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Déclarations Conseil des droits de l’homme

Le Conseil des droits de l’homme termine son débat de haut niveau

26 Février 2020

Conseil des droits de l'homme
HRC/20/9

26 février 2020

Le Conseil des droits de l'homme a achevé, ce matin, son débat de haut niveau, entamé à l’ouverture de la session avant-hier, en entendant vingt-cinq hauts dignitaires.  Le Conseil a ensuite tenu son débat général en entendant les déclarations de plus d’une vingtaine de délégations.

Sont successivement intervenus dans le cadre du débat de haut niveau : la Ministre de la justice du Gabon ; le Ministre de l’Union pour le Bureau du Conseiller d’État du Myanmar ; le Ministre de la justice et des droits de l’homme et Garde des sceaux du Mali ; le Ministre du droit, des affaires constitutionnelles et des droits de l’homme du Lesotho ; le Ministre de la justice et des affaires juridiques et parlementaires du Zimbabwe ; le Ministre des droits humains de la République démocratique du Congo ; le Ministre des affaires étrangères, du développement des compétences, de l’emploi et des relations de travail de Sri Lanka ; la Ministre de la justice et des affaires constitutionnelles et religieuses du Mozambique ; le Ministre des affaires étrangères de Bahreïn ; la Ministre des droits de l'homme du Honduras ; le Ministre adjoint des affaires étrangères de l’Azerbaïdjan ; le Ministre adjoint des affaires étrangères de la Bulgarie ; la Ministre adjointe de la justice de la Namibie ; la Ministre en charge des droits humains et de la promotion civique du Burkina Faso ; le Vice-Ministre au Ministère des affaires extérieures de l’Inde ; le Ministre adjoint des affaires étrangères de l’Estonie ; le Secrétaire du Bureau des opérations présidentielles de communication des Philippines ; le Ministre adjoint des affaires étrangères de la Slovénie ; le Ministre adjoint des affaires étrangères et Directeur pour les affaires de l’Union européenne de la Turquie ; le Directeur général pour les affaires multilatérales du Soudan du Sud ; le Recteur de l’Université pour la paix ; la Haute-Commissaire adjointe chargée de la protection au Haut-Commissariat des Nations Unies aux réfugiés (UNHCR) ; le Directeur général des droits de l’homme et de la démocratie au Ministère des affaires étrangères du Mexique ; la Secrétaire générale du Commonwealth ; et le Secrétaire d’État au Ministère des affaires étrangères de la Serbie. 

En fin de séance, plusieurs délégations* ont exercé leur droit de réponse. 


Cet après-midi, le Conseil entendra la présentation du rapport de la Haute-Commissaire aux droits de l’homme concernant la reddition des comptes pour toutes les violations du droit international commis dans les territoires palestiniens occupés et une mise à jour orale du Rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme en Érythrée.  Il tiendra alors des dialogues interactifs sur ces deux sujets.

 

Fin du débat de haut niveau
MME ANTONELLA NDEMBET, Ministre de la justice du Gabon, a décrit les multiples efforts et les mesures adoptées pour garantir tous les droits de l’homme des citoyens gabonais.  Ainsi, le Gabon fait-il partie des dix Etats ayant permis l’entrée en vigueur du troisième Protocole facultatif se rapportant à la Convention relative aux droits de l’enfant (qui instaure une procédure de plaintes individuelles devant le Comité des droits de l'enfant).  La mise en place d’un mécanisme de prévention, d’alerte et de suivi des violences contre les enfants en milieu scolaire fait aussi partie des initiatives récentes, a ajouté la Ministre.  Le droit à la vie, d’une part, et la lutte contre la traite des personnes, de l’autre, méritent aussi toute l’attention des autorités qui restent résolument engagées à prévenir y à pénaliser tous les actes d’exploitation d’êtres humains et les crimes de sang, de toute nature, en érigeant en circonstances aggravantes ceux commis contre les enfants. 
La Ministre gabonaise s’est en outre félicitée, en ce vingt-cinquième anniversaire de la Conférence de Beijing, des avancées enregistrées en termes de parité et d’autonomisation des femmes.  En partenariat avec le bureau régional de l’ONU en Afrique centrale, le Gabon a organisé un atelier qui a notamment fourni l’occasion de se pencher sur le statut et le mode de désignation des membres de la commission nationale des droits de l’homme.  Des efforts restent à faire, a reconnu Mme Ndembet, avant d’ajouter que le Gabon continuera à soutenir toutes les initiatives visant à améliorer la jouissance des droits de l’homme, avec l’appui du Conseil. 

M. KYAW TINT SWE, Ministre de l’Union pour le Bureau du Conseiller d’Etat du Myanmar, a assuré que la coopération avec les Nations Unies constitue une pierre angulaire de la politique étrangère de son pays.  Pour un pays ayant connu des conflits internes pendant 70 ans, la réalisation de la paix constitue la priorité numéro un, a-t-il fait savoir, ajoutant que, grâce au dialogue, les groupes ethniques ont pu être réunis autour de la même table pour parvenir à des accords de paix.  Le Gouvernement du Myanmar, élu démocratiquement, considère la question de l’Etat Rakhine comme un grand défi et il a pris des mesures concrètes pour trouver une solution au problème, a indiqué le Ministre.  En 2016 et 2017, des attaques délibérées de groupes armés ont tenté de faire dérailler le processus et ont été le prélude à la crise humanitaire actuelle, a-t-il déclaré. 

Un accord a été signé avec le Bangladesh pour un retour sûr, digne et volontaire des réfugiés, a ensuite rappelé le Ministre, assurant que le Gouvernement du Myanmar respecte les principes qui sont au cœur même de l’ordre juridique international.  S’agissant des événements dans l’Etat Rakhine, une commission d’enquête a été mise en place, qui a entendu plus de 1500 témoins et dont les conclusions doivent permettre d’engager des poursuites pour les pillages et les crimes graves, a précisé le Ministre de l’Union.  Le Conseil des droits de l'homme, créé pour remédier aux faiblesses et aux échecs de l’ancienne Commission des droits de l'homme, doit faire le bilan de ce qu’il a fait et de son avenir, a-t-il estimé, avant de se féliciter de la mise en place de l’Examen périodique universel (EPU), qui place tous les Etats sur un pied d’égalité.  En conclusion, le Ministre a plaidé pour que le Conseil soit un organe de « coopération pour le bien de l’humanité ». 

