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Communiqués de presse Organes conventionnels

LE COMITÉ DES DROITS DE L'ENFANT ACHÈVE L'EXAMEN DU RAPPORT INITIAL DE L'OUZBÉKISTAN EN ENTENDANT LES OBSERVATIONS PRÉLIMINAIRES D'UN EXPERT

09 Octobre 2001



CRC
28ème session
9 otobre 2001
Après-midi





Selon lui, la situation socioéconomique extrêmement difficile
dans le pays fait obstacle à la mise en œuvre des droits de l'enfant



L'Ouzbékistan déploie de nombreux efforts afin que la Convention relative aux droits de l'enfant devienne une réalité dans la vie quotidienne des enfants du pays, note un membre du Comité des droits de l'enfant dans ses observations préliminaires concernant le rapport présenté par ce pays. Néanmoins, la situation socioéconomique extrêmement difficile à laquelle l'Ouzbékistan est confronté crée un obstacle important pour la pleine et entière mise en œuvre des droits de l'enfant.

Le Comité adoptera ultérieurement, à huis clos, ses observations finales sur le rapport initial de l'Ouzbékistan avant de les rendre publiques à la fin de la présente session, vendredi 12 octobre.

Cet après-midi, Mme Tanzilya Narbayeva, Secrétaire principale pour la protection sociale de la famille, la maternité et les enfants auprès du Cabinet des ministres de l'Ouzbékistan, a apporté aux experts des compléments d'information portant sur la situation des Tadjiks; les questions de santé et d'éducation; les mesures prises pour prévenir la violence contre les enfants; la liberté de religion; les enfants handicapés; le suicide des adolescents; l'adoption; l'administration de la justice pour mineurs; le travail des enfants.


Demain matin, à 10 heures, le Comité entamera l'examen du deuxième rapport périodique du Cap-Vert (CRC/C/11/Add.23). Il s'agit du dernier pays dont le rapport est à l'examen au cours de la présente session, qui se termine vendredi.


Fin de l'examen du rapport de l'Ouzbékistan

Interrogée ce matin sur la situation des Tadjiks en Ouzbékistan, la Secrétaire principale pour la protection sociale de la famille, la maternité et les enfants auprès du Cabinet des ministres de l'Ouzbékistan, Mme Tanzilya Narbayeva, a affirmé qu'à l'instar des individus appartenant à d'autres nationalités, les Tadjiks, qui représentent 5% de la population du pays et vivent principalement dans la région de Samarkand et dans d'autres grandes villes, jouissent de droits égaux par rapport aux autres citoyens.

En ce qui concerne les questions de santé, la représentante a notamment indiqué que tous les services médicaux pour enfants sont à la charge de l'État. Les autorités ouzbèkes ont déployé des efforts considérables afin de lutter contre les maladies respiratoires, a par ailleurs indiqué la représentante. Depuis 1997, sur recommandation de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le pays s'est doté d'un nouveau calendrier de vaccination. En 2000, 90% des enfants avaient reçu le vaccin du BCG. L'Ouzbékistan faisant partie des pays qui pâtissent d'un manque d'iode, des mesures ont été prises, en coopération notamment avec le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), pour iodiser les carrières de sel du pays, a souligné la représentante.

S'agissant des questions d'éducation, Mme Narbayeva a notamment indiqué que le pays compte 9 700 écoles d'enseignement général. Le pays compte en outre plus de 6 600 jardins d'enfants. La représentante a toutefois reconnu que le nombre d'enfants reçus dans ces jardins d'enfants est en baisse. Elle a précisé que cela s'explique notamment par le fait que les prestations sociales accordées pour les enfants d'âge préscolaire ont été augmentées afin de favoriser le maintien de ces enfants dans leur propre foyer.

Interrogée sur les mesures prises par les autorités pour prévenir la violence à l'encontre des enfants, la représentante ouzbèke a souligné qu'en vertu de la tradition inhérente au mode de vie ouzbèke, les enfants qui n'ont pas atteint l'âge de cinq ans ne doivent jamais être corrigés (c'est-à-dire frappés ou battus sous quelque forme que ce soit). Si une personne a connaissance d'un cas où les droits de l'enfant sont bafoués, elle doit en référer aux organes de tutelle et de curatelle chargés de la protection de l'enfant; les organes d'autogestion des citoyens (c'est-à-dire les mahallyas) sont alors en mesure de retirer aux parents la garde de l'enfant.

S'agissant de la liberté de religion, la représentante a assuré que la Constitution ouzbèke garantit la liberté de conscience et de confession à tout individu sur son territoire. On trouve notamment en Ouzbékistan des adeptes de l'islam, des orthodoxes et des baptistes, a-t-elle précisé. Les enfants peuvent librement choisir de pratiquer la religion qu'ils désirent mais ne sont autorisés à pratiquer leur culte qu'en dehors du milieu scolaire public.

