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Haut-Commissariat aux droits de l’homme

Porte-parole du Haut-Commissaire aux droits de l’homme des Nations Unies: Rupert Colville

Point presse: Burundi, Syrie et Népal

18 Avril 2017

Lieu: Genève 

Sujet: (1) Burundi (2), Syrie, (3) Népal 

(1) Burundi 

M. Zeid Ra'ad Al Hussein, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, a dénoncé mardi les rassemblements dans plusieurs régions du Burundi au cours desquels des jeunes de la milice des Imbonerakure chantent de façon récurrente des slogans appelant à rendre enceinte des femmes de l'opposition ou à tuer des opposants. Le Haut-Commissaire a déclaré que le caractère organisé des manifestations, associé à des informations faisant état de graves violations des droits de l'homme, mettent à nu la «campagne de terreur» menée au Burundi. 

Une vidéo effrayante qui circule sur les médias sociaux montre plus de 100 membres appartenant aux Imbonerakure, la ligue des jeunes du parti au pouvoir (le CNDD-FDD), répétant une douzaine de fois leur appel à «engrosser les opposantes pour qu'elles enfantent des Imbonerakure». Un autre groupe reprend ensuite le chant dans lequel la phrase «il ou elle doit mourir», répétée à 19 reprises, est parfaitement audible. Ce rassemblement se tenait dans la commune de Ntega, dans la province de Kirundo, au nord-est du pays. 

Suite à la diffusion de la vidéo, le CNDD-FDD a publié le 5 avril 2017 un communiqué condamnant le chant et indiquant qu'une enquête préliminaire pointait vers des «influences hors parti». Cependant, de récents rapports indiquent que des manifestations semblables, rassemblant davantage de monde, ont été organisées par des membres du parti du gouvernement et du Président dans l'ensemble du pays. 

* Pour consulter le communiqué de presse dans son intégralité: http://www.ohchr.org/FR/NewsEvents/Pages/DisplayNews.aspx?NewsID=21505&LangID=F

(2) Syrie 

Nous nous associons à la condamnation de l'attaque perpétrée près d'Al-Rashideen, à l'ouest du gouvernorat rural d'Alep, et qui a frappé un convoi qui transportait des habitants des villes syriennes assiégées de Foua et Kafraya vers des zones contrôlées par le gouvernement, tuant des dizaines de personnes. Cette attaque s'apparente à un crime de guerre. 

Si, à ce stade, nous ne pouvons confirmer comment l'attaque a été menée ni qui en est responsable, l'enregistrement visionné par le Bureau des Droits de l'homme des Nations Unies montre des enfants qui se rassemblent autour d'une personne distribuant des bonbons juste avant l'explosion.  

Nous venons de nous entretenir avec le Département de médecine légale d'Alep, qui nous a informés que les hôpitaux de la ville d'Alep avaient réceptionné les corps de 96 civils, dont 13 femmes, 16 hommes et 67 enfants, 16 filles et 51 garçons. Il y aurait également au moins 120 civils au sein de l'hôpital de l'université d'Alep, qui faisaient partie des populations évacuées de Foua et Kafraya dans le cadre du plan d'évacuation de quatre villes négocié par le Qatar et l'Iran.  

Pendant deux ans, elles ont vécu sous les bombardements incessants, avec peu de nourriture et de fournitures médicales, et dans la peur permanente d'être attaquées par des groupes armés.  

Nous avons pu confirmer que certains des civils blessés manquaient encore à l'appel - certains auraient été emmenés par des groupes de l'opposition armée dans des hôpitaux aux mains de l'opposition, au sein du gouvernorat d'Idleb. Leurs familles sont inquiètes pour leur sécurité car il s'agit de sympathisants du régime syrien.  

Nous sommes également très préoccupés par le bien-être des civils restés à Foua et Kafraya, ainsi que par celui des civils dans les deux autres villes, Madaya et Zabadani, qui font partie de l'«accord des quatre villes».  

Cette attaque, si rapprochée de celle de Khan Cheikhoun qui a causé la mort de plus de 88 civils, dont au moins 28 enfants, prouve une fois encore que ce sont les civils qui paient le plus lourd tribut de cette guerre. Le grand nombre de victimes civiles indique clairement le non-respect du droit des conflits armés, qui oblige les parties à épargner la population civile à tout moment. Le nombre d'enfants qui auraient été tués est particulièrement abominable.  

Nous demandons à toutes les parties de garantir la sécurité et la protection de toutes les personnes évacuées.  

Nous réitérons l'appel à la responsabilité lancé par le Haut-Commissaire et rappelons la nécessité de porter la situation en Syrie devant la Cour pénale internationale.  

(3) Népal 

Nous saluons la condamnation, prononcée dimanche 16 avril par un tribunal de district au Népal, de trois officiers de l'armée accusés d'avoir tué une jeune fille de 15 ans, Maina Sunuwar, en février 2004, il y a 13 ans. Le tribunal a condamné les trois soldats, Babi Khatri, Amit Pun et Sunil Prasad Adhikari à une peine d'emprisonnement de 20 ans pour meurtre. Un quatrième officier qui avait été inculpé, un commandant rapatrié d'une mission de maintien de la paix des Nations Unies au Tchad, en 2009, en raison d'un mandat d'arrêt émis à son encontre, a été acquitté par le tribunal. 

C'est la première fois que des soldats de l'armée népalaise sont condamnés par un tribunal civil pour des crimes commis lors du conflit qui s'est déroulé entre 1996 et 2006. 

Maina Sunuwar avait été enlevée le 17 février 2004 à son domicile, dans le village de Kharelthok dans le centre du Népal, puis interrogée par des soldats qui recherchaient sa mère au sujet de relations supposées avec des rebelles maoïstes. Elle aurait été torturée et serait décédée un peu plus tard, au cours du mois, alors qu'elle était détenue par l'armée népalaise sur le site du Centre Birendra de formation aux opérations de paix, à Panchkal. L'armée népalaise et le gouvernement ont d'abord nié connaître Maina ou l'endroit où elle pouvait se trouver, et son corps a été enterré dans le plus grand secret. 

Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme et d'autres organisations de défense des droits de l'homme ont, sans relâche, fait campagne pour que les responsables rendent des comptes, et les condamnations de dimanche sont le résultat d'une longue série de tentatives infructueuses qui visaient à faire toute la lumière sur le meurtre de Maina Sunuwar. 

Aucun des officiers n'était présent au tribunal de district de Kavre, et reste encore à savoir s'ils seront bien arrêtés et exécuteront leurs peines. Nous exhortons les autorités à mettre en œuvre la décision du tribunal dans le cadre de cette affaire emblématique extrêmement importante.

FIN  

Pour de plus amples informations et les demandes des médias, veuillez contacter Rupert Colville (+41 22 917 97 67 / rcolville@ohchr.org) ou Liz Throssell (+41 22 917 94 66 / ethrossell@ohchr.org) 

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