M. MALICK COULIBALY, Ministre de la justice et des droits de l’homme, Garde des sceaux du Mali, a déclaré que la situation actuelle des droits de l’homme [au Mali] reste intimement liée à celle, plus globale, du pays, marquée par une crise qui a ébranlé l’Etat jusque dans ses fondements.  Faisant le point sur l’état de mise en œuvre de l’Accord de 2015 pour la paix et la réconciliation au Mali – issu du processus d’Alger avec les mouvements armés du nord du pays –, il a reconnu les retards pris [dans la mise en œuvre de cet Accord] au regard d’un contexte sécuritaire difficile, mais a assuré de la détermination du Gouvernement malien à honorer ses engagements, en particulier par la mise en œuvre du programme de désarmement, de démobilisation et de réinsertion.  Ainsi, ce dernier programme a-t-il permis l’intégration effective de 1330 anciens membres des groupes armés au sein des forces de défense et de sécurité, a indiqué M. Coulibaly. 

Le Ministre a ensuite fait état de la création de la Zone de développement du Nord du Mali et de la mise en place d’un Fonds de développement durable, ainsi que de la Commission justice, vérité et réconciliation qui a enregistré 16 000 dépositions de victimes.  Il a en outre rappelé la promulgation, en juillet dernier, d’une loi d’entente nationale excluant de son champ d’application les crimes de guerre, les crimes contre l’humanité, les crimes sexuels et les autres crimes imprescriptibles.  De plus, le dialogue national inclusif de décembre dernier a permis de faire avancer l’agenda des réformes politiques et institutionnelles, a-t-il ajouté.  Le Ministre a toutefois regretté que l’Accord ne prenne pas en charge toutes les dimensions de la crise, en particulier la situation dans les régions du centre, en proie aux attaques asymétriques perpétrées par des de groupes terroristes alliés aux narcotrafiquants et bénéficiant de soutien des combattants de l’Etat islamique défaits au Levant et redéployés au Sahel qui s’emploient à déstabiliser le Mali et les pays voisins, en dressant les populations les unes contre les autres. 
M. Coulibaly a demandé à la communauté internationale de fournir l’assistance nécessaire au G5 Sahel pour qu’il soit en mesure de s’acquitter de son mandat.  Il a ensuite insisté sur la coopération avec la Cour pénale internationale, qui a permis la condamnation d’un Malien, et a souligné qu’au niveau national, des poursuites judiciaires et disciplinaires ont également été appliquées contre les membres des forces de sécurité ayant failli à leur devoir.  Le Mali s’est aussi doté d’une loi relative aux défenseurs des droits de l’homme, dont le décret d’application vient d’être adopté.  

M. SIXTUS HABOFANOE LEHANA, Ministre du droit, des affaires constitutionnelles et des droits de l’homme du Lesotho, a noté les progrès importants réalisés par le Conseil en termes de promotion des droits de l'homme dans le monde, même si beaucoup reste à faire.  Selon lui, le Conseil ne peut survivre si une masse critique d’Etats ne consent pas des efforts tangibles au niveau national afin de remplir ses objectifs.

Au Lesotho, certains problèmes sécuritaires sont dus à la Constitution, raison pour laquelle une révision constitutionnelle a été entreprise, a poursuivi le Ministre.  Une autorité de la réforme nationale a été mise en place, qui permettra d’établir les conditions préalables à la démocratie, à la bonne gouvernance et au respect des droits de l'homme, a-t-il indiqué.  Le Ministre a ensuite insisté sur l’importance du respect des droits des groupes vulnérables, notamment des femmes et des filles, ainsi que des personnes âgées. 

M. ZIYAMBI ZIYAMBI, Ministre de la justice et des affaires juridiques et parlementaires du Zimbabwe, a déclaré qu’en guise de preuve de l’engagement constant de son pays auprès des mécanismes du Conseil, le Zimbabwe avait soumis un rapport volontaire dans le cadre de l’Examen périodique universel, ainsi qu’une série de rapports périodiques à plusieurs organes conventionnels de l’ONU et de l’Union africaine.  Le Zimbabwe a également accueilli des procédures spéciales, dans un souci constant d’approfondir le dialogue sur les droits de l’homme et d’ajuster ses politiques.  Au niveau national, a poursuivi M. Ziyambi, des élections présidentielles ont eu lieu et le dialogue entre les forces politiques se poursuit.  Le Zimbabwe déploie aussi des efforts substantiels pour prévenir et pallier les répercussions du changement climatique, les sécheresses persistantes et le phénomène El Niño.  Le Ministre a en outre fait état de la création de ceintures vertes hautement productives et d’une diversification du secteur agricole.  Il a aussi évoqué l’impact du cyclone Idai sur son pays et en Afrique. 
Le Zimbabwe continue cependant de subir les effets dévastateurs des sanctions économiques illégales et des restrictions qui lui sont imposées par des nations occidentales et leurs alliées et qui nuisent aux perspectives économiques et aux moyens de subsistance des citoyens ordinaires, a déclaré M. Ziyambi.  Demandant à son tour la levée de ces mesures, le Ministre de la justice a salué le plein appui reçu de la part de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) contre ces sanctions, par la proclamation du 25 octobre comme « Journée de solidarité pour la levée des sanctions illégales ». 

M. André Lite Asebea, Ministre des droits humains de la République démocratique du Congo, a affirmé que son pays porte encore les stigmates de longues années d’instabilité au plan sécuritaire.  Il a ajouté que de nouveaux cas de violences entre communautés au Tanganyika, dans le Maï-Ndombe, en Ituri, au Nord-Kivu et au Sud-Kivu, ne font qu’accroître le niveau d’alerte quant aux abus des droits humains qui y sont commis : viols massifs, tueries de masse, enrôlement d’enfants et même des cas de recours disproportionné à la force de la part des forces de l’ordre. 

Comme suite à la résolution 38/20 du Conseil des droits de l’homme, la République démocratique du Congo se doit de mettre en œuvre les mécanismes de justice transitionnelle, sans quoi l’état de droit rencontrerait de sérieux écueils, a poursuivi le Ministre.  La mise en œuvre de la justice transitionnelle suit une approche centrée sur la victime, au regard de l’expérience de pays où, comme c’est le cas au Rwanda, elle a déjà été appliquée, a-t-il précisé, avant d’indiquer que son Gouvernement entendait donner effet à la création d’un « Fonds national au profit des victimes de violations graves des droits de l’homme ».  Le Ministre a par ailleurs annoncé qu’avaient été institués l’Agence de prévention contre la traite des personnes et le Comité national de prévention de la torture.  Les missions de la conseillère spéciale du chef de l’État chargée de la lutte contre les violences sexuelles ont en outre été renouvelées et renforcées, a-t-il ajouté. 

