solutions durables à la question.

La réintégration des enfants victimes des conflits dans un cadre de vie normale nécessite des moyens d'assistance, de conseil psychologique et d'aide sociale dont ne disposent pas les pays sortant de situations de guerre, ont estimé les représentants en demandant que des ressources humaines et financières soient mises à la disposition des zones affectées et de leurs populations, et notamment des femmes et des mineurs qui sont les victimes les plus vulnérables de ces violences. Pour la représentante du Viet Nam, le document final de la session extraordinaire de l'Assemblée générale consacrée aux enfants devrait comprendre des mesures spéciales de protection et de réintégration des enfants victimes des conflits. Intervenant sur cette question, le représentant de la Colombie a regretté que, malgré les efforts déployés par le Gouvernement de son pays, les recrutements forcés d'enfants de moins de 18 ans par les groupes armés n'aient pas cessé.

Concernant le contenu du projet de document final, la délégation du Pérou, invoquant le problème des grossesses précoces d'adolescentes et de maladies transmissibles, et jointe par celle de la Nouvelle-Zélande, a estimé que la question de la santé sexuelle et génésique des adolescents était cruciale et devrait figurer prioritairement au document qui sera adopté par la session extraordinaire. Dans sa forme actuelle, ce projet de document final, a relevé pour sa part le Président du Comité sur les droits de l'enfant, ne donne pas suffisamment d'importance à la Convention sur les droits de l'enfant qui doit être, comme le souligne le rapport du Secrétaire général, la base de toutes les recommandations qui pourraient figurer dans un plan d'action international.

Les problèmes de la pauvreté, de la malnutrition, de la déperdition scolaire des enfants des pays pauvres, et de sécurité des enfants dans le monde, ont été évoquées par les représentants de la Banque mondiale, du Bureau du Haut Commissariat aux droits de l'homme, et du Programme alimentaire mondial qui ont souhaité que des mesures urgentes et réalistes soient prises pour y faire face.

Le Comité préparatoire a également entendu les personnalités et représentants des pays suivants : République islamique d’Iran, Chine, Cuba, République de Corée, Fédération de Russie, Fidji (au nom du Groupe du Forum du Pacifique Sud), Nigéria (au nom du Groupe des Etats africains), Brésil, République dominicaine, Suisse, Indonésie, Etats-Unis, Mongolie, Cameroun, Nouvelle-Zélande, et Guyana. Le Président du Conseil d’administration de l’UNICEF, a aussi fait une déclaration.

Demain, à 10 heures, dans le cadre de la poursuite du débat général, le Comité préparatoire entendra une allocation de la Reine Rania de Jordanie.


EXAMEN DU RAPPORT DU SECRETAIRE GENERAL

Suite du débat général

M. MOVSES ABELIAN, Représentant de l'Arménie et Président du Conseil exécutif de l'UNICEF, a présenté les délibérations de ce Conseil sur le rapport du Secrétaire général. Il a déclaré, à cet égard, que le document présenté par le Secrétaire général était enrichissant dans la mesure où il faisait un résumé des 135 rapports présentés par les Etats Membres. La Convention sur les droits des enfants apparaît clairement, à la lecture du rapport, comme la norme régissant les actions à prendre en faveur de l'enfance. Le rapport indique de manière précise que des disparités continuent d'exister dans la plupart des régions du monde et spécialement en Afrique subsaharienne, en matière de respect et de promotion des droits de l'enfant. La synergie entre les questions de l'environnement, de la santé, de l'hygiène et des questions sexospécifiques est évidente après lecture du document. Le rapport fait aussi une bonne analyse des problèmes du VIH/sida, de la violence domestique, des maladies mentales et de l'usage du tabac qui ont un impact important sur l'enfance. Les délégations faisant partie du Conseil exécutif ont noté que les plaidoyers de la communauté internationale en faveur des enfants devraient s'accompagner d'actions concrètes, de partenariats à tous les niveaux, et d'investissements substantiels en matière de santé et de structures sociales. Le rapport du Secrétaire général devrait servir de base de préparation au plan stratégique à moyen terme de l'UNICEF, qui sera présenté au Conseil exécutif à sa session ordinaire de 2001.

M. JORGE VALDEZ (Pérou) a insisté sur l’importance de la participation directe des Etats au processus d’élaboration du document final qui sera adopté en septembre prochain. Ce faisant, les négociateurs ne doivent pas perdre de vue l’objectif principal qui est de fixer des lignes directrices d’action commune en faveur des enfants et des adolescents. Il leur faut aussi reconnaître que les questions traitées ont connu une évolution de fond depuis 1990. Au niveau de l’Amérique latine, trois documents consensuels ont été adoptés en préparation de la session extraordinaire, à savoir le Consensus de Santiago, le Plan d’action de Lima et la Déclaration de Kingston. Le document final de la session extraordinaire devra être mû par le principe et le droit des enfants à la protection. Par ailleurs, le bien-être intégral et l’éducation de qualité des enfants sont des éléments fondamentaux qui devront être reconnus en tant que tels. Il faudra, en outre, réfléchir aussi à la notion de santé sexuelle et de la reproduction en se rendant bien compte que cela fait partie intégrante de la bonne santé des adolescents. A cet égard, on ne saurait trop souligner l’impact sur le reste de la vie d’une grossesse prématurée non désirée. Le document final devrait donc insister sur cette question, a déclaré M. Valdez. La perspective sexospécifique devra aussi retenir en priorité l’attention et, sur ce point, la délégation péruvienne estime que le projet de document doit encore être amélioré notamment pour ce qui est des recommandations relatives à l’élaboration et à la mise en oeuvre des programmes spécifiques à l’attention des enfants et des adolescents.

