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Examen de la Namibie au Comité des droits de l’enfant : en dépit des progrès réalisés par le pays, des préoccupations subsistent s’agissant notamment de la définition de l’enfant, des violences faites aux enfants et du secteur de l’éducation
07 mai 2024
Le Comité des droits de l’enfant a examiné, hier après-midi et ce matin, le rapport présenté par la Namibie au titre de la Convention relative aux droits de l’enfant.
Au cours du dialogue noué entre les experts membres du Comité et la délégation namibienne venue soutenir ce rapport, la Namibie a été félicitée pour toutes les mesures favorables aux droits des enfants qui ont été prises ces dernières années, en particulier l’adoption en 2015 de la Loi relative à la prise en charge et à la protection de l’enfance et la création du Parlement des enfants – lequel est une institution exemplaire, a-t-il été reconnu. Une experte a cependant regretté que la loi namibienne considère que toute personne âgée de moins de 16 ans est un enfant, contrairement à la Convention qui fixe cet âge à 18 ans. Cette même experte a en outre relevé que certains secteurs de l’État se heurtaient à des problèmes de financement, en particulier pour ce qui est d’assurer l’accès à l’eau et à l’assainissement.
Tout en saluant les progrès réalisés par la Namibie en matière d’enregistrement des naissances, l’experte a par ailleurs constaté que des lacunes demeuraient en la matière dans les régions rurales. Il faut en faire davantage pour protéger les droits des enfants dans le secteur minier, a-t-elle en outre affirmé.
Subsistent en outre des préoccupations en matière d’abandon scolaire, de redoublement et de qualité de la formation des enseignants, a ajouté une autre experte.
Un membre du Comité a recommandé que le Gouvernement namibien cherche à obtenir davantage d’informations sur les violences faites aux enfants, y compris en ligne, et a fait état d’une situation préoccupante à cet égard à en croire les résultats d’une enquête récente. L’État a certes adopté un arsenal juridique pour réprimer les violences physiques et sexuelles envers les jeunes, mais très peu de cas sont dénoncés à la justice, a-t-il regretté. Il a ensuite recommandé que la Namibie interdise les châtiments corporels dans tous les contextes, avant de faire observer par ailleurs que les mariages de mineurs étaient autorisés en Namibie en raison de certaines pratiques traditionnelles préjudiciables. Ce même expert a en outre regretté que l’environnement scolaire ne soit pas adapté aux besoins des enfants handicapés. Il a d’autre part relevé que l’albinisme était fortement rejeté par les familles.
Les questions relatives à l’enregistrement des naissances, aux grossesses adolescentes et à l’abandon d’enfants ont également été particulièrement débattues durant le dialogue. A cet égard, la délégation namibienne a expliqué que le Gouvernement namibien, conscient du fait que l’abandon d’enfants est un grand problème dans le pays, s’efforce de proposer aux parents des moyens de le faire dans les conditions les plus sûres possibles, notamment au travers de l’ouverture de « boîtes à bébés » et d’autres dispositifs destinés à éviter que les enfants ne se retrouvent à la rue. Un membre du Comité a alors souligné que le Comité réprouvait la pratique des « boîtes à bébés ».
Présentant le rapport de son pays, Mme Doreen Sioka, Ministre de l’égalité des sexes, de l’éradication de la pauvreté et de la protection sociale de la Namibie, a notamment indiqué que la Namibie, ayant à cœur de protéger et de défendre les droits de l’enfant, avait adopté la Loi n°3 de 2015 relative à la prise en charge et à la protection de l’enfance, laquelle défend, en particulier, l’intérêt supérieur de l’enfant. Les enfants sont eux aussi informés de leurs droits au titre de cette Loi, a-t-elle souligné. Le devoir de la Namibie en tant que nation est de faire en sorte que ses enfants grandissent dans de bonnes conditions et en sécurité, a-t-elle déclaré.