M. DINESH GUNAWARDENA, Ministre des affaires étrangères, du développement des compétences, de l’emploi et des relations de travail de Sri Lanka, a déclaré que le conflit brutal dans son pays est terminé et que, depuis mai 2019, pas une balle n’a été tirée au nom de mouvements séparatistes.  Un processus de paix et de réconciliation durable a été lancé et des mécanismes nationaux doivent permettre une reddition de comptes s’agissant des violations des droits de l'homme, a-t-il ajouté.  En dépit de toute cela, a-t-il poursuivi, un groupe n’appréciant pas la fin du conflit et le rétablissement de la paix avait présenté au Conseil en 2013, 2014 et 2015 des résolutions spécifiques portant sur le pays.  M. Gunawardena a souhaité que soit officiellement inscrite dans le rapport la décision de Sri Lanka de se retirer de la résolution 40/1. 

Le Ministre sri-lankais des affaires étrangères a réitéré l’engagement de son Gouvernement de parvenir à une paix durable et à la reddition de comptes, ce qui – a-t-il précisé – va comprendre la désignation d’une commission d’enquête ayant un juge de la Cour suprême à sa tête.  Le Gouvernement va également tenir compte des préoccupations existantes et introduira les réformes institutionnelles nécessaires, a-t-il ajouté.  Il va aussi mettre en œuvre des politiques promouvant les droits collectifs et individuels et assurant la justice et la réconciliation.  Sri Lanka demandera toujours l’assistance de l’ONU, notamment pour ce qui est des droits de l'homme, a conclu le Ministre.

MME HELENA MATEUS KIDA, Ministre de la justice et des affaires constitutionnelles et religieuses du Mozambique, a affirmé que les élections municipales d’octobre 2018 et législatives d’octobre 2019 s’étaient déroulées d’une manière paisible, libre et juste, en présence d’observateurs locaux, régionaux et internationaux, ce qui a contribué à la consolidation de la jeune démocratie mozambicaine.  Elle a ensuite déploré les dégâts majeurs, les pertes humaines, la faim et la misère occasionnés par les cyclones Idai et Kenneth dans le centre et le nord du pays.  La Ministre a d’autre part rappelé l’événement positif qu’a constitué la signature de l’accord de paix et de réconciliation, précédé par un accord définitif de cessation des hostilités militaires avec la RENAMO. 

Le Mozambique s’applique par ailleurs à lutter contre la pauvreté par l’amélioration de l’assistance juridique aux citoyens nécessiteux, par des campagnes d’alphabétisation juridique, ainsi que par des formations professionnelles dans tous les secteurs.  Des réformes législatives visent en outre l’éradication des stéréotypes et des pratiques discriminatoires et la promotion des droits civils.  Saluant l’Examen périodique universel, la Ministre a admis que son pays n’a pas été en mesure d’appliquer toutes les recommandations formulées lors du deuxième cycle de l’EPU ; mais elle a assuré que le pays s’active à affermir les mesures de mise en œuvre par toutes les parties prenantes au plan interne, favorisant ainsi la promotion de la transparence et de l’équité.  Le Mozambique s’apprête à mener une consultation inclusive à l’échelle nationale dans le cadre des préparatifs du troisième cycle de l’EPU, a indiqué la Ministre.  Elle a en outre fait part des mesures engagées en matière de lutte contre la corruption. 

M. Abdullatif Bin Rashid Alzayani, Ministre des affaires étrangères de Bahreïn, s’est dit fier que son pays ait pris des initiatives pionnières et fortes dans le domaine des droits de l’homme, évoquant notamment celle relative à la mise en place d’une Commission indépendante chargée d’enquêter sur les violations des droits de l’homme commises dans le pays à l’époque des troubles de 2011.  Le Roi a accepté toutes les recommandations de cette Commission et a pris les dispositions pour les mettre en œuvre, a souligné le Ministre.  Le Roi souhaite jeter, de manière tout à fait sincère, les bases d’un État de droit, a-il insisté.  Le Roi a par ailleurs demandé aux institutions pertinentes de faire en sorte de protéger l’ensemble des droits de l’homme de la population, insistant sur le fait qu’elles doivent rendre des comptes devant le Parlement.  Le Roi a développé une approche moderne en vue de promouvoir les droits de l’homme ; il a également lancé un prix international, décerné tous les deux ans à des individus ou organisations pour leur travail dans le domaine de l’humanitaire. 

Bahreïn accorde une grande importance au rôle de la femme dans le processus de développement durable, a poursuivi le Ministre bahreïnite des affaires étrangères.  Le Royaume respecte ses obligations internationales en matière de lutte contre la traite des personnes et il examine actuellement le projet de création d’un centre d’expertise en matière de lutte contre le trafic de drogue et contre la criminalité. 

MME KARLA CUEVA, Ministre des droits de l'homme du Honduras, a évoqué l’adoption d’un programme de développement durable au plan national et l’intégration d’un indicateur relatif aux droits de l'homme dans toutes les politiques menées au Honduras.  En 2015, a-t-elle ajouté, le pays a adopté une loi de protection des défenseurs des droits et des journalistes.  Le Honduras continue par ailleurs de renforcer ses institutions chargées de mener les enquêtes sur les violences faites aux femmes et aux filles, entre autres mesures prises en faveur de la protection des droits, a indiqué la Ministre. 

Mme Cueva s’est ensuite félicitée de l’ouverture d’un bureau du Haut-Commissariat aux droits de l'homme au Honduras en 2015 et a estimé que sa présence est essentielle, non seulement pour le renforcement de l’institutionnalisation des droits de l'homme et pour le travail avec la société civile, mais aussi pour créer des espaces de dialogue et de coopération entre les divers secteurs de la société.

Le caractère irremplaçable des Nations Unies, 75 ans après leur création, a été mis en exergue par M. RAMIZ HASANOV, Ministre adjoint des affaires étrangères de l’Azerbaïdjan, qui a annoncé que son pays allait accroître cette année sa contribution volontaire au Haut-Commissariat aux droits de l'homme.  Il a ensuite encouragé tous les Etats à se concentrer sur un dialogue constructif et sincère. 

Les élections parlementaires tenues le 9 février 2020 en Azerbaïdjan ont confirmé la démarche du pays en faveur de la démocratie et des droits de l’homme, a poursuivi M. Hasanov.  Il a ensuite décrit la situation dans les territoires occupés par l’Arménie et dénoncé les fausses allégations des autorités de ce dernier pays concernant la réalité au Nagorno-Karabakh, avant de réclamer le retrait immédiat et sans condition des forces d’occupation.  Le Ministre a rappelé que ce jour marquait le 28e anniversaire du « génocide de Kholajy ».  M. Hasanov a exhorté le Conseil, ses procédures spéciales et le Haut-Commissariat à prendre des mesures efficaces pour que les personnes déplacées internes et les réfugiés puissent recouvrer leurs droits.  Il a par ailleurs dénoncé la tenue d’élections au Nagorno-Karabakh, car celles-ci violent le droit international ; ces élections n’ont jamais été reconnues par la communauté internationale et continueront à être rejetées, a-t-il conclu. 