M. JAVAD ZARIF, Représentant spécial du Président de la République islamique d'Iran, a estimé que la pauvreté, la mortalité infantile et les contraintes financières sont des maux qui pèsent énormément sur le sort des enfants. Les effets de la mondialisation, notamment l'exclusion dont elle a été la cause, sont défavorables à l'amélioration de la vie des enfants. L'Iran pense que la famille reste le meilleur bouclier de protection des enfants contre un monde de plus en plus hostile. Les rôles de la famille, de la religion et des valeurs culturelles et morales doivent recevoir toute l'attention nécessaire lors de la session extraordinaire de l'Assemblée générale. La création d'un environnement favorable est indispensable, si l'on veut donner aux gouvernements les moyens de faire face aux besoins de la jeunesse. Les embargos et les interventions humanitaires douteuses vont à l’encontre des efforts qui sont déployés pour assurer la survie et le développement des enfants. Ces pratiques sont contraires aux objectifs de la session extraordinaire. Nous devons remettre les enfants et leur bien-être au centre de toutes les politiques internationales.

Mme GU XIULIAN, Vice-Présidente du Conseil national des femmes et des enfants de la Chine, s’est félicitée de voir que, ces dernières années, un nombre croissant de pays a pris conscience de la nécessité de protéger les enfants. C’est ainsi que 192 pays ont signé la Convention sur les droits de l’enfant et que 155 ont mis en place des plans d’action nationaux. Toutefois, il faut bien se rendre compte que bon nombre des objectifs fixés en 1990 n’ont pas été atteints. Le développement des enfants reste en deçà du développement de l’économie mondiale. Les progrès enregistrés ne peuvent donc pas être considérés comme suffisants. Il reste en effet deux obstacles principaux au bon développement des enfants, à savoir la pauvreté chronique et le manque de ressources. La pauvreté est telle qu’elle remet même en cause les acquis durement obtenus. Nombre des défis nouveaux identifiés par le Secrétaire général dans son rapport, y compris le VIH/sida, sont directement liés à la persistance de la pauvreté. Le manque de ressources ou leur inadéquation empêche également de réaliser des progrès substantiels et il faudra que le document final engage clairement la communauté internationale à respecter ses engagements en matière d’aide publique au développement notamment.

Passant à la situation des enfants en Chine, Mme Gu a indiqué que 21 des 24 objectifs décennaux ont été atteints. Un nouveau plan d’action national, portant sur la période 2001-2010, vient d’être élaboré et fixé, entre autres, des objectifs de participation des enfants. L’éducation des enfants y obtient une attention particulière et toutes les provinces du pays sont en train d’élaborer leur propre plan d’action local.

Mme TRAN THI THANH THANH, Ministre chargé des questions de l'enfance du Viet Nam, a déclaré que sa délégation apprécie le contenu du rapport du Secrétaire général. Nous sommes aussi satisfaits du document "Un monde pour les enfants" publié à l’issue de la dernière session du Comité préparatoire, a-t-elle dit. Le Viet Nam s'est joint aux autre pays d'Asie pour examiner les questions dont pourrait parler la session extraordinaire. En ce qui nous concerne l'examen des acquis en matière de promotion du bien-être des enfants, la session extraordinaire devrait tenir compte des succès qui ont été réalisés en matière de protection de l'enfance et de participation des jeunes aux décisions qui les touchent au niveau international. Concernant les conflits armés, nous sommes un peu déçus que le document n'ait pas abordé certaines mesures qui pourraient aider à trouver la source de ces conflits et les causes de l'implication des enfants. Le traitement de la question de la pauvreté a, pour sa part, laissé de côté la nécessité de créer des fonds de secours et des ressources qui pourraient aider les enfants à sortir des mauvaises conditions dans lesquelles ils vivent de manière à leur assurer un minimum d'éducation et de soins de santé. Le Viet Nam est d'avis qu'un accent devrait être mis sur la création de mécanismes nationaux favorisant la mise en oeuvre des recommandations des plans d'action, comme celui qui sera adopté au mois de septembre.

