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Le Conseil des droits de l'homme termine son débat interactif avec la Haut-Commissaire aux droits de l'homme

Arrière

07 Mars 2014

MATIN

7 mars 2014

Le Conseil célèbre la Journée internationale de la femme (8 mars)

Le Conseil des droits de l'homme a conclu ce matin son débat interactif avec la Haut-Commissaire aux droits de l'homme, Mme Navi Pillay, qui a présenté hier son rapport annuel. Le Conseil a en outre tenu une brève cérémonie à l'occasion de la Journée internationale de la femme, célébrée le 8 mars de chaque année.

Au cours du débat interactif avec la Haut-Commissaire, les délégations ont salué le travail accompli par la Haut-Commissaire au cours de son mandat, et de nombreuses délégations ont apporté un soutien appuyé au travail du Haut-Commissariat aux droits de l'homme. Plusieurs États ont insisté sur l'importance des programmes d'assistance technique en matière de droits de l'homme, certains estimant que le travail du Haut-Commissariat sur le terrain est son activité la plus importante. Certains pays ont présenté les mesures qu'ils ont prises avec le soutien du Haut-Commissariat. Des pays ont attiré l'attention sur la violation des droits de l'homme résultant du recours aux drones, en particulier s'agissant des exécutions extrajudiciaires. S'agissant de l'abolition de la peine de mort dont la Haut-Commissaire fait la promotion, plusieurs délégations ont appelé les États qui ne l'ont pas encore fait à abolir la peine capitale. D'autres délégations ont pour leur part estimé que la peine capitale ne relève pas des droits de l'homme mais du droit pénal interne à chaque pays. Certaines délégations ont enfin exprimé leurs préoccupations s'agissant des situations des droits de l'homme dans plusieurs pays, dont l'Ukraine, l'Égypte, le Mali et la République centrafricaine.

Concluant le débat, au cours duquel elle a présenté son dernier rapport annuel au Conseil alors que son mandant des termine cette année, la Haut-Commissaire a notamment encouragé les États membres du Conseil à se concentrer sur les victimes de violations des droits de l'homme et non sur des questions politiques.

Les pays suivants ont participé au débat interactif: Albanie, Algérie, Arménie, Autriche, Bélarus, Belgique, Botswana, Congo, Égypte, El Salvador, Émirats arabes unis, Équateur, Espagne, France, Guinée, Indonésie, Irlande, Islande, Koweït, Malaisie, Maldives, Mali, Maroc, Népal, Niger, Nigéria, Nouvelle-Zélande, Ouganda, Pakistan, République tchèque, Royaume-Uni, Sierra Leone, Sri Lanka, Suisse, Thaïlande, Tunisie et Viet Nam. L'Égypte, la Chine, l'Iraq, le Maroc et l'Algérie ont exercé le droit de réponse en fin de séance.

Le Comité international de coordination des institutions nationales des droits de l'homme a également pris la parole, ainsi que les organisations non gouvernementales suivantes: International Lesbian and Gay Federation, Centre for Inquiry, CIVICUS, France Libertés: Fondation Danielle Mitterrand, Organisation internationale pour l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale, Service international pour les droits de l'homme, Fondation de la Maison des droits de l'homme, Amnesty International, United Nations Watch, Verein Südwind Entwicklungspolitik, International Harm Reduction Association, International Bouddhist Foundation, Mouvement international de la jeunesse et des étudiants pour les Nations Unies (ISMUN), Reporters sans frontières et Centro de Estudios Legales y Sociales, Conectas et Corporación Humanas.

En début de séance, le Conseil a tenu une brève cérémonie à l'occasion de la Journée internationale de la femme, qui est célébrée le 8 mars de chaque année et qui tombe cette année un samedi. Des déclarations ont été faites par la Haut-Commissaire aux droits de l'homme, le Directeur général par intérim de l'Office des Nations Unies à Genève, M. Michael Møller, et, au nom des femmes ambassadeurs à Genève, la Représentante permanente de la Roumanie, Mme Maria Ciobanu. Mme Pillay a constaté que les droits des femmes s'étaient améliorés au cours de son mandat, ce qui laisse espérer que leur sort continuera de s'améliorer, mais nombre de femmes demeurent privées de tout choix dans leur vie et continuent d'être victimes de violences. M. Møller a rappelé que l'égalité pour les femmes, c'est le progrès pour tous.

