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Le Conseil des droits de l'homme entame sa journée annuelle de débat sur les droits de l'enfant

Arrière

06 Mars 2017

Conseil des droits de l'homme 
MATIN 

 6 mars 2017

Il débat de la protection des droits de l'enfant dans la mise en œuvre du Programme de développement durable à l'horizon 2030

Le Conseil des droits de l'homme a entamé, ce matin, sa journée annuelle de débat sur les droits de l'enfant, consacrée cette année au thème de la mise en œuvre du Programme de développement durable à l'horizon 2030.  La première partie de ce débat, ce matin, était axée sur l'approche basée sur les droits de l'enfant dans la mise en œuvre, le suivi et l'examen des Objectifs de développement durable. 

Dans une déclaration liminaire, Mme Kate Gilmore, Haut-Commissaire adjointe aux droits de l'homme a expliqué que l'écrasante majorité des enfants vivent dans des pays en développement.  Si rien n'est fait d'ici à 2030, près de 70 millions d'enfants mourront avant l'âge de 5 ans, particulièrement en Afrique subsaharienne.  En outre, près de 60 millions d'enfants en âge d'aller à l'école en seront exclus, le même chiffre qu'aujourd'hui.  Enfin, quelque 750 millions de jeunes filles seront mariées avant leur majorité.  Dans ce contexte, pour parvenir au développement durable, il faut mettre l'accent sur les droits des enfants, particulièrement les jeunes filles qui cumulent les difficultés liées à leur âge avec des discriminations liées à leur genre. 

Les panélistes participant au débat de ce matin étaient M. Benyam Dawit Mezmur, Président du Comité des droits de l'enfant; Mme Marilena Viviani, Directrice du Bureau de liaison du Fonds des Nations Unies pour l'enfance à Genève; Mme Maud Boer-Buquicchio, Rapporteuse spéciale sur la vente d'enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants; et Mme Delia Pop, Présidente de Child Rights Connect et Directrice des programmes et du plaidoyer mondial à Hope and Homes for Children

Après la diffusion d'une vidéo de l'UNICEF sur les droits de l'enfant et le Programme de développement durable à l'horizon 2030 dans laquelle l'UNICEF a laissé la parole à des enfants du monde entier, M. Dawit Mezmur a rappelé que les principes de la Convention relative aux droits de l'enfant étaient universels au même titre que les Objectifs de développement durable.  Chaque objectif peut ainsi être lié à un article de la Convention, a-t-il précisé.

Mme Viviani a rappelé que, pour l'UNICEF, «tout commence par les enfants».  Le lieu de naissance de l'enfant est un facteur déterminant, a-t-elle expliqué: les enfants pauvres risquent cinq fois plus l'abandon scolaire et deux fois plus des problèmes de croissance que les riches.  Il faut donc promouvoir une approche qui tienne compte de l'équité, les inégalités constituant non seulement une violation des droits de l'enfant mais ayant en outre des effets déstabilisateurs sur les sociétés.

Mme Boer-Buquicchio a souligné que les mécanismes de surveillance des droits de l'homme des Nations Unies, notamment le système des procédures spéciales du Conseil des droits de l'homme, étaient appelés à jouer un rôle important pour obliger les États à assumer leurs responsabilités s'agissant de la réalisation du Programme de développement durable et des droits de l'enfant.

Mme Pop a expliqué que l'expertise du terrain, essentielle, pouvait aider les États à atteindre les Objectifs de développement durable.  À cet égard, les organisations de la société civile et les enfants ne sont pas seulement une source d'information, mais aussi un moyen de faire face aux problèmes que connaissent les enfants.

Parmi les intervenants* qui ont participé au débat, un grand nombre ont reconnu l'importance de l'approche basée sur les droits de l'enfant dans la mise en œuvre des Objectifs de développement durable.  Plusieurs pays ont présenté leurs initiatives devant permettre une meilleure prise en compte des droits de l'enfant et davantage de participation des enfants dans les prises de décisions, en particulier sur les sujets qui les concernent.  Ont ainsi été présentées les approches nationales concernant ce Programme qui incorporent les droits de l'enfant.  Plusieurs délégations ont insisté sur l'importance de la coopération internationale aux fins de la réalisation des droits des enfants et des Objectifs associés au Programme de développement durable à l'horizon 2030.  Enfin, de nombreuses délégations ont souligné l'importance de l'éducation dans la mise en œuvre de ces Objectifs. 

