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Le Conseil des droits de l'homme poursuit son débat de haut niveau

Arrière

26 Février 2018

MI JOURNÉE

Il entend les déclarations de seize hauts dignitaires

GENEVE (26 février 2018) - Le Conseil des droits de l'homme a poursuivi, en milieu de journée, son débat de haut niveau, entamé ce matin, en entendant les déclarations de seize hauts dignitaires.

Le Président du Conseil des ministres du Gouvernement d’Afghanistan a affirmé que son pays a consolidé ses progrès en matière de droits de l’homme et s’est dit fier des progrès accomplis en matière de liberté d’expression, du rôle actif de la société civile et de la progression de la place des femmes dans l’économie, la politique, la sécurité et la société.  Il a toutefois souligné que le peuple afghan traverse une période difficile, ses droits humains étant remis en cause par des groupes terroristes, basés dans des sanctuaires à l’étranger.

L’Iraq, par la voix de son Ministre de la justice, s’est réjoui d’avoir été libéré des griffes de Daech et a indiqué que le rapatriement des réfugiés était en cours et que le Gouvernement faisait son possible pour que chacun puisse regagner son foyer, accordant la priorité aux catégories les plus vulnérables.

Le Ministre pour les droits de l'homme du Yémen a pour sa part souligné que les événements qui ont frappé le pays depuis 2014 sont une véritable tragédie, à laquelle s’ajoute l’inaction de la communauté internationale. Il a dénoncé les actions d’un groupe armé terroriste qui diffuse une idéologie ayant pour résultat la désintégration du tissu social et la fracture de la société et qui mène des attaques dans les régions contrôlées par le Gouvernement légitime. Il faut un engagement militaire pour les faire reculer et une aide humanitaire des agences spécialisées en faveur de la population, a déclaré le Ministre yéménite, avant de déplorer que l’opposition ne respecte pas ses engagements.

Le Ministre des affaires étrangères de la République bolivarienne du Venezuela, M. Jorge Arreaza, a affirmé que son pays a été l’objet de pressions de pays qui souhaitent exercer un contrôle sur ses ressources naturelles.  Le Gouvernement du Venezuela est légitime, a-t-il souligné, dénonçant l’ingérence des États-Unis dans les affaires intérieures vénézuéliennes.  L’Expert indépendant pour la promotion d’un ordre international démocratique et équitable a pu rencontrer tous les acteurs du pays à l’occasion de sa visite au Venezuela et a conclu qu’il n’y avait pas de crise humanitaire dans ce pays, a-t-il en outre fait valoir, avant d’ajouter que cet Expert avait recommandé à la communauté internationale de lever les sanctions à l’encontre du Venezuela.

Le Ministre des Affaires étrangères et du commerce de la Hongrie a attiré l’attention sur les 27 attaques terroristes perpétrées en Europe et ayant causé la mort de plusieurs centaines de personnes, avant d’ajouter que certains avaient envoyé leurs terroristes par les voies de l’immigration illégale en Europe. Il faut reconnaître que certains hauts responsables des Nations Unies ne sont pas à la hauteur de l’enjeu, a ajouté le Ministre hongrois, affirmant que les Hongrois sont les seuls à pouvoir décider qui peut s’établir en Hongrie et regrettant que le Haut-Commissaire aux droits de l'homme ait dénoncé ce matin le Gouvernement hongrois.  

Sont également intervenus durant cette séance les Ministres des affaires étrangères de la Géorgie, du Soudan du Sud, de la République de Corée, du Sénégal, du Liechtenstein, des Pays-Bas, du Danemark et de l’Equateur, ainsi que le Secrétaire d’état aux affaires étrangères du Népal et le Secrétaire aux droits humains et au pluralisme culturel de l’Argentine.  Le Président du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) est également intervenu.  


Après une interruption, le Conseil entamera en fin d’après-midi, à 17 heures, son débat annuel de haut niveau sur l’intégration des questions relatives aux droits de l’homme.


SUITE DU DÉBAT DE HAUT NIVEAU

M. ABDULLAH ABDULLAH, Président du Conseil des ministres du Gouvernement d’Afghanistan, a remercié toutes les nations qui ont permis à son pays d’être membre du Conseil des droits de l'homme pour la première fois, estimant qu’il incombe à tous de faire progresser la cause des droits de l'homme par le biais du dialogue et de la coopération. L’Afghanistan a consolidé ses progrès en la matière et sa Constitution reconnaît l’importance de la Charte des Nations Unies et de la Déclaration universelle des droits de l'homme, a fait valoir M. Abdullah, se disant fier des progrès accomplis en matière de liberté d’expression, du rôle actif de la société civile et de la progression de la place des femmes dans l’économie, la politique, la sécurité et la société. La Commission indépendante des droits de l'homme de l’Afghanistan est chargée d’assurer la garantie des droits de l'homme et de mener des enquêtes, le cas échéant, a-t-il ajouté.  Le Gouvernement d’unité nationale est favorable à la coopération avec cette Commission et d’autres organisations de la société civile afin de traiter des problèmes qui se posent en termes de développement des droits de l'homme dans le pays, a-t-il indiqué, avant de faire valoir que l’Afghanistan a ratifié sept des principaux instruments internationaux relatifs aux droits de l'homme et les deux premiers Protocoles facultatifs à la Convention relative aux droits de l’enfant.  En outre, le Gouvernement afghan s’est engagé à adhérer à la Convention sur la protection des droits de tous les migrants et des membres de leur famille et à la Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées. Le Gouvernement a également lancé un programme de réforme de la justice ; ces deux dernières années, les membres de la Cour suprême ont été recrutés sur la base du mérite et les femmes sont très bien représentées. La loi sur l’accès à l’information a aussi permis un accès accru à des concepts et outils utiles à la protection des droits de l'homme, a fait valoir le Président du Conseil des ministres.

