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Vive préoccupation du Haut Commissaire
aux droits de l'homme face aux entraves
rencontées par l'équipe d'enquête en
République démocratique du Congo

Arrière

23 Mars 1998


HR/98/18
24 mars 1998


La déclaration suivante a été faite hier par la Haute Commissaire des NationsUnies aux droits de l'homme, Mme Mary Robinson:

Je suis vivement préoccupée par les informations en provenance de la région de Mbandaka, en République démocratique du Congo. Encore une fois, l'Équipe d'enquête du Secrétaire général a été empêchée de s'acquitter de son mandat dans la région. L'équipe de Mbandaka, dirigée par M.Daniel O'Donnell, a été contrainte de retourner à Kinshasa il y a deux jours après que le gouverneur eut indiqué qu'il ne pouvait plus garantir la sécurité de ses membres. L'équipe est composée de médecins légistes expérimentés et de fonctionnaires des droits de l'homme.

Ces dernières difficultés rencontrées par l'Équipe seraient dues, en apparence, à une allégation selon laquelle l'équipe avait l'intention de procéder à une exhumation de la sépulture d'un chef local à Wendji, un village près de Mbandaka. L'équipe des NationsUnies s'est attachée scrupuleusement à respecter les sensibilités locales. Néanmoins, dans ce cas, elle estimait que le site contenait des indices importants qui devaient être examinés.

Cet incident est le dernier d'une série d'obstacles rencontrés par l'Équipe depuis son arrivée à Kinshasa le 24 août de l'an dernier. La réticence dont ont fait preuve jusqu'à présent les autorités de Kinshasa pour faciliter le déploiement de l'équipe à l'intérieur du pays et les obstacles rencontrés lorsqu'elle s'est rendue sur le terrain ont eu pour conséquence l'incapacité de l'Équipe de remplir son programme de travail.

Cette série de retards et de difficultés remet en question les assurances données par le Gouvernement aux NationsUnies et aux États Membres qu'il coopérerait avec l'Équipe.

Un groupe avancé est actuellement à Goma, dans l'est du pays, pour préparer l'arrivée de l'Équipe d'enquête. Je lance un appel au Gouvernement de Kinshasa et aux autorités locales à Goma pour qu'elles veillent à ce que les obstructions qui ont entravé les travaux de l'Équipe à Mbandaka ne se répéteront pas.

Je suis vivement préoccupée de ce que les efforts menés depuis le mois d'avril 1997, d'abord par la Mission conjointe d'enquête de la Commission des droits de l'homme et maintenant par l'Équipe d'enquête ont été contrariés à un point tel que nous ne pouvons plus être sûrs de la capacité de l'Équipe à mener une enquête avant l’expiration de son mandat à la fin du mois de mai.

La lutte contre l'impunité est un impératif des droits de l’homme, qui est au coeur de cette enquête. Le but de l'enquête est de donner un contenu concret à l’obligation pour les responsables de répondre de leurs actes dans une région qui a été secouée pendant des décennies par des cycles de violence inter-ethnique, de massacres et de déplacements forcés.

Ces derniers événements vont à l'encontre de la volonté déclarée de la communauté internationale qu'une enquête approfondie soit menée pour établir dans toute la mesure possible, les faits et les responsabilités dans la mort d'un nombre important de réfugiés et d'autres personnes au cours des dernières années. Si les responsables n'ont pas à répondre de leurs actes, alors nous envoyons le mauvais signal et nous encourageons de nouvelles souffrances en République démocratique du Congo et ailleurs.
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