Le Conseil poursuivra sa journée annuelle de débat sur les droits de l'enfant cet après-midi, à 15 heures, après avoir achevé, à la mi-journée, ses débats interactifs croisés avec le Rapporteur spécial sur la promotion et la protection des droits de l'homme et des libertés fondamentales dans la lutte antiterroriste, avec la Rapporteuse spéciale dans le domaine des droits culturels, avec la Rapporteuse spéciale sur les droits des personnes handicapées et avec l'Experte indépendante sur l'exercice des droits de l'homme des personnes atteintes d'albinisme.  Le Conseil doit également entamer son débat interactif croisé avec le Rapporteur spécial sur la promotion de la vérité, de la justice, de la réparation et des garanties de non-répétition et avec le Rapporteur spécial sur la liberté de religion ou de conviction. 

Débat annuel sur les droits de l'enfant

Documentation

Le Conseil est saisi du rapport établi par le Haut-Commissaire intitulé «Protection des droits de l'enfant dans la mise en œuvre du Programme de développement durable à l'horizon 2030» (A/HRC/34/27).

Déclaration liminaire

MME KATE GILMORE, Haut-Commissaire adjointe des Nations Unies aux droits de l'homme, a situé son discours dans le cadre plus général du Programme de développement durable à l'horizon 2030, dont l'un des enjeux majeurs est la prise en compte des dynamiques démographiques.  La démographie mondiale actuelle est caractérisée par la progression rapide de deux classes d'âge, a remarqué Mme Gilmore, les personnes âgées et les enfants.  Mais cette démographie est inégalement répartie: certains pays voient leur population vieillir alors que d'autres sont composés à moitié d'enfants. 

Ces deux classes d'âge sont des opportunités pour chaque pays, a affirmé la Haut-Commissaire adjointe.  Mais si les pouvoirs publics ne font pas les bons choix, a mis en garde Mme Gilmore, les jeunes et les personnes âgées représenteront, à l'inverse, deux problèmes.  L'écrasante majorité des enfants vivent dans des pays en développement, a-t-elle rappelé.  Si rien n'est fait d'ici à 2030, près de 70 millions d'enfants mourront avant l'âge de 5 ans, particulièrement en Afrique subsaharienne.  En outre, près de 60 millions d'enfants en âge d'aller à l'école en seront exclus, le même chiffre qu'aujourd'hui.  Enfin, quelque 750 millions de jeunes filles seront mariées avant leur majorité. 

Dans ce contexte, pour parvenir au développement durable, il faut mettre la focale sur les droits des enfants, particulièrement les jeunes filles qui cumulent les difficultés liées à leur âge avec des discriminations liées à leur genre.  La situation des enfants «n'a pas de quoi nous rendre fiers», a observé Mme Gilmore: près de 570 millions d'enfants vivent dans l'extrême pauvreté, 119 000 enfants de moins de 5 ans meurent chaque semaine de causes évitables telles que l'absence d'eau potable.  Rien que l'année dernière, un milliard d'enfant ont subi des violences physiques, sexuelles ou psychologiques.

Trois priorités ressortent du rapport soumis au Conseil, a indiqué Mme Gilmore.  D'abord, il faut atteindre les enfants les plus en difficulté, comme les migrants et les réfugiés, les enfants vivant dans la rue et les enfants victimes de discriminations.  Ensuite, il convient d'investir davantage dans la protection des droits des enfants, la coopération internationale – qui est le 17e objectif de développement durable – étant essentielle à cet égard.  Enfin, il est indispensable d'obtenir la participation de tous aux processus de mise en œuvre et de prendre des mesures efficaces pour assurer l'application du principe de responsabilité.

Exposés des panélistes

Après la diffusion d'une vidéo dans laquelle le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) a laissé la parole à des enfants du monde entier, M. BENYAM DAWIT MEZMUR, Président du Comité des droits de l'enfant, a rappelé que les principes de la Convention relative aux droits de l'enfant étaient universels au même titre que les Objectifs de développement durable.  Chaque objectif peut ainsi être lié à un article de la Convention, a-t-il précisé: par exemple l'objectif 1 d'élimination de la pauvreté est à mettre en rapport avec les articles 26 de la Convention sur la sécurité sociale et 27 sur un niveau de vie décent.  Les quatre principes essentiels de la Convention sont la non-discrimination, la défense de l'intérêt supérieur de l'enfant, le droit à la vie et au développement, et la participation.  Ces principes ne doivent en aucun cas être bafoués dans la mise en œuvre des objectifs de développement durable, a souligné M. Mezmur, ajoutant qu'il ne s'agissait pas seulement de droits économiques mais aussi civiques et politiques.  L'équité est essentielle, a-t-il insisté.  Le Comité a établi un groupe de travail sur les objectifs de développement durable et collabore avec l'UNICEF.