Pendant la période sous examen, chaque enfant a bénéficié de subventions dont les montants ont considérablement augmenté, de même que de programmes d’aide destinés aux familles, a poursuivi Mme Sioka. D’autres programmes ont été mis en place pour accueillir les enfants vivant dans la rue et les aider à se réinsérer dans la société, a-t-elle fait valoir. Le Gouvernement a en outre considérablement avancé dans sa manière de gérer les bases de données relatives à l’enfance, a-t-elle ajouté.
La Ministre a par ailleurs attiré l’attention sur les mesures prises par le Gouvernement pour obliger les entreprises du secteur minier à respecter les droits de l’enfant – un cadre juridique ainsi que des politiques publiques ayant ainsi été mis en place. Elle a également décrit le processus d’enregistrement mis en place, en particulier dans les zones rurales, pour faire en sorte que toutes les naissances en Namibie soient déclarées à l’état civil. Le taux national d’enregistrement des naissances se situe à 87%, avec des disparités régionales, a précisé Mme Sioka. Le Gouvernement entend mettre un terme aux mariages de mineurs, a-t-elle ensuite ajouté, soulignant que cette pratique est formellement interdite par la Loi (de 2015) sur la protection de l’enfance.
La délégation namibienne était également composée, entre autres, de Mme Julia Imene-Chanduru, Représentante permanente de la Namibie auprès des Nations Unies à Genève, ainsi que de représentants du Ministre de l’égalité des sexes, du Ministère des affaires étrangères et du Ministère de la justice.
Au cours du débat, la délégation a notamment souligné que quelques années seraient nécessaires pour évaluer le dispositif de soutien aux victimes de la violence qui a été introduit dans la loi il y a peu. La Namibie s’efforce de faire en sorte que les enfants marginalisés et les enfants vivant dans les zones rurales puissent accéder à l’école, de même que dans le système préscolaire, dans de bonnes conditions, a d’autre part fait valoir la délégation, avant de souligner que, grâce aux politiques appliquées, le taux d’inscription en première année (cours préparatoire) atteint 98%.
Le Comité adoptera ultérieurement, à huis clos, ses observations finales sur le rapport de la Namibie et les rendra publiques à l’issue de sa session, le 26 mai prochain.
Cet après-midi à 15 heures, le Comité entamera l’examen du rapport du Guatemala.
Examen du rapport
Le Comité est saisi du rapport valant quatrième à sixième rapports périodiques de la Namibie (CRC/C/NAM/4-6), ainsi que des réponses du pays à une liste de points à traiter qui avait été soumise par le Comité.
Présentation du rapport
Présentant le rapport de son pays, MME DOREEN SIOKA, Ministre de l’égalité des sexes, de l’éradication de la pauvreté et de la protection sociale de la Namibie, a indiqué que ce rapport, qui couvre la période 2007-2017, avait été préparé sur la base des recommandations et directives du Comité et avec la consultation de la société civile namibienne. La Namibie a ratifié la Convention en 1990, après quoi elle a adhéré à la Charte africaine des droits de l’enfant en 2004, a rappelé la Ministre. La Namibie, qui a à cœur de protéger et de défendre les droits de l’enfant, a ensuite adopté la Loi n°3 de 2015 relative à la prise en charge et à la protection de l’enfance, laquelle défend, en particulier, l’intérêt supérieur de l’enfant, a-t-elle ajouté. Le devoir de la Namibie en tant que nation est de faire en sorte que ses enfants grandissent dans de bonnes conditions et en sécurité, a déclaré Mme Sioka.
Le Gouvernement namibien a donc pris de nombreuses mesures pour protéger le bien-être des enfants et faire respecter leurs droits, a poursuivi la Ministre. Depuis l’examen du précédent rapport du pays devant le Comité, a-t-elle précisé, la Namibie a ainsi avancé dans l’application de la Loi [susmentionnée] sur la protection de l’enfance, notamment par l’organisation de nombreuses formations sur la manière d’appliquer ce texte, destinées à tous les fonctionnaires, policiers, personnels médicaux et autres personnes travaillant avec les enfants. Les enfants sont eux aussi informés de leurs droits au titre de cette même Loi.
