Skip to main content

Communiqués de presse Conseil des droits de l’homme

CLÔTURE D'UNE RÉUNION ORGANISÉE POUR CÉLÉBRER LA JOURNÉE DES DROITS DE L'HOMME

10 Décembre 2007

APRES-MIDI
10 décembre 2007

Cinquante-six représentants de groupes d'États,
d'États membres et d'observateurs des Nations Unies ont participé à la réunion

La réunion consacrée à la célébration de la Journée internationale des droits de l'homme, s'est terminée aujourd'hui sur les interventions de 31 pays, portant à 56 le nombre de délégations qui sont intervenues depuis ce matin dans ce cadre.

Outre les interventions des États, des déclarations ont été faites par les représentants des titulaires de mandats de procédures spéciales, des organes créés en vertu d'instruments des droits de l'homme, des institutions nationales des droits de l'homme et de la société civile. Ont également présenté des témoignages des bénéficiaires de bourses du Haut Commissariat aux droits de l'homme.

Les délégations ont notamment rappelé que la Déclaration universelle des droits de l'homme constitue la première affirmation des droits de l'homme et des libertés fondamentales formulée de manière claire et systématique, simple et directe, accessible à tous. Née du désir de paix après la deuxième guerre mondiale, la Déclaration pose que la dignité inhérente à tous les membres de la famille humaine est la base de la liberté, de la justice et de la paix dans le monde. Malheureusement, des gouvernements continuent aujourd'hui de dénier systématiquement à leurs citoyens la jouissance de leurs droits et libertés fondamentaux: le travail entamé il y a soixante ans est donc loin d'être achevé, a-t-il été déploré. Il a également été affirmé que la Déclaration souffre de lacunes. En particulier, le droit au développement constitue un droit inaliénable, reconnu notamment lors de la Conférence mondiale des droits de l'homme de Vienne, en 1993, laquelle a également insisté sur l'importance de la diversité culturelle.

Le Conseil des droits de l'homme est le mécanisme qui doit inciter les États à approfondir la protection et la promotion des droits de leurs citoyens. Le Conseil suscite beaucoup d'espoir, qui ne seront réalisés que si les États membres parviennent à s'élever au-dessus des considérations politiques et à travailler dans un esprit de dialogue et de coopération, a déclaré un intervenant, relevant qu'à cet égard, beaucoup dépendra du bon déroulement du mécanisme d'examen périodique universel. Le Conseil doit parler d'une seule voix et ses membres œuvrer de concert. Il doit aussi avoir le courage d'être solidaire de tous ceux qui réclament le droit à la démocratie et qui s'efforcent de défendre et promouvoir les droits de l'homme universels défendus par la Déclaration, a estimé un autre représentant.

Les représentants des États suivants ont fait des déclarations: Indonésie, Turquie, Azerbaïdjan, Chine, Chili, Grèce, Équateur, Israël, États-Unis, Égypte, Bangladesh, Lettonie, Uruguay, Iran, Liban, Slovénie, Inde, République de Corée, Bhoutan, Soudan, Thaïlande, Sri Lanka, Nicaragua, Népal, Pérou, Yémen, Ukraine, Venezuela, Malaisie, Cuba et Royaume-Uni.

Ont aussi fait des déclarations M. Miloon Kothari, Rapporteur spécial sur le droit à un logement décent, au nom des titulaires de mandats de procédures spéciales; M. Philippe Texier, président du Comité des droits économiques, sociaux et culturels, au nom des Présidents d'organes conventionnels; Mme Jennifer Lynch, présidente du Comité de coordination des institutions nationales des droits de l'homme; des représentants de la société civile; et quatre titulaires du programme de bourses mises à la disposition des pays les moins avancés par le Haut Commissariat aux droits de l'homme.

Déclarations

M. GUSTI AGUNG WESAKA PUJA (Indonésie) a rendu hommage à la Déclaration universelle des droits de l'homme, «mère» de tous les instruments internationaux des droits de l'homme, et inspiration pour la conduite des gouvernements. La protection des droits de l'homme et des libertés individuelles va de pair avec le développement économique et social, a observé le représentant, la paix et le développement y étant intimement liés. Après les attentats du 11 septembre et leurs nombreuses répercussions pour l'exercice des droits démocratiques, on sait que le monde est loin d'avoir réalisé les droits de l'homme. L'Indonésie appuie par conséquent l'action des Nations Unies qui souhaitent célébrer le soixantième anniversaire de la Déclaration des droits de l'homme pendant une année entière. L'Indonésie appuie une approche participative et coopérative de l'application des droits de l'homme.

