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Communiqués de presse

LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE REQUISE DE SE DOTER DES MOYENS NECESSAIRES A UNE VERITABLE PROTECTION DES ENFANTS

11 Octobre 2002



Troisième Commission
11 octobre 2002
17e séance – après-midi



La situation des enfants dans les conflits armés, l'exploitation des enfants et les obligations des Etats à l'égard des jeunes générations ont été au centre des délibérations de la Troisième Commission, qui abordait, cet après-midi, la promotion et la protection des droits de l'enfant. Dans ce contexte, les délégations se sont félicitées de la ratification quasi universelle de la Convention relative aux droits de l'enfant et des engagements pris lors de la session extraordinaire de l'Assemblée générale sur les enfants, tenue à New York du 8 au 10 mai dernier, mais n’ont pas manqué de réclamer que la communauté internationale se dote des moyens d'assurer une véritable protection des enfants.

Les enfants ne sont pas un épiphénomène du développement, a déclaré le Directeur général adjoint de l'UNICEF, ils en sont la raison d'être, ils justifient tous nos efforts en faveur de la paix, de la sécurité, de la croissance, les droits de l'homme et de la justice sociale. Par ailleurs, il a vivement dénoncé l'exploitation sexuelle des femmes et des filles dans les situations de crises humanitaires et a exhorté les gouvernements et les organisations humanitaires à faire preuve d'une ferme volonté politique en vue mettre un terme à ces pratiques.

Le Représentant spécial du Secrétaire général sur les enfants et les conflits armés, M. Olara Otunnu, s’est félicité de l'entrée en vigueur, le 12 février 2002, du Protocole concernant l'implication d'enfants dans les conflits armés, ainsi que de l'engagement du Secrétaire général de publier la liste des parties en conflit recrutant des enfants et la mise en place de deux groupes de travail sur les enfants et les conflits armés.

Se réjouissant pour sa part de l'entrée en vigueur le 18 janvier 2002 de l'entrée en vigueur du Protocole concernant la vente d'enfants, l'exploitation sexuelle des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants, Mme Elsa Stamatoplou, Adjointe du Directeur du Bureau de New York du Haut Commissariat aux droits de l'homme, a indiqué que le Rapporteur spécial sur ces questions, M. Juan Miguel Petit, s'était rendu en Afrique du Sud, du 16 au 27 septembre 2002, et envisageait de se rendre en France en novembre 2002. Les intervenants ont observé avec joie les progrès enregistrés cette année par les campagnes de scolarisation en Afghanistan, puisque 30% des trois millions d'enfants inscrits dans les écoles afghanes, sont des filles.

Au cours du débat général, les représentantes du Danemark, au nom de l'Union européenne, et de la Norvège ont rappelé que la Convention relative aux droits de l'enfant interdit que la peine capitale ou l'emprisonnement à vie sans possibilité de libération soient prononcés pour des infractions commises par des personnes âgées de moins de 18 ans au moment des faits.

Outre les délégations déjà citées, les représentants des pays suivants ont pris part aux débats: Chine, Brésil au nom du Mercosur, Costa Rica au nom du Groupe de Rio, République islamique d'Iran, Pérou, Qatar et Namibie, au nom de la Communauté de développement de l'Afrique australe.

La Commission poursuivra l'examen des questions relatives aux droits de l'enfant, lundi, 14 octobre, à partir de 10 heures.



SUITE DONNÉE AUX RÉSULTATS DU SOMMET DU MILLÉNAIRE

PROMOTION ET PROTECTION DES DROITS DE L’ENFANT

Note du Secrétaire général transmettant le rapport du Représentant spécial du Secrétaire général pour les enfants et les conflits armés (A/57/402)

M. Olara A. Otunnu, dans son cinquième rapport depuis son entrée en fonctions, rend compte des activités qu'il a menées pendant la période allant du 1er octobre 2001 au 31 août 2002. Le Représentant spécial relate les changements relatifs aux enfants dans les conflits armés intervenus durant cette période, comme l'entrée en vigueur, le 12 février 2002, du Protocole facultatif à la Convention des droits de l'enfant concernant l'implication d'enfants dans les conflits armés. Ce Protocole facultatif fixe à 18 ans l'âge minimum requis pour la conscription ou la participation directe aux hostilités. M. Otunnu rappelle aussi que la Cour pénale internationale classe la conscription, l'enrôlement et l'utilisation d'enfants de moins de 15 ans dans les hostilités parmi les crimes de guerre. Il signale que des recherches sur les enfants et les conflits armés vont être lancées.