Pour sa part, la représentante des femmes ambassadeurs a souligné le thème de cette journée, «l'égalité pour les femmes c'est l'égalité pour tous», concerne tout particulièrement le Conseil des droits de l'homme, qui a pour mandat de faire progresser les droits et la dignité de chacun.


Cet après-midi, à partir de 12h45, le Conseil tiendra une réunion-débat de haut niveau pour commémorer le soixante-cinquième anniversaire de la Convention sur la prévention et la répression du crime de génocide, en présence de la Haut-Commissaire, avant d'entamer un débat interactif avec M. Adama Dieng, Conseiller spécial du Secrétaire général sur la prévention du génocide.


Célébration de la Journée internationale de la femme

MME NAVI PILLAY, Haut-Commissaire aux droits de l'homme, a constaté que les droits des femmes s'étaient améliorés au cours de son mandat, ce qui laisse espérer que leur sort continuera de s'améliorer. Néanmoins, a-t-elle ajouté, nombre de femmes sont encore privées de tout choix dans leur vie et, selon l'Organisation mondiale de la santé, une femme sur trois est victime de violence au cours de sa vie. Le développement durable et une vie meilleure pour tous ne seront possibles que lorsque les droits des femmes seront respectés. Les droits de l'homme sont un objectif pour tous les êtres humains. Or la moitié de l'humanité est de sexe féminin, a rappelé la Haut-Commissaire. Elle a ajouté que le programme de développement pour l'après 2015 est l'occasion de mettre sur pied un cadre qui assure réellement la promotion et la protection des droits de la femme.

M. MICHAEL MØLLER, Directeur général de l'Office des Nations Unies à Genève, a déclaré que depuis la conférence de Beijing sur les femmes, des progrès certains ont été enregistrés. Mais la triste réalité c'est que la plupart des femmes dans le monde sont encore confrontées à l'inégalité et à la violence. L'égalité pleine et entière pour les femmes, a-t-il dit, ce sont des sociétés plus justes et plus saines, un monde plus juste, plus pacifique et plus sûr. L'égalité pour les femmes, c'est le progrès pour tous. À l'occasion de la Journée internationale de la femme, et tous les jours, les Nations Unies œuvreront à la promotion des droits des femmes et l'égalité entre hommes et femmes.

MME MARIA CIOBANU, Représentante permanente de la Roumanie, s'exprimant au nom du groupe des femmes ambassadeurs à Genève, a souligné que le thème de cette journée était «l'égalité pour les femmes c'est l'égalité pour tous», un thème qui concerne particulièrement le Conseil des droits de l'homme, qui a pour mandat de faire progresser les droits et la dignité de chacun. Alors que de grandes avancées ont été accomplies grâce aux objectifs du Millénaire pour le développement, d'importants obstacles demeurent pour les femmes, a-t-elle rappelé. La discrimination dans l'accès à l'éducation, au travail, aux opportunités économiques persistent tandis que la participation aux prises de décision et aux fonctions gouvernementales demeurent un défi dans de nombreux pays. L'ambassadrice a néanmoins tenu à féliciter les hommes qui se battent pour la cause des droits des femmes et pour leur autonomie, et s'est réjouie que de tels hommes soient nombreux au sein du Conseil.


Suite du débat interactif avec la Haut-Commissaire

Plusieurs États ont insisté sur l'importance des programmes d'assistance technique en matière de droits de l'homme. Les Émirats arabes unis ont appelé au renforcement de tels programmes car ils aident les pays bénéficiaires à mieux vaincre les défis en matière de droits économiques et sociaux. Les Maldives ont mis en avant la nécessité d'une aide de la communauté internationale, notamment du Haut-Commissariat, afin de renforcer l'état de droit et les capacités à titre prioritaire. La Tunisie a plaidé en faveur d'une assistance aux pays en sortie de crise, pour les aider à renforcer leurs institutions, tout comme le Haut-Commissariat l'a fait avec son pays.