M. AHMET ÜZÜMCÜ (Turquie) s'est félicité de l'élaboration de nouveaux instruments après l'adoption de la Déclaration universelle, de la révision des législations nationales et de la mise sur pied de mécanismes de contrôle mondiaux et régionaux. Pourtant, a-t-il déploré, beaucoup reste à faire pour insuffler un nouvel élan aux efforts individuels nationaux et internationaux en matière de droits de l'homme. Nous devons faire en sorte que les nouvelles générations soient conscientes de l'héritage de la Déclaration, et d'assurer l'universalisation authentique des droits de l'homme, notamment en s'assurant qu'elle fasse partie des programmes scolaires. Il convient de maintenir l'esprit constructif qui a prévalu jusqu'à présent, et d'aplanir les différences par le dialogue et la souplesse. Le représentant turc s'est également exprimé en faveur de la création d'une synergie entre les organes des Nations Unies et les institutions régionales visant à partager les meilleures pratiques et à mettre en place un système mondial des droits de l'homme.

M. ELCHIN AMIRBAYOV (Azerbaïdjan) a observé que l'une des innovations importantes du système actuel de protection et de promotion des droits de l'homme est la mise en place d'un système complet de droits économiques, sociaux et culturels placés sur le même plan que les droits civils et politiques. Après la révision des mécanismes du Conseil des droits de l'homme, il convient de veiller à l'application de ces principes et d'assurer l'interdépendance entre les deux générations de droits, au plan international mais aussi national. À ce titre, le Conseil des droits de l'homme dispose de moyens d'action efficaces, notamment la procédure confidentielle dite 1503. En dépit de sa signification historique, la Déclaration reste parfaitement d'actualité et doit servir de base à l'instauration de la paix dans toutes les régions du monde, a enfin estimé le représentant.

M. LI BAODONG (Chine) a rappelé que la Déclaration universelle des droits de l'homme a été adoptée à la suite de la deuxième guerre mondiale et témoigne de la recherche par toute l'humanité des sources qui ont amené à ce conflit. La promotion et la protection des droits de l'homme constituent un processus sans fin, a ajouté le représentant de la Chine. Il a estimé que, face aux défis qui se posent, le Conseil des droits de l'homme doit parler d'une et seule voix et ses membres travailler de concert. Rappelant les efforts déployés par son pays dans ce domaine, le représentant a assuré que la Chine continuerait à travailler avec tous les pays dans un esprit de coopération. Il a indiqué que, dans le cadre du Congrès du Parti communiste qui vient de s'achever, la promotion des droits de l'homme a été inscrite dans la charte du Parti. Il a, enfin, exprimé sa conviction que la cause des droits de l'homme en Chine contribuera à son développement.

M. JUAN MARTABIT (Chili) a tenu à rappeler la participation de son pays à la rédaction de la Déclaration universelle et s'est félicité des activités prévues en 2008 pour célébrer cet anniversaire. Notre pays, a-t-il précisé, s'est porté co-auteur avec le Brésil du document sur l'élaboration de mesures concrètes et objectifs à atteindre en matière de droits de l'homme. L'histoire a démontré à de nombreuses reprises que l'exigence de mettre les droits de l'homme au service de la sécurité nationale est un faux dilemme, a ajouté M. Martabit, déclarant que l'on ne saurait tolérer de marchandage en matière de droits de l'homme. M. Martabit a réaffirmé l'engagement du Chili en faveur de la dignité et de la justice pour toutes et tous, hommes et femmes, raison pour laquelle il a présenté une résolution sur l'intégration des femmes et la parité au sein du système des Nations Unies. Il a finalement regretté la position des délégations qui refusent le principe de la parité au sein de l'Organisation mondiale car elles favorisent le mépris de la situation de la moitié de l'humanité.

M. FRANCISCOS VERROS (Grèce) a rappelé q'il y a soixante ans, au moment où la Déclaration universelle des droits de l'homme était adoptée par l'Assemblée générale, la Grèce plongeait dans une guerre civile, conséquence directe du clivage Est-Ouest de l'époque. Le monde semblait en effet sortir d'un long conflit pour se plonger dans un antagonisme implacable de deux camps que presque tout semblait opposer. Malgré tout, la Déclaration est venue démontrer que, au moins dans le domaine des droits de l'homme, un langage commun est toujours possible. Le texte adopté est aujourd'hui généralement accepté comme l'une des sources principales du droit international des droits de l'homme. La Déclaration a exercé une influence politique majeure en établissant un équilibre entre les droits civils et politiques d'une part, et les droits économiques, sociaux et culturels de l'autre. Elle reconnaît en outre une certaine forme d'égalité entre les droits à la liberté politique et à la protection de la propriété. Enfin la Déclaration a le grand mérite de montrer le chemin d'une meilleure coopération et de meilleurs résultats au Conseil des droits de l'homme.