M. Mezmur a remarqué que près de la moitié des personnes qui vivent avec moins d'un dollar par jour sont des enfants.  La réalisation des droits de l'enfant est le fondement d'un avenir durable, les enfants sont considérés comme des agents du changement et des partenaires actifs dans le Programme de développement durable à l'horizon 2030, a souligné le président du Comité des droits de l'enfant. 

M. Mezmur a invité les États à tirer les leçons de l'application des objectifs du Millénaire pour le développement, rappelant que les progrès avaient été inégaux sur bien des objectifs.  L'expert a souligné la nécessité d'étayer les programmes sur des données de qualité et ventilées.  Par ailleurs, M. Mezmur s'est demandé si les enfants ne sont pas déjà laissés pour compte au niveau national dans l'établissement des rapports.  «Les obligations découlant de la Convention n'ont pas de date d'expiration, contrairement aux objectifs de développement durable», a rappelé M. Mezmur. 

Interrogée par le modérateur du débat, M. RICARDO GONZALEZ ARENAS, sur l'objectif de «ne laisser personne de côté» figurant dans le Programme de développement durable à l'horizon 2030, MME MARILENA VIVIANI, Directrice du bureau de liaison de l'UNICEF à Genève, a rappelé que, pour l'UNICEF, «tout commence par les enfants».  Le lieu de naissance de l'enfant est un facteur déterminant, a-t-elle expliqué: les enfants pauvres risquent cinq fois plus l'abandon scolaire et deux fois plus de problèmes de croissance que les riches.  Il faut donc une approche tenant compte de l'équité, les inégalités constituant non seulement une violation des droits de l'enfant mais encore ayant des effets déstabilisateurs sur les sociétés. 

L'UNICEF travaille depuis 70 ans pour faire appliquer les droits de l'enfant à l'eau potable, à la nutrition, à l'éducation, à l'eau, à l'hygiène et à la justice, a rappelé Mme Viviani.  Les objectifs de développement durable attirent de plus l'attention sur la protection des enfants contre la violence et les changements climatiques.  L'énergie propre, par exemple, a un fort impact sur la santé, a dit Mme Viviani, la combustion de bois dans les maisons entraînant des problèmes respiratoires.  L'experte a elle aussi souligné la nécessité d'obtenir des données de qualité ventilées afin d'adapter les programmes, précisant qu'actuellement ces données ne sont disponibles que pour la moitié des objectifs qui concernent  les enfants.  Connaître les réalités des enfants, savoir où sont les plus vulnérables permet d'adopter des politiques mieux ciblées et plus efficaces, a dit la représentante de l'UNICEF. 

Mme Viviani a également mis l'accent sur la nécessité de créer des partenariats avec les enfants, qui doivent participer de plein droit aux actions qui les concernent.  Ils ne sont pas seulement les bénéficiaires de l'aide, ils sont en première ligne des innovations qui mèneront à un développement durable, a-t-elle précisé.  Impliquer les jeunes dans les objectifs de développement durable permettra de leur offrir un avenir plus réjouissant, a conclu Mme Viviani.

MME MAUD DE BOER-BUQUICCHIO, Rapporteuse spéciale sur la vente d'enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants, a souligné que les mécanismes de surveillance des droits de l'homme des Nations Unies, notamment le système des procédures spéciales du Conseil des droits de l'homme, étaient appelés à jouer un rôle important pour obliger les États à assumer leurs responsabilités s'agissant de la réalisation du Programme 2030 et des droits de l'enfant.  La Rapporteuse spéciale a indiqué qu'en 2016, les détenteurs de mandats de procédure spéciale avaient effectué 96 visites dans 65 pays et territoires, transmis 526 communications à 116 États et 23 acteurs non étatiques, publié 174 rapports et études thématiques ayant contribué à l'établissement des normes en matière de droits de l'homme, sans oublier l'organisation de réunions d'experts et consultations partout dans le monde engageant les gouvernements, la société civile et le secteur privé. 