M. Abdullah a ensuite évoqué le sujet de la protection des droits de femmes, indiquant que le pays avait mis la dernière main à un plan d’action national d’autonomisation des femmes grâce à un processus inclusif. L’autre groupe qui requiert une attention particulière sont les enfants, lesquels, dans le pays, sont victimes de différents types de violences, notamment des actes de terrorisme, de la pauvreté et du chaos. Aussi l’Afghanistan a-t-il investi dans la santé et l’éducation, de même qu’il a adopté des lois protégeant les enfants contre les exactions. Aujourd’hui, presque tous les enfants sont vaccinés et le recrutement d’enfants dans des groupes militaires est interdit, a fait valoir M. Abdullah.  Il a néanmoins déploré que des groupes terroristes continuent à recruter des enfants, notamment pour commettre des attentats-suicide. Le Gouvernement afghan s’est engagé à mettre en place des mécanismes efficaces pour répondre aux besoins des très nombreux Afghans déplacés et le comité pour les déplacements vise à trouver une solution durable en ce qui concerne leur retour, notamment par l’emploi.

Le peuple afghan traverse une période difficile, ses droits humains étant remis en cause par des groupes terroristes, basés dans des sanctuaires à l’étranger, a déploré M. Abdullah, avant de demander à toutes les organisations internationales d’aider le pays à lutter contre ces attaques. Malheureusement, la situation des droits de l'homme dans le monde est préoccupante, a poursuivi M. Abdullah, rappelant que « nous avons tous signé une déclaration affirmant que les droits de l'homme sont indivisibles » et que « nous ne pouvons nous permettre de ne pas traiter tout un chacun de la même façon ».  Qu’il s’agisse du Moyen-Orient ou des Rohingya, il faut utiliser tous les instruments à disposition pour venir en aide aux victimes et procéder au changement nécessaire, a déclaré M. Abdullah. En conclusion, il a affirmé que son Gouvernement était engagé à atteindre l’autonomie et à améliorer le bien-être de ses citoyens et a souligné que les perspectives économiques du pays étaient étroitement liées à l’instauration d’une paix durable et à la réconciliation.

M. MIKHEIL JANELIDZE, Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères de la Géorgie, a dit que tous les dispositifs existants en matière de droits de l’homme, dont le Conseil lui-même, constituent autant d’outils essentiels pour assurer la promotion et la protection de ces droits et ce, en dépit des manquements que l’on observe dans le monde. De fait, avec la célébration du 70e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme et du 25e anniversaire de la Déclaration et du Programme d’action de Vienne, l’occasion est fournie de se pencher sur les moyens d’améliorer le système des droits de l'homme, a-t-il indiqué. Il a attiré l’attention sur la récente réforme constitutionnelle et sur le plan d’action national des droits de l'homme couvrant la période 2018-2020, incorporant aussi les recommandations de la société civile, que la Géorgie a adoptés.  La Géorgie a par ailleurs ratifié l’an dernier la Convention d’Istanbul sur la prévention et la lutte contre la violence à l'égard des femmes et la violence domestique et a introduit des amendements à sa législation pour se conformer à cette Convention. Une commission chargée de la question de l’égalité entre les sexes et de l’autonomisation des femmes a été créée, de même qu’une autre en charge des droits de l’enfant. La Géorgie accueillera en outre en mai prochain, dans sa capitale Tbilissi, une conférence internationale de soutien à la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030. Elle est également intéressée à accueillir le sommet mondial sur la gouvernance au mois de juillet, a indiqué le Vice-Premier Ministre géorgien.

M. Janelidze a ensuite rappelé que la résolution 34/37 du Conseil des droits de l'homme sur la coopération avec la Géorgie avait exprimé de nombreuses préoccupations quant à la situation dans les régions d’Abkhazie et de Tskhinvali/Ossétie du sud, sous « occupation russe ». En dépit de cette résolution, le Haut-Commissariat aux droits de l'homme s’est une nouvelle fois vu refuser l’accès à ces territoires, alors que de graves violations des droits de l'homme se poursuivent sur le terrain et que la situation se détériore, a ajouté M. Janelidze. Parmi ces violations, il y a l’occupation, des restrictions de mouvements, un déni d’accès aux services sociaux de base, la violation des droits culturels et linguistiques ainsi que des sanctuaires religieux et des cimetières. Dans son rapport, le Haut-Commissariat conclu que les pratiques dans ces régions d’Abkhazie et de Tskhinvali sont des exemples de discriminations basées sur l’appartenance ethnique, justifiant l’importance pour le Haut-Commissariat d’avoir accès à ces régions. C’est pour cette raison que la délégation de la Géorgie présentera à nouveau une résolution sur la coopération avec la Géorgie au cours de cette session, a indiqué le Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères de la Géorgie.

M. TABAN DENG GAI, Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères du Soudan du Sud, qui s’exprimait au nom du Président Salva Kiir, a assuré de la coopération de son pays en matière de droits de l’homme, notamment dans le cadre du troisième cycle de l’examen périodique universel, avant de rendre hommage à l’ancien ambassadeur du Soudan du Sud décédé en décembre dernier.