M. Petko DoYkov, Ministre adjoint des affaires étrangères de la Bulgarie, a déclaré que les actions de la Bulgarie visant à promouvoir et protéger les droits humains font partie d’une approche intégrée de la mise en œuvre Du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Le pays fait des efforts concrets pour assurer l’égalité entre les hommes et les femmes et parvenir à l’autonomisation des femmes.  Il a notamment adopté son Plan d’action national sur les femmes, la paix et la sécurité pour la période 2020-2025. 

La tolérance et la compréhension sont des valeurs fondamentales des démocraties modernes, a poursuivi M. Doykov ; c’est pourquoi la Bulgarie redouble d’efforts pour promouvoir le respect de la diversité, la tolérance et le pluralisme.  Pour la première fois depuis 17 ans, les autorités bulgares ont empêché la manifestation nationaliste et xénophobe connue sous le nom de « Marche Lukov », qui était prévue la semaine dernière, a fait valoir le Ministre adjoint.  La résurgence - à un niveau jamais atteint depuis des années – de l’antisémitisme, des discours de haine et des actes de violence à l’encontre des minorités constitue une menace pour le monde entier, a-t-il insisté.  C’est pourquoi, il est essentiel de donner aux jeunes générations les outils pour lutter contre l’intolérance, a-t-il conclu.

Après avoir rappelé que cette année marque le 75ème anniversaire de l’ONU, MME LIDWINA SHAPWA, Ministre adjointe de la justice de la Namibie, a fait remarquer que 2020 est également une année particulière pour la Namibie, qui fête ses 30 ans d’indépendance et s’honore d’être membre du Conseil des droits de l'homme pour la deuxième fois.  Lors de sa candidature au Conseil, la Namibie a plaidé pour une collaboration avec les autres Etats membres afin de cultiver un environnement plus positif et constructif au sein du Conseil ; elle continuera à soutenir le mécanisme le plus réussi du Conseil, à savoir l’EPU.  Cette année est aussi un jalon pour l’égalité des hommes et des femmes, avec la célébration du 25ème anniversaire du Programme d’action de Beijing et le 20ème anniversaire de la résolution 1325 du Conseil de sécurité sur les femmes, la paix et la sécurité, a souligné la Ministre adjointe. 

Mme Shapwa a ensuite constaté avec tristesse que des personnes vivent encoure sous occupation étrangère, ce qui est clairement contraire au principe d’autodétermination figurant à l’article premier de la Charte des Nations Unies adoptée il y a 75 ans.  La Namibie continuera donc de plaider pour le droit à l’autodétermination des peuples du Sahara occidental et de Palestine.  En solidarité avec les peuples de Cuba, du Venezuela, de l’Iran et du Zimbabwe, la Namibie continuera également à appeler à une levée des sanctions unilatérales, de même qu’à soutenir toutes les initiatives visant à faire du droit au développement une réalité.

MME MAMINATA OUATTARA OUATTARA, Ministre en charge des droits humains et de la promotion civique du Burkina Faso, a signalé que la jouissance des droits de l’homme est sérieusement compromise en raison de l’intolérance, de l’extrémisme violent et du terrorisme.  Le Burkina Faso, à l’instar de plusieurs pays du Sahel, fait face à des problèmes d’ordre sécuritaire et se voit engagé dans une lutte contre le terrorisme – un fléau qui porte atteinte aux droits et à la sécurité des citoyens –, a-t-elle poursuivi. 

Cette nouvelle conjoncture a conduit le Gouvernement du Burkina Faso à réviser plusieurs de ses plans, dont celui pour le développement économique et social, a poursuivi la Ministre.  Conscient des limites d’une action strictement nationale, le pays fait partie du G5 Sahel, a-t-elle rappelé.  Il s’est en outre engagé à coopérer avec les mécanismes du Conseil ; il met en œuvre les recommandations qu’il a acceptées au titre de l’EPU et fait par ailleurs rapport aux organes conventionnels.  Le Burkina Faso a récemment soumis son rapport Beijing+25 où il présente, notamment, son nouveau Code pénal, adopté en 2018, qui renforce en particulier la pénalisation du mariage des enfants, a fait valoir la Ministre.  Quant à la lutte contre les mutilations génitales féminines, elle a été appuyée, sous la houlette des Etats africains, par la résolution de l’Assemblée générale sur cette problématique.  Le 20 novembre 2019, le pays a aussi célébré le trentième anniversaire de la Convention relative aux droits de l’enfant sous le slogan : « Un Burkina Faso digne des enfants ». 

M. Vikas Swarup, Vice-Ministre au Ministère des affaires extérieures de l’Inde, a rappelé que cette année marquait le 150ème anniversaire de la naissance de Gandhi, dont le sens de la justice – a-t-il estimé – doit guider la mise en œuvre de la Déclaration des droits de l’homme et du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Le Vice-Ministre a ensuite énoncé une série de mesures socioéconomiques prises dans son pays pour permettre le développement inclusif de toute la population indienne.  Ces initiatives sont conformes aux Objectifs de développement durable, a-t-il assuré. 

Le besoin de coopération mondiale est plus évident que jamais pour préserver la terre, a ensuite déclaré le Vice-Ministre.  La lutte contre le réchauffement climatique exige une coopération renforcée, a-t-il insisté.  Le terrorisme est la violation la plus pernicieuse du droit fondamental à la vie, a poursuivi M. Swarup.  Il a indiqué que son pays plaidait pour que des mesures soient prises afin de lutter contre ceux qui abritent et financent le terrorisme ; il a rappelé que l’Inde est touchée depuis des années par le terrorisme transfrontalier.  Il est plus qu’ironique que le Pakistan, premier exportateur de violences, donne des leçons en matière des droits de l’homme, a déclaré M. Swarup.  Le Jammu-et-Cachemire est et restera une partie intégrante de l’Inde, a-t-il affirmé.  Malgré une campagne de rumeurs, la situation dans cette région est calme et toutes les restrictions ont été levées, a-t-il assuré.  Les écoles et les hôpitaux fonctionnent normalement et ce, malgré les tentatives d’infiltrer la région menées par le Pakistan, a-t-il ajouté. 