Mme MERCEDES DE ARMAS (Cuba) a estimé le processus de préparation de la session extraordinaire doit mener une évaluation critique et objective de ce qui n’a pas été réalisé et des nouveaux défis en ce début de troisième millénaire. Le rapport du Secrétaire général constitue, à cet égard, un bon point de départ car il ne dépeint pas une image “paradisiaque” de la situation des enfants, mais présente avec objectivité les progrès enregistrés et les domaines où les efforts stagnent, comme par exemple en matière de scolarisation. La vérité est qu’en dépit des progrès scientifiques et techniques, les enfants vivent en majorité dans des conditions de pauvreté insoutenables. La moitié des 3 milliards de pauvres que compte la planète sont en effet des enfants. Il n’y aura pas de progrès substantiels tant que l’on n’aura pas de stratégies efficaces de développement. La coopération internationale à laquelle s’étaient engagés les dirigeants mondiaux en 1990 a été sensiblement réduite au cours de la dernière décennie. L’aide publique au développement n’est pourtant pas un cadeau des pays développés aux pays en développement, mais le paiement d’une dette historique marquée par des années de colonialisme et de pillage des ressources naturelles. Outre le développement, la communauté internationale doit aussi parvenir à prévenir la guerre et à maintenir la paix, si elle veut améliorer réellement la condition des enfants. Une manière efficace d’oeuvrer en faveur des enfants serait de leur consacrer les énormes budgets de dépenses militaires. Il est regrettable que, dans son rapport, le Secrétaire général n’en fasse nullement mention.

La représentante a ensuite exposé les difficultés spécifiques auxquelles son pays se heurte en raison du blocus imposé par les Etats-Unis depuis 1960. Malgré cela, Cuba a pu réduire la mortalité infantile à 7,2 pour 1 000 et assurer des soins gynécologiques et obstétriques à toutes les femmes. Un programme novateur intitulé “Eduquer votre enfant” et destiné aux enfants de 0 à 5 ans a été mis en place et est salué dans le rapport du Secrétaire général. Revenant sur le processus préparatoire de la session extraordinaire, elle a jugé que la Convention sur les droits de l’enfant doit continuer d’être le cadre international de référence pour la fixation des objectifs futurs. Ce faisant, elle a souhaité que les négociations soient ouvertes et sérieuses et permettant à toutes les délégations de faire entendre leur point de vue, principe de base de l’Organisation.

Mme LEE KYUNG-SOOK, Représentante personnelle du Président de la République de Corée, a déclaré que, malgré le bien-être dont ils jouissent sur le plan matériel, les enfants de la République de Corée ont récemment révélé, à travers une étude menée au niveau national, qu'ils n'avaient pas le sentiment d'être heureux. La principale source de ce problème tient, selon eux, à l'éloignement émotionnel qu'ils ressentent par rapport à leurs familles et à la société. Ceci nous montre que le bien-être émotionnel et psychique des enfants devrait recevoir plus d'attention, ce qui a amené notre pays à modifier l'approche qu'il a vis-à-vis de ses enfants. Le gouvernement a adopté une politique qui incitera les enseignants et les familles à améliorer les contacts émotionnels avec les jeunes en vue de mettre fin au sentiment général d'aliénation dont souffre toute une génération. Nous avons aussi mis en place un système permettant de détecter toutes les formes d'abus contre les enfants, et qui fait participer différentes structures de la société. Le nouveau millénaire que nous abordons se caractérise par une montée de la criminalité électronique, qui menace surtout les enfants. La mauvaise utilisation des technologies de l'information et de la communication (TIC) peut avoir des effets dévastateurs sur les enfants et nous espérons que la session extraordinaire examinera attentivement la question.

M. NIKOLAI TCHULKOV (Fédération de Russie) a jugé “enrichissant” pour les travaux du Comité préparatoire le rapport du Secrétaire général sur les enfants. A ses yeux, ce document constitue une bonne base pour que de véritables progrès puissent être accomplis lors de la session extraordinaire. Le représentant a évoqué ensuite plus particulièrement la situation difficile des pays à économie de transition et s’est réjoui que cet état de fait soit reconnu dans le rapport du Secrétaire général. L’un des plus gros problèmes est que les ressources financières manquent cruellement. Pourtant, ces pays déploient des efforts très importants en faveur des enfants, auxquels le rapport ne fait pas forcément justice. La Fédération de Russie a, par exemple, signé la Convention sur les droits de l’enfant qu’elle considère comme un document de base pour chacune de ses décisions. Plus de 200 lois ou dispositions juridiques ont été promulguées depuis la dernière session extraordinaire sur le sujet et des programmes de vaccination et de lutte contre la propagation du VIH/sida ont été mis en place. Deux forums régionaux, à Minsk et à Berlin, ont permis de discuter des expériences des pays de la région et de procéder à l’évaluation devant mener à la session extraordinaire, a poursuivi le représentant. Il s’est félicité que le rapport du Secrétaire général mette aussi l’accent sur l’importance de la coopération et a appuyé la proposition d’ajouter au document final de septembre une annexe rendant compte des différentes réunions régionales de ce type.

