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Communiqués de presse

HUITIEME SOMMET DES JEUNES ENTREPRENEURS A LA CONFERENCE DE BRUXELLES SUR LES PAYS LES MOINS AVANCES : LANCEMENT DE L’UNIVERSITE MONDIALE DU COMMERCE

17 Mai 2001



Troisième Conférence des Nations Unies
sur les pays les moins avancés
17 mai 2001



Bruxelles, 17 mai -- L’Université mondiale du commerce a été lancée aujourd’hui à l’occasion du huitième Sommet des jeunes entrepreneurs qui se tient dans le cadre de la Troisième Conférence sur les pays les moins avancés. Ce lancement annoncé par M. Sergio Marchi, Ambassadeur du Canada auprès de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), est l’une des initiatives concrètes de cette Conférence pour répondre aux besoins définis par les quelque 251 entrepreneurs présents. L’Université d’York (Canada) parrainera cet établissement dont l’alma mater sera installé à Toronto mais qui possèdera aussi des campus en Asie et en Afrique. L’Université doit devenir un mécanisme d’enseignement supérieur accessible et adapté aux besoins des entrepreneurs et des décideurs des PMA, des pays en développement et des pays en transition. Elle permettra à ces acteurs du développement économique de développer leur capacité à tirer parti des opportunités commerciales qu’offre une économie mondiale en voie de mondialisation et de libéralisation.

Cette nouvelle université sera un outil vital pour diffuser l’idée d’un système de commerce multilatéral et ouvert, s’est réjoui M. Mike Moore, Directeur général de l’OMC. Il a souligné l’importance vitale de l’échange d’informations et du renforcement des capacités dans la création d’un monde sûr et pacifique. Apprenant que l’Université sera en ligne, M. Moore s’est également félicité de la démocratisation de l’accès à la connaissance que permettent les nouvelles technologies de l’information. Avant d’investir nos deniers dans de nouvelles mesures, nous devons procéder tous ensemble à un exercice de « remue-méninges »en vue de la nouvelle série de nouveau tour de négociations de l’OMC. Mme Maria Minna, Ministre de la coopération internationale du Canada s’est réjouie d’être au nombre des partenaires de la nouvelle université et a estimé que cette structure permettra aux plus pauvres de posséder eux aussi une certaine maîtrise des règles du commerce international.

Dans un deuxième temps, un dialogue s’est déroulé entre les jeunes entrepreneurs et des représentants du monde des affaires ainsi que des universitaires. Un chef d’entreprise africain a estimé que la notion du travail des enfants ne doit pas être exclue systématiquement car elle présente un intérêt à la fois pour les enfants qui apprendront ainsi à travailler et pour les entrepreneurs. Un grand nombre d’enfants ne sont de toute façon pas scolarisés et se retrouvent à la rue, a-t-il fait valoir. Si vous vous sentez obligé de recourir à une main d’œuvre plus jeune que de coutume, il faut aussi lui donner la possibilité de recevoir une éducation car cela s’inscrit dans le renforcement des capacités nationales, lui a répondu un universitaire. Il a ajouté que l’apprentissage n’exclut pas l’éducation académique.

Les intervenants ont également évoqué les problèmes presque insurmontables qui entravent la passation des compétences et des pouvoirs des entrepreneurs établis de longue date aux jeunes chefs d’entreprise. Par ailleurs, les participants au Sommet ont appelé les gouvernements de l’Union européenne à tenir compte des répercussions que peuvent avoir dans les PMA les normes qu’ils adoptent sur la qualité et la protection de l’environnement.

Le représentant d’une association internationale de chefs d’entreprises basée à Londres (Royaume-Uni) a pour sa part regretté que les chefs des petites et moyennes entreprises ne puissent compter que sur eux-mêmes, ce qui est une anomalie car les PME génèrent un grand nombre d’emplois et devraient, à ce titre au moins, recevoir un soutien. Parmi les caractéristiques des PME des PMA, il a cité une production diversifiée et au moins 50 employés. La production traverse les frontières et se spécialise, si on n’est pas compétitif, on risque de perdre à la fois le marché national et le marché international. En conclusion, il a admis qu’il y a des risques à essayer de prendre pied sur la scène internationale mais qu’il existe néanmoins quelques exemples qui permettent d’être optimiste. Il a ajouté que pour « faciliter la vie » aux jeunes entrepreneurs, les gouvernements devraient notamment promouvoir une politique fiscale favorable, et des politiques commerciales attirant les investisseurs étrangers; mettre en place des services de douane efficaces; créer des services d’aide aux entreprises; et mettre en place une infrastructure appropriée.