Le représentant spécial salue le rôle actif du Conseil de sécurité dans la protection des enfants touchés par les conflits armés et indique qu'un groupe de travail a été chargé de la formation à la protection des enfants du personnel des Nations Unies en charge des opérations de maintien de la paix. Durant la période considérée, M. Otunnu s'est notamment rendu en Irlande du Nord où il a été très préoccupé d'apprendre que l'enrôlement et l'utilisation d'enfants par les groupes paramilitaires étaient en augmentation; en Ethiopie où il s'est inquiété de la situation tragique des enfants déplacés et séparés de leur famille ainsi que de la présence d'un grand nombre de mines et d'engins non explosés; en Angola, il a constaté les conditions de vie épouvantables d’un grand nombre d'enfants déplacés et l'étendue de la malnutrition qui sévit aussi en Afghanistan. Il a exprimé sa grande préoccupation face au grand nombre d'orphelins, d'enfants des rues, d'enfants qui travaillent et d'enfants mutilés par les mines terrestres non explosées.


Déclaration liminaire

M. OLARA A. OTUNNU, Représentant spécial du Secrétaire général pour les enfants et les conflits armés, s'est félicité des progrès accomplis en matière de protection des enfants dans les conflits armés au niveau du droit international avec l'entrée en vigueur du Protocole facultatif à la Convention des droits de l'enfant et l'engagement du Secrétaire général qui a décidé de citer nommément les parties qui utilisent les enfants dans les conflits armés dans son rapport au Conseil de sécurité. Il a salué la mise en place de deux groupes de travail sur les enfants et les conflits armés et le lancement d'un programme de recherche. Enfin, il s'est félicité de la fin de l'impunité de ceux qui impliquent les enfants dans les conflits armés avec la création de la Cour pénale internationale.

Le Représentant spécial s'est réjoui qu'en Irlande du Nord, l'implication des enfants dans le processus de paix soit réelle; que le Gouvernement du Guatemala ait adopté le Protocole additionnel; que l'Ethiopie et l'Erythrée ne recourent pas aux enfants dans le conflit qui les oppose et que le système de secours alimentaire semble respectueux des enfants. Les problèmes de mines terrestres, d'enfants déplacés et sans famille, demeurent cependant, a-t-il ajouté. En Angola, le Gouvernement a ratifié la Convention sur les mines terrestre et à cet égard, il a lancé un appel à la communauté internationale pour qu’elle apporte son soutien à ce pays. Dans le nord du Caucase, le Représentant spécial s'est félicité de ce que la question du retour des personnes déplacées fasse l’objet d’attention. En Afghanistan, M. Otunnu a «eu chaud au cœur» de constater l’immense désir des enfants d’aller à l’école mais s'est inquiété de leurs conditions de vie déplorables. Il appelle la communauté internationale à intervenir au plus vite.

M. Otunnu estime que la communauté internationale doit relever un certain nombre de défis dont le premier est de faire connaître les progrès qui ont été accomplis sur le plan du droit international. Deuxièmement, il faudrait éviter de sombrer dans le triomphalisme et rester vigilant. Troisièmement, il faut protéger ceux qui défendaient les enfants à savoir les mères, les prêtres et les éducateurs. Enfin, il a demandé de tendre la main aux enfants et de les laisser devenir leur propre porte-parole.

