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Communiqués de presse Organe subsidiaire de la Commission des droits de l’homme

LA PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT, GAGE DE SURVIE DES POPULATIONS AUTOCHTONES

20 Mai 2002

 

Instance permanente sur                                      
les questions autochtones                              
Première session
DH/334
20 mai 2002
 
 
 
(Adapté de l’Anglais)
 
      Originaires de l'Arctique ou du Pacifique Sud, de la Cordillère des Andes ou des forêts tropicales du Brésil, les représentants des peuples les plus méconnus et marginalisés du monde ont lancé, la semaine dernière, un cri d'alarme face à la déforestation, l'inondation des terres traditionnelles, les ravages causés par l'écotourisme, l'industrialisation et l'urbanisation dont sont victimes aujourd'hui les populations autochtones dans le monde.  En participant à la première session de l'Instance permanente sur les questions autochtones, qui s'est ouverte le 13 mai dernier, les populations autochtones disposent désormais d'une occasion unique de faire entendre leur voix et de défendre leurs droits fondamentaux.
 
Le débat général organisé dans ce cadre leur a ainsi permis d'expliquer dans quelle mesure leur survie était liée à celle de la terre et la nécessité de faire comprendre à la société l'importance de cette relation symbiotique.  Les effets désastreux de l'urbanisation sur la culture, la langue et les modes de vie autochtones ont été un sujet de préoccupation.  Il a également été question de l'existence de lois discriminatoires que les populations autochtones subissent encore, du racisme, de la marginalisation, de l'esclavage et des déplacements forcés que certains ont connus au cours de conflits ou de programmes de développement.  L'accès des femmes aux soins de santé, la scolarisation des enfants autochtones et les multiples formes de discrimination dont sont victimes les segments de population les plus vulnérables ont aussi été évoqués. 
 
Résumant le 16 mai les interventions de plusieurs participants lors du débat sur la santé, Mme Milinani Trask, experte des Etats-Unis, a expliqué que les processus de colonisation, les logements insalubres, la pauvreté, l'absence de droits dans le domaine de la santé, la violence domestique et la dépendance aux drogues figurent parmi les causes de la dégradation de l’état de santé des populations autochtones.  Elle a également établi un lien direct entre l'utilisation de la terre et la santé et souligné les besoins spécifiques des femmes et enfants autochtones.
 
Les 14 et 15 mai, l’Instante permanente a examiné les activités du système des Nations Unies concernant les populations autochtones.  Le représentant de l'Organisation mondiale du Travail (OIT) a rappelé que cette institution spécialisée consacre des projets visant à développer les capacités des populations autochtones et des gouvernements.  Des membres de l'Instance ont lancé des appels en faveur de ratifications supplémentaires à la Convention 169 de l'OIT sur les populations autochtones qui n'a reçu à ce jour que 14 ratifications. 
 
De son côté, le représentant de la Banque mondiale a expliqué que la Banque s'efforçait d'associer les membres de la société civile et des populations autochtones dans tous les domaines de ses activités.  La discussion qui a suivi a permis aux membres de l'Instance d'exprimer leurs préoccupations quant à l'applicabilité de leurs activités aux populations autochtones.  Ils ont également souhaité obtenir des statistiques sur les programmes ayant un impact sur les populations autochtones. 
 
Pour Mme Otilia Lux Corti, l'experte du Guatemala, la création de l'Instance permanente constitue un «pas monumental vers la reconnaissance des droits de l'homme des populations autochtones».  Elle a souligné la nécessité de mettre en oeuvre un plan stratégique et de déterminer les ressources financières nécessaires au lancement d'activités les concernant.  L'experte du Danemark, Mme Ida Nicolaisen, s'est prononcée en faveur d'une résolution relative à la situation financière de l'Instance permanente, sujet de préoccupation qu'avait relevé le représentant du Haut Commissariat aux droits de l'homme qui avait insisté sur la nécessité pour l'Instance de disposer d'un budget régulier et d'un secrétariat. 
 
Un certain nombre d’observateurs représentant des organisations autochtones ont, dans le cadre de cette discussion, appelé à la conclusion rapide de la Déclaration sur les droits des populations autochtones tout en s’inquiétant que certaines questions telles que les mouvements migratoires, les populations autochtones en milieu urbain, les personnes déplacées en raison de conflits politiques, religieux, ou de réformes agraires ne soient pas traitées.
 
 
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