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Communiqués de presse Organes conventionnels

LE COMITÉ PRIE LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE DE PRENDRE DES MESURES POUR METTRE FIN AU CONFLIT EN AFRIQUE CENTRALE

20 août 1999

APRÈS-MIDI

HR/CERD/99/60
20 août 1999



Il adopte ses observations finales sur la Colombie et la Mauritanie


Le Comité pour l'élimination de la discrimination raciale a adopté, cet après-midi, une décision sur la situation en Afrique centrale face à l'aggravation constante des conflits ethniques dans la région. Il a, en outre, adopté ses observations finales sur les rapports de la Colombie et de la Mauritanie.

Le Comité prie les Nations Unies et la communauté internationale de prendre une action urgente et des mesures efficaces pour mettre fin aux conflits en Afrique centrale, arrêter les massacres et le génocide, et faciliter le retour dans leurs foyers des réfugiés et des personnes déplacées. Le Comité prie tous les États et tous les organes des Nations Unies d'appuyer les initiatives récemment prises et les appels à la mise en place de mesures urgentes émanant de l'Organisation de l'unité africaine (OUA) et des quatre Chefs d'État africains qui se sont réunis le 8 août dernier en Afrique du Sud, pour trouver une solution aux conflits ethniques en Afrique centrale.

S'agissant de la Colombie, dont le rapport a été examiné au cours de la présente session, le Comité recommande qu'elle applique des mesures efficaces visant à assurer des possibilités accrues d'emploi pour les communautés minoritaires dans les secteurs privé et public, et pour améliorer le statut social, politique, économique et éducatif des communautés historiquement marginalisées. Il engage l'État partie à prendre les mesures nécessaires à la protection de la sécurité et la promotion du bien-être de l'importante population déplacée à l'intérieur du pays et à garantir la sécurité des dirigeants des communautés autochtones et afro-colombiennes et des défenseurs des droits de l'homme dans le pays.


Le Comité recommande que la Mauritanie fournisse dans son prochain rapport toutes les informations nécessaires sur les mesures et les pratiques adoptées par les autorités pour assurer la mise en oeuvre de toutes les dispositions de la Convention en vue de promouvoir la lutte contre la discrimination affectant les groupes les plus vulnérables de la population, en particulier les communautés noires, et de supprimer la survivance des pratiques d'esclavage.

Les experts suivants du Comité sont également intervenus au cours du débat : M.Michael E. Sherifis, M.Agha Shahi, M.Michael Parker Banton, M.Mahmoud Aboul-Nasr, MmeGay McDougall, M.Ion Diaconu, M.Theodoor van Boven, M.Mario Jorge Yutzis et M.Yuri A. Rechetov.

Le Comité poursuivra, lundi 23 août à 10 heures, l'adoption d'observations finales et de recommandations sur les rapports de pays examinés au cours de la présente session.


Décision concernant la situation en Afrique centrale

Aux termes d'une décision sur l'Afrique (CERD/C/55/Misc.40/Rev.1), dont le texte a été présenté par M.Ivan Garvalov à la demande du Président du Comité, le Comité exprime son inquiétude face à la masse croissante de violations flagrantes des droits humains des peuples et des communautés ethniques d'Afrique centrale, particulièrement les massacres et génocides perpétrés contre des communautés ethniques, résultant en un déplacement massif de personnes, la création de millions de réfugiés et une aggravation constante des conflits ethniques. Le Comité prie les Nations Unies et la communauté internationale de prendre une action urgente et des mesures efficaces, en vertu de la Charte des Nations Unies, pour mettre fin aux conflits en Afrique centrale, arrêter les massacres et le génocide, et faciliter le retour dans leurs foyers des réfugiés et des personnes déplacées. Le Comité prie tous les États et tous les organes des Nations Unies d'appuyer les initiatives récemment prises et les appels à la mise en place de mesures urgentes émanant de l'Organisation de l'unité africaine (OUA) et des quatre Chefs d'État africains qui se sont réunis le 8 août dernier en Afrique du Sud, pour trouver une solution aux conflits ethniques en Afrique centrale.