Mme ELSA STAMATOPOULOU, Adjointe au Directeur du bureau de New York du Haut Commissariat aux droits de l'homme, a rappelé les deux événements importants qu'ont été le deuxième Sommet mondial contre l'exploitation sexuelle des enfants, tenu à Yokohama en décembre 2001, et la Session extraordinaire sur les enfants, qui s'est réunie à New York du 8 au 10 mai 2002. S’agissant des travaux du Comité des droits de l'enfant, elle a précisé qu'il avait adopté une recommandation générale sur le rôle des institutions des droits de l'homme dans la promotion et la protection des droits de l'enfant. Le Comité a consacré sa journée de débat général au secteur privé en tant que prestataire de services et à son rôle dans la protection des droits de l'enfant, a-t-elle ajouté. Elle a expliqué qu'en réponse à la demande de l'Assemblée générale, qu'une étude soit réalisée sur la violence contre les enfants, un groupe avait été créé conjointement par l'UNICEF et l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Par ailleurs, le Rapporteur spécial sur la vente d'enfants, l'exploitation sexuelle des enfants et la pornographie impliquant des enfants, M. Juan Miguel Petit, s'était rendu en Afrique du Sud, du 16 au 27 septembre 2002, et envisageait de se rendre en France en novembre 2002.

Mme Stamatopoulou a également rendu compte des mesures prises dans le cadre du suivi de la Session extraordinaire sur les enfants, qui sera appuyé par le Haut Commissariat aux droits de l'homme dans le cadre de son mandat, notamment en ce qui concerne l'éducation dans le domaine des droits de l'homme, la traite et la vente d'enfants et l'administration de la justice concernant les enfants. Elle a rappelé qu'il avait été recommandé aux Etats d'intégrer aux rapports qu'ils présentent devant le Comité des droits de l'enfant les mesures prises pour assurer la mise en oeuvre du plan d'action adopté lors de la session extraordinaire.

M. KURL GAUTAM, Directeur général adjoint du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), s'est félicité de l'entrée en vigueur, cette année, des deux protocoles facultatifs à la Convention relative aux droits de l'enfant, destinés à protéger les enfants pendant les conflits armés et contre l'exploitation sexuelle, la traite et la pornographie. Rendant compte des résultats de la session extraordinaire, il a rappelé que les grands problèmes qui affectent la planète--la pauvreté, la guerre, la violence, la discrimination et la détérioration de l'environnement--ne seront résolus qu'en plaçant les enfants au cœur des objectifs de développement. En effet, s'est-il exclamé, les enfants ne sont pas un épiphénomène du développement, ils en sont la raison d'être, ils justifient tous nos efforts en faveur de la paix, de la sécurité, de la croissance, des droits de l'homme et de la justice sociale. C'est le message qui a retenti clairement lors de la Session extraordinaire. Le Document final adopté à cette occasion, «Un monde digne pour les enfants» a pour ambition d'instaurer un univers propice au développement des enfants. Il s'est déclaré encouragé par le fait que les pays de l'Asie et du Pacifique, et de l'Amérique latine et des Caraïbes ont déjà adopté des stratégies en vue de sa mise en oeuvre. Il a appelé tous les gouvernements à suivre cet exemple, avant la fin de 2003, selon l'engagement qu'ils ont souscrit. Il a précisé que l'UNICEF avait préparé des directives pour aider les Etats et apportera une contribution importante dans les pays en développement. Cette stratégie à moyen terme s'articule autour de cinq priorités: mettre l'accent sur les besoins essentiels de la petite enfance, sur la vaccination, sur l'éducation des filles, sur la protection des enfants contre la violence et la discrimination et sur la lutte contre le VIH/sida. Indiquant que l'UNICEF s'adressera à tous ses partenaires, il a précisé qu'en Afrique subsaharienne, le priorité sera donnée aux actions entreprises dans le cadre du Nouveau Partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD).

M. Gautam a déclaré qu'aucun progrès ne sera possible et durable si l'on ne parvenait pas à éradiquer la pandémie du VIH/sida et les conflits. Il a dénoncé l'exploitation sexuelle des femmes et des filles dans les situations de crises humanitaires et a exhorté les gouvernements à démontrer une ferme volonté politique afin d'appuyer les organisations humanitaires qui travaillent à mettre un terme à ces pratiques. Dans un tout autre domaine, il s'est félicité des progrès enregistrés par la campagne de scolarisation en Afghanistan. En effet, 30% des trois millions d'enfants inscrits dans les écoles afghanes, sont des filles et les efforts se poursuivent afin de permettre aux enfants déplacés d'être scolarisés.