En ce qui concerne la situation des personnes handicapées, la représentante a souligné qu'une loi spécifique a été adoptée à leur intention qui accorde une attention particulière à l'éducation. Des mesures spéciales ont été prises en matière de prévention de la naissance d'enfants handicapés, a-t-elle par ailleurs indiqué, soulignant que lorsqu'il est avéré que l'embryon souffre d'une pathologie, il est possible d'interrompre la grossesse. La représentante a reconnu que le pays compte peut-être encore plus de personnes handicapées que les 150 000 officiellement recensées dans la mesure où certains parents s'efforcent peut-être de cacher qu'ils ont un enfant handicapé afin d'échapper à la stigmatisation sociale qui entoure encore certains handicaps.


Mme Narbayeva a rappelé que l'assèchement de la mer d'Aral a provoqué une crise écologique de grande ampleur qui se traduit notamment par une hausse des taux de mortalité infantile et maternelle dans la région. Les enfants nés de mères vivant dans la région touchée par cette catastrophe ont droit à des séjours gratuits dans des sanatoriums, a-t-elle ajouté.

Répondant à des questions sur le suicide des adolescents, la représentante ouzbèke a indiqué qu'afin de prévenir ce phénomène, les autorités ont pris un certain nombre de mesures spécifiques. Ainsi, le Centre scientifique de la famille, qui dispose de 14 antennes régionales à travers le pays, a été chargé d'étudier les problèmes que rencontrent les femmes et les enfants; à cette fin, des lignes téléphoniques gratuites ont été mises à disposition de la population.

En matière d'adoption, la différence d'âge entre l'adoptant et l'adopté ne doit pas être inférieure à 15 ans. Pour adopter un enfant de plus de dix ans, il faut son consentement, a par ailleurs souligné Mme Narbayeva avant de faire observer que les enfants adoptés ont les mêmes droits personnels et patrimoniaux que les enfants biologiques de leurs parents adoptifs.

En ce qui concerne l'administration de la justice pour mineurs, la représentante a rappelé que le code de procédure pénale ne prévoit la détention des mineurs que dans certains cas bien précis. Le 9 mai (jour de la mémoire) et le 1er septembre (jour de l'indépendance) de chaque année, le Président publie un décret d'amnistie en faveur des mineurs détenus, a-t-elle ajouté.

S'agissant du travail des enfants, Mme Narbayeva a reconnu qu'il n'existe aucune législation concernant l'utilisation des enfants dans le secteur agricole. Étant donné que la population peut désormais accéder à la propriété privée de la terre, a-t-elle expliqué, on rencontre à travers le pays de nombreuses exploitations familiales dans lesquelles les enfants peuvent travailler pour aider leurs parents, pour autant, bien entendu, que ce travail ne se fasse pas au détriment de l'assiduité scolaire.


Observations préliminaires sur le rapport ouzbèke

Présentant des observations préliminaires sur le rapport initial de l'Ouzbékistan, un membre du Comité a remercié la représentante pour la précision des réponses qu'à elle seule, elle a apportées aux experts. Il a reconnu que le pays déploie de nombreux efforts afin de faire en sorte que la Convention relative aux droits de l'enfant devienne une réalité dans la vie quotidienne des enfants d'Ouzbékistan. La situation extrêmement difficile dans laquelle se trouve le pays en termes de développement socioéconomique crée incontestablement un obstacle de taille pour la pleine et entière mise en œuvre des droits de l'enfant dans le pays, a-t-il estimé.

Dans ses déclarations finales, a poursuivi l'expert, le Comité abordera un certain nombre de questions afin d'encourager de nouvelles initiatives et de faire prendre conscience aux autorités ouzbèkes de certaines lacunes qui persistent dans le pays. Il sera très important que le pays utilise ses recommandations au mieux de ses capacités, a souligné l'expert. Il est probable que l'Ouzbékistan ne pourra pas mettre en œuvre toutes les recommandations qui lui seront adressées, mais il devra établir des priorités, a-t-il précisé.

La représentante de l'Ouzbékistan a exprimé sa reconnaissance aux membres du Comité pour l'intérêt qu'ils ont manifesté à l'égard de la situation des enfants dans son pays. Elle a insisté sur la volonté sincère de l'Ouzbékistan de ne ménager aucun effort pour mettre en œuvre les recommandations que lui adressera le Comité en vue d'améliorer encore la mise en œuvre des dispositions de la Convention dans le pays.




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