MME LETICIA BAQUERIZO (Équateur) a salué le slogan «dignité et justice pour tous» choisi pour célébrer le soixantième anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme. Elle a rappelé que l'Équateur s'engageait pour le renforcement de tous les droits, y compris le droit au développement. Soulignant que l'Équateur traverse actuellement un processus de réforme, elle a fait état de la mise en œuvre d'un plan de développement fondé sur la notion de droits de l'homme. Ses objectifs ne visent pas des minima, mais des maxima, a-t-elle fait valoir, précisant que le droit à la dignité doit être plus ambitieux qu'un simple droit à la survie. Elle a lancé un appel aux États afin qu'ils ratifient tous les instruments et protocoles dans le domaine des droits de l'homme. Elle a aussi rappelé aux États leurs obligations s'agissant de l'allégement de la dette. Elle a exprimé sa reconnaissance pour l'énorme travail effectué par la société civile dans le domaine de la promotion et de la protection des droits de l'homme par le biais des organisations non gouvernementales.

M. ITZHAK LEVANON (Israël) a rappelé que la Déclaration universelle trouve son origine dans l'Holocauste, qui a poussé la communauté internationale à élaborer des mécanismes de protection des droits de l'homme afin de protéger les générations futures contre les préjugés arbitraires en raison de leur sexe, leur religion ou origine. Ceux qui recourent à la violence par le terrorisme violent la lettre, l'idéal et l'essence de la Déclaration universelle, a-t-il ajouté. Il a souligné que l'éducation permet de combattre les préjugés et les stéréotypes, précisant que l'enseignement des droits de l'homme a été intégré dans les programmes scolaires en Israël. M. Levanon a également souhaité que les Nations Unies s'efforcent d'évaluer chaque État membre à l'aune de la Déclaration et veillent à ce qu'aucune politisation ni sélectivité ne vienne entacher la mise en œuvre de la Déclaration.

M. MICHAEL S. KLECHESKI (États-Unis) a déclaré que la Déclaration universelle des droits de l'homme, un monument à la liberté humaine, constitue la première affirmation des droits de l'homme et des libertés fondamentales formulé de manière claire et systématique, simple et directe, accessible à tous. Née du désir de paix après la deuxième guerre mondiale, la Déclaration pose que la dignité inhérente à tous les membres de la famille humaine est la base de la liberté, de la justice et de la paix dans le monde. Malheureusement, notre monde actuel voit certains gouvernements dénier systématiquement à leurs citoyens la jouissance de leurs droits et libertés fondamentaux. Le travail entamé il y a soixante ans est donc loin d'être achevé, a dit le représentant des États-Unis. Le Conseil des droits de l'homme doit avoir le courage d'être solidaire de tous ceux qui réclament le droit à la démocratie et qui s'efforcent de défendre et promouvoir les droits de l'homme universels défendus par la Déclaration.

M. SAMEH SHOUKRY (Égypte) a rappelé que la Déclaration universelle des droits de l'homme était fondée sur un consensus qui reconnaissait que tous les êtres humains sont nés libres et égaux en droits. Il a souligné l'inégalité qui demeure entre les droits politiques et les droits économiques, sociaux et culturels. Il a regretté que le Conseil des droits de l'homme mette l'accent sur certains droits, alors que d'autres étaient négligés. Peut-on défendre l'interdépendance de tous les droits ou va-t-on se heurter toujours à des divergences fondées sur des politiques fondées sur deux poids, deux mesures, a-t-il demandé en guise de conclusion.

M. MUSTAFIZUR RAHMAN (Bangladesh) a déclaré qu'à l'approche du soixantième anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme, il est temps de se pencher sur ce qui a été fait et sur ce qui reste à faire pour la promotion de ses principes. Il a rappelé que les pionniers de la Déclaration ont souhaité un avenir sans privations et une humanité libérée de la pauvreté, de la famine et des maladies. La communauté internationale doit encore consentir d'importants efforts pour atteindre ces objectifs, de même que ceux du Sommet de 2005, a poursuivi M. Rahman. Nous devons nous engager davantage afin de réaliser les idéaux de la Charte et de la Déclaration, et d'instiller une culture des droits de l'homme aux générations futures.

M. JANIS MAZEIKS (Lettonie) a relevé que les rédacteurs de la Déclaration adoptée il y a 59 ans avaient réussi à harmoniser leurs traditions culturelles et juridiques et leurs convictions après un débat de trois ans, au terme duquel fut défini un ensemble de droits de l'homme universels et indivisibles. Il importe de relever aujourd'hui que des représentants de toutes les régions du monde ont participé à ce débat, permettant à la Déclaration d'être un reflet du patrimoine commun de l'humanité. Depuis 1948, la Déclaration universelle des droits de l'homme a été un phare pour les peuples opprimés. La Lettonie n'a pas pu participer aux travaux, étant dominée par un régime totalitaire qui était l'antithèse du respect des droits de l'homme. C'est pourquoi, depuis son indépendance, la Lettonie a adhéré à plus de cinquante instruments internationaux des droits de l'homme, au premier rang desquels la Déclaration universelle des droits de l'homme. Le représentant a toutefois ajouté que le cadre juridique mis en place dans le sillage de la Déclaration peut encore être amélioré. L'application des normes de droits de l'homme doit reposer sur l'ouverture, a-t-il conclu.