Le Ministre des affaires étrangères a ensuite fait part de sa préoccupation quant à la méthodologie de la Commission d’enquête sur le Soudan du Sud, et a déploré l’absence de preuves dans les rapports de cette Commission. Il a estimé que la paix est la seule solution aux atteintes aux droits de l’homme. Il a fait état d’un certain nombre d’avancées susceptibles de garantir la paix et la sécurité au Soudan du Sud et a rappelé que le pays oeuvrait actuellement à finaliser les procédures en vue de son adhésion à l’Organisation mondiale du commerce (OMC). La paix totale ne sera possible que lorsque la cohésion politique interne, et avec les partenaires internationaux, sera assurée, a-t-il déclaré. Il a rappelé qu’à compter de décembre 2017, le projet de protocole d’accord avec l’Union africaine a été conclu en vue de la création d’un tribunal hybride. Des progrès significatifs ont aussi été établis pour la mise en place de la Commission pour la vérité et la réconciliation. Il a invité à ne pas confondre ladite Commission avec la Commission pour le dialogue national. Le procès de l’affaire relative à l’hôtel Terrain a aussi avancé, au même titre que d’autres affaires liées à la participation de fonctionnaires et responsables de la sécurité à des abus à l’encontre de femmes. Les membres des forces de police sont aussi sensibilisés aux questions relatives aux violences sexuelles, a-t-il ajouté. Un comité de contrôle humanitaire au niveau étatique sera aussi mis en place aux fins de garantir l’acheminement, sans entrave, de l’assistance humanitaire, a poursuivi le Ministre des affaires étrangères. Le Gouvernement du Soudan du Sud est ainsi déterminé à agir comme chef de file, a-t-il insisté, priant les partenaires internationaux à faire de même. Le conflit violent dans lequel a sombré le Soudan du Sud a besoin de l’oxygène des droits de l’homme et il est essentiel que justice soit faite pour les victimes et contre l’impunité.

Les pourparlers de paix d’Addis Abeba n’ont pas été probants car l’opposition a fait fi de plusieurs points soumis par le truchement de l’IGAD, comme l’application d’un cessez-le-feu permanent et le réexamen des échéanciers, a expliqué le Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères. L’opposition a choisi de s’écarter du programme convenu, en exigeant que le Gouvernement renonce à ses prérogatives, a-t-il ajouté.  

M. HAIDAR AL ZAMILY, Ministre de la justice de l’Iraq, a rappelé que le Conseil a toujours prêté une oreille attentive à la situation en Iraq, qui a été à même de faire face à des bandes criminelles et a été heureusement libéré des griffes de Daech. Le rapatriement des réfugiés est en cours et le Gouvernement fait son possible pour que chacun puisse regagner son foyer, accordant la priorité aux catégories les plus vulnérables, comme les femmes, les enfants, les réfugiés et les personnes handicapées, a-t-il poursuivi. M. Al Zamily a aussi rappelé que le Gouvernement iraquien a érigé en priorité les principes des droits de l'homme et de la primauté du droit sur l’ensemble du territoire, notamment pour libérer les zones contrôlées par des terroristes. Le conflit a laissé de nombreuses difficultés pour les citoyens du pays, notamment à Mossoul, a-t-il souligné. Le Conseil de sécurité, par sa résolution 2379, s’est fait l’écho de la communauté internationale pour mettre en exergue les crimes commis par Daech et, malgré les difficultés, l’Iraq n’a jamais renoncé aux principes démocratiques, a-t-il insisté.

Pour renforcer la coopération avec les Nations Unies, le Gouvernement iraquien a toujours agi vis-à-vis des titulaires de mandat de manière extrêmement transparente et mis tous les éléments à leur disposition, a fait valoir le Ministre de la justice, précisant que le Gouvernement travaille également avec le Groupe de travail sur les disparitions forcées ou involontaires. Le Gouvernement a en outre décidé de la mise en place d’un mécanisme pour la mise en oeuvre des recommandations issues de l’examen périodique universel de l’Iraq et accorde toute leur place aux femmes. Il va aussi juger les criminels de Daech qui violent les droits de l'homme et souhaite travailler plus efficacement, notamment grâce à une assistance technique.

MME KANG KYUNG-WHA, Ministre des affaires étrangères de la République de Corée, s’est souvenue, qu’il y a cinq ans, elle faisait encore partie de la famille du Haut-Commissariat aux droits de l'homme.  Elle a observé que si ses responsabilités sont aujourd’hui plus larges dans certains domaines et plus étroites dans d’autres, elle n’en reste pas moins résolument engagée, de manière déterminée, en faveur de la cause des droits de l'homme dans la politique étrangère de la République de Corée.  Elle a rendu hommage au Haut-Commissaire aux droits de l'homme, au Haut-Commissariat et au Conseil des droits de l'homme qui célèbre cette année son 12e anniversaire.

La Ministre a ensuite déploré qu’en dépit du 70e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme, nombre de situations dans le monde portent atteinte à l’esprit de ce texte, avec des cas de répression, de conflit armé, de terrorisme, de pauvreté, d’inégalités, de violences, de marginalisation et de discrimination, entre autres. Alors que certains dirigeants politiques voient dans les droits de l'homme une « contrainte ennuyeuse », ils doivent savoir que l’esprit humain peut être découragé ou supprimé pour quelque temps, mais pas pour toujours. La paix et la prospérité ne peuvent se bâtir durablement que sur un terrain de droits de l'homme, ce qui justifie que tous les dirigeant s’engagent en faveur de ces droits, a-t-elle dit.