Mme Sioka a ensuite informé le Comité des dispositions prises, y compris sur le plan budgétaire, pour mieux coordonner et optimiser l’efficacité des services destinés aux enfants, tandis que les ministères concernés par l’enfance ont vu leurs budgets considérablement augmentés.
Pendant la période sous examen, chaque enfant a bénéficié de subventions dont les montants ont considérablement augmenté, de même que de programmes d’aide destinés aux familles, a poursuivi Mme Sioka. D’autres programmes ont été mis en place pour accueillir les enfants vivant dans la rue et les aider à se réinsérer dans la société.
Le Gouvernement a en outre considérablement avancé dans sa manière de gérer les bases de données relatives à l’enfance, a aussi fait valoir la Ministre. Un plan stratégique pour obtenir des données plus fiables en matière de protection de l’enfance est en cours d’élaboration, afin de permettre au Gouvernement de prendre, sur la base de données probantes, des décisions répondant aux besoins des enfants, a indiqué Mme Sioka. De plus, une stratégie sur la période 2018-2022 a permis de compiler et de diffuser des données destinées à mesurer les effets des initiatives du Gouvernement, a-t-elle souligné.
La Ministre a par ailleurs attiré l’attention sur les mesures prises par le Gouvernement pour obliger les entreprises du secteur minier à respecter les droits de l’enfant – un cadre juridique ainsi que des politiques publiques ayant ainsi été mis en place, a-t-elle précisé.
Au moment d’élaborer des lois les concernant, le Gouvernement consulte les enfants par le biais de processus autonomes et sans interférence des adultes, a d’autre part fait valoir Mme Sioka. Un Parlement des jeunes a été créé sur instruction du Président de la République, a-t-elle indiqué.
La Ministre a en outre fait état d’une loi promulguée afin d’interdire la vente d’alcool aux mineurs de moins de 18 ans, ainsi que de campagnes de sensibilisation au problème de l’alcoolisme parmi les jeunes. Elle a également décrit le processus d’enregistrement mis en place, en particulier dans les zones rurales, pour faire en sorte que toutes les naissances en Namibie soient déclarées à l’état civil. Elle a précisé que le Gouvernement avait pour objectif d’enregistrer 50 000 naissances supplémentaires d’ici juillet prochain, les enfants apatrides étant eux aussi enregistrés à l’état civil. Le taux national d’enregistrement des naissances se situe à 87%, avec des disparités régionales, a ajouté la Ministre.
Mme Sioka a ensuite mentionné le lancement d’un programme de lutte contre la cybercriminalité et de promotion de la sécurité des enfants dans l’environnement numérique, ainsi que la présentation d’un projet de loi destiné notamment à sanctionner les atteintes commises sur les enfants dans ce même contexte.
Le Gouvernement entend mettre un terme aux mariages de mineurs, a par ailleurs souligné la Ministre. Cette pratique est formellement interdite par la Loi sur la protection de l’enfance, a-t-elle rappelé, précisant que ce délit est passible de fortes amendes, voire de peines d’emprisonnement pouvant atteindre dix ans. Mme Sioka a en outre décrit les mesures prises pour protéger les droits des enfants atteints d’albinisme.
Questions et observations des membres du Comité
MME SOPIO KILADZE, coordonnatrice du groupe de travail chargé par le Comité d’examiner le rapport de la Namibie, a félicité la Namibie pour toutes les mesures favorables aux droits des enfants qui ont été prises ces dernières années, en particulier l’adoption en 2015 de la Loi relative à la prise en charge et à la protection de l’enfance et la création du Parlement des enfants – lequel est une institution exemplaire, a estimé l’experte. Elle a cependant regretté que la loi namibienne considère que toute personne âgée de moins de 16 ans est un enfant, contrairement à la Convention qui fixe cet âge à 18 ans.