M. URRUTIA, Représentant de la Colombie, a estimé que le rapport du Secrétaire général amène à penser que seule une modification de l'attitude des adultes peut permettre un véritable changement du sort des enfants. Les développements économiques et la démocratisation qui se sont produits au cours de la dernière décennie n'ont pas apporté les changements positifs que l'on espérait en faveur des jeunes. Le monde qui se dessine à l'horizon ne semble pas être conçu pour le bonheur de tous les enfants. C'est un monde dont les lignes sont malheureusement déjà tracées sur les intérêts des adultes d'aujourd'hui. La majorité des enfants du monde n'ont pas reçu, lors des premières années de leur vie, l'éducation dont ils ont besoin pour s'intégrer au monde de demain, celui dont ils seront la majorité des habitants. Concernant la question des enfants dans les conflits armés, les enfants de Colombie ont le triste privilège de devoir faire face à la mort et à la violence avant même d'avoir la chance de rêver à un quelconque bonheur. Nous reconnaissons que les jeunes sont enrôlés de force dans les groupes combattants ou alors le sont parce que leurs familles étaient proches de certains groupes armés. Le Gouvernement colombien s'efforce de convaincre toutes les parties en conflit de ne pas recruter des enfants de moins de 18 ans. Nous avons aussi mis en place des cadres de rééducation et de réinsertion des enfants soldats dans la vie normale. Mais nous avons grand besoin d'une aide de la communauté internationale.


M. AMRAIYA NAIDU (Fidji), au nom du Groupe du Forum du Pacifique Sud, a jugé essentiel que le document qui sera adopté par la session extraordinaire soit concis, gérable et fournisse une certaine latitude pour tirer véritablement les enseignements des expériences vécues depuis le Sommet de 1990 et répondre aux nouveaux défis émergents dans le contexte de la mondialisation. Une attention en bonne et due forme doit être accordée aux besoins des pays en développement et des pays les moins avancés. Des mécanismes appropriés devraient notamment être mis sur pied permettant à ces pays d’entreprendre une action véritablement efficace en faveur des enfants. Il est rassurant de voir que le monde prend de plus en plus conscience de la nécessité de garantir et de respecter effectivement les droits des enfants. Cette nouvelle “culture” des droits de l’enfant fournit l’occasion de ne pas seulement poursuivre les efforts mais également de les renouveler. De manière générale, les îles du Forum du Pacifique Sud appuient les principes mis en lumière dans le projet de déclaration. Ils jugent fondamental de “mettre les enfants d’abord” et de “n’en laisser aucun à la traîne”. En outre, les quatre domaines d’action prioritaires fixés par le Secrétaire général, à savoir la santé, l’éducation, la lutte contre la violence, l’exploitation et les abus et la lutte contre le VIH/sida sont des objectifs réalisables et tangibles, à condition toutefois qu’ils soient poursuivis en même temps que des politiques d’élimination de la pauvreté. La session extraordinaire devrait également donner une plus grande voix aux enfants et assurer leur participation appropriée dans les processus nationaux. Le consensus devra donc se faire sur un cadre réaliste et gérable, assorti d’objectifs réalisables et limités dans le temps.

Le Révérend EVEREND P.O. OKUNROMADE, Représentant personnel du Président du Nigéria, a déclaré, au nom du Groupe africain, que des maux nouveaux se sont ajoutés, au cours de la dernière décennie, aux difficultés auxquelles faisait déjà face l'Afrique. La pandémie du VIH/sida, la croissance de la pauvreté, l'inégalité montante au niveau international, le fardeau de la dette et la prolifération des conflits armés ont rendu encore plus difficile la lutte pour la promotion des droits des enfants en Afrique. Les dirigeants africains ne baissent cependant pas les bras et déploient tous les efforts à leur portée pour donner une chance d'avenir aux enfants du continent. Cette volonté est reconnue sur la scène internationale. Il y a un an, le Gouvernement nigérian a ainsi accueilli la Conférence de la Banque mondiale sur le paludisme, maladie qui fait des millions de victimes sur le continent africain. Plus récemment, l'engagement de l'Afrique en faveur de la lutte contre le VIH/sida a été démontré par plusieurs initiatives visant la disponibilité des médicaments et la prévention contre la contamination. Nous sommes, par ailleurs, profondément concernés par les conflits qui continuent de sévir dans plusieurs régions de l'Afrique, conflits dont les conséquences sur les femmes et les enfants sont graves. Plusieurs générations, dans certains pays d'Afrique, n'ont connu que la guerre et la violence. Les enfants qui sont nés dans ces régions sont profondément handicapés sur le plan mental et affectif. Nous devons donc tout mettre en oeuvre pour arrêter ces conflits et mettre fin au phénomène des enfants soldats. La session extraordinaire, a estimé le représentant, doit accorder une place sociale aux enfants africains qui font face à des difficultés beaucoup plus graves que les autres enfants du monde.