M. ALEJANDRO ARTUCIO RODRÍGUEZ (Uruguay) a déclaré que le Conseil des droits de l'homme doit, par son action et son efficacité, donner l'exemple, faire le bilan de ce qui a été fait et montrer la voie pour le chemin qui reste à faire. Le Conseil est le mécanisme qui doit pousser les États à approfondir la protection et la promotion des droits de leurs citoyens. Il faut que ce monde soit à jamais libéré de la peur et de la misère, a-t-il encore dit, mais aussi de toute discrimination.

M. ALI REZA MOAIYERI (Iran) a estimé que le thème de la campagne pour l'année consacrée à la célébration du soixantième anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme, «dignité et justice pour tous» reflète les aspirations de l'humanité toute entière. La Déclaration souffre pourtant de certaines lacunes, notamment au niveau des articles sur le droit à l'autodétermination et le droit au développement, a regretté M. Moaiyeri. La communauté internationale a-t-il rappelé, a tenté de pallier ces lacunes en réaffirmant que le droit au développement constitue un droit inaliénable, notamment lors de la Conférence mondiale sur les droits de l'homme de Vienne en 1993, qui a également insisté sur l'importance de la diversité culturelle. Il a conclu en déplorant les violations massives des droits de l'homme dont fait l'objet le peuple palestinien et a souhaité que des mesures concrètes et constructives soient prises afin d'assurer la promotion du dialogue interculturel et de combattre l'islamophobie.

MME NAJLA RIACHI ASSAKER (Liban) a constaté que les États sont tous désireux de militer ensemble pour remettre à la pointe de leurs combats la lutte contre le racisme, l'injustice et toutes les formes d'intégrisme et d'intolérance. Le ton a été donné en 1948 au moment de l'adoption de la Déclaration universelle des droits de l'homme. La représentante a rendu hommage à la mémoire des représentants des 18 pays qui ont fait aboutir ce projet: ensemble, à partir de la richesse de chacun, dans le respect des différentes cultures et dans diverses expressions de la foi, ils ont réalisé les attentes de leurs pays respectifs et de l'humanité tout entière. La représentante a relevé le rôle important joué dans ce processus par Charles Malek, représentant du Liban de l'époque, qui a su engager la bataille de la raison, des valeurs et de la démocratie face à la logique de la force et du totalitarisme.

M. ANDREJ LOGAR (Slovénie) a déclaré que «connaître les droits de l'homme c'est les posséder», d'où la nécessité d'assurer leur reconnaissance universelle par tous les individus par l'éducation et l'enseignement. En septembre, s'est-t-il félicité, le Conseil a adopté trois résolutions importantes en la matière, et la Commission sociale et humanitaire de l'Assemblée générale a adopté dernièrement une résolution proposée par le Bénin sur l'enseignement international. Il est essentiel de construire les bases d'une nouvelle culture politique fondée sur les droits de l'homme grâce à l'éducation, a-t-il souligné. Il a appelé les États et la société civile à coopérer davantage et à travailler de manière collective et efficace.

M. SWASHPAWAN SINGH (Inde), rappelant le rôle joué par l'Inde dans la rédaction de la Déclaration universelle des droits de l'homme, a indiqué que celle-ci avait servi de fondement à la Constitution indienne. En dépit de la création des mécanismes complexes des droits de l'homme, a-t-il ajouté, les dirigeants du monde ont reconnu, en 2005, la nécessité de réformes. Le Conseil nouvellement établi suscite beaucoup d'espoir, a-t-il dit, précisant que ces espoirs ne seront réalisés que si les États membres parviennent à s'élever au-dessus des considérations politiques et à travailler dans un esprit de dialogue et de coopération. Il a noté, à cet égard, que beaucoup dépendait du bon déroulement du mécanisme d'examen périodique universel.

M. LEE SUNG-JOO (République de Corée) a souligné que la Déclaration universelle est la source même de tous les instruments internationaux des droits de l'homme. L'universalité des droits qu'elle pose est désormais admise. Grâce à ce texte, la communauté internationale a pu mettre au point des instruments normatifs dépassant les seuls droits civils et politiques, économiques, sociaux et culturels, puisqu'elle peut maintenant agir pour la protection spécifique des femmes, des enfants, des personnes handicapées par exemple. Cependant la préoccupation essentielle demeure l'application des droits de l'homme, un domaine dans lequel le Conseil des droits de l'homme est appelé à jouer un rôle majeur. Le représentant a enfin exhorté la communauté internationale à accorder davantage d'attention aux victimes des violations des droits de l'homme sur le terrain. La pleine application des instruments de droits de l'homme au niveau national et international reste donc d'actualité, a fait valoir le représentant.