L’experte a voulu savoir s’il était envisagé de créer des mécanismes de supervision obligatoire des mesures prises en Namibie en faveur de l’enfance, et si le prochain plan national pour les droits de l’enfant serait doté de financements suffisants. Mme Kiladze a relevé que certains secteurs de l’État se heurtaient à des problèmes de financement, en particulier pour ce qui est d’assurer l’accès à l’eau et à l’assainissement.
Mme Kiladze a voulu savoir comment les autorités faisaient en sorte que les entreprises qui ne respectent pas les droits de l’enfant assument leurs responsabilités à cet égard.
Tout en saluant les progrès réalisés par la Namibie en matière d’enregistrement des naissances, l’experte a constaté que des lacunes demeuraient en la matière dans les régions rurales.
Mme Kiladze a ensuite demandé si le système statistique namibien pouvait produire et publier des données ventilées. D’autres questions de l’experte ont porté sur l’accès des enfants à la justice et, pour les enfants victimes, à des mécanismes de dédommagement. Elle a aussi demandé si les protections qui leur sont données par la Convention étaient connues des enfants.
L’experte a souhaité savoir quels problèmes le Gouvernement avait constatés dans l’accès des enfants à la santé, y compris aux services de santé procréative et de santé mentale. Elle a en outre voulu savoir dans quelle mesure les écoles étaient adaptées aux risques posés par les changements climatiques.
Il faut en faire davantage pour protéger les droits des enfants dans le secteur minier, a d’autre part insisté Mme Kiladze. Elle a demandé si le Gouvernement savait combien d’enfants vivent dans les rues en Namibie.
MME HYND AYOUBI IDRISSI, membre du groupe de travail chargé par le Comité d’examiner le rapport de la Namibie, a salué les efforts du pays dans la lutte contre la discrimination envers les enfants, ainsi que la mise en place d’un département chargé d’éradiquer la pauvreté. Le Comité souhaite connaître l’efficacité de ces mesures, en particulier s’agissant de l’élimination de la discrimination envers les enfants vivant dans les zones rurales, a-t-elle ajouté.
L’experte a ensuite souhaité savoir comment l’intérêt supérieur de l’enfant était concrètement pris en compte dans les procédures judiciaires et administratives. Elle s’est enquise des rôles et missions du Conseil consultatif national des enfants et a voulu savoir ce qu’il en était de la consultation des enfants lors de l’élaboration des lois et programmes les concernant.
Mme Ayoubi Idrissi s’est également enquise de l’efficacité pratique des mesures de réduction du taux de grossesse parmi les adolescentes.
L’experte a par la suite demandé ce qu’il en était du développement de la petite enfance et de l’élimination des obstacles à l’accès au préscolaire, s’agissant en particulier des enfants appartenant à des minorités ou défavorisés. Subsistent en outre des préoccupations en matière d’abandon scolaire, de redoublement et de qualité de la formation des enseignants, a ajouté l’experte.
M. LUIS PEDERNERA REYNA, membre du groupe de travail chargé par le Comité d’examiner le rapport de la Namibie, a recommandé que le Gouvernement namibien cherche à obtenir davantage d’informations sur les violences faites aux enfants, y compris en ligne. Il a fait état d’une situation préoccupante à cet égard, à en croire les résultats d’une enquête récente. L’État a, certes, adopté un arsenal juridique pour réprimer les violences physiques et sexuelles envers les jeunes, mais très peu de cas sont dénoncés à la justice, a en outre regretté l’expert.
M. Pedernera Reyna a recommandé que la Namibie interdise les châtiments corporels dans tous les contextes et qu’elle mette en œuvre des campagnes de promotion d’une éducation positive. Il a par ailleurs fait observer que les mariages de mineurs étaient autorisés en Namibie en raison de certaines pratiques traditionnelles préjudiciables.