Mme de Boer-Buquicchio a recommandé de mettre davantage l'accent sur les responsabilités dans le cadre du Programme 2030.  Ce programme contient des lacunes, a expliqué la Rapporteuse spéciale.  Par exemple, il n'y a pas d'orientations très précises sur la transformation du système financier mondial pour assurer la mise en œuvre de ce programme.  Il faut aussi davantage adopter une perspective «droits de l'enfant» dans la mise en œuvre des objectifs de développement durable et tenir compte davantage des recommandations des mécanismes de surveillance des droits de l'enfant. 

Le Rapporteuse spéciale a souligné que le cadre des objectifs de développement durable comprend des cibles spécifiques pour mettre un terme notamment à l'exploitation, aux mariages des enfants ou au travail des enfants.  Il faut suivre de près les progrès réalisés et procéder sur cette base à des ajustements, a souligné la Rapporteuse spéciale.  «Il appartient aux États membres d'être à la hauteur de leurs engagements pour faire en sorte que les enfants obtiennent ce qui leur est dû», a conclu Mme de Boer-Buquicchio.

MME DELIA POP, Présidente de Child Rights Connect et Directrice des programmes et du plaidoyer international à Hope and Homes for Children, a souligné que les enfants ne doivent pas seulement être les bénéficiaires de l'action des États mais doivent aussi être considérés comme des détenteurs de droits.  Tous les enfants doivent participer aux processus décisionnel des États et avoir le droit de faire entendre leurs voix.  Des enfants ont d'ailleurs participé à la rédaction du texte du Programme 2030, a expliqué Mme Pop, pour laquelle l'un des progrès du Programme 2030 réside dans l'ancrage des droits de l'homme et dans la prise en compte de la Convention des droits de l'enfant. 

L'expertise du terrain, essentielle, peut aider les États à atteindre les objectifs de développement durable.  À cet égard, les organisations de la société civile ne sont pas seulement une source d'information mais un moyen de faire face aux problèmes que connaissent les enfants, a expliqué Mme Pop.  Pour que la société civile puisse pleinement participer, il faut un espace ouvert qui leur soit destiné au sein de la société.  Il faut également ouvrir des lieux adéquats qui permettent la participation active et la consultation des enfants.  La société civile ne peut pas participer sans un environnement sûr.  Pour cela, le respect des droits civils et politiques doit être garanti, a conclu Mme Pop.

Débat interactif

El Salvador, s'exprimant au nom de la Communauté d'États d'Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), a rappelé que les droits des enfants faisaient partie intégrante du Programme de développement durable à l'horizon 2030.  Rappelant l'importance essentielle de l'obligation redditionnelle dans ce contexte, le pays a insisté sur la nécessité de mettre en place des indicateurs nationaux et d'assurer la collecte de données.  La coopération internationale est également déterminante pour que les pays pauvres puissent assurer le respect des droits de l'homme.  En outre, le changement climatique est un défi à relever pour préserver les droits des enfants, a souligné la délégation salvadorienne.  Le Pakistan a lui aussi mis l'accent sur l'importance de la coopération internationale et des mesures d'assistance pour certains pays, notamment ceux touchés par les catastrophes naturelles et le changement climatique.  La Tunisie, s'exprimant au nom du Groupe africain, a rappelé que compte tenu de sa démographie, la question des droits des enfants était centrale pour l'Afrique.  La Tunisie a, à son tour, insisté sur la coopération internationale. 

Singapour, s'exprimant au nom de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ANASE), s'est félicitée que tous les États Membres aient ratifié la Convention relative aux droits de l'enfant et a rappelé que l'ANASE se mobilise particulièrement pour l'éducation des enfants.  La Grèce, s'associant à la déclaration de l'Union européenne, a insisté sur l'importance de l'accès à une éducation obligatoire et gratuite, y compris pour les migrants.  En son nom propre, le Pakistan a insisté sur les efforts mis en œuvre pour préserver la santé et le droit à l'éducation des enfants.  L'Islande a souligné l'importance de la protection juridique des enfants et du droit à la santé, y compris la santé sexuelle et reproductive.