M. GILBERTO VERGNE SABOIA, Secrétaire d’Etat aux droits de l’homme du Brésil, a lui aussi salué le rapport du Secrétaire général sur la situation des enfants dans le monde. L’image mitigée qu’il donne doit encourager la communauté internationale à redoubler d’efforts. L’on ne peut accepter, en effet, que la moitié des 3 milliards de personnes qui vivent avec moins de 2 dollars par jour soient des enfants, que chaque année dix millions d’enfants soient victimes de la guerre, que des millions d’enfants n’aillent pas à l’école et que les enfants soient de plus en plus victimes du VIH/sida ou de l’exploitation sexuelle ou autre forme d’abus. Au Brésil, des progrès importants ont été enregistrés dans la condition des enfants. La Convention sur les droits de l’enfant y a été ratifiée et le Statut sur l’enfant et l’adolescent, adopté en 1990, est considéré comme l’un des plus avancés de sa catégorie. Sa mise en oeuvre a été synonyme d’un véritable réveil institutionnel en faveur du respect des droits des enfants et de leur protection. Des avancées importantes ont aussi été enregistrées sur le plan sanitaire, même si les taux de mortalité maternelle et infantile demeurent élevés. Des efforts supplémentaires vont donc être consentis. Des services de santé communautaire doivent aussi être créés dans les zones rurales. Le Brésil se félicite de voir que le rapport du Secrétaire général met l’accent sur la pandémie du VIH/sida. De son côté, il a mis en place un programme assurant l’accès universel des malades aux médicaments les plus avancés pour lutter contre cette maladie. Tous ces efforts se sont accompagnés d’une plus grande participation de l’ensemble de la société, ce qui a notamment permis de réduire sensiblement le taux d’analphabétisme qui touchait plus particulièrement les femmes et les petites filles. Enfin, une campagne contre la violence domestique et l’exploitation sexuelle des enfants a été lancée l’année dernière. Le Brésil approuve la proposition du Secrétaire général que le document final fixe également des objectifs régionaux, sous-régionaux et nationaux. Cette approche devrait en effet permettre de refléter correctement les situations spécifiques des pays que des objectifs globaux. Une évaluation continue doit être faite pour que l’on parvienne à tous les objectifs et, à cet égard, les méthodes d’évaluation des performances des pays doivent être améliorées car les statistiques ne sont pas toujours suffisantes. Le Brésil reconnaît aussi avec le Secrétaire général que ce qui manque le plus c’est la volonté politique, une meilleure gouvernance, des investissements appropriés et une véritable vision de l’avenir.

Mme CLARA S. JOA, Secrétaire d'Etat adjoint à l'éducation de la République dominicaine, a déclaré que depuis son installation au mois d'août dernier, le nouveau Président dominicain a pris une série de mesures énergiques pour garantir une meilleure utilisation des ressources destinées à l'amélioration de la situation des enfants. Le Gouvernement dominicain est d'avis qu'au niveau international, un nouveau plan d'action mettant l'accent sur les ressources doit être mis en place. La mise à la disposition des campagnes en faveur des enfants de sources de ressources prévisibles pourrait se faire à travers les mécanismes de lutte contre la pauvreté. L'élargissement des projets en faveur de l'enfant a permis d'améliorer la santé et l'éducation des enfants, l'éducation de niveau primaire étant devenue obligatoire. Le Conseil national des enfants de la République dominicaine créera, d'autre part, plusieurs centres de prise en charge des enfants en bas âge pour permettre à leurs mères de devenir économiquement plus actives et productives. Des programmes d'alimentation scolaire sont prévus dans les écoles, à partir de la prochaine rentrée, en vue de diminuer les déperditions scolaires. Le Gouvernement mettra aussi en place des programmes de vaccinations systématiques en vue d'améliorer la santé générale de l'enfance.

M. JEAN-FRANCOIS GIOVANNI, Directeur de l’agence du développement de la Suisse, a espéré que le résultat du processus d’évaluation de l’application des recommandations du Sommet mondial de 1990 remplira sa fonction première, à savoir réaffirmer et adopter des engagements clairs afin de réaliser pleinement la protection et la promotion des droits de l’enfant dans le monde. Il a jugé le rapport du Secrétaire général très important car il fait une revue générale des progrès accomplis depuis 10 ans, présente les obstacles qui persistent et propose des mesures concrète. C’est pourquoi, le document final de la session extraordinaire devrait faire référence à ce rapport. La Suisse défend, pour sa part, une approche basée sur le droit et il lui semble crucial que le document final fasse référence aux divers instruments traitant spécifiquement des droits de l’enfant. Il devrait aussi rappeler la place primordiale de la Convention 182 de l’OIT sur les pires formes du travail des enfants. La protection des enfants contre toute forme de discrimination est aussi un objectif principal de la Suisse. Compte tenu de la discrimination spécifique à l’encontre des filles dans de nombreux pays, l’aspect “genre” devrait également être renforcé et le document devrait refléter les engagements adoptés lors d’autres conférences internationales comme celle du Caire. Le représentant a aussi souhaité que le document final prenne dûment compte de toutes les formes de violence à l’égard des enfants, qu’elle soit étatique ou privée, et de toutes les formes d’exploitation, qu’elle soit économique, sexuelle ou autre. La situation des enfants en détention préventive ne devrait pas être oubliée et les normes internationales en matière de justice juvénile devraient être rappelées. M. Giovanni a aussi reconnu qu’il est important que des ressources soient mises à disposition pour remplir tous les engagements identifiés en faveur des enfants. Il est aussi important, selon lui, de développer des instruments pour évaluer les progrès accomplis. A cet égard, il a évoqué la conférence internationale sur “les statistiques, le développement et les droits de l’homme” tenue en août 2000 à Montreux et qui a confirmé l’énorme potentiel que recèlent l’information et les méthodes statistiques pour un renforcement des mécanismes d’observation de la réalisation du développement et du respect des droits de l’homme.