Mme Kang a assuré que la République de Corée avait fait des progrès, notamment en ce qui concerne les droits de la femme : le cabinet du Président, Moon Jae-in, compte ainsi 30% de femmes et le Gouvernement promeut actuellement une réforme qui permettra une meilleure égalité entre les sexes. La question de la violence sexuelle faite aux femmes est également une question dont se préoccupe ce Gouvernement, notamment dans le contexte des conflits armés et en ce qui concerne la question des « femmes de réconfort » - dont les victimes continuent de chercher à restaurer honneur et dignité.

Mme Kang s’est par ailleurs réjouie de l’image d’unité, de paix et de prospérité donnée lors des Jeux olympiques d’hiver de Pyeongchang par les deux Corées, lorsque les athlètes du nord et du sud ont défilé avec un seul drapeau. Cette histoire de paix et de prospérité n’est pas terminée, puisque les Jeux paralympiques qui se tiendront du 9 au 18 mars prochain continueront de montrer la grandeur de l’esprit humain, a-t-elle assuré. Il est important que cet esprit de Pyeongchang ne meure pas, pour que la paix puisse prendre forme sur la péninsule coréenne, a insisté la Ministre. Pour cela, il est important que les réunions des familles séparées entre le nord et le sud reprennent urgemment, que les prisonniers étrangers, et notamment sud-coréens détenus dans le nord, soient libérés et que la République populaire démocratique de Corée entende l’appel de la communauté internationale et abandonne ses programmes nucléaires, a conclu Mme Kang.

M. JORGE ARREAZA, Ministre des affaires étrangères de la République bolivarienne du Venezuela, a expliqué que le Venezuela a été l’objet de pressions de pays qui souhaitent exercer un contrôle sur ses ressources naturelles.  Le Gouvernement du Venezuela est légitime, a-t-il souligné, dénonçant l’ingérence des États-Unis dans les affaires intérieures vénézuéliennes. Le Congrès américain a fait 735 déclarations contre le Venezuela et le Secrétaire d’État Rex Tillerson a déclaré que les États-Unis ne tiendraient pas compte de l’avis du peuple vénézuélien à l’occasion des élections, a rappelé M. Arreaza. Pour l’administration Trump, la vieille et obsolète doctrine Monroe reste en vigueur, a-t-il insisté.

Le Président Maduro a lancé de nombreux appels à la participation au dialogue, a poursuivi le Ministre vénézuélien des affaires étrangères. Le pays doit panser ses blessures, a-t-il déclaré. L’Assemblée constituante a mis fin aux violences politiques, a affirmé M. Arreaza. Les représentants du Gouvernement et de l’opposition ont pu se rencontrer à Saint Domingue afin d’entamer un dialogue sur la consolidation de la démocratie ; un accord a été conclu, des convergences ont été trouvées sur des points essentiels mais l’opposition, à la dernière minute, a refusé de signer cet accord, ce qui montre son mépris à l’égard de la population, a-t-il expliqué. Le Président Maduro a pour sa part demandé que cet accord soit signé et que ces recommandations soient mises en œuvre. Des élections présidentielles et parlementaires libres et souveraines, en vertu de cet accord, auront bien lieu, a assuré M. Arreaza. Toutes les parties devraient respecter les accords de Saint Domingue, a-t-il insisté.

Le Gouvernement des Etats-Unis et ses alliés, sur la base des sanctions économiques qui portent préjudice à la population du Venezuela et d’une guerre psychologique, font croire au monde entier qu’il y a une grave crise humanitaire au Venezuela, a dénoncé le Ministre. Différents acteurs des Nations Unies publient des diagnostics sur la base d’informations douteuses, a-t-il déploré. L’attention de l’opinion publique est détournée des problèmes les plus graves dans certains pays, comme le trafic de stupéfiants, le chômage ou encore la violence, entre autres.  Le projet impérialiste des États-Unis échouera à nouveau face à la démocratie du Venezuela, a déclaré M. Arreaza. L’Expert indépendant pour la promotion d’un ordre international démocratique et équitable a pu rencontrer tous les acteurs du pays à l’occasion de sa visite au Venezuela et a conclu qu’il n’y avait pas de crise humanitaire dans ce pays, a-t-il en outre fait valoir, avant d’ajouter que cet Expert avait recommandé à la communauté internationale de lever les sanctions à l’encontre du Venezuela.

L’Assemblée nationale constituante a adopté la loi contre la haine et pour la tolérance, afin de répondre à la discrimination et à l’intolérance au Venezuela, a poursuivi le Ministre.  Le taux de chômage a diminué dans le pays, en dépit de la crise économique et dans les prochains jours, le Président Maduro annoncera une ligne budgétaire pour la construction de nouveaux logements. De plus, les retraites et les salaires minima vont augmenter, a ajouté M. Arreaza.  

Le Venezuela réitère devant le Conseil son engagement à défendre les droits de l’homme. Ce Conseil est extrêmement important et doit pouvoir faire face aux différentes pressions dont il est la cible, a affirmé le Ministre vénézuélien, déplorant que la question des droits de l’homme ait été utilisée à plusieurs reprises par des belligérants pour justifier des guerres. Le Conseil ne doit pas devenir la tribune de pays intégrationnistes et expansionnistes, a conclu M. Arreaza.