L'Union européenne a mis en avant plusieurs de ses principes essentiels, parmi lesquels  le respect des obligations internationales relatives aux droits de l'enfant et le traitement transversal des questions intéressant les enfants dans la réalisation de tous les droits de l'homme mais également dans toutes les politiques extérieures.  L'Iraq, s'exprimant au nom du Groupe arabe, a reconnu l'importance des droits de l'enfant dans la mise en œuvre du Programme de développement durable à l'horizon 2030.  La lutte contre la mortalité infantile est une priorité, a rappelé la délégation iraquienne.  L'Iraq a également rappelé le caractère transversal des droits de l'enfant, qui doivent être pris en compte dans la réalisation de tous les droits de l'homme.

Le Brésil a affirmé que les enfants devaient se voir accorder la priorité dans tous les secteurs de la protection sociale.  De nombreuses initiatives législatives ont été prises par le Brésil pour protéger les enfants, notamment contre les violences et les mauvais traitements, a précisé la délégation brésilienne.

La Malaisie a rappelé que sa loi relative aux enfants de 2001, amendée en 2016, assurait la protection des droits des enfants dans le pays.  En outre, l'accent est mis sur les enfants handicapés.  Les enfants sont associés à la prise de décisions, particulièrement sur les questions qui les concernent, a ajouté la délégation malaisienne.

Le Venezuela, s'associant à la déclaration de la CELAC, a indiqué avoir mis en œuvre des systèmes publics de prise en charge des enfants en situation de rue et particulièrement vulnérables.  Des efforts de l'ensemble du pays visant à planifier de manière cohérente la réalisation des Objectifs de développement durable sont en cours. 

En ce qui concerne les Objectifs de développement durable, le Qatar a adopté une Vision nationale 2030 en y incorporant les droits de l'enfant qui, avec la santé et l'éducation, sont intégrés dans tous les plans nationaux consacrés aux enfants.  Le pays a établi des partenariats de coopération pour fournir des opportunités supplémentaires aux enfants.  Le Mexique révise également ses capacités institutionnelles pour intégrer les Objectifs de développement durable, estimant qu'il faut se conformer aux principes d'universalité, de non-discrimination, d'équité et d'intérêt supérieur de l'enfant figurant dans la Convention relative aux droits de l'enfant.  Le Mexique s'est enquis auprès des panélistes des meilleures pratiques pour garantir la participation des enfants dans la mise en œuvre et le suivi du Programme de développement durable à l'horizon 2030.  Le pays s'est également enquis des risques que l'utilisation des données présentent pour la protection des enfants. 

Pour sa part, le Monténégro a indiqué être l'un des premiers pays à avoir finalisé le processus d'intégration des Objectifs de développement durable dans son cadre politique national, y compris en ce qui concerne la protection des droits de l'enfant.  Le Gouvernement du Monténégro a également décidé d'intégrer le Partenariat mondial pour mettre fin à la violence envers les enfants.  Israël a souligné avoir récemment intégré dans sa législation le droit des enfants à être entendus sur tous les sujets qui les concernent.  La Namibie s'efforce quant à elle de renforcer sa législation pour garantir la complémentarité entre les Objectifs de développement durable et les droits de l'enfant.

De son côté, l'Estonie accorde la priorité à l'élimination de la pauvreté des enfants et à l'accès aux services essentiels de qualité; elle va continuer à augmenter les prestations familiales dans cette optique, notamment au bénéfice des parents isolés.  L'Estonie a demandé aux panélistes comment les États peuvent s'assurer que tous les acteurs impliqués dans le Programme de développement durable à l'horizon 2030 s'engagent bien en faveur de la protection des droits de l'enfant.  La Croatie a demandé à M. Mezmur de quelle manière le Comité des droits de l'enfant intègre le Programme de développement durable à l'horizon 2030 dans son dialogue avec les États parties à la Convention.  Le pays a ensuite demandé à Mme de Boer-Buquicchio quels sont les obstacles pour que le Protocole facultatif sur la vente d'enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants soit universellement ratifié. 

Dans le cadre du renforcement des capacités, Haïti a organisé des séminaires de formation pour les juges et les membres de la Brigade de protection des mineurs, afin de les sensibiliser à la mise en œuvre des instruments juridiques de protection des droits de l'enfant.  Le pays a en outre renforcé son arsenal juridique contre la traite des enfants.