M. MAKMUR WIDODO (Indonésie) a estimé que certains pays étaient profondément marginalisés par la mondialisation. En plus de cela, a-t-il dit, la stagnation économique et le recul de l'aide publique au développement (APD) ont aggravé la situation des pays les plus pauvres qui avaient besoin d'aide extérieure pour promouvoir les structures sociales qui sont mises à la disposition des enfants. L'Indonésie est partie à la Convention sur les droits de l'enfant et estime que ses termes devraient servir à protéger les enfants contre les retombées du VIH/sida. Les vaccinations, comme le relève le rapport, sont un moyen indispensable à la préservation de la vie des enfants. L'Indonésie poursuit au niveau national des opérations de vaccination qui ont permis d'éradiquer plusieurs maladies, dont la dernière en date est la poliomyélite. Les carences en iode sont un autre domaine où le Gouvernement indonésien déploie des efforts particuliers en distribuant notamment des pastilles d'iode dans les écoles. La question de l'égalité entre les sexes que soulève le rapport mérite qu'on lui accorde une attention particulière. Nous sommes en faveur d’une amélioration de la qualité générale de l'éducation en même temps qu'on la rend accessible aux garçons et aux filles. L'Indonésie lutte, à cet égard, contre toutes les formes de discrimination à l’égard des filles. Notre Gouvernement compte mettre un accent particulier sur l'enseignement des technologies et des sciences de l'information.

M. MICHAEL SOUTHWICK (Etats-Unis) a estimé qu’en matière d’action en faveur des enfants, le premier pas consistait à prendre toute la mesure des difficultés existantes. C’est pourquoi, le rapport du Secrétaire général constitue une initiative bienvenue. Ainsi que le révèle le document, bien des objectifs fixés en 1990 restent encore à atteindre. Les Etats-Unis s’inquiètent plus particulièrement de ce que les objectifs en matière d’eau potable et d’assainissement, qui permettent de prévenir tant de maladies infectieuses, et en matière de nutrition n’aient pas été réalisés. Ils soulignent en outre que de nouveaux défis, tels que le VIH/sida, les enfants et les conflits armés et l’exploitation sexuelle croissante des enfants, ont surgi. Dans ce contexte, ils demandent à ce que le langage utilisé dans le document final se fasse plus ferme. La délégation des Etats-Unis propose que la protection des enfants dans les conflits armés inclue l’éducation, la réunification avec les familles, l’aide psychologique et la réinsertion sociale. Pour ce qui est de l’exploitation sexuelle des enfants, le représentant a suggéré que l’on s’attache davantage à la prévention et à l’aide à apporter aux victimes. A ses yeux, le consensus sur les résultats à atteindre est l’élément clef d’un plan d’action efficace pour la décennie à venir. C’est pourquoi, il a demandé à ses collègues de faire en sorte que les objectifs soient réalistes et concrets. Tout en respectant que de nombreux pays aient fondé leur politique nationale sur la Convention sur les droits de l'enfant, les Etats-Unis ont préféré adopter une approche différente qui leur a permis d’enregistrer des résultats significatifs. Aussi, préconisent-ils que le Comité préparatoire et la session extraordinaire, dans un esprit d’ouverture, reconnaissent qu’il existe plus d’une seule approche pour tracer l’avenir des enfants, sinon les engagements risquent de demeurer lettres mortes.

M.BATBAYAR SHIILEG, Ministre des affaires sociales et du travail et représentant personnel du Premier Ministre de la Mongolie, a déclaré que son pays appuie totalement les recommandations du rapport du Secrétaire général. La population mongole est jeune et notre Gouvernement s'est engagé à mettre en oeuvre les termes de la Convention sur les droits de l'enfant. Nous avons totalement adhéré à la Déclaration adoptée à Beijing au mois de mai dernier. Cette rencontre a été un pas significatif dans les contributions régionales à la prochaine session extraordinaire de l'Assemblée générale consacrée aux enfants. Pour notre pays, plusieurs chapitres du projet de document final revêtent une importance particulière. Nous sommes particulièrement attentifs à tout ce qui touche aux partenariats, à la participation des enfants et à la mobilisation des ressources. Le Gouvernement de la Mongolie soutient la stratégie visant à atteindre, dans tous les pays du monde, le plein respect des droits des enfants, notamment en ce qui concerne leurs conditions de vie, leur éducation, leurs soins de santé et leur sécurité. Nous sommes d'avis que les familles et les parents devraient avoir les moyens de prendre décemment en charge leurs familles.