Pour le Viet Nam, la coopération internationale sur les droits de l'homme, sous la forme d'assistance technique est dans l'absolu un moyen efficace d'aider les pays à surmonter leurs difficultés. Néanmoins, le Viet Nam a rappelé la responsabilité première des États dans la promotion et la protection des droits de l'homme et des libertés fondamentales. Pour le Maroc, le Haut-Commissariat devrait renforcer sa coopération et promouvoir les bonnes pratiques en matière de droits de l'homme, notamment celles des pays qui ont une expérience à offrir. Le Niger a également encouragé les activités du Haut-Commissariat en faveur du renforcement de la démocratie et de l'état de droit. Pour l'Autriche, la démocratie ne se limite pas à l'organisation d'élections, elle suppose aussi l'existence d'un système démocratique; elle a assuré à cet égard l'Ukraine du soutien des pays de l'Union européenne.

L'intérêt porté par le Haut-Commissariat à la situation des droits de l'homme en Ukraine a été saluée par le Royaume-Uni, pour lequel il est important que les parties se parlent et que la Fédération de Russie comprenne que son attitude est inacceptable. La Nouvelle-Zélande a estimé que la Russie ne respectait pas ses obligations internationales en intervenant militairement en Ukraine. Pour la Nouvelle-Zélande, toutes les parties doivent s'efforcer de respecter les droits de tous les Ukrainiens et il est important de lancer un processus politique pour résoudre la crise. La Suisse estime, à l'instar de la Haut-Commissaire, que l'établissement des faits par une enquête indépendante est essentiel pour résoudre la crise actuelle en Ukraine.

L'Ouganda, qui a souligné que les partenariats noués par le Haut-Commissariat avec d'autres agences onusiennes avaient permis de réduire la mortalité maternelle dans le pays, s'est félicité de la présence du Haut-Commissariat sur le terrain. Il a toutefois rappelé que les bureaux sur le terrain ne doivent en aucun cas outrepasser leur mandat. Pour sa part, l'Espagne a estimé que le travail du Haut-Commissariat sur le terrain est son activité la plus importante.

La République tchèque s'est dite déçue par les retards enregistrés dans les processus visant à ouvrir des bureaux du Haut-Commissariat au Myanmar et en Égypte. L'Islande, s'exprimant au nom d'un groupe de pays, a rappelé que trois ans se sont écoulés depuis la révolution égyptienne. Elle a appelé le Gouvernement égyptien à publier les résultats des enquêtes menées au sujet des événements qui ont eu lieu en juin 2013 et de mettre fin au harcèlement et aux menaces contre les dissidents. Le Botswana s'est félicité de l'accueil par l'Égypte d'un bureau du Haut-Commissariat sur son territoire, ce qui ne pourra que contribuer à aider ce pays, ainsi que d'autres dans la région, à faire face aux défis relatifs aux droits de l'homme.

Le Bélarus a noté que le Haut-Commissariat s'est rendu en mission dans un certain nombre de pays occidentaux, sans jamais faire rapport de ces visites. Il aurait été pourtant intéressant de disposer de comptes-rendus. L'Espagne a demandé plus de précisions à Mme Pillay sur le processus d'examen fonctionnel du Haut-Commissariat qu'elle a récemment lancé.

Mis en cause par plusieurs pays, Sri Lanka a affiché pour sa part le désir de coopérer davantage avec les autres États, tout en estimant que les droits économiques et sociaux doivent être promus en priorité. La Suisse a appuyé les recommandations de Mme Pillay concernant l'établissement d'un mécanisme d'enquête internationale face à «l'échec du gouvernement sri-lankais de conduire une enquête transparente, crédible et indépendante».

L'Égypte a indiqué qu'une commission d'enquête avait été mise sur pied dans le pays pour faire la lumière sur les événements qui se sont déroulés depuis le mois de juin dernier. Elle a pour mandat d'établir les faits et les responsabilités quant aux violations des droits de l'homme qui ont été commises.