M. SIDIKI KABA, Ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur du Sénégal, s’est félicité de l’élection de son pays au Conseil des droits de l'homme pour la période 2018-2020, ce qui souligne l’engagement du Président et du Gouvernement sénégalais en faveur des droits de l'homme – une responsabilité que le pays s’est engagé à assumer dans un esprit constructif avec tous les États Membres et avec la société civile sénégalaise. « Le Sénégal restera dans le peloton de tête des pays respectueux des droits de l'homme », a assuré le Ministre ; il soumettra son rapport pour l’Examen périodique universel en novembre prochain. Le pays accordera une attention particulière aux droits des femmes, des enfants, des personnes âgées et des personnes handicapées, ainsi qu’à la promotion des droits économiques, culturels et environnementaux.

S’agissant des enfants, M. Kaba s’est alarmé du rapport du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) indiquant que des centaines de milliers d’enfants sont impliqués dans les conflits, et a lancé un appel pour trouver une solution et mettre un terme à cet enrôlement. C’est la raison pour laquelle il a salué la tenue d’un débat annuel sur cette question au cours de cette session du Conseil, de même que la tenue d’un débat sur les personnes handicapées. A ce sujet, il a indiqué que le Gouvernement du Sénégal a institué une carte de l’égalité des chances, qui consiste en un système de protection sociale, et que 50.000 cartes ont à ce jour été établies pour des personnes handicapées.

Le Ministre des affaires étrangères du Sénégal a ensuite déploré une certaine banalisation de la discrimination raciale, demandant à la communauté internationale de ne pas perdre sa « capacité d’indignation et d’action ». Il a rappelé que le Sénégal est membre de la plateforme sur l’éducation aux droits de l'homme, et a souligné qu’il est nécessaire d’inculquer aux enfants les notions fondamentales de respect de la vie et de tolérance. La protection des droits des migrants et des personnes handicapées et les répercussions du changement climatique sont aussi des priorités pour le Sénégal, a-t-il ajouté, avant d’encourager l’ensemble des parties prenantes à finaliser courant 2018 les deux pactes en cours de négociation sur les migrants et sur les réfugiés. Le Conseil des droits de l'homme doit être mieux soutenu pour assurer son mandat; il suscite beaucoup d’espoir mais remplit-il réellement son rôle de prévention, s’est interrogé M. Kaba ? Estimant que la résurgence de l’esclavage et la persistance de la traite des êtres humains doivent mobiliser tous les acteurs concernés pour qu’il y soit mis un terme au nom de la dignité, le Ministre a insisté sur le nécessaire renforcement du rôle du Conseil. Les droits de l'homme ont une dimension transversale et sont au cœur de toutes les problématiques; le multilatéralisme doit donc être renforcé, c’est l’une des principales forces des Nations Unies, a-t-il insisté.

M. PETER MAURER, Président du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), a rendu hommage au Conseil des droits de l'homme et au Haut-Commissariat aux droits de l’homme, estimant que ce sont d’infatigables défenseurs de la liberté, de l’égalité et de la dignité. Il a ensuite déclaré que les défis actuels, liés notamment aux réponses à apporter aux graves crises, sont immenses, alors que de trop nombreux civils sont pris pour cible dans les combats, sont détenus ou déplacés. Pour cette raison, le CICR demande à tous les États Membres de respecter leurs obligations et de revigorer le contrat fondamental de l’humanité, à savoir la dignité et la préservation de la vie et de la dignité.

Le Président du CICR a également déclaré qu’il faut accorder une grande attention aux violations commises et reconnaître les bonnes pratiques. A cet égard, le droit est une base, un langage commun qui permet aux parties au conflit de s’asseoir et de trouver un terrain d’entente, a-t-il souligné. Non seulement, le droit international humanitaire agit, mais son respect a des effets positifs qui se propagent, a-t-il insisté, assurant de la disponibilité du CICR à créer un environnement où la vie et la dignité soient respectées.

M. Péter SZIJJÁRTÓ, Ministre des Affaires étrangères et du commerce de la Hongrie, a expliqué que les problèmes sécuritaires que rencontre le monde doivent être réglés comme il se doit. Les difficultés renforcent la légitimité du débat sur les droits de l’homme ; il faut faire preuve d’une responsabilité extrême dans ce domaine et faire face à ses responsabilités. Chacun doit admettre l’importance du droit à la sécurité ; c’est un droit de l’homme et il en va de la responsabilité de la communauté internationale de garantir ce droit pour chacun, a déclaré le Ministre hongrois, avant de déplorer que certains hauts responsables d’organisations internationales sous-estiment ou relativisent ces problèmes sécuritaires