Dialogue avec les hauts fonctionnaires

Au cours du débat qui a suivi les déclarations liminaires, la représentante de la République arabe syrienne a regretté que le rapport sur les enfants et les conflits armés ne traite pas de la situation des enfants sous occupation étrangère. Elle craint que cette ignorance ne desserve la cause des enfants. M. Otunnu a répondu que cette lacune n’était pas due à l'ignorance, mais qu’elle résultait de l’impossibilité où il était de se rendre dans les territoires occupés au cours des douze derniers mois. Il espérait pouvoir s'y rendre au plus vite pour évaluer la situation. Le Directeur exécutif adjoint de l'UNICEF a assuré sa Commission que les Nations Unies dans leur ensemble n'ignoraient rien de la situation des enfants dans les territoires occupés.

L'Observateur de la Palestine a indiqué que la situation était gravissime: 1 840 enfants ont été tués, 3 500 ont été blessés et un tiers des victimes sont des enfants. Ils sont de surcroît particulièrement touchés par la pauvreté. Le représentant d'Israël a déclaré que la Palestine était à l'origine de la violence.

Le représentant de l'Autriche, au nom des membres du réseau de sécurité humaine, s'est interrogé sur les méthodes les plus efficaces pour accorder une attention particulière à la situation des filles dans les conflits armés. M. Otunnu a reconnu qu'il fallait être particulièrement attentif à la situation des filles enrôlées comme soldats ou utilisées dans les conflits armés. Le suivi pouvait être assuré par les ONG, mais le moyen le plus efficace est de ne pas relâcher la pression sur les parties au conflit. «Il faut que les parties au conflit comprennent qu'elles sont sous surveillance», a déclaré le Représentant spécial. Il s'est déclaré très préoccupé par les accusations en Afrique occidentale de l'utilisation de secours alimentaires comme moyen d'exploitation des filles. Le Directeur exécutif adjoint de l'UNICEF a pour sa part expliqué que les filles étaient mieux à même de résister à l'exploitation lorsqu'elles ont accès à l'éducation.

Au représentant de Cuba qui demandait que l'Assemblée générale se saisisse davantage de la question des droits de l'enfant, le Directeur exécutif adjoint de l'UNICEF a répondu que cette question, jusque-là marginale, était devenue centrale. M. Otunnu a déclaré que toutes les questions de son Bureau étaient du ressort de l'Assemblée. Le Directeur adjoint au Haut Commissariat a confirmé que l'Assemblée générale se saisissait des questions des enfants. Le représentant du Sénégal a ensuite indiqué que la Communauté économique de l'Afrique de l'Ouest envisageait de tenir un sommet extraordinaire en novembre consacré à la situation des enfants en Afrique occidentale. Le Directeur exécutif adjoint à l'UNICEF l'a assuré de l'engagement de l'UNICEF dans l'organisation de ce sommet. Enfin, le délégué de la République démocratique du Congo a exprimé son impatience de prendre connaissance du rapport annoncé par M. Otunnu sur l'exploitation illégale des enfants dans l'extraction des ressources naturelles. M. Otunnu a assuré le délégué de son extrême attention et a rappelé les effets déplorables que cette exploitation a eus sur les enfants du Congo.

Ont aussi pris part au débat les représentants de l'Afghanistan, du Suriname et de la Suisse.


Débat général

Mme ELLEN MARGRETHE LOJ (Danemark, s'exprimant au nom de l'Union européenne et des pays associés) a insisté sur la nécessité d'adopter de nouvelles méthodes de protection des enfants et d’assurer l'application de la Convention relative aux droits de l'enfant, en accordant une attention particulière aux petites filles. Elle a également attiré l'attention sur les enfants appartenant à des groupes vulnérables ou marginalisés, tels que les enfants handicapés, les enfants autochtones, ou ceux qui appartiennent à des minorités nationales, religieuses ou linguistiques. La représentante a insisté sur la nécessité de s'assurer que les enfants soient les principaux bénéficiaires du développement. A cet égard, elle a estimé qu’il était indispensable de faire en sorte que les enfants puissent bénéficier des soins de santé reproductive et génésique qui sont un moyen de lutter contre la pauvreté. Elle a rappelé que l'Union européenne attache une grande importance aux travaux que mène sur cette question le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP).