Comme tous les entrepreneurs rassemblés aujourd’hui, je peux faire mon siège social de l’endroit le plus simple, d’un banc de métro à une cabine téléphonique, a déclaré M. Sujit Chowdhury, Secrétaire général du Sommet, en soulignant que la raison pour laquelle tous ces jeunes entrepreneurs sont rassemblés au Parlement européen, dans le prestigieux cadre d’une conférence des Nations Unies, est de tenter de créer une cohérence entre tous les processus qui ont un impact sur le développement.

Les Nations Unies souhaitent renforcer le rôle du secteur privé dans les activités de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) et l’inclure dans la diplomatie multilatérale, a ajouté M. Awi Behnam, représentant de la CNUCED. La présence des jeunes entrepreneurs dans une grande conférence des Nations Unies est un précédent dont il faudra s’inspirer pour l’avenir. M. Behnam a ensuite souligné que les jeunes entrepreneurs sont le ciment de leurs économies respectives. En leur rappelant qu’ils construisent leur propre avenir au fur et à mesure qu’ils construisent leur entreprise, M. Behenan, leur a demandé de ne pas oublier leur dette envers leur économie nationale, et de contribuer eux aussi à l’instauration d’une bonne gouvernance.

En début de réunion, M. Noel J. Brown, membre du Comité directeur du « Trust for the Americas », a salué la capacité des jeunes entrepreneurs à créer des liens et des réseaux et aller de l’avant dans un environnement complexe. Il a évoqué le problème de la corruption qui oblige les entrepreneurs à réfléchir aussi à une éthique de l’entreprise. Selon lui, cette nouvelle génération héritera de trois défis, à savoir prêter assistance et partager ses connaissances avec les PMA, participer à la réalisation des engagements pris lors du Sommet du millénaire, en priorité à celui de réduire de moitié de la pauvreté extrême dans le monde en 15 ans, et enfin la réalisation d’un développement durable. Sur ce dernier point, M. Brown a souligné qu’en tant qu’acteurs essentiels du développement économique, les jeunes entrepreneurs doivent utiliser des technologies respectueuses de l’environnement, participer au transfert des technologies et renforcer l’efficacité de leurs entreprises. Quant à la marraine du Huitième Sommet des jeunes entrepreneurs, la Princesse de Brancovan, elle a rappelé aux jeunes entrepreneurs qu’ils ont aussi des responsabilités vis-à-vis de leurs clients et concitoyens et de leur planète.

M. Pierre Guislain, représentant de la Banque mondiale, a fait remarquer que les problèmes d’accès aux marchés que rencontrent les jeunes surgissent dès le début car les marchés publics sont le plus souvent attribués à de grandes entreprises. Il les a appelés à faire du « lobbying » auprès de leurs gouvernements afin que ceux-ci créent un environnement plus ouvert et résistent à la tentation du protectionnisme. Il a également admis l’accès limité au financement dont pâtissent les jeunes entreprises, notamment auprès des institutions financières.

Par ailleurs, deux universitaires de l’Université de York ont expliqué qu’ils ont élaboré des cours spécialisés à la demande de professionnels, notamment des Nations Unies, qui souhaitaient approfondir leurs connaissances techniques dans le domaine de la planification et de l’évaluation de projets généralement prévus dans des pays du Sud. Ces cours étant accessibles en ligne sur le site de l’« Institute for Leadership in Development » (ILD), les professeurs ont présenté le fonctionnement du site web de l’Institut et le déroulement de la formation. La formation, en dix étapes, est fournie à un prix abordable à des « étudiants » qui doivent obligatoirement travailler sur un projet réel. Présentant également les « tool kits » ils ont expliqué que l’un de ces instruments portent sur les investissements électroniques, les joint-ventures, une foire aux entrepreneurs virtuelle. Les utilisateurs doivent se trouver un partenaire avec qui ils puissent établir un « socle de relations » en aval. Un autre intervenant a présenté une formation sur les compétences et qualités que doit réunir cette nouvelle génération de chefs d’entreprise, parmi lesquelles la détermination, une grande capacité de travail et de l’imagination.

Le Sommet mondial des jeunes entrepreneurs est un programme de partenariat mondial des Nations Unies auquel participent des gouvernements, des organisations multilatérales et des sociétés multinationales. Son objectif est de définir, modeler et exercer une influence sur les aspects les plus urgents de l’activité des jeunes entrepreneurs, et de faciliter l’établissement de « joint ventures » internationales.





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