Certains pays font face à un problème d’afflux massif et illicite depuis 2015, a poursuivi M. Szijjártó. L’Europe a été confrontée à un problème extrêmement grave : 27 attaques terroristes ont causé la mort de plusieurs centaines de personnes. Certains ont envoyé leurs terroristes par les voies de l’immigration illégale en Europe. Il faut reconnaître que certains hauts responsables des Nations Unies ne sont pas à la hauteur de l’enjeu, a-t-il affirmé. Le Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières est déséquilibré ; c’est un document pro-migration, ce qui est très dangereux en cette période, a déclaré le Ministre hongrois des affaires étrangères et du commerce. La Hongrie déplore l’approche choisie pour ce Pacte, qui estime que l’immigration est un mouvement positif, a-t-il indiqué, affirmant que des personnes se retrouvent à devoir accueillir des personnes de cultures très différentes et que chaque pays a le droit de décider par lui-même le nombre de personnes qu’il souhaite accueillir sur son territoire. Les Hongrois sont les seuls à pouvoir décider qui peut s’établir en Hongrie, a insisté le Ministre. La Hongrie est pointée du doigt, mais les autorités réfutent ces accusations, a-t-il déclaré. Il est tout à fait inapproprié de la part des responsables des Nations Unies de s’attaquer à des pays démocratiques, a ajouté M. Szijjártó, regrettant que le Haut-Commissaire aux droits de l'homme, M. Zeid, ait dénoncé ce matin le Gouvernement hongrois.  M. Szijjártó a demandé pourquoi le Haut-Commissaire n’était pas là (à la présente séance) pour entendre les déclarations des Etats. Est-ce que la Hongrie est comparable à la plus terrible des dictatures du siècle dernier, a demandé le Ministre hongrois des affaires étrangères et du commerce? La Hongrie a pris de nombreuses mesures pour lutter contre l’antisémitisme, a-t-il rappelé, avant de déplorer que certaines personnes ne soient pas à la hauteur de leurs fonctions. Le Haut-Commissaire aux droits de l’homme doit démissionner de ses fonctions après les propos qu’il a tenus à l’encontre de la Hongrie, a-t-il exigé.  Lorsqu’elle est irrégulière, la migration doit être considérée comme un crime et elle doit alors être sanctionnée, a poursuivi M. Szijjártó.  Peut-on tolérer qu’un pays soit envahi, a-t-il demandé?  Peut-on violer une frontière qui sépare deux pays? Ce n’est pas un droit que de choisir le pays dans lequel on souhaite s’installer ; il existe des lois et chacun doit les respecter. Il est intolérable d’entendre des hauts responsables des Nations Unies accuser les gardes-frontières d’un pays. Il faut s’attaquer aux causes profondes des flux migratoires massifs et assurer un rapatriement en toute sécurité des migrants. Il ne faudrait pas oublier les chrétiens, qui représentent la communauté la plus souvent frappée de discrimination, a ajouté M. Szijjártó. Il faut renoncer à l’hypocrisie et commencer à renforcer la sécurité de tous les Etats Membres. Le droit de l’homme le plus important est le droit de vivre en toute sécurité, a conclu le Ministre hongrois.

MME AURELIA FRICK, Ministre des Affaires étrangères du Liechtenstein, s’est dite fière de pouvoir affirmer que la population de son pays bénéficie de normes élevées en matière de droits de l'homme mais a admis que de meilleurs résultats encore pourraient être engrangés, en particulier pour ce qui concerne l’égalité hommes-femmes. La participation politique des femmes, par exemple, a diminué et il n’y en a plus que trois au Parlement, a-t-elle précisé, rappelant que l’égalité pleine et entière est une condition sine qua non de l’avenir de nos sociétés, plutôt qu’un critère du « politiquement correct ». Mme Frick a appelé tous les pays à mettre fin aux actes de représailles envers ceux qui dénoncent les violations des droits de l'homme. Les violations et le non-respect des obligations relevant des droits de l'homme sont des signaux d’alerte d’une érosion de la paix, de la sécurité et de la stabilité, a souligné la Ministre, appelant le Conseil et l’ONU dans son ensemble à prendre des mesures précoces ou préventives.

Évoquant les situations au Myanmar, en Syrie et au Yémen, la Ministre a rappelé qu’elles ont été caractérisées par une réponse inappropriée du Conseil de sécurité, où le véto a joué un rôle dévastateur. Le 17 juillet prochain marquera le vingtième anniversaire du Statut de Rome de la Cour pénale internationale (CPI), a rappelé Mme Frick, soulignant qu’il faut en être fier mais aussi protéger cette réalisation en lui permettant d’aller plus avant. On assiste à une érosion croissante du respect du droit international et on ne peut s’exprimer plus fermement en faveur de ce droit qu’en condamnant l’usage de la force, a-t-elle indiqué. Quant aux atrocités en Syrie, elles ont été longuement enregistrées depuis 7 ans que dure le conflit, a-t-elle rappelé, ajoutant que la reddition de comptes est indispensable pour l’avenir pacifique du pays, notamment via le mécanisme international, impartial et indépendant pour les crimes commis en Syrie depuis mars 2011, qui est tout à fait innovant et dont le Liechtenstein a été à l’initiative. Par ailleurs, alors que le 70e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme sera célébré en décembre prochain, nombre de ses principes sont aujourd’hui quotidiennement violés de façon systématique à travers le monde, a ajouté Mme Frick.  Il est temps de réfléchir à cela, notamment pour ce qui concerne l’esclavage moderne, a-t-elle souligné.

MME SIGRID KAAG, Ministre des affaires étrangères et Ministre du commerce extérieur et de la coopération pour le développement des Pays-Bas, a rappelé que la reconnaissance de la dignité inhérente à tous les membres de la famille humaine et de leurs droits égaux et inaliénables constitue le fondement de la liberté, de la justice et de la paix dans le monde.  Les Pays-Bas ont adopté des politiques qui s’inspirent de ces mots figurant au préambule de la Déclaration universelle des droits de l'homme et visant à prévenir les conflits et à s’attaquer aux causes profondes de l’instabilité, de la pauvreté et des inégalités, a-t-elle souligné.  Mme Kaag a souligné qu’il n’existe pas de « bouton pause » pour les droits de l’homme lorsqu’un Etat traverse des difficultés économiques, car le respect de ces droits est la meilleure garantie de prévention des conflits. Il devient aussi chaque fois plus évident qu’il n’est pas possible de se diviser en « eux et nous » s’agissant des personnes LGBTI car la Déclaration concerne tous les êtres humains. Mme Kaag a invité à se pencher sur le coût économique du non-respect de la Déclaration universelle des droits de l’homme, notamment pour ce qui concerne le mariage des enfants ou encore l’exclusion des personnes LGBTI.