Abordant la question de la peine capitale, la représentante a rappelé que la Convention relative aux droits de l'enfant interdit clairement le recours à la peine de mort pour les criminels qui avaient moins de 18 ans au moment des faits. Elle a rappelé que l'abolition de la peine de mort continuait de figurer parmi les priorités de l'Union européenne. Aussi, a-t-elle appelé les Etats à retirer leurs réserves à la Convention car l'Union européenne continuerait de s'opposer aux réserves qui sont contraires à l'esprit de la Convention. Au vu de la charge accrue de travail du Comité des droits de l'enfant, elle a suggéré que le nombre de ses experts soit porté de 10 à 18.

S'agissant de la violence contre les enfants, elle a indiqué que l'Union européenne continuerait d’œuvrer pour un renforcement de l'action internationale en vue de protéger les enfants des conflits armés, notamment par l'adoption de procédures d'alerte d'urgence concernant les violations des droits des enfants. Elle a vivement condamné toutes les formes d'exploitation des enfants et a expliqué que l'Union européenne continuerait de s'opposer à ces pratiques par ses programmes STOP et DAPHNE. Se félicitant de l'entrée en vigueur du protocole concernant la vente d'enfants, l'exploitation sexuelle des enfants et la pornographie impliquant des enfants, elle a néanmoins attiré l'attention sur le travail des enfants qui constitue une autre forme grave d'exploitation des enfants et appelé les Etats à adhérer aux conventions de l'OIT dans ce domaine. L'Union européenne, a-t-elle déclaré, attendait avec impatience l'étude du Secrétaire général sur la violence contre les enfants.

Mme ARNI HOLE (Norvège) a rappelé que chaque Etat avait la responsabilité d'assurer le bien-être et l'épanouissement de ses propres enfants. Elle est revenue sur le crime que consiste l'enrôlement des enfants dans les conflits armés, et s'est félicitée de l'entrée en vigueur du protocole facultatif que la Norvège a signé. En dépit d'améliorations, la représentante a estimé que la situation des enfants dans le monde était loin d'être satisfaisante. Elle attend avec impatience le quatrième rapport sur la situation des enfants qui sera soumis au Conseil de sécurité. Pour la représentante, non seulement les pouvoirs publics, mais également le secteur privé et tous les adultes sont responsables du bien-être des enfants. La Norvège accorde une grande attention au problème de la traite des jeunes filles qui est devenue une industrie énorme. La représentante a demandé que soit étudiée la question de la peine de mort qui peut être infligée aux enfants et a demandé son interdiction.

M. GUO YANG (Chine) a déclaré que vu la gravité des violations des droits des enfants, la communauté internationale avait l'obligation de s'attaquer aux causes de ces violations et de créer un environnement propice au développement des enfants. Il a dénoncé particulièrement le travail des enfants, leur exploitation sexuelle et les effets de la pandémie du VIH/sida sur les enfants. Il a indiqué que la Chine avait atteint les objectifs qu'elle s'était fixés dans le cadre de son programme pour le développement des enfants, portant notamment sur la réduction de la mortalité infantile et l'accès universel à l'éducation primaire. Le représentant a également indiqué que le Gouvernement chinois préparait actuellement son deuxième rapport périodique sur l'application de la Convention relative aux droits de l'enfant et qu'il le soumettrait dans de brefs délais.

