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Communiqués de presse Organes conventionnels

LE COMITÉ DES DROITS ÉCONOMIQUES, SOCIAUX ET CULTURELS EXAMINE LA SITUATION DANS LES ÎLES SALOMON EN L'ABSENCE DE RAPPORT

30 Avril 1999


MATIN
HR/ESC/99/10
30 avril 1999




Le Comité des droits économiques, sociaux et culturels a examiné, ce matin, la situation en ce qui concerne l'application, par les Îles Salomon, des dispositions du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels. Les Îles Salomon n'ont soumis aucun rapport depuis leur adhésion au Pacte, en 1982.

M.Eibe Riedel, membre du Comité et rapporteur pour l'examen de la situation dans les Îles Salomon, a présenté la situation dans ce pays en se fondant sur les renseignements disponibles. Il a attiré l'attention sur les nombreuses difficultés que rencontre le pays dans l'application des dispositions du Pacte et sur les nombreux manquements de l'Étatpartie, en ce qui concerne la discrimination à l'égard des femmes. Les experts ont toutefois reconnu que ces difficultés tenaient essentiellement aux importantes difficultés économiques auxquelles le pays est confronté.

C'est pourquoi les experts ont décidé de consacrer une journée de la prochaine session d'automne du Comité à une réunion avec les représentants des Îles Salomon, en y associant des experts de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture, de l'Organisation internationale du travail, du Fonds monétaire international, du Programme des Nations Unies pour le développement et de l'Organisation des NationsUnies pour l'éducation, la science et la culture. Cette démarche constructive aurait pour objectif d'apporter une aide aux Iles Salomon dans la mise en oeuvre du Pacte.

Le Comité examinera cet après-midi diverses questions portant sur l'organisation de ses travaux.

Examen de la situation dans les Îles Salomon

M.Eibe Riedel, rapporteur du Comité pour l'examen de la situation dans les Îles Salomon, a rappelé qu'en vertu des articles 16 et 17 du Pacte, les gouvernements sont tenus de présenter des rapports réguliers sur les avancées réalisées dans sa mise en place et a regretté que les Îles Salomon n'aient, à ce jour, pas présenté de rapport depuis la ratification du pacte, en 1982.

L'expert a informé les autres membres du Comité que le pays souffrait d'une grande pauvreté, en particulier dans les zones rurales où vit 80% de la population. Les ressources naturelles, essentiellement constituées par la pêche et l'exploitation forestière, sont aux mains de capitaux privés étrangers. La culture du cacao, qui représente une autre part importante des ressources du pays, a considérablement souffert de la baisse du prix des matières premières. La crise financière asiatique a également eu des conséquences négatives sur l'ensemble de l'économie et le pays doit faire face à un problème de déforestation et, plus généralement, d'épuisement des ressources naturelles. Par ailleurs, 63% de la population n'a pas un accès facile à l'eau potable.

M.Riedel a indiqué que, selon un rapport du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), la plus grande partie de la population dispose d'un revenu annuel inférieur à 300 dollars. Les Îles Salomon occupent le 123ème rang sur 174 pays figurant à l'index de développement du PNUD.

M.Riedel a particulièrement insisté sur la discrimination envers les femmes, qui souffrent de la persistance d'un système patriarcal traditionnel. Il a également relevé que le droit à l'éducation n'était pas garanti, et que le pays souffrait d'un taux d'analphabétisme proche de 80%.

Un membre du Comité a en outre noté que la flambée du chômage avait provoqué la création d'une armée de libération de l'île de Guadalcanal et noté la persistance de problèmes ethniques. Certains ont fait valoir que le nouveau gouvernement a réussi à mettre en place des mesures positives, en particulier dans les domaines de la protection des enfants contre le travail forcé ou celui de la santé. C'est ainsi qu'un pourcentage important du budget national a été attribué à la santé et que son accès est gratuit pour les enfants. Le Comité s'est félicité de constater que le programme de vaccination obligatoire avait permis une diminution importante de la rougeole et de la diphtérie et que l'espérance de vie avait augmenté.

Un expert a déclaré que, selon lui, le gouvernement des Îles Salomon était de bonne foi et faisait preuve de bonne volonté. Il a rappelé que les pays du Pacifique Sud ayant ratifié le Pacte étaient rares et suggéré de proposer d'engager un dialogue avec le pays, plutôt que de formuler des remarques qui iraient dans le sens d'une condamnation.

Un consensus s'est fait autour de l'idée de consacrer une journée de la prochaine session d'automne du Comité à une réunion avec les représentants des Îles Salomon, en y associant des experts de la Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture, de l'Organisation internationale du travail, du Fonds monétaire international, du Programme des Nations Unies pour le développement et de l'Organisation des NationsUnies pour l'éducation, la science et la culture. Cette démarche constructive aurait pour objectif de mettre en lumière l'importance du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels et d'apporter une aide aux Îles Salomon dans sa mise en oeuvre.

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