La Ministre néerlandaise des affaires étrangères a fait part de l’admiration de son pays à l’égard du Haut-Commissaire aux droits de l’homme et a rendu un hommage posthume à l’ancienne Rapporteuse spéciale Asma Jahangir, décédée le 11 février dernier.

La route pour assurer la redevabilité en matière des droits de l’homme est longue mais pas impossible puisque que cela a été fait pour les violations commises durant le conflit en ex-Yougoslavie ou en Sierra Leone, par exemple, a-t-elle rappelé, exprimant l’espoir que les procédures contre l’impunité seront respectées sans entraves au Yémen et exigeant une reddition de comptes de toutes les parties en Syrie. Mme Kaag a en outre préconisé une coordination accrue entre New York et Genève dans le domaine des droits de l’homme. Il est nécessaire d’assurer une discussion plus fréquente des rapports des procédures spéciales au Conseil de sécurité. Les Pays-Bas estiment que le travail du Conseil des droits de l’homme est vital et qu’il faut veiller à améliorer ses méthodes de travail. Elle a enfin plaidé pour que soit appuyée la candidature des Pays-Bas au Conseil.

M. ANDERS SAMUELSEN, Ministre des affaires étrangères du Danemark, a expliqué que le Conseil des droits de l’homme était indispensable dans le cadre du dialogue constructif et de  la coopération dans le domaine des droits de l’homme. Il faut se concentrer davantage sur la mise en œuvre des droits de l’homme ; il faut faire en sorte que ces droits deviennent une réalité concrète au niveau local, a-t-il souligné.  Il faut parvenir à une participation universelle dans le cadre des travaux du Conseil ; tout le monde doit pouvoir se faire entendre dans le cadre du Conseil, aussi bien les Etats que les représentants de la société civile, a-t-il indiqué.

Les violations graves des droits de l’homme dans l’État de Rakhine, au Myanmar, doivent cesser, a poursuivi le Ministre danois. Il faut mettre fin à l’impunité et les auteurs de ces violations doivent rendre des comptes, a-t-il exigé, appelant en outre le Gouvernement du Myanmar à respecter la liberté d’expression et de la presse. M. Samuelsen a ensuite indiqué que son pays condamnait les violations systématiques des droits de l’homme en République populaire démocratique de Corée. Il a en outre condamné les bombardements aveugles du régime syrien et son mépris complet à l’égard des vies des civils dans la Ghouta. Le Ministre danois des affaires étrangères s’est également dit préoccupé par la situation des droits de l’homme au Burundi, au Soudan, au Yémen ainsi que par l’absence d’État de droit en en Libye. Il a dénoncé la poursuite des exécutions par l’Iran et l’Arabie saoudite et s’est également dit préoccupé par la situation des droits de l’homme à Bahreïn, dans l’est de l’Ukraine et dans les territoires annexés illégalement.

Le 70ème anniversaire de l’adoption de la Déclaration universelle des droits de l'homme est une occasion d’agir, en particulier au cours de cette session, a affirmé le Ministre. Il faut rappeler l’interdiction absolue et universelle de la torture, a-t-il expliqué, précisant que le Danemark allait présenter au cours de cette session une résolution sur l’impact négatif de la corruption sur l’interdiction universelle de la torture.  Participant de manière active aux travaux du Conseil depuis sa création, le Danemark proposera sa candidature à un premier poste de membre de cet organe pour la période 2019-2021, a indiqué le Ministre.

MME MARIA FERNANDA ESPINOSA GARCÉS, Ministre des relations extérieures et de la mobilité humaine de l’Équateur, a insisté sur le rôle des femmes dans le cadre multilatéral, affirmant qu’il n’est pas possible de penser ni d’agir dans les relations internationales avec un regard exclusivement masculin. Le monde d’aujourd’hui exige que les diversités de genre, ethniques et culturelles s’expriment avec un droit légitime dans tous les espaces de la société, en particulier par le biais de la participation politique, a-t-elle déclaré.

Mme Espinosa Garcés a ensuite partagé quelques réussites de l’Équateur sur le chemin du pays vers l’égalité et l’éradication de toutes les formes de discrimination et de violence. Ainsi, le 5 février dernier, une loi organique est entrée en vigueur pour prévenir et éradiquer la violence contre les femmes, a-t-elle fait valoir. En outre, la semaine dernière, une politique transversale pour l’égalité de genre a été présentée pour la première fois en Amérique latine par un Ministère des affaires étrangères. Quant au plan national de développement 2017-2021, non seulement il intègre cette dimension de genre, mais il est aussi le premier instrument pour la mise en place de politiques publiques permettant d’avancer vers la réalisation des Objectifs de développement durable.

Il est évident que pour faire respecter les droits de l'homme, il est indispensable de rester fermement engagé en faveur de l’éradication des grands problèmes de notre temps, a poursuivi la Ministre, citant les conflits armés, la pauvreté et les inégalités. Elle a rappelé que l’Équateur préside le Groupe de travail intergouvernemental à composition ouverte chargé d’élaborer un instrument international juridiquement contraignant sur les entreprises transnationales, qui serait un outil nécessaire pour faire garantir les droits de l’homme par ces sociétés, pour prévenir les violations des droits de l’homme par ces acteurs et surtout pour garantir aux victimes l’accès à la justice et aux réparations.