Mme MARIA LUIZA RIBIERO VIOTTI (Brésil, s'exprimant au nom du Mercosur) a expliqué que son groupe avait décidé d'accorder une attention particulière à la violence qui affecte les enfants, les abus sexuels sur les enfants, le travail des enfants, les grossesses précoces, la toxicomanie et la délinquance. En outre, les pays du Mercosur s'emploient à réduire la pauvreté et le travail des enfants qui est l’une de ses conséquences directes. Rendant compte des actions entreprises pour assurer un meilleur accès à l'éducation, elle a expliqué que les pays du Mercosur avaient accordé une attention soutenue aux besoins des populations autochtones et au bilinguisme. Dans le domaine de la santé, des actions avaient été conduites en vue de réduire les taux de mortalité maternelle et infantile, de réduire la prévalence du VIH/sida et des maladies transmissibles. Des programmes visent également à combattre la violence contre les enfants, et traitent tout particulièrement de la situation des enfants des rues. En dernier lieu, elle a appuyé les objectifs énoncés dans le Document final adopté par la Session extraordinaire consacrée aux enfants et s'est félicitée de ce qu'il reconnaisse que les adolescents peuvent, si besoin est, devenir les bénéficiaires directs de l'aide sociale.

Mme DEYNIRA RAMIREZ (Costa Rica) a déclaré au nom du Groupe de Rio que la protection des enfants était de la plus haute importance pour les Etats membres du Groupe. Les enfants ne sont plus des «objets» de protection, mais des «sujets» de droits, a-t-elle précisé. Bien que la communauté internationale accepte unanimement les principes de la Convention des droits de l'enfant, l'enfance de millions d'entre eux est menacée par la maladie, la pauvreté, l'ignorance, l'exploitation, la discrimination et la violence, a conclu la représentante. Cette réalité n'est pas due à un manque de volonté politique internationale, mais à un manque de ressources destinées à l'enfance. La représentante a plaidé pour que la société donne un espace d'écoute aux enfants. Le Groupe de Rio, a-t-elle ajouté, a lancé un appel afin de mobiliser la société civile et créer un monde digne des enfants. Comme au cours des années précédentes, les pays du Groupe de Rio, en tant que coauteurs d’un projet de résolution sur les droits de l'enfant espèrent qu’il sera adopté par consensus.

M. CLAUDIA VELASCO OSORIO (Mexique) a décrit les problèmes particuliers des 33 millions d'enfants mexicains en butte à la violence, à la désintégration de la famille, et au travail. Le Plan national de développement du Mexique pour 2001-2006 accorde la priorité à la santé et à l'éducation afin d'améliorer la condition des enfants en âge scolaire. Ainsi, un programme vise particulièrement les enfants de 4 à 15 ans, qui accorde une attention particulière aux enfants autochtones. Par ailleurs, le Gouvernement a également mis sur pieds un programme en faveur des enfants des rues qui sont particulièrement exposés à toutes formes d'exploitation, notamment au commerce sexuel. Il a précisé qu'un Conseil national de l'enfance et de l'adolescence est chargé de la coordination de ces diverses actions.

M. FARHAD MAMDOUHI (République islamique d'Iran) a déclaré que la protection des enfants était une priorité pour l'humanité. Si des progrès ont été enregistrés quant à l'accès à l'eau potable et aux services de santé, leur situation est loin d'être satisfaisante, a-t-il ajouté, surtout dans les pays en développement. Il a engagé la communauté internationale à se mobiliser pour défendre les droits des enfants. La situation des enfants dans les territoires occupés doit faire l'objet d'une attention particulière. Le monde entier est témoin des atrocités dont sont victimes les enfants palestiniens dans les territoires occupés de Palestine, alors que leur seule faute est de jeter des cailloux contre ceux qui occupent leurs terres et leurs maisons. Au niveau national, la République islamique d'Iran accorde beaucoup d'attention à la situation de ses enfants. Les stratégies de développement sont réorientées dans ce sens, malgré d'importantes contraintes et près de 43% des ressources totales du pays sont, d'une manière ou d'une autre, destinées aux enfants, a-t-il conclu.