M. SONAM T. RABGYE (Bhoutan), rappelant que la Déclaration universelle a donné naissance à de nombreux instruments normatifs, a tenu à souligner que son pays adoptera sa nouvelle constitution en 2008, laquelle contiendra des dispositions reconnaissant les droits fondamentaux des individus, ce qui marquera la transformation de la nation en monarchie constitutionnelle de type démocratique. La Déclaration appartient à tous les membres de la communauté internationale, a-t-il déclaré, tout en exprimant ses préoccupations quant à l'organisation de cet anniversaire. Il aurait souhaité plus de transparence quant aux modalités de la célébration et a demandé au Haut Commissariat de faire preuve d'une plus grande clarté s'agissant de ses préparatifs.

M. OMER DAHAB FADOL MOHAMMED (Soudan) a relevé que la Déclaration universelle des droits de l'homme est le texte juridique qui a été le plus largement diffusé dans le monde. Ce texte est devenu la référence de nombreuses constitutions. Les souffrances humaines sans précédent causées par la deuxième guerre mondiale ont renforcé la volonté que ses ravages ne se reproduisent pas. L'Afrique, a-t-il rappelé, n'était pas responsable de ces ravages et a aussi été absente des négociations ayant abouti à la Déclaration. Le représentant du Soudan s'est associé à la déclaration des pays non alignés pour appeler la communauté internationale à compléter les principes de base de la Déclaration pour établir un meilleur équilibre Nord-Sud. Se référant à la situation des droits de l'homme au Darfour, il a assuré le Conseil de la volonté de son pays d'informer la communauté internationale de la situation prévalant dans cette partie du pays, dans la transparence et l'objectivité, et sans faire de sensationnalisme.

M. PITCHAYAPHANT CHARNBHUMIDOL (Thaïlande) a déclaré que son pays appuie les activités régionales de célébration de la Déclaration universelle des droits de l'homme. Il appuie en outre l'action du Conseil des droits de l'homme en la matière. Le représentant a rappelé que la nouvelle architecture des Nations Unies dans le domaine des droits de l'homme a été mise en place en tant que mécanisme constructif de promotion et de protection des droits de chacun. La Thaïlande reste engagée en faveur de l'application de la Déclaration. Sa nouvelle Constitution contient des dispositions garantissant, en particulier, la protection des droits fondamentaux, la bonne gouvernance et le renforcement du système démocratique. Par ailleurs, la Thaïlande s'apprête à ratifier la Convention sur les droits des personnes handicapées. Elle a déjà ratifié six instruments internationaux fondamentaux dans le domaine des droits de l'homme. Enfin, la Thaïlande estime que les mécanismes de coopération régionale peuvent compléter utilement l'action du Conseil. C'est pourquoi elle a œuvré pour l'adoption récente de la Charte de l'Association des États de l'Asie du Sud-Est et pour l'instauration par cette organisation d'une institution des droits de l'homme.

M. AMEER AJWAD OMER LEBBE (Sri Lanka) a tenu à rappeler que depuis l'adoption de la Charte des droits de l'homme et de la Déclaration universelle, Sri Lanka a volontairement assumé des obligations juridiques internationales en adhérant à 16 instruments sur les droits de l'homme et protocoles facultatifs, notamment sur l'élimination de la discrimination contre les femmes et la protection des enfants et des personnes handicapées. Sri Lanka, qui est la plus ancienne démocratie de la région, a une longue tradition de protection des droits de l'homme, de protection de ses citoyens face à la torture, et de promotion de la liberté d'expression. Le représentant sri-lankais a tenu à rappeler que son pays a constitué l'un des premiers pays en développement à accorder la priorité aux secteurs de la santé et de l'éducation de ses citoyens. Soucieux que l'ensemble des droits, aussi bien économiques et sociaux, soit considéré sur un pied d'égalité, il a appelé les États à coopérer pour mettre en application les objectifs et principes de la Déclaration.

MME ALICIA MARTÍN GALLEGOS (Nicaragua) a déclaré qu'avec la Déclaration des droits de l'homme, il a été établi, pour la première fois, que les droits de l'homme forment la base de la liberté de la justice et de la paix. La Déclaration est le germe qui a permis de faire naître tout un ensemble de mécanismes ayant pour objectif de garantir le respect, la protection et la promotion des droits de l'homme, a-t-elle ajouté. Toutefois, des millions de personnes sont encore dépourvues de droits, et sont victimes de politiques déshumanisées, a-t-elle rappelé, soulignant que le défi pour le Conseil était d'établir un monde de justice et de paix pour tous. Elle a, enfin, exprimé l'espoir que les États fassent preuve de volonté politique pour mettre en œuvre les principes inscrits dans la Déclaration universelle des droits de l'homme. La dignité ne sera possible que grâce au plein exercice du droit au développement a-t-elle finalement rappelé.

