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Communiqués de presse Organes conventionnels

LE COMITÉ DES DROITS DE L'ENFANT ACHÈVE L'EXAMEN DU RAPPORT DE SAINT-KITTS-ET-NEVIS

20 Mai 1999

APRES-MIDI
HR/CRC/99/24
20 mai 1999




Certains experts préconisent la désignation d'un coordonnateur de l'action en faveur de l'enfance et s'inquiètent de la persistance de châtiments corporels


Le Comité des droits de l'enfant a achevé, cet après-midi, l'examen du rapport présenté par Saint-Kitts-et-Nevis au sujet duquel plusieurs experts ont présenté leurs observations préliminaires. Les observations et recommandations finales du Comité concernant la situation à Saint-Kitts-et-Nevis eu égard au respect de la Convention relative aux droits de l'enfant seront adoptées à huis clos et rendues publiques à la fin de la présente session, vendredi 4 juin prochain.

Des membres du Comité a suggéré à Saint-Kitts-et-Nevis de désigner un coordonnateur de l'action en faveur de l'enfance et de prendre des mesures pour assurer une surveillance de l'application de la Convention. Il a été demandé au pays de se pencher davantage sur la protection des enfants âgés de plus de seize ans. Un expert a affirmé que les châtiments corporels constituent un problème grave dans le pays et a préconisé, à cet égard, des mesures visant à favoriser un changement d'attitude au sein de la société.

En début de séance, la délégation de Saint-Kitts-et-Nevis, dirigée par le Vice-Premier Ministre du pays, M.Sam Condor, a répondu aux questions soulevées par les experts en ce qui concerne notamment les abus contre les enfants, la question de l'adoption, l'éducation, la santé, ainsi que l'administration de la justice pour mineurs. Des experts ont mis l'accent sur le problème de la violence à l'école. Un membre du Comité a exprimé de vives préoccupations face aux informations faisant état d'une augmentation des abus contre les enfants dans l'ensemble de la région des Caraïbes, y compris à Saint-Kitts-et-Nevis, où il semble qu'un grand nombre d'enfants placés en institution soient victimes d'abus.

Le Comité reprendra ses travaux en séance publique mardi 25 mai, à 10heures, pour entamer l'examen du rapport du Honduras (CRC/C/65/Add.2).


Suite de l'examen du rapport de Saint-Kitts-et-Nevis

Un membre du Comité a exprimé de vives préoccupations face aux informations faisant état d'une augmentation des abus contre les enfants dans l'ensemble de la région des Caraïbes. Il semblerait qu'en ce qui concerne Saint-Kitts-et-Nevis, un grand nombre d'enfants placés en institutions soient victimes d'abus, a dit cet expert.

La délégation a indiqué que des mesures d'information et d'éducation ont été prises pour prévenir les abus contre les enfants. Elle a précisé qu'une évaluation de l'efficacité de ces mesures reste encore à entreprendre. Il existe des programmes destinés à venir en aide aux enfants victimes d'abus et d'inceste, a par ailleurs indiqué la délégation.

Interrogée sur les procédures d'adoption en vigueur dans le pays, la délégation a souligné que les adoptions se font sur une base privée puisqu'il n'existe pas d'institution chargée de la question. Des enquêtes concernant des adoptions internationales ont été menées, a ajouté la délégation, mais ces adoptions ne se sont finalement pas matérialisées. La procédure d'adoption s'effectue par le biais des tribunaux, a-t-il été précisé.

S'agissant des questions relatives au milieu familial et à la protection de remplacement, la délégation a mis l'accent sur la notion de famille élargie qui prévaut dans les pays de la région. Si la garde d'un enfant a été retirée à une famille, les services concernés oeuvrent prioritairement à la réunification de la famille, a déclaré la délégation.

En ce qui concerne l'éducation, la délégation a précisé que le gouvernement s'est notamment fixé pour objectif d'équiper chaque école d'un laboratoire. Il existe en outre un programme en vertu duquel les livres et manuels scolaires nécessaires sont fournis gratuitement aux enfants. Fait unique dans les Caraïbes, l'éducation à tous les niveaux, jusqu'à la première année d'université, est totalement gratuite à Saint-Kitts-et-Nevis, a rappelé la délégation. Si les parents n'envoient pas un enfant à l'école, ils peuvent être poursuivis en justice. La délégation a en outre souligné que l'école buissonnière n'est pas un phénomène courant et ne constitue donc pas un problème dans le pays.