M. ALFREDO CHUQUIHUARA (Pérou) a déclaré que son pays accordait la priorité à la santé physique et mentale des enfants et des adolescents. Le processus de consolidation de la démocratie et la stratégie de lutte contre la pauvreté du Président Toledo considèrent les enfants et les adolescents comme des agents essentiels du développement. C’est dans cet esprit que le Gouvernement, les principaux partis politiques et les représentants de la société civile ont signé un accord national de gouvernance qui reflète les engagements du Gouvernement en terme de protection des droits des enfants, notamment en ce qui concerne la santé et l'éducation. Le représentant a ensuite présenté le Plan national d'action pour l'enfance pour 2002-2010 qui s'articule autour de quatre priorités, qui sont l'égalité des chances, l'enfant comme agent du développement, l'intérêt supérieur de l'enfant dans la famille, et les stratégies visant à réduire les inégalités sociales. Le représentant a parlé de la pauvreté comme d’un obstacle majeur au respect des droits des enfants, car elle est responsable du travail des enfants, de l'abandon d'enfants, de l'exploitation sexuelle des enfants, de la toxicomanie et de l'alcoolisme. Il a indiqué les mesures prises par son Gouvernement pour promouvoir la participation des enfants à la lutte contre la drogue et dans la reconstruction de l'état de droit. Il a estimé qu'il fallait s'appuyer sur l'énergie des enfants et des adolescents qui ont le potentiel d'être les moteurs du changement.

Mme ALIPHANI (Qatar) a participé aux travaux de l'Assemblée générale consacrée aux enfants et réitère son attachement à construire un monde pour les enfants. Elle espère que le consensus international sur l'amélioration de la situation des enfants se traduire dans les faits le plus rapidement possible. Au niveau national, elle a annoncé que le Qatar venait de promulguer une loi sur l'enseignement obligatoire et gratuit pour tous les enfants et venait d'adopter un plan national pour évaluer la situation des enfants selon les directives de la Convention. De plus, un projet de loi sur les droits de l'enfant est en cours d'élaboration et conformément à la loi sur le travail, l'emploi des enfants est interdit au Qatar. La représentante a annoncé que son pays avait signé le Protocole facultatif sur les enfants et les conflits armés et qu'une grande initiative avait été lancée pour que les enfants indiquent quel type de programmes télévisés ils souhaitaient. Enfin, a-t-elle ajouté, le Qatar soutient la proposition de faire passer à 18 le nombre des membres du Comité des droits de l'enfant et la représentante a formé le vœu de voir la diversité religieuse respectée au Comité. La représentante s’est particulièrement inquiété de la situation des enfants en Palestine et en Iraq.

M. MARTIN ANDJABA (Namibie s'exprimant au nom de la Communauté de développement de l'Afrique australe -SADC) a mis l'accent sur les défis particuliers auxquels était confrontée sa région et qui réduisaient à néant les progrès du développement. Il a dénoncé les conflits armés qui ont coûté la vie à des millions d'enfants au cours des dix dernières années, laissant en outre de nombreux orphelins et enfants déplacés. Il a attiré l'attention sur les enfants soldats, utilisés comme boucliers humains, porteurs, espions ou esclaves sexuels. Il a expliqué que la recrudescence du trafic d'armes légères avait facilité l'exploitation des enfants et leur recrutement par les groupes armés. Le représentant a également souligné les traumatismes dont souffrent pendant de nombreuses années les enfants démobilisés. Il importe donc de faire des efforts suffisants pour leur réhabilitation afin d'empêcher qu'ils ne s'engagent à nouveau dans la violence. Il a insisté sur le fait qu'il fallait punir ceux qui recrutent des enfants, mais aussi aider les Etats à lutter contre le trafic d'armes légères et à reconstruire des sociétés stables. Dans ce contexte, il s'est félicité des accords de paix entre la République démocratique du Congo et le Rwanda, entre la RDC et l'Ouganda, ainsi que de l’évolution positive en Angola.

Le représentant a exprimé ses vives préoccupations face à la situation des orphelins du sida, qui sont de plus en plus nombreux. Il a indiqué que les fillettes restaient les plus exposées et qu'elles étaient souvent chargées des soins aux parents malades. Il a fait savoir que la Namibie accueillera la deuxième Conférence régionale sur les orphelins et les enfants vulnérables du 25 au 29 novembre prochain. Les membres de la SADC ont également adopté un cadre stratégique et un Programme d'action 2002-2004 sur le VIH/sida qui prévoit des stratégies pluridisciplinaires pour lutter contre la pandémie. Dans ce contexte, il a réitéré les besoins de la région en médicaments et s'est félicité de l'instauration d'un fonds mondial pour lutter contre le VIH/sida, le paludisme et la tuberculose.




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