L’expert a d’autre part mentionné un manque d’assistants sociaux bien formés en Namibie.
M. Pedernera Reyna a ensuite prié la délégation de dire ce qui était fait pour éliminer la stigmatisation des enfants handicapés. Il a salué l’augmentation des subventions pour enfants handicapés, mais a regretté que l’environnement scolaire ne soit pas adapté à leurs besoins. L’expert a d’autre part relevé que l’albinisme était fortement rejeté par les familles.
M. Pedernera Reyna a souligné que le Comité réprouvait la pratique des « boîtes à bébés ». Il a demandé ce qui était fait pour que tous les enfants puissent vivre dans un milieu familial favorable.
Une autre experte a demandé quel mécanisme était mis en place dans les maternités pour enregistrer les naissances ; elle a en outre souhaité savoir si cet enregistrement était gratuit pour les familles.
Il a par ailleurs été demandé si le Ministère de l’éducation menait des campagnes d’information sur la sexualité à l’intention des écoliers et des écolières.
Il a aussi été recommandé que la Namibie, plutôt que de construire des écoles spéciales pour enfants handicapés, s’attelle à l’intégration de ces enfants dans le système scolaire général.
Au cours du dialogue, une experte a estimé que la Namibie devrait introduire des mesures destinées à éloigner les auteurs de violence envers les enfants. Elle a en outre recommandé l’adoption de mesures alternatives à la détention préventive de mineurs. Les jeunes filles qui souhaitent avorter ne devraient pas être traitées comme des criminelles, a d’autre part souligné la même experte.
Réponses de la délégation
La délégation a d’abord précisé que son pays avait été fortement touché par la pandémie de COVID-19 et que ce n’était que maintenant, en 2023-2024, qu’il connaissait un certain redressement : la question des financements se pose donc avec acuité en Namibie.
La délégation a ensuite mentionné la création, par le Ministère de l’égalité des sexes, d’une équipe spéciale chargée d’évaluer les programmes nationaux pour l’enfance et de coordonner l’action dans ce domaine. Cette équipe est composée de représentants des autorités, de la société civile et d’enfants, a-t-elle précisé.
Les enfants bénéficient de subventions en espèces et en nature. Ils profitent aussi des subventions accordées aux personnes âgées, qui sont nombreuses à s’occuper de leurs petits-enfants, a fait valoir la délégation.
L’âge de la majorité est fixé à 18 ans pour les questions relatives à la vie civile, a fait savoir la délégation, après avoir souligné que différentes lois définissent l’âge minimal pour occuper certains emplois ou pour terminer l’école obligatoire.
La délégation a par la suite indiqué que le Gouvernement travaillait actuellement à l’ouverture de tribunaux spécialisés dans la justice pour les mineurs. L’âge de la responsabilité pénale en Namibie est fixé à 15 ans, mais il est envisagé de changer la situation aux termes d’un projet de loi qui est en discussion au Parlement, a-t-elle précisé.
Les jeunes en conflit avec la loi ne sont pas détenus avec les adultes. Actuellement, sept mineurs condamnés purgent une peine de prison en Namibie, a fait savoir la délégation.
La Namibie a ratifié les instruments de l’Organisation internationale du Travail relatifs au travail des enfants, lequel est interdit avant l’âge de 14 ans et strictement encadré entre 14 et 18 ans, a d’autre part indiqué la délégation, avant de souligner que l’application des dispositions légales est contrôlée par l’inspection du travail.
Le recrutement dans l’armée namibienne est autorisé uniquement à partir de 18 ans, a également précisé la délégation.