Un membre du Comité a en revanche mis l'accent sur l'ampleur que semble revêtir, à Saint-Kitts-et-Nevis, le phénomène de la violence au sein de l'école, qui est un grave problème auquel beaucoup de pays sont confrontés. Cette violence à l'école pourrait également être reliée à la persistance des châtiments corporels encore en vigueur dans le système scolaire de Saint-Kitts-et-Nevis, a estimé cet expert.

Pour ce qui est des questions de santé, la délégation a notamment affirmé que le seul cas connu de suicide d'enfant s'est produit il y a plusieurs années et concernait un adolescent de seize ans. Les accidents de la route sont la cause principale de décès des enfants, a dit la délégation avant d'ajouter que l'âge requis pour conduire est de dix-huit ans.

Un membre du Comité a fait état d'informations émanant du Fonds des NationsUnies pour l'enfance (UNICEF) selon lesquelles un nombre important de décès d'enfants serait lié aux grossesses précoces des adolescentes.

Plusieurs experts se sont interrogés sur les mesures prises en matière de prévention de l'usage de stupéfiants, d'alcool et de tabac.

En ce qui concerne les mesures spéciales de protection des enfants, la délégation a déclaré que Saint-Kitts-et-Nevis est un pays épargné par les phénomènes de prostitution et d'exploitation sexuelle des enfants. Un expert s'étant enquis de la situation au regard du travail des enfants, notamment dans des secteurs réputés dangereux, la délégation a affirmé que ce type d'exploitation des enfants n'existe pas dans le pays.

S'agissant de l'administration de la justice pour mineurs, la délégation a souligné que, d'une manière générale, les enfants de moins de seize ans en conflit avec la loi sont envoyés dans des centres de réinsertion, y compris quand ils sont coupables de délits graves tels que des meurtres. Ainsi, les délinquants mineurs ne vont pas en prison, sauf dans les cas les plus graves, où ils peuvent y être internés pour une période maximale de trois mois. Dans ce cas, ils sont séparés des détenus adultes.


Observations préliminaires de membres du Comité concernant le rapport de Saint-Kitts-et-Nevis

Un membre du Comité a jugé préoccupant l'éparpillement des responsabilités entre plusieurs ministères en ce qui concerne les questions touchant aux enfants et a donc préconisé la désignation d'un coordinateur de l'action en faveur de l'enfance. Un autre membre du Comité a dit ne pas avoir reçu de réponse satisfaisante sur la manière dont le gouvernement surveille l'application de la Convention.

Il a été demandé à Saint-Kitts-et-Nevis de se pencher davantage sur la protection des enfants âgés de plus de seize ans. Un expert a regretté que la délégation n'ait pu clairement définir la politique menée en matière de prévention des abus contre les enfants.

Les châtiments corporels constituent un problème grave et il convient à cet égard de susciter un changement d'attitude de la communauté, a-t-il suggéré.

Le pays devrait se pencher davantage sur les questions liées au VIH/sida et à l'abus de drogues, a estimé un expert.

En matière d'éducation, un expert a relevé que l'enseignement semble davantage cibler les enseignants que les enfants eux-mêmes. Certains ont préconisé un meilleur contrôle des programmes télévisés destinés aux enfants.

Le Vice-Premier Ministre de Saint-Kitts-et-Nevis, M.Sam Condor, a exprimé sa reconnaissance au Fonds des NationsUnies pour l'enfance (UNICEF) pour l'aide, notamment financière, qu'il a apporté à son pays, lui permettant notamment d'envoyer une délégation devant le Comité. Le Vice-Premier Ministre a affirmé que son pays a déployé d'importants efforts pour promouvoir les droits de l'enfant et s'est dit fier des systèmes d'éducation et de santé en vigueur à Saint-Kitts-et-Nevis. Il a exprimé l'espoir que des progrès seront réalisés «dans les domaines pour lesquels il y a moins lieu d'être fier», afin d'assurer une mise en oeuvre globale et complète des dispositions de la Convention.

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