M. MOHAMMED MOHSEN MOHAMMED ASKAR, Ministre pour les droits de l'homme du Yémen, a rappelé que chacun a le droit de jouir de ses droits inaliénables, conformément à la Déclaration universelle des droits de l'homme dont le 70e anniversaire coïncide avec cette session du Conseil, de même qu’avec le sixième anniversaire des élections libres au Yémen. Les événements qui ont frappé le pays depuis 2014 sont une véritable tragédie, a rappelé le Ministre; à quoi s’ajoute l’inaction de la communauté internationale, incapable de mettre fin à l’avancée des milices et d’empêcher le coup contre le Gouvernement légitime. Il a jugé nécessaire de dresser un bilan pour faire toute la lumière sur la réalité sur laquelle certains choisissent de fermer les yeux. Il a dénoncé les actions d’un groupe armé terroriste qui diffuse une idéologie ayant pour résultat la désintégration du tissu social et la fracture de la société et qui mène des attaques dans les régions contrôlées par le Gouvernement légitime. Il faut un engagement militaire pour les faire reculer et une aide humanitaire des agences spécialisées en faveur de la population, a déclaré le Ministre yéménite.

L’opposition ne respecte pas ses engagements, a poursuivi le Ministre pour les droits de l'homme. Il faut mettre en œuvre la résolution 2216 du Conseil de sécurité et honorer ses obligations avec effet immédiat, a conclu le Ministre.

M. SHANKER DAS BAIRAGI, Secrétaire aux affaires étrangères du Népal, qui a noté que son pays s’exprimait pour la première fois au Conseil en tant que pays membre de cet organe, a souligné que pour lui, le droit au développement avait un sens profond. Le Népal est convaincu que la démocratie, le développement et le respect des droits de l’homme sont interdépendants et qu’ils se renforcent mutuellement. Or, la Déclaration de Vienne, dont on célèbre le jubilé d’argent (25 ans) et qui constituait la promesse d’un droit au développement universel et inaliénable, reste à concrétiser, a-t-il observé, avant d’appeler le Groupe de travail sur le droit au développement à rendre ses conclusions au plus tôt afin de lever les obstacles au droit au développement. À cet égard, la mise en œuvre de bonne foi du Programme de développement durable à l’horizon 2030, ainsi que les autres cadres de développement conclus au travers de partenariats et de coopération au niveau international sont au cœur de la protection des droits de l’homme partout dans le monde.  

M. Das Bairagi s’est félicité du rôle clé joué par le Conseil et par son mécanisme d’examen périodique universel – EPU dont l’approche collaborative et constructive doit être promue plus activement. Le Népal met actuellement en œuvre les recommandations qui lui ont été adressées à l’issue de son EPU, il y a deux ans. Le Secrétaire aux affaires étrangères a estimé que son pays constituait un cas unique de processus de paix réussi. Au cœur de celui-ci, on trouve une aspiration et un engagement national fort visant à assurer des droits égaux à l’ensemble de la population, a-t-il souligné. Les droits de l’homme sont l’un des piliers de la Constitution promulguée en 2015, tandis que le fédéralisme vise à représenter la diversité du pays, a-t-il précisé. La Commission de vérité et de réconciliation poursuit ses travaux, ainsi que celle enquêtant sur les disparitions forcées, a-t-il indiqué; leur mandat a été prorogé une nouvelle fois, ce qui permettra de poursuivre en justice toutes les allégations de violations graves des droits de l’homme et du droit humanitaire, afin d’assurer justice et imputabilité.

M. CLAUDIO BERNARDO AVRUJ, Secrétaire aux droits humains et au pluralisme culturel de l’Argentine, a noté d’emblée que la réalité présente interpellait le Conseil pour l’amener à veiller à ce que ne se créent pas des vides dans la protection internationale des droits de l’homme, alors que le monde traverse une période historique pleine de défis mais aussi d’opportunités. Cela exige d’œuvrer en faveur d’un Conseil des droits de l’homme qui soit un « organe fort » face aux défis en matière de droits humains. Cela exige aussi de promouvoir des actions pour que le système international de protection des droits de l’homme ne cesse de croître et de se renforcer. M. Avruj a fait observer que depuis une décennie, le mécanisme de l’examen périodique universel (EPU) a contribué à renforcer les systèmes de protection nationaux. Il a mentionné les engagements pris par son pays en novembre dernier dans le cadre de cet examen. Il aussi rappelé l’expérience historique de l’Argentine en matière d’abus et de violations, ce qui a permis à ce pays d’être un témoin de premier plan de la puissance des actions des organes internationaux de protection des droits de l’homme.

Forte de son expérience, l’Argentine a, pour la première fois de son histoire, lancé un Plan national des droits humains pour l’exercice 2017-2020. Celui-ci « sera réalisé en consonance avec les objectifs du Programme de développement durable des Nations Unies à l’horizon 2030 », a indiqué M. Avruj. Par ailleurs, de concert avec la Norvège, l’Argentine a été co-initiatrice, il y a trois ans, de la Déclaration sur la sécurité dans les écoles, signée par 72 pays, ainsi que des directives visant à prévenir l’utilisation militaire des établissements scolaires et universitaires. M. Avruj a en outre attiré l’attention sur le nombre record de sentences prononcées l’an dernier dans le cadre des procès pour crimes contre l’humanité commis pendant la dictature militaire. Il a également fait valoir la réponse positive donnée par son pays aux appels lancés, en particulier, par le Haut-Commissariat pour les réfugiés en faveur de l’assouplissement de la politique migratoire de Buenos Aires, notamment en faveur des 55 000 citoyens vénézuéliens ayant afflué en Argentine, dont 27 000 pour la seule année passée.

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