Le Gouvernement reconnaît que l’accès à la justice est l’un des droits fondamentaux les plus importants et, à ce titre, il organise une assistance juridique gratuite pour les justiciables qui en ont besoin, y compris les enfants en conflit avec la loi, a poursuivi la délégation. Elle a mentionné la mise en place d’un système judiciaire tenant compte des besoins des mineurs, en particulier s’agissant des enfants témoins. Le Ministère de la justice organise des sensibilisations aux différents aspects de l’assistance juridique et les enfants sont informés de l’existence d’institutions judiciaires capables de répondre à leurs besoins, a souligné la délégation.
Cette année, a d’autre part indiqué la délégation, le Gouvernement namibien va organiser des consultations avec le secteur privé au sujet du projet de loi relatif au respect des droits de l’enfant par les entreprises qui emploient des enfants. La Loi sur la protection de l’enfance encadre déjà l’emploi de jeunes dans le secteur minier, a rappelé la délégation.
Le Gouvernement a augmenté le nombre de centres d’enregistrement des naissances, a par ailleurs souligné la délégation, avant de préciser que ces centres offrent aussi d’autres services, tels que la vaccination. Le registre d’état civil se veut exhaustif : les autorités entendent y faire figurer toutes les personnes vivant sur le sol namibien, y compris les personnes sans papiers ou apatrides, a insisté la délégation. Un projet de loi de régularisation des personnes en situation irrégulière est en cours d’examen, a-t-elle en outre fait savoir.
Les enfants réfugiés qui n’ont pas de documents d’identification ont accès aux services de santé de même qu’au système scolaire, a par ailleurs souligné la délégation.
La Loi sur la protection de l’enfance dépénalise l’abandon d’enfant, a précisé la délégation en réponse à la question d’une experte membre du Comité. Le Gouvernement, conscient du fait que l’abandon d’enfants est un grand problème en Namibie, s’efforce de proposer aux parents des moyens de le faire dans les conditions les plus sûres possibles, notamment au travers de l’ouverture de « boîtes à bébés » et d’autres dispositifs destinés à éviter que les enfants ne se retrouvent à la rue, a-t-elle indiqué. L’État accorde aussi son aide aux femmes qui ne souhaitent pas garder l’enfant à naître.
La délégation a par la suite précisé que le Gouvernement s’efforçait de garantir un cadre juridique solide pour assurer la sécurité des enfants abandonnés. La solution de la « boîte à bébés », dont il n’existe qu’un seul exemplaire en Namibie, n’est que l’une des réponses possibles à ce problème, a ajouté la délégation.
Une partie du rapport est consacrée aux mesures prise pour réduire le nombre des grossesses parmi les adolescentes, a fait observer la délégation. Elle a mentionné en particulier l’accent mis sur le renforcement des services de santé à l’école, pour mieux accompagner les jeunes filles, ainsi que d’autres mesures de sensibilisation dans les communautés. Le pays rencontre à cet égard un problème de manque de personnel compétent, a souligné la délégation.
Le Gouvernement mène, depuis 2014, des campagnes de sensibilisation au problème du mariage d’enfants, a fait savoir la délégation.
Le Parlement a décidé de procéder à des consultations pour connaître les positions dans le pays s’agissant de l’avortement, a ensuite expliqué la délégation. Le Gouvernement s’efforce d’offrir des voies alternatives – telles que la promotion de l’adoption et de la prise en charge [de l’enfant à naître] par des familles d’accueil – à cette pratique qui est rejetée par beaucoup, a dit la délégation.
Les professionnels de l’enfance sont formés pour prendre en compte l’intérêt supérieur de l’enfant dans les questions relatives à la garde d’enfant, au placement en famille d’accueil ou encore à la prise en charge des enfants victimes de violence domestique, a poursuivi la délégation. Enseignants, travailleurs sociaux et parents sont dûment sensibilisés à l’importance de respecter les dispositions législatives en la matière, a-t-elle indiqué.
La délégation a assuré que les jeunes étaient consultés sur toutes les questions qui les concernent – y compris les enfants réfugiés, handicapés ou placés en institution.