M. DINESH BHATTARAI (Népal) a déclaré que depuis la proclamation de la Déclaration universelle des droits de l'homme, la valeur des droits de l'homme s'est renforcée et approfondie. La Conférence mondiale des droits de l'homme de Vienne, en 1993, a marqué un jalon dans la compréhension de droits indivisibles et universels. Aujourd'hui, la promotion des droits économiques, sociaux et culturels passe nécessairement par la défense des droits civils et politiques. Le Népal est de son côté fermement engagé à réaliser les droits de l'homme de sa population sans distinction de sexe ou de condition. Le Népal est partie à six des principaux instruments internationaux relatifs aux droits de l'homme. Le pays a réalisé des progrès remarquables depuis les changements intervenus au printemps 2006, date à laquelle un accord de paix a mis un terme à un conflit interne de dix ans. Une nouvelle Commission nationale des droits de l'homme a ainsi été instituée, dotée d'un statut indépendant et constitutionnel. Le Gouvernement estime que l'existence d'institutions nationales indépendantes est le seul garant de la pérennité des droits de l'homme. Les autorités népalaises ont également mis lancé un Plan d'action national pour les droits de l'homme et introduit des cellules spécialisées au sein des ministères, a notamment fait valoir leur représentant.

M. CARLOS CHOCANO (Pérou) a regretté que bien qu'elle ait été traduite dans tous les dialectes et dans toutes les langues, l'application de la Déclaration universelle reste un défi. C'est pourquoi, a-t-il déclaré, la campagne actuelle est indispensable afin que les droits contenus dans ce texte soient respectés. On ne saurait faire de la diversité religieuse, économique et culturelle un prétexte pour ne pas appliquer les principes contenus dans la Déclaration, a-t-il conclu.

M. SALEH TAISSIR (Yémen) a déclaré qu'en cette Journée internationale des droits de l'homme, le Conseil des droits de l'homme doit réitérer son attachement à tous les droits de l'homme. Se référant au thème annuel de cette célébration de la Déclaration universelle des droits de l'homme, «dignité et justice pour tous», il a insisté sur le fait que les principes des droits de l'homme ne sont pas de simples règles juridiques, mais le résultat d'expérience menées dans des pays et des cultures diverses. Il a encore invité la communauté internationale à approfondir la connaissance des droits de l'homme et l'a invité à œuvrer de manière innovatrice pour la promotion de ces droits.

M. VOLODYMYR VASYLENKO (Ukraine) a indiqué qu'outre la Déclaration universelle des droits de l'homme, il faut saluer l'adoption en 1966 de deux Pactes complémentaires permettant de donner suite aux dispositions de la Déclaration. Grâce à ce corpus impressionnant, les efforts de la communauté internationale dans le domaine des droits de l'homme peuvent s'appuyer sur ensemble cohérent d'instruments juridiques internationaux dont les dispositions contraignantes pour tous les États condamnent absolument la peine de mort, la torture, le racisme et la discrimination raciale. Dans le même temps, l'expérience des décennies passées montre que l'application d'un cadre normatif de droits de l'homme s'est trop souvent accompagnée, à la Commission des droits de l'homme, de sélectivité et de politisation. Pour dépasser cette difficulté et pour assurer l'efficacité du Conseil des droits de l'homme, la communauté internationale doit comprendre que les valeurs humaines sont universelles, ne connaissent pas de frontières et engagent la collaboration sincère de tous les membres de la communauté internationale, a dit le représentant ukrainien.

M. GABRIEL IGNACIO SALAZAR PINEDA (Venezuela) a tenu à rappeler que la Déclaration universelle, au moment de son adoption, reflétait un monde ayant des perspectives données et un nombre restreint d'acteurs. Ce constat étant fait, il est essentiel de rendre la déclaration plus concrète en l'adaptant à notre époque. Notre société est devenue politique, elle a vu la naissance d'États souverains, nationaux, qui assurent aujourd'hui la diversité et la vivacité de la Déclaration, a-t-il poursuivi. La diversité étant notre avenir, la défense et la protection des droits de l'homme ne seront possibles que si nous renonçons à la pratique des deux poids deux mesures, et à la politisation des droits fondamentaux, a conclu le représentant vénézuélien. Il a rappelé que son pays s'est engagé à approfondir le processus démocratique au niveau national.

