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Conseil des droits de l’homme

Discours inaugural au Conseil des droits de l’homme

03 Décembre 2018

S.E.M. Coly SECK, Ambassadeur, Représentant Permanent du Sénégal,
Président-élu du Conseil des droits de l’homme

3 décembre 2018

Monsieur le Président,
Excellences, mesdames et messieurs les Ambassadeurs,
Distingués délégués, membres de la société civile et des Organisations non gouvernementales,

C’est avec humilité que je prends la parole en ce jour symbolique qui marque l’élection de mon pays, à travers ma modeste personne, à la présidence du Conseil des droits de l’homme (CDH) pour l’année 2019.

Je voudrais remercier les plus hautes autorités sénégalaises qui ont bien voulu placer leur confiance en moi et dire toute la reconnaissance et la fierté de mon pays pour l’endossement reçu du groupe africain et l’approbation consensuelle de tous les membres du Conseil des droits de l’homme. 

Monsieur le Président,

L’expertise et l’expérience capitalisées par le Sénégal en 26 années de présence au sein de l’ancienne Commission des Droits de l’Homme, auxquelles s’ajoutent deux mandats exercés de 2006 à 2012 comme membre du Conseil des Droits de l’Homme, témoignent de la constance et de la réalité enracinée de notre engagement dans la promotion active et le respect des droits de l’Homme.

Sous ce rapport, notre engagement au sein du Conseil s’inscrit dans la dynamique de promotion des Droits de l’Homme comme pilier fondamental de l’Organisation des Nations Unies, indispensable à la réalisation des deux autres piliers que sont la paix, la sécurité et le Développement.

Au demeurant, il nous faudrait tous reconnaitre et saluer l’important rôle que joue le Conseil dans le système des Nations unies en matière de promotion et de protection des droits de l’homme.

Mais face aux défis sans cesse renouvelés qui le taraudent et aux espoirs qu’il continue de susciter, le Conseil peut et doit faire bien plus et bien mieux. 

À cette fin, nous devons renforcer notre confiance mutuelle et instaurer, au sein du Conseil, un climat plus serein, propice à l’écoute réciproque, au compromis dynamique et à la coopération constructive.

Nous devons également continuer à œuvrer pour que le Conseil soit un organe de prévention et de réaction rapide capable de prendre en charge les multiples et graves violations des droits de l’homme qui interpellent notre conscience et requièrent notre action.

Face à ces violations, l’indignation ne suffit guère.

Il nous faut aussi agir ; il nous faut agir avec détermination et imagination au nom des enfants, des jeunes, des femmes et des hommes qui se tournent vers nous, qui nous observent et qui placent tant d’espoir dans l’action du Conseil.

Nous devons agir avec détermination et persévérer sans relâche jusqu’à ce que, partout dans le monde, chaque individu puisse bénéficier de la pleine jouissance de tous ses droits de l'homme.

À travers la coopération et le dialogue, nous pouvons faire face à tous les défis qui nous interpellent et apporter des réponses à toutes les interrogations qui nous préoccupent.

C’est le moment, plus que jamais, par un dialogue inclusif, dépassionné et solennel, d’apporter des réponses concrètes aux interrogations qui nous assaillent et dont les plus pressantes sont, entre autres :

  • Comment mieux préserver les principes directeurs d'universalité, d'impartialité, d'objectivité et de non-sélectivité du CDH ?
  • Comment améliorer le fonctionnement au quotidien du CDH, à travers notamment l’allègement de son ordre du jour, l’utilisation plus rationnelle des ressources et du temps de travail à notre disposition, notamment par le recours aux nouvelles technologies de l’information ?
  • Comment mieux consolider et accroître l’impact de nos décisions sur le terrain, sur nos semblables ? À ce niveau, nous devons veiller à la mise en œuvre réussie des résolutions que nous adoptons, y compris les recommandations de l’examen périodique universel, qui pourraient grandement contribuer à l’atteinte des objectifs de développement durable. 
  • Comment le CDH pourrait-il davantage coopérer et interagir avec les Organisations régionales, avec la troisième Commission de l’Assemblée générale des Nations unies à New York et avec les autres Agences onusiennes ? Le but visé ici est de créer une synergie d’actions pour une prise en charge optimale du volet droits de l’homme dans les décisions et programmes aux niveaux régional et Onusien.  Du reste, cette interaction pourrait grandement contribuer à accroitre la visibilité et la notoriété du Conseil des droits de l’homme et donc son impact.   
  • Comment assurer une participation efficace et crédible à nos travaux des défenseurs des droits de l’homme, des Organisations non gouvernementales et de la société civile ? Il s’agit essentiellement des problématiques de la protection et de la défense de ces entités contre l’intimidation et les représailles sans omettre celles relatives à la politisation de certaines d’entre elles et les défis posés par leur nombre de plus en plus élevé.   

Monsieur le Président,

Excellences mesdames et messieurs les Ambassadeurs,

Distingués délégués, membres de la société civile et des Organisations non gouvernementales,

Il nous appartiendra de trouver les réponses appropriées à toutes ces interrogations que nous ne pouvons ni esquiver ni éluder au risque de tomber dans les mêmes errements qui avaient sonné le glas de l’ancienne Commission des droits de l’homme.  

Fort heureusement, nous constatons au sein de ce Conseil et en dehors, une réelle volonté des Etats et de l’ensemble des acteurs d’engager des discussions tendant à améliorer cet outil commun qu’est le Conseil des droits de l’homme. Je compte capitaliser sur cette volonté pour poursuivre l’année prochaine les consultations initiées par mes prédécesseurs.  C’est le lieu de noter l’engagement et le leadership de l’actuel Président du CDH, l’ambassadeur Vojislav Šuc et de le féliciter chaleureusement pour ses efforts.  

Dans ce processus sur l’efficacité et l’efficience du CDH, les préoccupations nationales de chaque pays seront certes importantes mais nous devrons, par-dessus tout, veiller à la sauvegarde des valeurs fondamentales qui nous unissent et que reflète la Déclaration universelle des droits de l’homme, si actuelle, 70 ans après son adoption par les Nations unies.

Affirmons alors sans nous lasser, tous ensemble, que nous sommes une seule communauté humaine, rassemblée dans le respect mutuel et mobilisée pour que le socle durable du système des Nations unies repose sur la jouissance de tous les droits de l’homme, par chacun et partout dans le monde.

Il s’agit là, d’un appel à la solidarité, au soutien et à la collaboration de chacun et de tous.

Telle est ma conviction et je la sais très largement partagée.  

Je vous remercie de votre attention.