Déclarations Haut-Commissariat aux droits de l’homme
Message de conclusion des célébrations organisées à Genève à l’occasion du 30e anniversaire de la Convention relative aux droits de l’enfant, et marquant le début de la réunion de haut niveau de l’Assemblée générale
20 novembre 2019
Déclaration de Michelle Bachelet, Haute-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme
20 novembre 2019
Bonjour à vous tous, représentants gouvernementaux, membres de la société civile, experts et professionnels, collègues onusiens - et par-dessus tout, les enfants - que vous soyez présents à Genève dans cette salle XX symbolique du Conseil des droits de l'homme ; en ligne ; ou bien à la réunion de haut niveau de l'Assemblée générale à New York.
La Convention relative aux droits de l'enfant et ses protocoles facultatifs constituent un texte de loi fondamental et concret. Elle a joué un rôle clé pour aider le monde à mieux faire respecter les droits des enfants, et alors que nous fêtons aujourd'hui son trentième anniversaire, elle nous rappelle qu'il faut agir.
Nous devons agir pour assurer le respect des droits des enfants à se faire entendre et à participer aux décisions prises concernant leur vie et leur avenir.
Nous devons agir pour protéger les enfants contre l'exploitation et contre tout préjudice.
Nous devons agir pour veiller à ce que les enfants aient les moyens de s'exprimer – et pour protéger les enfants qui défendent les droits de l'homme et les droits de l'enfant contre toute attaque physique ou toute autre forme d'abus.
Nous devons faire en sorte que les auteurs de violations et d'abus des droits de l'enfant répondent davantage de leurs actes.
En signant la Convention, presque tous les pays du monde ont promis d'agir, de défendre ses principes et de faire avancer les droits de l'enfant. Au cours des trente dernières années, les États, les institutions, les groupes de la société civile et bien d'autres acteurs ont effectivement pris des mesures pour veiller à ce que plus d'enfants puissent s'épanouir, accéder à des biens et des services fondamentaux, et participer aux prises de décision.
Néanmoins, l'enfance est encore, pour des millions d'enfants, synonyme de détresse, de misère, d'exploitation et de violence.
Et de nouveaux obstacles aux droits de l'enfant ont également vu le jour.
Les changements majeurs dus à la technologie numérique ont apporté pour certains d'importantes libertés, mais pour beaucoup d'autres, ils ont été un facteur d'abus répétés, notamment des formes intolérables de harcèlement et d'intimidation en ligne – souvent par des adultes, et parfois même par ceux au pouvoir. Certains outils numériques permettent également l'exploitation d'enfants, y compris des images nuisibles d'enfants, et la traite d'enfants à des fins sexuelles.
Il y a trente ans, les changements climatiques étaient une vague possibilité théorique. Aujourd'hui, ils causent d'énormes dommages aux communautés du monde entier. Armés d'une compréhension remarquable des principes de justice et des droits de l'homme, de nombreux enfants se mobilisent pour exiger de participer à l'élaboration de solutions.
Nos discussions à Genève ont appelé à une action beaucoup plus ferme pour protéger les enfants des dangers, et pour leur donner les moyens de prendre la place qui leur revient dans les discussions, en tant que défenseurs des droits de l'homme et agents du changement.
Le monde doit prendre les mesures nécessaires pour mettre fin à la violence et aux ravages des conflits d'aujourd'hui, qui touchent aveuglément des millions d'enfants et forcent tant d'entre eux à vivre dans la détresse et la violence.
Nous devons mettre fin à la discrimination qui empêche des millions de filles et de garçons d'avoir accès à une éducation et à des services de santé de qualité, afin que ces enfants puissent établir une base solide leur permettant de vivre leur vie adulte dans la dignité et l'égalité.
Nous devons rattraper notre retard concernant le Programme 2030, qui promet de faire progresser les droits des enfants d'aujourd'hui – et des générations futures.
En confiant cette discussion à l'Assemblée générale des Nations Unies, j'espère que cette démarche symbolisera le lien étroit qui existe entre les organismes du système des Nations Unies partout dans le monde. Les droits de l'enfant sont une priorité pour nous tous. Bâtir un monde plus pacifique, plus égal, plus inclusif et plus stimulant est au cœur de tout ce que nous faisons.
Je suis heureuse de voir que des dizaines d'États se sont engagés à mener des actions spécifiques en faveur des droits de l'enfant à l'occasion de l'anniversaire de la Convention. En tant que Haute-Commissaire aux droits de l'homme, je m'engage également à faire de mon mieux pour protéger et promouvoir les droits indivisibles et inaliénables de tous les enfants, en toute circonstance et dans tous les pays.
Je vous souhaite des discussions fructueuses.