M. IDHAM MUSA MOKTAR (Malaisie) a rappelé que la Déclaration universelle des droits de l'homme fixe des objectifs qui prévoient la protection et la promotion des principes de libertés fondamentales. Tout en reconnaissant que depuis la proclamation de la Déclaration, les États avaient corrigé une partie des erreurs dues à des lacunes et insuffisances de la Déclaration, il a souligné que beaucoup restait à faire. Il a enfin indiqué que la Malaisie, société multiethnique, multiculturelle et multireligieuse, s'était fixé des objectifs d'harmonie sociale et de progrès économique.

M. RUDOLPHO REYES RODRÍGUEZ (Cuba) a affirmé l'engagement de son pays en faveur de la coopération internationale pour les droits de l'homme. Le débat de ce jour illustre l'intérêt de la communauté internationale pour les droits de l'homme. Cependant, s'il faut relever le caractère fondateur de la Déclaration universelle des droits de l'homme, il faut aussi observer qu'elle a été rédigée par un nombre restreint d'États, ce qui a rendu problématique son universalité. La Déclaration omet en outre d'inclure les droits de la troisième génération, les droits dits de solidarité. Aucune mention n'est ainsi faite du droit au développement par exemple. Cuba propose donc que la célébration de 2008 reflète l'intégralité des droits de l'homme et du travail accompli depuis la Conférence de Vienne en 1993. M. Reyes Rodríguez a par ailleurs indiqué que son pays est prêt à coopérer pleinement avec les instances du Conseil des droits de l'homme, comme en témoigne la visite récente du Rapporteur spécial sur le droit à l'alimentation, et envisage d'invité d'autres détenteurs de mandats thématiques.

M. NICHOLAS THORNE (Royaume Uni) a relevé que l'adoption de la Déclaration universelle des droits de l'homme marque la reconnaissance de la fin de la toute puissance de l'État et de son obligation, non seulement de protéger, mais aussi de promouvoir les droits inaliénables de toutes les personnes sous sa juridiction. En établissant l'universalité de ces droits, la Déclaration a reconnu que chacun avait un intérêt légitime à se préoccuper des droits de tous les autres. Tout en reconnaissant que de nombreuses violations et injustices demeuraient, il a appelé à ne pas sous-estimer les immenses progrès auxquels la Déclaration a contribué. Il a notamment cité, à cet égard, le droit à l'autodétermination, acquis par de nombreux peuples depuis 1948, et l'impact économique de la Déclaration qui a permis d'établir le droit à la propriété et à une justice impartiale.


Autres déclarations

M. MILOON KOTHARI, Rapporteur spécial sur le droit au logement, intervenant au nom des titulaires des mandats des procédure spéciales du Conseil des droits de l'homme, a tenu à mettre l'accent sur la nécessité de lutter contre la discrimination et l'exclusion qui empêchent l'accès des déshérités à la justice, et qui constitue la racine de nombreuses violations des droits de l'homme. La discrimination est souvent le résultat d'une longue histoire, elle peut prendre diverses formes et provoquer la ghettoïsation, a-t-il poursuivi. La pauvreté est un échec individuel et collectif, a déploré M. Kothari, appelant à prendre des mesures de prévention efficaces afin de traiter les problèmes à leur racine. Il a à ce titre regretté que les législations existantes ne s'accompagnent souvent pas de mesures concrètes de lutte contre la discrimination permettant aux victimes de faire appel. Il est donc essentiel de préparer des réponses appropriées, ce qui a été envisagé lors de la Conférence contre le racisme et la xénophobie, a déclaré le Rapporteur spécial, appelant les États à s'engager pour lutter contre ces maux. Soulignant que les Rapporteurs spéciaux sont avant tout soucieux de faire la lumière sur la vérité et la réalité, M. Khotari a insisté sur leur rôle, qui vise à établir le lien entre les victimes et le Conseil des droits de l'homme et à pousser les États à tenir compte des procédures, dont l'objectif est d'assurer la protection de ceux qui sont dans le besoin, des victimes actuelles et potentielles. Il s'est finalement indigné que des millions de personnes à travers le monde continuent de voir leur dignité bafouée et de subir les humiliations.

M. PHILIPPE TEXIER, Président du Comité des droits économiques, sociaux et culturels, au nom des Présidents d'organes créés en vertu d'instruments des droits de l'homme, a notamment indiqué qu'avant l'adoption en 1966 des Pactes internationaux les droits économiques, sociaux et culturels et sur les droits civils et politiques, la notion d'indivisibilité des droits de l'homme était posé dans les principes mais pas garanti dans les faits. Depuis cette date, d'importants progrès ont encore été accomplis grâce notamment à l'élaboration de protocoles facultatifs se rapportant au Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, un projet qui devrait aboutir bientôt. Le statut juridique du Comité des droits économiques, sociaux et culturels est par ailleurs en révision, dans le sens d'une mise à niveau avec les autres organes de traités. Par ailleurs d'autres comités pourraient voir le jour ces prochains mois, concernant en particulier les droits des personnes handicapées, un thème relativement peu politisé. Enfin, a relevé M. Texier, malgré la persistance des violations des droits de l'homme un peu partout dans le monde, force est de constater qu'un important chemin a été parcouru en matière de protection conventionnelle.