Mme MARIE-MADELEINE FOURDA, Ministre des affaires sociales du Cameroun, a déclaré que le projet de document final reflète bien, sur le fond, les préoccupations de son pays, car il établit un lien entre le développement de l’enfant et le progrès des nations. La tâche qui incombe à la communauté internationale est cruciale et noble et il faut s’assurer que le document final sera orienté vers l’action et lancera un appel aux dirigeants du monde entier pour qu’ils adhèrent à l’un des meilleurs outils de mise en oeuvre des droits de l’enfant, à savoir la Convention sur les droits de l’enfant. De son côté, le Cameroun a adhéré à la quasi-totalité des instruments internationaux relatifs à la protection et à la promotion de l’enfant. Il a volontairement intégré à sa politique nationale en faveur des enfants la tranche d’âge allant de 18 à 20 ans, partant du principe qu’il s’agit d’un capital à promouvoir. Dix champs d’action prioritaires ont été définis dans le cadre de programmes sectoriels, qui portent notamment sur la lutte contre le travail et le trafic des enfants, l’éducation, la lutte contre la pauvreté ou encore la bonne gouvernance. Malheureusement, les mutations liées à l’avènement de la démocratie et l’application des programmes d’ajustement structurel ne favorisent pas l’implantation des changements sociaux profonds à la hauteur des exigences de la législation internationale sur l’enfant. C’est pourquoi, le Cameroun recommande que le document final de la session extraordinaire relève l’importance de la promotion d’un code d’éthique et d’une culture de la paix au sein de toutes les composantes de la vie sociale, la participation active des enfants, le recentrage sur les potentialités des ressources communautaires, et notamment l’institution familiale, ainsi que sur le renforcement de la solidarité nationale et internationale.

M. DON MACKAY (Nouvelle-Zélande) a souhaité que le document final de la session extraordinaire soit le fruit d'un consensus et qu'il soit précis et opérationnel. La Nouvelle-Zélande est heureuse que les déclarations des différentes délégations semblent refléter un engagement commun. Notre pays est d'avis que la Convention sur les droits de l'enfant doit être la base de toutes les résolutions ou recommandations qui seront prises par l'Assemblée générale. Pour nous, la raison d'être de la session extraordinaire doit être d'aider les gouvernements à intégrer les termes de la Convention et à trouver les voies qui peuvent leur permettre de créer des partenariats efficaces avec d'autres gouvernements ou agences internationales. Notre pays tient, d'autre part, à ce que les questions touchant aux peuples autochtones et à leurs enfants soient sérieusement traitées. Notre Gouvernement est prêt, à cet égard, à fournir des documents et des analyses de référence sur le sujet. La Nouvelle-Zélande est du même avis que le Secrétaire général quand il dit que les droits des enfants devraient être perçus sous l'angle plus large des droits de l'homme. La question de l'égalité des sexes devrait donc être abordée de la même manière, tout comme la responsabilité des gouvernements et leur gouvernance. Notre délégation mettra aussi l'accent sur les droits de santé sexuelle et génésique des adolescents, sur les droits des enfants handicapés et sur la justice juvénile.

Mme VARSHNIE JAGDEO, Première Dame du Guyana, a déclaré qu’il faut transformer les bonnes intentions en actions significatives. Pour cela, il faut élargir les engagements pris non seulement aux gouvernements mais également à tous les acteurs politiques des pays. L’action d’un gouvernement ne peut pas être séparée de celle des autres acteurs politiques qui doivent, eux aussi, être rendus responsables de leurs actes. Quand une minorité veut priver les droits d’une nation à se développer et à prospérer, elle empêche la création d’un environnement propice à l’amélioration de la condition des enfants. La communauté internationale doit donc être plus vigilante et faire davantage entendre sa voix. La Première Dame s’est aussi dite déçue que le rapport du Secrétaire général n’ait pas indiqué qu’après l’Afrique subsaharienne, c’est la région des Caraïbes qui est la plus affectée par le VIH/sida. Elle a expliqué que l’expérience et plusieurs études menées dans la région montrent que le dépistage et les conseils sont des instruments efficaces de lutte contre la propagation du virus. Il est nécessaire d’avoir des programmes qui répondent aux besoins des pays, a-t-elle insisté. En conclusion, elle a fait observer que pour chaque dollar inscrit au budget du Guyana, la moitié est destinée au service de la dette du pays héritée d’une administration précédente.