M. ERKI KODAR, Ministre adjoint des affaires étrangères de l’Estonie, s’est félicité de l’Appel à l’action en faveur des droits de l'homme lancé par le Secrétaire Général devant le Conseil lundi.  Il a appelé à soutenir les défenseurs des droits de l'homme dans leur travail essentiel.  Il s’est dit préoccupé au sujet de l’impunité dont jouissent les auteurs d’attaques contre la sécurité des journalistes et des tendances de certains pays à restreindre la liberté d’expression en ligne et hors ligne.  Le Ministre adjoint a ensuite plaidé pour davantage de progrès en faveur des droits des femmes et des filles et a demandé de rejeter toute tentative visant à saper le cadre normatif dans ce domaine, notamment en ce qui concerne les droits à la santé sexuelle et génésique. 

M. Kodar a ensuite évoqué le sixième anniversaire de l’agression militaire russe contre l’Ukraine, attirant l’attention sur les graves violations du droit international et des droits de l'homme dans ce contexte.  Il a annoncé que l’Estonie organisera au mois de mars à New York une réunion en « formule Arria » [ndlr : la formule Arria est un dispositif informel qui permet au Conseil de sécurité d’avoir une plus grande flexibilité, en particulier dans le choix des intervenants, lorsqu’il s’agit d’être informé sur des questions internationales de paix et de sécurité] afin d’écouter des comptes rendus de première main et des évaluations d’experts sur la situation des droits de l'homme dans la République autonome de Crimée et dans la ville de Sébastopol, en Ukraine.  En tant que membre du Conseil de sécurité, l’Estonie souligne que le droit international est la pierre angulaire de la paix et de la sécurité et le pays plaide pour un meilleur échange d’informations entre le Conseil de sécurité et le Conseil des droits de l'homme, les procédures spéciales et le Haut-Commissariat aux droits de l'homme.

M. JOSE RUPERTO MARTIN ANDANAR, Secrétaire du Bureau des opérations présidentielles de communication des Philippines, a déclaré que la préservation et le renforcement de l’espace de liberté et d’autonomisation des médias et de leur rôle dans la vie publique de 110 millions de Philippins figurent parmi les grandes priorités de l’Administration Duterte.  A cet égard, l’établissement d’une Equipe présidentielle spéciale chargée de la sécurité des médias est une première en Asie, voire dans le monde, s’est-il félicité, précisant que le mandat de cette Equipe consiste à protéger la vie, la liberté et la sécurité des travailleurs des médias et a aussi pour objectif avoué de lutter contre les allégations qui prétendent que les Philippines figurent parmi les nations les plus dangereuses au monde pour les journalistes.

M. Andanar a rappelé que pendant des années, le Comité de protection des journalistes avait cité 41 cas non résolus de meurtres de journalistes aux Philippines, dont 32 dans le massacre perpétré en novembre de 2009 dans la province de Maguindanao.  M. Andanar a alors indiqué que ces 32 cas sont désormais résolus avec la condamnation, en décembre dernier, de 43 individus, y compris des policiers, des fonctionnaires locaux et surtout, des membres du clan politique Ampatuan.  M. Andanar a catégoriquement rejeté les critiques selon lesquelles les attaques contre des personnalités médiatiques ou des moyens d’information seraient en fait des attaques contre la liberté de la presse.  Les affaires portées devant les tribunaux dans ce contexte impliquent des criminels et concernent des violations d’ordre constitutionnel ; il ne s’agit en aucun cas d’attentats politiques, a insisté M. Andanar.  En tant que pays qui se considère victime de l’action arbitraire du Conseil, les Philippines prient cet organe de demeurer un bastion constructif du multilatéralisme et de préserver sa crédibilité en respectant les normes les plus élevées d’objectivité et d’intégrité, a conclu le Secrétaire du Bureau des opérations présidentielles de communication. 

M. Matej Marn, Ministre adjoint des affaires étrangères de la Slovénie, a déclaré que le moment était venu d’agir contre la dégradation de l’environnement.  Le développement des technologies et de l’intelligence artificielle recèle une potentielle menace pour le monde, a-t-il ensuite déclaré.  Il faut que toutes les femmes et filles jouissent de l’ensemble de leurs droits, y compris le droit à la santé génésique et sexuelle, a-t-il en outre souligné.  Il a par ailleurs indiqué que la Slovénie allait proposer une résolution visant à assurer la jouissance des droits des minorités.  Le pays va aussi poursuivre l’appel lancé pour protéger les personnes âgées contre toutes les formes de discrimination.  La Slovénie va également continuer à œuvrer pour assurer aux enfants l’ensemble de leurs droits.  La formation aux droits de l’homme est indispensable pour développer une société juste et inclusive, a fait observer le Ministre adjoint. 

Le Conseil a montré ces dernières années qu’il avait un rôle essentiel à jouer contre toutes les violations des droits de l’homme qui se produisent partout dans le monde, a poursuivi M. Marn.  De nombreuses crises sont latentes aujourd’hui ; il faut agir et prévenir ces situations, a-t-il souligné.  Il a en outre rappelé que la Slovénie condamne toutes représailles à l’encontre des défenseurs des droits de l’homme.  La situation actuelle des Nations Unies en matière de financement ne devrait pas nuire au fonctionnement du Conseil ni au pilier des droits de l’homme, a-t-il ensuite plaidé. 

M. FARUK KAYMAKCI, Ministre adjoint des affaires étrangères et Directeur pour les affaires de l’Union européenne de la Turquie, a présenté ses condoléances aux familles des victimes de l’attaque raciste haineuse à Hanau, en Allemagne, la semaine dernière, au cours de laquelle quatre citoyens turcs ont perdu la vie.  Il est grand temps que les pays prennent des mesures pour lutter contre cette tendance alarmante et faire taire les discours racistes et xénophobes, a-t-il déclaré.  Pour sa part, la Turquie respecte les droits de l'homme et la dignité des millions de réfugiés qu’elle accueille, dont 3,6 millions de Syriens, a fait valoir M. Kaymakcı, rappelant que le conflit en Syrie continue de faire peser une grave menace sur la paix et la stabilité de toute la région.  Mettre fin à « l’agression du régime » et faire respecter les accords existants au sujet d’Idlib est essentiel, a affirmé M. Kaymakcı, en appelant au soutien de la communauté internationale. 