Particulièrement préoccupée par l'accès à l'éducation pour tous les enfants, la République de Corée estime que les droits de l'enfant devraient figurer dans tous les programmes visant à mettre en œuvre le Programme de développement durable à l'horizon 2030.  La Belgique a pour sa part mis en place en 2016 une quarantaine d'indicateurs relatifs aux droits de l'enfant et va s'attacher à renforcer l'intégration des Objectifs de développement durable dans un cadre normatif à cet égard.  Elle a demandé aux panélistes quelles étaient les bonnes pratiques pour ce faire.  L'Espagne a également demandé quelles étaient les initiatives ou bonnes pratiques pour intégrer activement les enfants et leurs droits dans la mise en place du Programme de développement durable à l'horizon 2030.  La Libye a estimé essentiel d'œuvrer à la mise en œuvre du développement durable tout en veillant au respect des droits de l'enfant et ce, de façon collective.

Parmi les organisations de la société civile qui se sont exprimées dans le cadre de ce débat, Child's Right Connect, au nom de plusieurs organisations non gouvernementales1,a rappelé que les États devaient s'acquitter de leurs obligations internationales en termes de droits de l'homme afin de réaliser le Programme de développement durable à l'horizon 2030.  Tous les Objectifs, y compris ceux qui ne mentionnent pas directement les enfants, affectent l'avenir des enfants, a souligné l'ONG. 

Action Canada pour la population et le développement a rappelé l'importance de la participation des enfants, car tous n'ont pas les mêmes besoins; les États doivent reconnaître que les adolescents n'ont pas les mêmes besoins que les enfants. 

LeCentre indépendant de recherches et d'initiatives pour le dialogue(CIRID) a déploré la situation des enfants au Yémen alors que des milliers d'entre eux sont victimes du conflit et que leurs droits sont violés de manière systématique. 

Pour sa part, le Haut-Commissariat aux droits humains de la Fédération de Russie a indiqué avoir reçu en 2016 quelque 25 123 plaintes liées à des violations des droits de l'enfants relativement à l'éducation, au logement ou encore à la négligence de parents. 

La Swedish Federation of Lesbian, Gay, Bisexual and Transgender Rights, au nom également de International Lesbian and Gay Association, a regretté que les droits des enfants LGBT ne soient pas pris en compte dans la mise en œuvre du Programme de développement durable à l'horizon 2030 et a demandé aux panélistes ce que les États devraient faire pour garantir que les enfants LGBTI ne sont pas laissés de côté.  The Center for Reproductive Rights a souligné que l'accès à l'information et à l'éducation en matière de reproduction est essentiel à la réalisation des droits de l'enfant et à l'application du Programme de développement durable à l'horizon 2030.

Réponses et conclusions des panélistes

M. MEZMUR a souligné qu'il fallait placer au centre des priorités la qualité des services qui sont offerts aux enfants dans le cadre des Objectifs de développement durable.  Il faut établir un dialogue ouvert et inclusif pour prendre en compte les droits des enfants.  Les droits de réunion et d'expression doivent leur être garantis.  Les enfants doivent se trouver au centre de ce processus, a insisté le Président du Comité des droits de l'enfant. 

M. Mezmur a par ailleurs dénoncé les législations, mais également les pratiques, discriminatoires s'agissant de l'enregistrement des naissances.  L'aide au développement est mal calibrée et mal ciblée, a-t-il également regretté, notant que l'aide était accordée par pays, sans lien direct avec le nombre de personnes concernées.

MME VIVIANI a souligné que les politiques élaborées au niveau national devaient prendre en compte des droits des enfants et qu'il était nécessaire d'établir des mécanismes permettant de contrôler la participation des enfants.  Il faut qu'il y ait des données ventilées sur ces questions.  Il faut aussi intégrer les droits des enfants dans les politiques et plans de lutte contre le changement climatique; il faut aussi responsabiliser les enfants sur ces questions et tenir compte de leurs engagements.  Il faut investir et mettre en place des installations permettant de faire face aux nouvelles catastrophes naturelles liées aux changements climatiques, a insisté la Directrice du Bureau de liaison de l'UNICEF à Genève.  Il faut éduquer la population s'agissant des effets d'une éventuelle catastrophe, dans le cadre d'une éducation formelle et informelle.  Il faut permettre aux enfants de participer à la rédaction des plans, notamment par le biais des réseaux sociaux, a ajouté Mme Viviani.