Le Pakistan a attiré l'attention sur les victimes d'attaques de drones, soulignant la gravité de ces violations des droits de l'homme. L'Équateur a lui aussi jugés inacceptables les attaques illégales de drones, tout comme les exécutions extrajudiciaires, rappelant que la lutte contre le terrorisme doit être menée dans le strict respect des droits de l'homme. En revanche, le Royaume-Uni a déclaré que l'usage des drones ne présentait pas de risques dès lors qu'il s'inscrit dans un cadre règlementaire précis.

L'Algérie, qui a dit participer activement aux négociations en cours sur le programme de développement pour l'après-2015, a estimé que le Conseil devrait apporter une plus grande attention à l'émergence des politiques de développement appropriées. Le Mali a souligné que le droit au développement doit être un des piliers des droits de l'homme. Dans le même ordre d'idée, il s'est félicité de l'initiative de la Haut-Commissaire visant à faire respecter les droits de l'homme des migrants. El Salvador a, pour sa part, rappelé que les migrations sont le résultat de discriminations ou de violations des droits de ceux qui émigrent, en particulier les droits économiques, sociaux et culturels. À l'instar du Népal, le Niger a souligné l'importance de respecter les droits fondamentaux et la dignité des migrants en toute circonstance.

La République tchèque s'est dite préoccupée par les attaques contre les membres de la société civile à travers le monde, que ce soit par l'adoption de législations restreignant leurs activités ou par le recours à la force à leur encontre. L'Équateur a appelé à promouvoir le respect des droits des personnes lesbiennes, gay, bisexuelles et transgenre. Par ailleurs, il a appelé les pays qui ne l'ont pas encore fait à envisager d'abolir la peine de mort.

La Malaisie a pris note de la position de Mme Pillay en faveur de l'abolition de la peine de mort. Elle estime toutefois que la peine capitale ne relève pas des droits de l'homme en soit mais du droit pénal interne à chaque pays.

L'Algérie a regretté que Mme Pillay n'ait rien dit dans son rapport sur la question palestinienne, ni sur celle du Sahara occidental. L'Indonésie a souligné la nécessité que le Haut-Commissariat s'intéresse de plus près au sort des Palestiniens.

La Thaïlande, qui s'est dite soucieuse de la situation financière du Haut-Commissariat, l'a appelé à mieux gérer son budget. De son côté, le Pakistan a souligné que la transparence doit être au cœur des activités du Haut-Commissariat, en particulier en matière de financement. Pour la Belgique, le Haut-Commissariat est indispensable au bon fonctionnement du Conseil et à la protection des droits de l'homme, et son indépendance est le gage de son impartialité. Les règles régissant le budget, les ressources humaines et le plan stratégique du Haut-Commissariat doivent être maintenues. Le Koweït a appelé tous les États à augmenter leurs contributions au Haut-Commissariat pour qu'il puisse s'acquitter de sa tâche.

Tout en s'inquiétant elle aussi de la situation financière du Haut-Commissariat, la Sierra Leone s'est félicitée que le Plan d'action de Rabat et des initiatives telles que le plan d'action du Secrétaire général «Les droits avant tout» permettent de parvenir à une approche plus intégrée dans la réponse des Nations Unies aux situations de violations des droits de l'homme. L'Irlande s'est elle aussi félicitée de l'initiative «Les droits avant tout» y voyant le moyen de faire en sorte que l'impératif de protection figure au centre des stratégies onusiennes et de ses activités opérationnelles. Le Congo a estimé qu'aucun effort ne devrait être épargné dans la mise en œuvre de ce plan. L'Indonésie a annoncé pour sa part qu'elle accueillerait le Sixième Forum de l'Alliance des civilisations des Nations Unies.

L'Albanie a estimé que la base de données des Nations Unies pour lutter contre le racisme et les discriminations est un bon outil pour permettre l'échange des bonnes pratiques. Cette base de données devrait servir aussi à élaborer des lignes directrices, s'est aussi félicité l'Arménie. Le Monténégro a salué les efforts déployés par le Haut-Commissariat pour remplir son mandat, en soulignant qu'il agit comme le porte-voix des victimes de violations des droits de l'homme.