En venant aux « pratiques illégales d’Israël » dans le Territoire palestinien occupé, le Ministre adjoint a souligné qu’elles ont atteint des sommets dans le mépris du droit international et que la Turquie continue de soutenir la « demande légitime » des Palestiniens d’un Etat indépendant et souverain dans les frontières de 1967.  Pour ce qui est de la situation à Chypre, le Ministre adjoint a demandé aux Chypriotes grecs de reconnaître les Chypriotes turcs comme des partenaires égaux et de cesser de se comporter comme s’ils étaient les seuls habitants de l’île.  M. Kaymakcı a ensuite apporté son soutien à l’intégrité territoriale de l’Ukraine, y compris s’agissant de la Crimée.  S’agissant enfin de la situation en Libye, il a indiqué que son Gouvernement continuerait de favoriser un règlement politique inclusif et durable par le biais d’un dialogue entre les Libyens et il a demandé qu’un cessez-le-feu soit imposé sans retard.
M. SAMUEL LUATE LOMINSUK, Directeur général pour les affaires multilatérales du Soudan du Sud, a fait part de la décision prise le 14 février dernier par le Président Salva Kiir Mayardit de subdiviser les 32 Etats que comptait le pays et l’Administration de la zone d’Abyei en 10 Etats avec leurs comtés respectifs et trois zones administratives : Abyei, Grand Pibor et Ruweng.   Cette décision, a-t-il dit, a été prise après avoir envisagé toutes les possibilités pour préserver l’unité du pays et faire sortir la population d’un conflit insensé et imposé.  Cette décision historique a également été prise dans l’intérêt d’une paix durable, de la stabilité et de l’unité et en vue d’un compromis à même de faciliter la mise en œuvre de l’Accord de paix revitalisé du 12 septembre 2018.  Cet énorme compromis, a-t-il ajouté, a conduit à la formation, le 22 février 2020, du Gouvernement transitionnel d’unité nationale revitalisé. 

D’autre part, le Gouvernement a entamé des négociations avec les non signataires de l’Accord de paix revitalisé, a poursuivi M. Lominsuk.  Il a exhorté le Conseil à appuyer ces jalons politiques positifs et lui a en outre demandé de se pencher sur les abus et les violations commis par des membres du personnel de l’ONU déployés dans son pays, faisant état d’horribles violations sexuelles commises par le contingent de police de la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud déployé à Wau et retiré par l’ONU en 2018.  Il a précisé que certains membres du personnel de l’ONU forçaient des femmes et des jeunes filles à avoir des relations sexuelles en échange de faveurs financières.  Il s’est aussi érigé contre la présentation que les mécanismes de droits de l’homme imposés au pays font du Soudan du Sud comme étant l’une des pires nations au monde en termes de respect des droits de l’homme.   

M. Francisco Rojas Aravena, Recteur de l’Université pour la paix, a rappelé que Genève est le lieu des Nations Unies où sont définis les droits de l’homme.  Le Conseil joue le rôle fondamental de prévention des violations des droits de l’homme et des conflits et l’EPU facilite le dialogue entre les Nations Unies, la société civile et les États pour établir un tableau global des reculs et des avancées en matière des droits de l’homme partout dans le monde, a-t-il précisé.

De nos jours, la principale menace pour les droits de l’homme et pour l’humanité réside dans les changements climatiques, a poursuivi le Recteur, avant de rappeler que l’Accord de Paris prévoyait la prise de mesures sans délai.  Une deuxième menace est constituée par le développement de conflits locaux qui poussent des millions de personnes à partir ; il s’agit là de réfugiés dont les droits doivent être respectés, a ajouté le Recteur.  Des mouvements contestataires naissent un peu partout dans le monde, a-t-il en outre rappelé, avant de souligner que ces mouvements locaux mettent en exergue des problèmes plus globaux liés aux inégalités, ainsi que des abus de pouvoirs.  Ce qui est ici demandé, c’est davantage de gouvernance, d’inclusion et de participation, a insisté le Recteur.

Pour gérer cette instabilité, il faut mettre en œuvre le droit au développement, a expliqué le Recteur, déplorant que la mise en œuvre de ce droit n’ait malheureusement guère avancé.  La paix, les droits de l’homme et le développement durable sont interdépendants et se renforcent mutuellement, a conclu M. Rojas Aravena, rappelant que l’Université pour la paix fête cette année ses 40 ans. 

MME GILLIAN TRIGGS, Haute-Commissaire assistante chargée de la protection au Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR), a rappelé que plus de 71 millions de personnes dans le monde ont été déplacées de force, dont 26 millions sont des réfugiés.  Dans certaines situations de déplacement, a encore précisé Mme Triggs, environ 80% des personnes en quête de protection sont des femmes et des enfants, qui sont les plus exposés aux risques de violence, de violence sexuelle, d’exploitation et de traite.  « C’est une chose de reconnaître les droits des réfugiés, c’en est une autre de leur donner effet dans la pratique », a relevé Mme Triggs, avant d’encourager les États à honorer leurs obligations. 

Le Pacte mondial sur les réfugiés de 2018 a reçu un grand soutien de la part de la communauté internationale, qui a convenu d’un partage équitable du fardeau de l’accueil, a poursuivi Mme Triggs.  Le Forum mondial sur les réfugiés qui s’en est suivi a permis de donner un nouvel élan aux efforts de protection des réfugiés – mais les promesses doivent maintenant se matérialiser, a demandé Mme Triggs.  Elle a regretté que 138 000 enfants réfugiés et demandeurs d’asile aient été séparés de leurs parents en 2019.  La prise en compte de l’intérêt supérieur de l’enfant est un principe fondamental, a rappelé Mme Triggs.

M. Cristopher Ballinas Valdés, Directeur général des droits de l’homme et de la démocratie au Ministère des affaires étrangères du Mexique, a déclaré que son pays avait reçu la Haute-Commissaire l’année dernière.  Le Mexique a renforcé le processus de recherche des personnes disparues de même que le système médico-légal d’identification des victimes.  Le Gouvernement mexicain condamne toutes les agressions à l’encontre des journalistes et a pris des mesures dans ce domaine, a assuré le Directeur général.  De même, le Mexique apporte le soutien nécessaire aux nombreux migrants qui traversent son territoire.  Le Mexique ratifiera, cette année, la Convention (n° 189) sur les travailleuses et travailleurs domestiques de l’Organisation internationale du Travail. 

Le Mexique mène, d’autre part, une politique extérieure féministe.  Le pays travaillera main dans la main avec ONU-Femmes et le Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes pour élaborer des mesures de lutte contre les discriminations à l’encontre des femmes.  Le Mexique adoptera aussi un plan pour les femmes 2020-2030, a conclu M. Ballinas Valdés. 

MME PATRICIA SCOTLAND, Secrétaire générale du Commonwealth, a attiré l’attention sur le travail du Commonwealth visant à renforcer la capacité des pays les moins avancés et des petits États insulaires en développement à promouvoir les droits de l'homme et à participer aux travaux du Conseil des droits de l’homme.  L’assistance technique fournie par le Commonwealth permet ainsi aux petits États du Commonwealth de mieux respecter leurs obligations internationales et de renforcer leurs mécanismes nationaux chargés de rédiger les rapports ou du suivi. 

