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Communiqués de presse

DE NOMBREUSES DELEGATIONS LANCENT UN CRI D’ALARME INDIGNE FACE AUX INEGALITES QUI PERSISTENT DANS L’ACCES AUX SOINS ET AUX TRAITEMENTS ANTIRETROVIRAUX

27 Juin 2001



Assemblée générale
Vingt-sixième session extraordinaire
27 juin 2001
7e séance plénière – matin


Un consensus s’est dégagé hier dans la nuit sur les termes de la Déclaration finale d’engagement de la session extraordinaire
C’est un véritable dilemme moral que de nombreux pays ont posé, ce matin, lors de la reprise du débat général de la session extraordinaire de l’Assemblée générale consacrée au VIH/sida. Du fait de leur coût élevé, les traitements contre le VIH/sida, et notamment les thérapies antirétrovirales, ne sont pas à la portée de nombreux pays pauvres. « Est-il normal qu’en Occident, les médicaments modernes qui aident les séropositifs à survivre soient quasiment gratuits, distribués par les différentes structures de solidarité sociale, tandis qu’en Afrique la quasi-totalité des séropositifs n’ont accès à rien ? Est-il normal que les pays riches s’accaparent de 90% de l’argent dé pensé pour lutter contre ce virus alors que 90% des malades meurent oubliés dans les pays pauvres? » a demandé le Ministre de la santé publique du Togo. C’est aux gouvernements des pays riches, mais également aux sociétés pharmaceutiques que de nombreuses délégations ont lancé un appel pour que le droit à la vie prédomine sur les intérêts commerciaux. Plusieurs délégations ont exhorté les entreprises pharmaceutiques à réduire le prix des traitements antirétroviraux, arguant du fait qu’un traitement de 600 à 1 000 dollars par patient est encore beaucoup trop onéreux pour la majorité des pays en développement. Il a été appuyé par le Ministre de la santé de la Turquie et en particulier par le Vice-Premier Ministre du Viet Nam qui, pour sa part, a prié l’industrie pharmaceutique à adopter, par « humanisme et pour la survie des victimes », des politiques permettant aux pays pauvres de se p
Le Ministre de la santé du Guyana s’est félicité ; de ce que des pays comme l’Inde et le Brésil produisent des traitements génériques à des prix abordables; il a encouragé la coopération Sud-Sud dans ce domaine. Le Ministre de la coopération du Luxembourg a estimé que l’application de « prix différenciés » pour les traitements du sida, proposition faite par l’Organisation mondiale de la Santé et qui consiste à différencier les prix selon les marchés, rendrait les traitements accessibles à tous. Des mesures d'accompagnement destinées à empêcher leur ré importation pourraient compléter cette initiative. Dans le même ordre d’idée, la Ministre de la santé de Sainte-Lucie a appelé à la renégociation des accords TRIPS en vue de permettre aux pays en développement d’avoir accès aux médicaments à un prix abordable, condition préalable pour une lutte efficace contre une « crise de développement humain » ;. Les accords TRIPS, négociés dans le cadre de l’ Organisation mondiale du commerce, protègent les brevets pour une durée de 20 ans mais permettent aux Etats signataires, en cas d’ urgence nationale en matière de santé et, sous certaines conditions, de produire ou d’importer des médicaments gé nériques.
Par ailleurs, de nombreuses délégations ont dé noncé les difficultés macroéconomiques et les situations de pauvreté endémique comme des facteurs de propagation de la maladie. Ainsi, le Ministre de la santé et des affaires sociales de la Mauritanie a déploré « la corrélation de plus en plus évidente qui existe entre les conditions de propagation de la maladie et la situation socioéconomique des populations ». Pour cette raison, la lutte contre l’épidémie du sida ne peut ê tre envisagée efficacement que dans le cadre d’une stratégie globale de lutte contre la pauvreté et le sous-développement. Pour le Ministre de la santé du Guyana, les hésitations et les lenteurs dans l’allègement de la dette sont des facteurs qui favorisent la propagation de la maladie. En effet, les pays pauvres ont un besoin urgent de ressources supplémentaires sans lesquelles ils ne pourront pas mettre en œuvre des programmes de prévention et de traitement.
Au titre des nouvelles initiatives, le Chef d’Etat du Swaziland a annoncé qu’inspiré par le mouvement initié il y a quelques années autour du slogan “We are the world”, son pays lancerait en fin d’année un album qui regroupe des stars internationales et intitulé “Chansons pour la vie”. Les bénéfices de cette opération seront directement reversés aux programmes de lutte contre le VIH/sida en Afrique australe.
Plusieurs délégations ont évoqué la Dé claration finale d’engagement de la session extraordinaire dont la négociation s’est achevée la nuit dernière. A ce sujet, le représentant des Maldives a déclaré que ce texte devait marquer un tournant décisif dans la lutte contre le VIH/sida. Reconnaissant que les débats avaient pu toucher certaines sensibilités culturelles ou religieuses, il s’est néanmoins félicité de leur franchise, condition indispensable à l’avancement de la lutte.
L’Assemblée avait, en début de séance, approuvé le rapport de la Commission de vérification des pouvoirs des représentants à la vingt-sixième session extraordinaire de l’Assemblée générale.
Se sont également exprimés, dans le cadre du débat général, le Premier Ministre de Belize et les Ministres de la santé de la Fédération de Micronésie, de la Guinée, de Chypre, d’Andorre, du Bangladesh, de la Ré publique tchèque, du Vanuatu, du Salvador, du Paraguay, de la Ré publique de Moldova, d’Arabie saoudite, et de la Mongolie. Les représentants de l’Argentine, de Fiji, de l’Ouzbé kistan, du Turkménistan, des Îles Marshall, du Liban, de Sierra Leone, de la République démocratique du Congo, ainsi que les observateurs du Saint-Siège et de la Palestine sont aussi intervenus.
L’Assemblée générale poursuivra son débat général à 15 heures.


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