Comme de nombreuses autres délégations, la France a rendu hommage à Mme Navi Pillay, qui achève bientôt son mandat à la tête du Haut-Commissariat aux droits de l'homme. La France a souligné que la lutte contre toutes les formes de xénophobie était «un combat essentiel» que Mme Pillay avait mené tout au long de sa vie; ce «combat reste hélas toujours d'actualité». La France est gravement préoccupée par ailleurs par l'adoption récente de plusieurs lois ciblant les individus en raison de leur orientation sexuelle ou identité de genre.

Pour sa part, l'Algérie s'inquiète de la montée, dans un certain nombre de pays, de la xénophobie, attisée par des extrémistes.

Le Nigéria s'est dit préoccupé par la poursuite des violences en République centrafricaine et en Syrie. Il a déploré que l'Autriche ait critiqué des processus internes du Nigéria, en soulignant que le Conseil était réuni pour discuter du rapport annuel de la Haut-Commissaire.

La Guinée a réaffirmé sa pleine coopération avec tous les mécanismes internationaux de promotion et protection des droits de l'homme. La Guinée s'attelle actuellement à la consolidation de l'état de droit, de la démocratie et du respect des droits fondamentaux, notamment grâce à l'appui du Haut-Commissariat. Le Népal a insisté sur l'importance d'intégrer les droits de l'homme au programme de développement pour l'après-2015, en tenant compte des différences nationales et régionales. Le Népal a ajouté qu'il lutte contre l'impunité en renforçant le cadre juridique et les institutions nationales des droits de l'homme.

Institutions nationales des droits de l'homme et organisations non gouvernementales

Le Comité international de coordination des institutions nationales des droits de l'homme s'est félicité de l'accent mis par la Haut-Commissaire sur la situation des personnes victimes de discrimination. Il est essentiel de disposer d'un Haut-Commissariat fort et indépendant, qui soit prêt à se lever pour réaffirmer que les droits de l'homme doivent s'appliquer à tout un chacun et dans toutes les situations. En outre, il est nécessaire d'intégrer les droits de l'homme à l'ensemble des activités des Nations Unies.

Parmi les organisations non-gouvernementales, l'International Lesbian and Gay Federation a déploré les restrictions des droits de l'homme imposées par plusieurs pays contre certaines personnes en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre. Dans le même ordre d'idée, le Centre for Inquiry a relevé que parmi les nombreuses formes de violations des droits de l'homme, le rapport de la Haut-Commissaire souligne l'augmentation des attaques contre les lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres. En particulier, la législation récemment adoptée par l'Ouganda mène à de véritables «chasses aux sorcières».

L'organisation CIVICUS a salué le rôle de la Haut-Commissaire qui a joué le rôle de porte-voix des victimes de violations des droits de l'homme au cours des six dernières années. Elle s'est dite préoccupée par les violations des droits de l'homme commises en République populaire démocratique de Corée. La société civile doit être reconnue comme un partenaire important pour faire respecter les droits de l'homme et promouvoir la démocratie et l'état de droit.

Les organisations non-gouvernementales ont alerté le Conseil sur plusieurs situations de droits de l'homme dans de nombreux pays. L'organisation France Libertés: Fondation Danielle Mitterrand a appelé à la tenue d'une enquête indépendante, transparente et détaillée sur les exactions commises dans le camp d'Ashraf en Iraq. Les 52 requérants d'asile assassinés ne l'auraient pas été s'il y avait eu une surveillance internationale du camp. L'Organisation internationale pour l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale, au nom de 300 autres organisations, a alerté le Conseil sur la situation en Iraq dont l'impact réel de l'invasion commence à se voir. Les victimes de cette invasion attendent toujours une reconnaissance de la communauté internationale et l'heure a sonné pour des réparations tant judiciaires que financières.

Human Rights Watch a déploré les arrestations arbitraires en Égypte, y compris pour le seul motif d'appartenir aux Frères musulmans et l'emploi indiscriminé de la force contre les manifestants. Le Service international pour les droits de l'homme, a également déploré l'adoption de lois pénalisant les défenseurs des droits de l'homme, notamment en Ouganda et dans la Fédération de Russie. La Fondation de la Maison des droits de l'homme a alerté le Conseil sur les violations des droits de l'homme qui ont eu cours en Ukraine, et qui exige aujourd'hui que soit établie une commission d'enquête internationale. Cette proposition a été appuyée par Amnesty International, qui a également déploré que les allégations de violations massives des droits de l'homme à Sri Lanka, dont certains sont des crimes contre l'humanité, restent sans réponse. Il faudrait mettre en place une commission d'enquête internationale pour faire la lumière sur ces allégations, d'autant que les mécanismes nationaux ont fait preuve de leur échec, a dit le représentant. United Nations Watch a aussi alerté le Conseil sur la situation de prisonniers politique à Sri Lanka, dont un membre de sa famille.