Mme Scotland a souligné que le changement climatique constituait d’ores et déjà un véritable défi pour les droits de l'homme, vu les problèmes d’accès à la nourriture qu’il suscite, entre autres.  En juin, la réunion des chefs de gouvernement du Commonwealth aura lieu à Kigali, au Rwanda, sur le thème « Accoucher d’un avenir commun : connecter, innover, transformer », a encore annoncé Mme Scotland. 

M. Nemanja STEVANOVIĆ, Secrétaire d’État au Ministère des affaires étrangères de la Serbie, a assuré que la protection des minorités était pour la Serbie de la plus haute importance.  Le Secrétaire d’État a espéré que les pays voisins de la Serbie consacreraient des efforts à la protection des droits des personnes appartenant à l'ethnie serbe.  Par exemple, au Monténégro, les Serbes représentent 28,3% de la population totale.  Se référant à la loi sur la liberté religieuse du Monténégro, le Secrétaire d'État a souligné que si la Serbie respecte pleinement la souveraineté du Monténégro, elle n’en soutient pas moins les Serbes vivant au Monténégro. 

S’agissant du Kosovo-Metohija, le Secrétaire d’État a rappelé qu’il s’agissait là du cœur de l'État serbe depuis le XIe siècle.  Il a appelé à la protection du patrimoine culturel serbe dans cette région, ainsi qu'au maintien de la présence de la Mission des Nations Unies au Kosovo (MINUK) afin d’y protéger les droits des Serbes.

Débat général

Les Bahamas ont remercié l’ONU et les nombreux pays qui ont témoigné de leur solidarité après le passage de l’ouragan Dorian qui a balayé l’archipel il y a six mois.  Le changement climatique met clairement en lumière la nature interdépendante de tous les droits de l'homme, tels que le droit à la santé et à la vie, et du développement lui-même.  Les Bahamas se félicitent que le Conseil et le Haut-Commissariat aux droits de l'homme accordent de plus en plus d’importance à cette question.  La délégation a plaidé pour que le pilier des droits de l'homme soit doté des ressources adéquates pour mener les travaux qui lui incombent. 

Le Chili a fait état d’une nette amélioration de sa situation sociale ces dernières années, notamment la baisse de la pauvreté et la hausse de l’espérance de vie.  Mais ces progrès s’accompagnent de nouveaux défis tels que le chômage et le vieillissement.  C’est la raison pour laquelle les Chiliens ont fait entendre leur voix ces derniers mois.  Pour la délégation, la violence observée dans ce contexte est étrangère à la réalité quotidienne.  L’État a reconnu que certaines situations sensibles exigent des enquêtes et des sanctions, a ajouté la délégation chilienne. 

L’Argentine a dit avoir adopté une politique cohérente et ferme de protection des droits de l’homme, même s’il reste beaucoup de problèmes à surmonter.  Le monde fait face à de graves problèmes dont il faut s’occuper sans délai.  Des groupes de plus en plus nombreux sont poursuivis aux motifs de leur croyance ou de leur origine, alors que les messages de haine se répandent partout dans le monde.  De même que les horreurs de la Seconde Guerre mondiale ont fait avancer la protection des droits de l’homme, aujourd’hui la menace qui plane sur ces droits doit rassembler à nouveau la communauté internationale, a-t-elle conclu. 

L’Italie a déclaré qu’elle accordait une très grande attention aux droits des femmes et des filles.  L’Italie va également continuer son travail pour aboutir à un moratoire universel sur la peine de mort.  L’Italie est consciente qu’il faut davantage mettre l’accent sur l’environnement et les droits de l’homme au sein du Conseil.  Les nouvelles technologies numériques s’accompagnent de risque potentiels qui doivent être dûment traités, a ajouté la délégation.  L’Italie s’inquiète de la situation des droits de l’homme en Syrie, au Yémen, en Libye, en Égypte, au Myanmar, au Venezuela et au Nicaragua, a encore fait savoir sa délégation.  

Les Îles Marshall ont invité le système international à concevoir des solutions adaptées à la situation spécifique de États insulaires pour les aider à respecter les normes en matière de droits de l'homme. 

La délégation des Îles Marshall a remercié les principaux partenaires de leur soutien au Fonds d'affectation spéciale volontaire pour les petits États insulaires et les pays les moins avancés.  Elle a plaidé pour un renforcement du Fonds d'affectation spéciale afin que d'autres petits pays puissent participer aux travaux du Conseil.  La délégation a aussi rappelé que son pays était très vulnérable aux effets du changement climatique.  Elle a demandé au Conseil de relever le défi de la lutte contre cette crise.

Pour Israël, la décision de publier une « liste noire » d’entreprises était une preuve du manque de crédibilité du Haut-Commissariat.  En effet, en cédant aux pressions politiques, la Haute-Commissaire a manqué l'occasion d'envoyer au Conseil un message fort de son indépendance, de sa crédibilité et de son impartialité.  Si elle se souciait réellement des droits des Palestiniens, la Haute-Commissaire aurait dû se demander si ces sociétés bafouaient effectivement leurs droits.  Au contraire, ces entreprises fournissent des services de base dans les territoires palestiniens, a relevé la délégation israélienne.

L’Ordre souverain de Malte a insisté, quant à lui, sur la nécessité de traiter les migrants avec dignité, compte tenu de leur vulnérabilité.  La délégation a aussi plaidé en faveur de la liberté de pensée et de religion.  Elle a encouragé le dialogue inter-religieux grâce à des débats d’experts au sein de l’ONU et dans d’autres enceintes.  

L’Équateur a dit répondre positivement à l’Appel à l’action du Secrétaire général.  Le pays est d’avis que les droits de l’homme sont un facteur de paix et de sécurité.  Il reste toutefois des défis importants à relever.  L’Équateur est le cinquième pays du monde à avoir ratifié les neuf Conventions fondamentales des Nations Unies relatives des droits de l’homme et neuf Protocoles y relatifs, a fait valoir la délégation. 

Le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) a salué l’appel à l’action du Secrétaire général.  Le PNUD soutient les efforts des États pour mettre en œuvre un développement intégré.  Il soutient aussi les États qui veulent appliquer les Principes directeurs des Nations Unies relatifs aux entreprises et aux droits de l’homme.  Le PNUD a publié son rapport sur le développement humain il y a deux mois : ce document montre que de nouvelles inégalités apparaissent dans le domaine des nouvelles technologies et des changements climatiques, a dit la délégation. 