M. JAAP DOEK, Président du Comité sur les droits de l'enfant, a estimé que le rapport du Secrétaire général constitue une bonne base de travail pour les futurs engagements de la communauté internationale envers les enfants. Le deuxième projet de document soumis par le Bureau du Comité préparatoire insiste sur le rôle de la Convention sur les droits de l'enfant dans les efforts visant l’amélioration de la situation des enfants dans le monde, a-t-il fait remarquer. Le Comité sur les droits de l'enfant regrette cependant que certaines des références à la Convention sur les droits de l'enfant, qui figuraient dans le premier projet de texte final, ne figurent plus dans la deuxième mouture. Nous sommes d'avis que le document devrait inclure des appels pressants en faveur de la ratification de la Convention et de ses deux Protocoles, a dit M. Doek. Le Comité partage l’avis émis par la délégation de la Nouvelle-Zélande en ce qui concerne le respect de certaines des clauses cruciales de la Convention. Sur des sujets spécifiques, le Comité tient à souligner le besoin qui existe de mettre un accent particulier, dans le futur document final, sur le droit des enfants à être protégés contre toutes formes de violence, même au sein de la famille; et de la nécessité de donner aux enfants le droit d'être défendus contre la violation de tous leurs droits. Le Comité tient aussi à réaffirmer son attachement à des mesures spéciales de lutte contre l'exploitation sexuelle des enfants.

M. BACRE WALY NDIAYE, Directeur du Bureau du Haut Commissariat aux droits de l’homme, a estimé qu’il faut une nouvelle perception des enfants, qui ne sont pas seulement les objets de notre attention mais ont tous des droits égaux. Il a espéré que les résultats de la session extraordinaire reflèteront les leçons tirées du premier Sommet mondial sur les enfants en 1990. Il est clair qu’atteindre les objectifs ambitieux sera difficile et que des ressources supplémentaires devront être allouées. L’éducation, essentielle, devra s’accompagner d’une sensibilisation aux inégalités entre les sexes. Une attention particulière devra aussi être apportée aux enfants issus de groupes ethniques minoritaires. L’approche basée sur les droits de l’homme exige de rappeler aux Etats qu’ils doivent ratifier la Convention sur les droits de l’enfant. En outre, les besoins spécifiques des pays en développement devront être pris en compte. A cet égard, il est difficile de comprendre pourquoi seulement 2 % de toute l’aide au développement sont destinés au renforcement des services d’éducation primaire. Les engagements qui seront pris en septembre ne devront pas non plus se substituer à d’autres engagements pris, par exemple, lors d’autres conférences, a mis en garde M. Ndiaye. Une structure claire doit être donnée aux droits de l’enfant. Les parents doivent aussi être associés de manière plus active à l’éducation des enfants, et ce, sur la base du principe de la responsabilité partagée. Améliorer le traitement des enfants est une priorité urgente qui doit compter parmi les objectifs primaires du document final. Le Haut Commissariat aux droits de l’homme espère que la session extraordinaire marquera un pas dans la bonne direction vers le plein respect des droits de l’enfant qui doivent bénéficier d’institutions indépendantes dans chaque pays.

M. STEVE COMMINS (Banque mondiale) a déclaré que le développement cérébral de l'enfant, au cours de ses premières années de vie, devait être soigneusement protégé. Les maladies contagieuses qui affectent les nouveau-nés devraient faire l'objet de soins particuliers à travers des pratiques de soins communautaires. La communauté internationale a, d'autre part, trop longtemps négligé la nutrition. Il est donc temps de veiller à l'alimentation équilibrée de toute la population enfantine et, notamment des filles, qui sont souvent trop négligées. Les politiques de scolarisation, tout en veillant à enrôler tous les enfants dans les programmes scolaires, devraient aussi donner aux enfants un surplus alimentaire qui leur fait souvent défaut dans les pays pauvres. Le développement de centres communautaires d'éveil réservés aux jeunes pourrait leur permettre de développer des capacités de sociabilisation qui feront d'eux des adultes plus productifs et plus sûrs d'eux-mêmes. La communauté internationale et les Etats doivent s'atteler aussi à mettre fin aux maladies et aux conflits qui laissent des traces indélébiles sur les corps et les esprits des enfants qui en ont été victimes.

M. NAMANGA NGONGI, Directeur exécutif adjoint du Programme alimentaire mondial (PAM), a estimé que le rapport du Secrétaire général montre plus particulièrement que la communauté internationale doit redoubler d’efforts en faveur des enfants de l’Afrique, et surtout de l’Afrique subsaharienne. La cause première de la situation difficile des enfants est la pauvreté et la malnutrition demeure l’une des principales manifestations de la pauvreté. Bien souvent, les femmes sont sous-alimentées pour allaiter leurs enfants. Travailler en partenariat est donc très important si l’on veut rétablir certains déséquilibres. Grâce à cette approche, nombre des aliments distribués par le PAM aujourd’hui sont enrichis en fer et en iode pour remédier à certaines carences. Un autre domaine où il faut agir d’urgence, si l’on veut à la fois lutter contre la pauvreté et améliorer la condition des enfants, est l’éducation. Celle-ci doit être une priorité absolue.






* *** *

VOIR CETTE PAGE EN :