Verein Südwind Entwicklungspolitik a accusé la République islamique d'Iran de violer les droits de l'homme des lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres, punis de la peine de mort dans ce pays. L'Iran a également été montré du doigt par International Harm Reduction Association au nom de deux autres organisations qui l'a accusé de détourner l'assistance de l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) pour violer les droits de l'homme en emprisonnant et condamnant à mort les personnes arrêtées pour trafic de drogue.

L'International Bouddhist Foundation a quant à elle appelé à l'abolition de de la peine de mort et à la fermeture par les États-Unis de la prison e Guantánamo.

Pour sa part, le Mouvement international de la jeunesse et des étudiants pour les Nations Unies (ISMUN) a déploré l'absence de la question palestinienne dans le rapport de la Haut-Commissaire, alors que l'occupation illégale des territoires palestiniens n'a pas pris fin.

Dans ce contexte, le Centro de Estudios Legales y Sociales, Conectas et Corporación Humanas, au a attiré l'attention du Conseil sur la nécessité de développer de nouvelles normes des droits de l'homme dans le cadre de manifestations pacifiques, d'autant que ces derniers temps, on a assisté à des recours disproportionnée à la force contre des manifestants ou l'adoption de lois sous prétexte de lutte contre le terrorisme qui servent en réalité à arrêter des dirigeants associatifs. Il faudrait par exemple et étudier la possibilité d'interdire le port d'armes aux policiers. Reporters sans frontières, au nom d'un groupe d'organisations, a pour sa part indiqué que des représentants de la société civile avaient élaboré treize principes sur l'application des droits de l'homme dans le cadre de la surveillance des communications. Ces principes sont à la disposition du Conseil et des États.

Conclusion

MME NAVI PILLAY, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, a relevé un soutien général de la part des délégations pour son travail, ce qui est très encourageant. Elle a indiqué, répondant à une question posée par l'Espagne, que le processus d'examen fonctionnel du Haut-Commissariat se concentrait sur la rationalisation du travail et la mise en place d'une structure organisationnelle améliorée. En dernière analyse, le Haut-Commissariat sera mieux équipé pour jouer son rôle de pivot en matière de droits de l'homme au sein du système des Nations Unies. Le Haut-Commissariat doit être renforcé à New York, à Genève et sur le terrain, a-t-elle estimé, souhaitant un renforcement des synergies entre les différents bureaux du Haut-Commissariat. La rapidité de l'action du Haut-Commissariat, comme au Mali et en République centrafricaine, joue un rôle crucial dans la protection des droits de l'homme et la prévention des violations

En réponse au Bélarus, la Haut-Commissaire a rappelé qu'elle publie toujours un communiqué de presse à l'issue de chacune de ses visites, y compris dans les pays occidentaux. Elle a notamment rappelé qu'elle a relevé dans ces pays des déficiences en matière de lutte contre la discrimination et le traitement des migrants.

Mme Pillay a appelé à accélérer le processus d'établissement d'un bureau régional au Caire, en indiquant qu'un deuxième cycle de négociation aura lieu dans les prochaines semaines. Elle a ensuite salué la participation des représentants des institutions nationales des droits de l'homme et de la société civile. La hiérarchisation des priorités permettra d'améliorer les services offerts par le Haut-Commissariat aux organisations de la société civile. Les représailles et les intimidations contre ceux qui ont coopéré avec des mécanismes des Nations Unies n'ont pas cessé, a-t-elle déploré. Dans ce cadre, elle a apporté son soutien à la proposition de créer un point focal de haut niveau au sein des Nations Unies pour protéger la société civile contre les représailles.