Une enquête sur la violence envers les enfants a montré que les cas étaient sous-signalés – un problème auquel le Gouvernement a entrepris de s’attaquer en misant sur la sensibilisation des jeunes, a ajouté la délégation. Les enfants sont incités à dénoncer les faits et sont informés des mécanismes et des institutions capables de les aider, a-t-elle souligné. La délégation a insisté à ce propos sur le fait que le Gouvernement s’employait à augmenter le nombre des travailleurs sociaux.
Un enfant victime de violence sexuelle peut être pris en charge dans un des 23 centres spécialisés ouverts en Namibie, a précisé la délégation.
Revenant par la suite sur ces questions de violences envers les enfants, la délégation a précisé qu’un travailleur social décidait des mesures à prendre pour assurer l’intérêt supérieur de l’enfant victime. La mesure consistant à éloigner le responsable des faits sera prise avant tout éloignement de la victime, [l’éloignement de la victime étant une] démarche considérée comme de dernier recours, a précisé la délégation. Elle a ajouté que quelques années seraient nécessaires pour évaluer le dispositif de soutien aux victimes de la violence qui a été introduit dans la loi il y a peu.
Le Gouvernement doit encore s’atteler à l’élaboration d’un texte juridique afin d’interdire les châtiments corporels dans tous les contextes, a par ailleurs indiqué la délégation.
La Namibie n’a jamais été saisie d’affaire de maltraitance d’enfant liée à l’albinisme, a poursuivi la délégation. Les enfants atteints d’albinisme ne sont pas considérés comme handicapés ; ils peuvent recevoir des soins et des lunettes, a-t-elle indiqué.
Les autorités ont pris des engagements en matière de protection des enfants contre la cybercriminalité et l’exploitation en ligne, des campagnes de sensibilisation étant organisées dans ce domaine, a d’autre part indiqué la délégation.
La Namibie s’efforce de faire en sorte que les enfants marginalisés et les enfants vivant dans les zones rurales puissent accéder à l’école, de même que dans le système préscolaire, dans de bonnes conditions. Les autorités centrales peuvent financer la construction d’écoles et fournir le matériel nécessaire si les autorités locales ne le peuvent, a indiqué la délégation.
Les autorités tiennent également compte des enfants ayant des besoins supplémentaires, y compris pour ce qui est des enfants vivant dans les rues ou risquant d’y vivre, dont plus de 350 bénéficient du soutien des autorités pour aller à l’école et finalement réintégrer leur famille.
Le Ministère de l’éducation octroie en outre des allocations et subventions pour permettre aux enfants handicapés de s’inscrire à l’école, a poursuivi la délégation. Le Gouvernement est en train de rédiger un cahier des charges relatif aux aménagements raisonnables dans les bâtiments et équipements scolaires, a-t-elle précisé.
Grâce aux politiques appliquées, le taux d’inscription en première année (cours préparatoire) atteint 98%, a fait valoir la délégation. Un programme a été lancé pour améliorer la qualité des enseignements dispensés, en particulier s’agissant de l’apprentissage de la lecture. Des mesures ont en outre été prises pour réduire les redoublements et abandons scolaires.
La délégation a aussi mentionné des plans menés par le Ministère de l’éducation s’agissant de l’accès à l’eauet à l’assainissement en milieu scolaire.
Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), la Namibie est le premier pays en Afrique à avoir pris des mesures efficaces pour prévenir la transmission du VIH de la mère à l’enfant, a ensuite fait valoir la délégation.
La politique nationale en matière de changements climatiques intègre deux stratégies qui tiennent compte des exigences de la Convention, a-t-il par ailleurs été indiqué. Le Gouvernement veille à ce que les interventions en matière de climat tiennent compte des besoins des enfants vivant dans les zones tant rurales qu’urbaines, a précisé la délégation.
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