Le Timor-Leste a souligné qu’il avait consolidé sa culture démocratique avec l’organisation de quatre élections depuis son accession à l’indépendance.  Les autorités ont notamment créé le Centre national Chega, chargé de faire appliquer les recommandations du rapport de la Commission pour la réception, la vérité et la réconciliation.  La délégation a précisé que son pays jouissait d’une culture unique, reposant sur la justice tant formelle que coutumière.  Dans ce contexte, les instances locales de règlement des différends jouent un rôle essentiel dans le renforcement du système démocratique. 

Le Viet Nam a déclaré que sa propre expérience le confortait dans sa conviction de la nécessité de la coopération de bonne foi avec les organes des Nations Unies.  Le Viet Nam a présenté récemment des rapports périodiques aux organes de traités ; il œuvre à la réalisation des Objectifs de développement durable, avec une attention particulière portée sur groupes les plus vulnérables. 

La Chine a déclaré que le bien-être de la population était le plus important des droits.  La délégation chinoise a assuré que son pays était en passe d’éradiquer, cette année, la pauvreté extrême.  S’agissant des allégations sans fondement de certains pays au sujet de la situation dans le Xinjiang, la délégation a indiqué que son Gouvernement avait pris des mesures contre le terrorisme dans cette région.  Les centres de formation améliorent la sécurité et contribuent de manière importante à la lutte contre la radicalisation – cela fait plus de trois ans qu’il n’y a pas eu d’attentat dans cette région, a insisté la délégation.  Plus d’un millier de diplomates et de journalistes ont visité la région : tous ont dit ce que ce qu’ils avaient vu étaient différents de ce que rapportent les médias occidentaux.  Les autorités chinoises organisent en ce moment même la venue prochaine de la Haute-Commissaire en Chine, a fait savoir la délégation.

L’Organisation de la coopération islamique (OCI) a relevé que les idéologies extrémistes et le terrorisme s’alimentent mutuellement.  L’OCI a mis en place un département spécialisé pour lutter contre les récits de l’islam extrémiste et faire passer le vrai message de la religion.  D’autre part, la délégation de l’OCI souligné que les violences à l’égard des Rohingya musulmans ayant été documentées, une plainte avait été déposée contre le Myanmar auprès de la Cour internationale de justice.

L’élimination de la pauvreté est la priorité « numéro un » de République populaire démocratique lao, ce qui permettra de pouvoir parvenir à la jouissance de tous les droits, a dit la délégation de ce pays.  La République démocratique populaire lao a achevé le troisième cycle de l’EPU en janvier : toutes les recommandations sont en train d’être examinées et feront l’objet d’un rapport à la prochaine session du Conseil. 

Le Cambodge a déclaré que le 75e anniversaire de l’ONU sera l’occasion d’une réflexion sur les meilleurs moyens de lutter contre certains problèmes mondiaux.  Cela est d’autant plus important que le monde est actuellement confronté à l’épidémie du coronavirus qui constitue une menace à l’économie mondiale, menace déjà perceptible dans la région.  Le représentant a insisté sur le principe de souveraineté des États.  Le Cambodge organisera le Sommet de l’ASEAN sur le renforcement des valeurs du multilatéralisme, a fait savoir la délégation.

L’unilatéralisme et la tendance au mépris des valeurs du multilatéralisme ont été soulignés par la République arabe syrienne qui a appelé la communauté internationale à faire respecter les principes fondateurs de l’ONU.  Elle a insisté également sur le respect de l’équilibre fragile établi lors de la création du Conseil, ajoutant que le « point 7 » devait demeurer à l’ordre du jour jusqu’à la fin de l’occupation israélienne.  Contrairement aux allégations de certains pays européens, la Commission d’enquête et le mécanisme dit indépendant sur la situation des droits de l’homme en Syrie ne sont que des preuves de la politisation excessive des travaux du Conseil, a affirmé le représentant syrien.

Il convient d’évaluer si le Conseil est en mesure de répondre à l’Appel à l’action pour les droits de l’homme lancé par le Secrétaire général, a déclaré le Bélarus.  Il a plaidé pour la réalisation des Objectifs de développement durable en tant que pierre angulaire du Conseil, et proposé d’ajouter un point à part entière sur cette question dans son ordre du jour.  La confrontation et la polarisation au sein du Conseil proviennent du fait que celui-ci n’a pas assez privilégié la diversité dans ses travaux, a estimé le Bélarus. 

La Jordanie a déclaré que la poursuite de l'occupation de la Palestine affectait les droits de l'homme, tout comme les déplacements forcés de populations et le changement climatique.  Une coopération accrue entre les États et un échange d'informations sont nécessaires pour éviter les pandémies.  La Jordanie s'est engagée à promouvoir et à protéger les droits de l'homme en adoptant une législation, des programmes nationaux et des stratégies à appliquer dans de nombreux domaines différents.  Cependant, cela ne va pas sans difficultés, car la Jordanie accueille de nombreux réfugiés, a dit sa délégation.

L’Alliance mondiale des institutions nationales de droits de l’homme a évoqué le changement climatique et l’impact des dégâts environnementaux sur les droits de l'homme.  Pour l’Alliance, instaurer un développement durable qui profitera à tous et à toutes implique de construire des communautés résilientes sur la base des droits de l'homme.

Une représentante de la société civile a déclaré que les quatre conférences mondiales successives sur les femmes avaient fourni de nouveaux éléments et des objectifs de parité dans des domaines critiques, ce qui a contribué à une large sensibilisation sur la problématique de l’égalité des sexes.  Les médias ont un rôle à jouer dans la façon dont ils présentent le rôle des femmes dans les technologies, a dit la représentante.  Le journalisme, par exemple, est remplacé par des médias sociaux dont les règles ont été instituées par des hommes, a-t-elle fait remarquer.

Un représentant de la société civile du Bénin a mis l’accent sur la résolution du Conseil portant sur le rôle d’une bonne gouvernance, condition indispensable à la jouissance des droits de l’homme.  La corruption est un obstacle à la démocratie car elle prône une gouvernance basée sur la « non-reddition des comptes », a dit le représentant. 

Une autre représentante de la société civile a alerté le Conseil sur la situation en Amazonie, où l’extraction minière et les méga-entreprises détruisent l’environnement et les moyens de subsistance et de survie des habitants.  La représentante a proposé de faire de la lutte des Amazoniens un combat mondial et d’écouter les jeunes des pays du Sud dont les droits sont bafoués et qui disent que « vos crayons ont à la fois le pouvoir de guérir et de tuer ».

 

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*Les pays suivants ont exercé leur droit de réponse en fin de séance : République bolivarienne du Venezuela, Pakistan, Inde, République islamique d'Iran, République populaire démocratique de Corée, Bahreïn, Chypre, Arménie, Syrie, Monténégro, République de Corée, Chine, Japon, Azerbaïdjan, Turquie.

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