La Haut-Commissaire a rappelé que le Conseil l'avait priée de prendre des mesures pour intégrer les droits de l'homme à l'ensemble du système des Nations Unies. Depuis 2011, le Haut-Commissariat a renforcé sa présence sur les réseaux sociaux, qui participent à diffuser son message à travers le monde. La charge de travail ne cesse d'augmenter et il est nécessaire d'augmenter le budget régulier et les contributions volontaires en faveur du Haut-Commissariat. Mme Pillay a indiqué que des équipes avaient été déployées dans un certain nombre de crises, y compris, récemment, en Ukraine.

Enfin, Mme Pillay a souligné que le Haut-Commissariat traite de questions négligées et propose des approches innovantes en matière de prévention. Elle a encouragé, pour conclure son intervention, les États membres du Conseil à se concentrer sur les victimes de violations des droits de l'homme et non sur des questions politiques.

Droit de réponse

L'Égypte a déploré que l'Islande et le Royaume Uni et ceux qui appuient leurs initiatives ne comprennent rien à ce qui se passe en Égypte. Il est regrettable qu'ils n'apprécient pas les efforts des autorités pour instaurer un État de droit dans un contexte où celui-ci est menacé par des groupes extrémistes. En ce qui les concerne, les autorités refusent toute ingérence extérieure, y compris celle de «journalistes mal intentionnés ou belliqueux».

La Chine a rejeté les allégations de persécution de la société civile par ses autorités. Au contraire, le Gouvernement n'a cessé de consulter les représentants de la société civile dans le cadre de l'Examen périodique universel s'agissant de la Chine. Certains ont refusé cette consultation et se sont illustrés dans des actes de violence, qui les a légitimement conduits en prison.

L'Iraq a pour sa part rejeté la déclaration de l'organisation non-gouvernementale France Libertés. Le transfert des populations du camp d'Ashraf vers le camp Liberté s'est passé sans heurts, a-t-il dit. Il a rappelé l'histoire de ses relations entre l'Iran. Mais aujourd'hui les deux pays veulent entretenir des relations amicales, et de ce fait, l'Iraq ne peut accueillir des organisations hostiles à son voisin iranien.

Le Maroc a déploré que l'Algérie se montre critique de ses voisins sans se montrer lui-même exemplaire. Citant le rapport de deux organisations non-gouvernementales, il accuse l'Algérie de violer les droits de l'homme, notamment la liberté de la presse. L'Algérie est en outre «amnésique» au sujet de la situation en Kabylie, qui n'a cessé de réclamer son droit à l'autodétermination.

L'Algérie a pour sa part déploré que le Maroc garde le silence sur la question du Sahara occidental, territoire inscrit la liste des territoires à décoloniser. Au lieu de cela, le Maroc dresse un réquisitoire contre l'Algérie, qui ne se présente par ailleurs pas comme un champion, ni un modèle en matière de droits de l'homme, mais qui n'a jamais envahi ou colonisé personne, et poursuit ses efforts en toute transparence, sans rien cacher.

Le Maroc a souligné avoir reçu la visite de plus de six Rapporteurs spéciaux du Conseil au cours des trois dernières années, s'interrogeant sur le bilan de l'Algérie en la matière. Le Maroc est ainsi cité comme un pays exemplaire par plusieurs Rapporteurs spéciaux dans leurs rapports. Il appelle l'Algérie à s'intéresser à sa propre situation, notamment s'agissant du droit à l'autodétermination des Kabyles, et à cesser de se concentrer sur la situation des droits de l'homme au Sahara marocain.

L'Algérie a répondu qu'elle avait reçu sept Rapporteurs spéciaux au cours des dernières années, soulignant sa volonté de poursuivre sa coopération. Elle a également rappelé qu'au cours de son histoire, l'Algérie a toujours respecté et promu les principes et les valeurs de la Charte des droits de l'homme. L'Algérie a également appelé le Maroc à cesser de stigmatiser l'Algérie au sein du Conseil, qui doit permettre à tous les pays de s'élever ensemble vers une meilleure promotion et protection des droits de l'homme. L'Algérie est un pays libre et démocratique, au contraire du Maroc, a-t-elle dit pour conclure.
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