Observations finales sur la Colombie

Dans ses observations finales sur la Colombie, le Comité note avec satisfaction que la Constitution de 1991 comprend d'importantes dispositions de non-discrimination portant sur les droits des minorités communautaires, y compris la reconnaissance formelle des droits des communautés autochtones et afro-colombiennes sur leurs terres ancestrales. En outre, la Constitution reconnaît et vise à protéger la diversité culturelle et ethnique de la nation. Le Comité se félicite de l'annonce faite par la délégation colombienne concernant les mesures prises pour promouvoir le respect des droits de l'homme au sein de la structure militaire.

Le Comité exprime sa préoccupation de ce que le cadre législatif permettant de donner effet aux dispositions constitutionnelles visant à la condamnation de la discrimination raciale ne soit pas mis en place. Il exprime également sa préoccupation de ce que la violence en Colombie est largement concentrée dans les régions où vivent les communautés autochtones et afro-colombiennes. Prenant note des indications selon lesquelles un climat d'impunité touche tous les niveaux du secteur judiciaire et que peu de procès relatifs aux droits de l'homme ont eu lieu, le Comité exprime son inquiétude de ce que ce climat pourrait porter atteinte aux droits des communautés ethniques et afro-colombiennes. Une profonde inquiétude est également exprimée concernant les assassinats de plus de 500 dirigeants autochtones au cours des 25 dernières années. Des préoccupations ont été exprimées concernant le problème des personnes déplacées, et de ce que les programmes du gouvernement ne répondent pas aux besoins des nombreuses femmes autochtones et afro-colombiennes affectées par ce phénomène.

Au titre de ses suggestions et recommandations, le Comité recommande que l'État partie prenne les mesures nécessaires pour répondre à la ségrégation de facto dans les centres urbains. Il recommande que l'État partie applique des mesures efficaces visant à assurer davantage de possibilités d'emploi pour les communautés minoritaires dans les secteurs privé et public et à améliorer le statut social, politique, économique et éducatif des communautés historiquement marginalisées. Le Comité engage l'État partie à prendre les mesures nécessaires à la protection de la sécurité et la promotion du bien-être de l'importante population déplacée à l'intérieur du pays et à garantir la sécurité des dirigeants des communautés autochtones et afro-colombienne et des défenseurs des droits de l'homme dans le pays. Le Comité recommande que le prochain rapport périodique soit conforme aux Directives du Comité et réponde aux questions soulevées dans ces conclusions finales.


Observations finales sur la Mauritanie

Dans ses observations finales et recommandations sur la Mauritanie, le Comité se félicite de l'action et des programmes entrepris par l'État partie pour protéger les groupes ethniques les plus vulnérables de la société. Cependant, il est noté que l'information fournie par la Mauritanie concernant la composition ethnique de la population et les indicateurs socio-économiques relatifs à la mise en oeuvre des dispositions de la Convention est incomplète. Il est pris note d'informations selon lesquelles certains groupes de population, spécialement les communautés noires, souffrent de diverses formes d'exclusion et de discrimination, en particulier en ce qui concerne l'accès aux services publics et à l'emploi. Tout en notant avec satisfaction que la législation mauritanienne a aboli l'esclavage et la servitude, il note également, dans certaines parties du pays, que des vestiges d'esclavage et de servitude involontaire pourraient persister, en dépit des efforts de l'État partie pour éliminer ces pratiques.

Le Comité recommande que la Mauritanie fournisse dans son prochain rapport toutes les informations nécessaires sur les mesures et les pratiques adoptées par les autorités pour assurer la mise en oeuvre de toutes les dispositions de la Convention, en vue de promouvoir la lutte contre la discrimination affectant les groupes les plus vulnérables de la population, en particulier les communautés noires, et de supprimer la survivance des pratiques d'esclavage. Il recommande que l'État partie intensifie ses efforts pour promouvoir les diverses langues nationales et encourager la large diffusion des droits de l'homme.

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