MME JENNIFER LYNCH, Présidente du Comité de coordination des institutions nationales pour la promotion et la protection des droits de l'homme, a relevé que réaliser la dignité et la justice pour tous suppose une vigilance et une coopération très importantes. Les institutions nationales des droits de l'homme peuvent jouer un rôle fondamental dans l'avancement et la réalisation de la Déclaration universelle des droits de l'homme, pour autant qu'elles soient conformes aux Principes de Paris. Il faut notamment que leur mandat soient large et inclue tous les droits et qu'elles reflètent tous les secteurs de la société. Dans l'idéal, ces institutions peuvent contribuer à l'harmonisation des pratiques de la législation nationale avec les instruments internationaux des droits de l'homme auquel l'État est partie. Les institutions nationales, a ajouté Mme Lynch, sont la pierre angulaire de la protection et de la promotion des droits de l'homme. Les questions les plus vitales des droits de l'homme reposent sur les informations produites par ces organisations. Ces institutions sont donc les partenaires nécessaires pour réaliser les objectifs de la Déclaration universelle des droits de l'homme.

S'exprimant au nom de la société civile, MME CAMILA LISSA ASANO, défenseur des droits de l'homme, a déploré que malgré qu'ils en soient les gardiens, les États soient souvent ceux qui violent les droits de l'homme. Elle a également souhaité que toutes les décisions politiques en matière de droits de l'homme fassent l'objet d'un contrôle par la société civile afin de faire du consensus moral contenu dans la Déclaration une réalité.

M. CARLO CLEOFE, également défenseur des droits de l'homme, a lui souligné que la plupart des violations des droits de l'homme sont perpétrées par les États dans l'exercice de la répression de conflits internes. La torture, a-t-il poursuivi, est utilisée partout dans le monde pour arracher des informations et faire subir des sévices à des opposants. Il reste encore beaucoup à faire pour appliquer les principes contenus dans la Déclaration universelle des droits de l'homme et faire respecter les droits économiques, sociaux et culturels. À l'occasion de ce soixantième anniversaire, M. Cleofe a appelé les représentants de la société civile à réfléchir à leur rôle, à la nécessité de rester actifs et vigilants dans la protection et la promotion des droits de l'homme, qui, a-t-il rappelé, n'ont pas été servis sur un plateau d'argent mais sont le résultat d'une lutte de longue haleine.

MME LOUISE ARBOUR, Haut-Commissaire aux droits de l'homme, a expliqué que son office a lancé cette année le premier appel pour un programme de bourses de droits de l'homme pour les pays les moins avancés et que quatre bourses ont pu, de justesse, être octroyées. Elle a présenté brièvement les bénéficiaires de ces bourses, précisant que ces étudiants ont non seulement beaucoup appris de leur expérience professionnelle, mais aussi les uns des autres.

MME VERA MUSSAH, boursière du Haut Commissariat, a dit son rêve de travailler au service de l'humanité, en particulier des femmes et des fillettes victimes de violence sexuelle. C'est pourquoi elle a suivi des études d'infirmière qui la mettent actuellement en position d'aider des victimes de viols. Mme Mussah a estimé nécessaire d'obtenir de meilleurs diplômes et s'est donc orientée vers les bourses délivrées par le Haut Commissariat aux droits de l'homme. Mme Mussah s'est dite convaincue que son expérience lui permettra de concrétiser son ambition de contribuer à la réalisation des droits de chacun.

M. HARI CHANDRA SHARMA, boursier du Haut Commissariat, a exprimé sa reconnaissance à la Haut-Commissaire aux droits de l'homme pour l'attribution de cette bourse qui, a-t-il dit, lui a offert une occasion unique de renforcer ces connaissances et d'entamer une carrière de défenseur des droits de l'homme.

M. NARCISSE M. DONGAR, boursier du Haut Commissariat, a déploré que près de soixante ans après la proclamation de la Déclaration universelle des droits de l'homme, ce texte reste encore lettre morte dans de nombreuses régions du monde. Les droits de l'homme doivent avoir une dimension plus prosaïque, de manière à atteindre toutes les populations dans leurs contextes propres, et l'éducation aux droits de l'homme doit pour ce faire être généralisée, a dit M. Dongar.

MME MAHBUBA AHMED, boursière du Haut Commissariat, a dit l'importance à ses yeux des droits de l'homme sous tous leurs aspects, ce qui l'a amenée à œuvrer auprès de populations marginalisées. Mme Ahmed a valorisé le partage d'expériences et de bonne volonté qu'autorise le programme de bourses du Haut Commissariat aux droits de l'homme.

__________

Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel

VOIR CETTE PAGE EN :