Mme Viviani a ensuite souligné l'importance de s'adresser aux problèmes des enfants particulièrement défavorisés.  L'UNICEF a mis en place de nombreux partenariats avec les États, mais aussi avec de nombreuses ONG, aux fins de la mise en œuvre du Programme de développement durable à l'horizon 2030, a-t-elle précisé. 

MME DE BOER-BUQUICCHIO a affirmé qu'il fallait mettre l'accent sur le niveau national.  Le premier objectif est de traduire les indicateurs et les cibles liés aux Objectifs de développement durable en indicateurs pertinents transposés au niveau national, a-t-elle précisé.  Il est indispensable de prendre en compte les spécificités nationales, a-t-elle expliqué.  Il faut en outre faire un effort particulier pour obtenir des données qualitatives et pas seulement quantitatives, a-t-elle ajouté.  Concernant l'exploitation sexuelle des enfants, Mme de Boer-Buquicchio a souligné qu'il fallait mettre en œuvre des stratégies de protection des enfants qui soient exhaustives et incluent notamment l'incrimination et la reddition de compte afin que les délits ne puissent pas se produire.  La Rapporteuse sociale a expliqué qu'elle participait à la rédaction d'un rapport thématique qui vise à mettre en valeur les bonnes pratiques afin de les faire connaître à l'ensemble de la communauté internationale.

Mme de Boer-Buquicchio a ensuite souligné l'importance de la coordination entre les divers organes de protection des droits de l'enfant afin d'éviter les doublons.  L'idée que les enfants sont des détenteurs de droits à titre individuel n'est pas reconnue par tous, a-t-elle d'autre part regretté.  Elle a par ailleurs rappelé que tous les pays pouvaient inviter la Rapporteuse spéciale, même s'il n'ont pas ratifié le Protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l'enfant qui traite de la vente d'enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants.

MME POP a souligné l'importance de la société civile et des enfants comme moteurs permettant d'atteindre les Objectifs de développement durable.  La société civile a de l'expérience et de l'expertise, a-t-elle souligné.  Le secteur privé peut lui aussi intervenir dans le cadre de la mise en œuvre des Objectifs, a-t-elle ajouté.  La société civile doit participer à la définition du budget public s'agissant de cette question.  Il faut permettre aux enfants d'exercer leurs droits et toutes les initiatives allant dans ce sens doivent être soutenues et financées, a expliqué Mme Pop.   Il faut que tous les États mettent place un système de collecte de données quantitatives et qualitatives, a-t-elle – elle aussi - souligné.

Mme Pop a ensuite insisté sur l'importance de sensibiliser les enfants les plus défavorisés à leurs droits.  La société civile est prête à aider les États dans la promotion des droits des enfants, a précisé la Présidente de Child Rights Connect.  Le Programme de développement durable à l'horizon 2030 est un outil adéquat de protection des enfants, a-t-elle poursuivi.  Toutefois, la volonté politique doit être suivie de plans d'action et d'investissements suffisants, a-t-elle souligné.

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*Les délégations suivantes ont pris la parole dans le cadre du débat: El Salvador (au nom de la Communauté d’Etats d’Amérique latine et des Caraïbes -CELAC), Pakistan (au nom de l'Organisation de la coopération islamique), Tunisie (au nom du Groupe africain), Singapour (au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est - ANASE), Grèce, Pakistan, Islande, Union européenne, Iraq (au nom du Groupe arabe), Brésil, Malaisie, Venezuela, Qatar, Mexique, Monténégro, Israël, Namibie, l'Estonie, Croatie, Haïti, République de Corée, Belgique, Espagne et Libye.

**Les organisations non gouvernementales ont pris la parole dans le cadre du débat: Child Rights Connect (au nom de plusieurs organisations non gouvernementales1), Action Canada pour la population et le développement, CIRID (Centre Indépendent de Recherches et d'Initiatives pour le Dialogue), Swedish Federation of Lesbian, Gay, Bisexual and Transgender Rights (au nom également de International Lesbian and Gay Association) et The Center for Reproductive Rights.

1Déclaration conjointe: Child Rights Connect; Service social international; Franciscain international; Bureau international catholique de l'enfance; Alliance internationale d'aide à l'enfance; Terre des Hommes International Fédération; Edmund Rice International; Mouvement international ATD Quart Monde; Elizabeth Glaser Pediatric AIDS Foundation; Fédération internationale des assistants sociaux et des assistantes sociales; Défense des enfants - international; Child Helpline International.

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Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel

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