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Journée internationale des droits de la femme
Déclaration du Haut Commissaire
aux droits de l'homme

Arrière

06 Mars 1998


HR/98/13
6 mars 1998


LE HAUT COMMISSAIRE AUX DROITS DE L'HOMME DEMANDE DES MESURES
DÉTERMINÉES POUR GARANTIR LE PLEIN RESPECT DES DROITS DE LA FEMME PARTOUT DANS LE MONDE

La déclaration suivante a été faite par MmeMary Robinson, Haut Commissaire aux droits de l'homme, à l'occasion de la journée internationale des droits de la femme, célébrée cette année le mardi 10 mars 1998 :

«Les droits de l'homme appartiennent aussi aux femmes et les NationsUnies doivent être le protecteur intransigeant des droits de la femme.

Nous célébrons cette année le cinquantième anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme, cet important document constitutionnel sur la dignité inhérente et la valeur de tout être humain.

Le contenu de la Déclaration, ceux de la Déclaration de Vienne de 1993 et de la Déclaration de Beijing de 1995, contrastent vivement avec une réalité quotidienne vécue par tant de personnes. Les femmes à travers le monde constatent que les Déclarations et Conventions ne suffisent pas à garantir le respect de leurs droits. Le temps est sans doute venu de passer des bonnes paroles à une action déterminée de la part des organisations internationales, des gouvernements nationaux et locaux et de la société civile qui permette de s’assurer que les droits de la femme partout dans le monde soient pleinement respectés.

Les meilleures chances que les droits de la femme se concrétisent, sont d’abord tributaires des efforts des femmes elles-mêmes. Au cours de visites que j'ai effectuées récemment en Ouganda, au Rwanda, en Afrique du Sud, au Cambodge, au Japon et en Iran, j'ai rencontré des femmes déterminées à démontrer que les principes sous-jacents aux droits de l'homme appartiennent à tous et sont compatibles avec toutes les cultures et traditions. La solidarité des femmes pour leurs soeurs dans d'autres pays est une force importante et je souhaite, cette année, que l'attention soit portée tout particulièrement sur les femmes en Afghanistan.

Sur 1,3 milliard de personnes vivant dans la pauvreté, 70% sont des femmes; la majorité des réfugiés sont des femmes; l'analphabétisme touche partout davantage les femmes que les hommes; les femmes et les fillettes deviennent des biens de consommation pour la prostitution transfrontière et la pornographie.

Des millions de fillettes sont encore victimes de mutilations génitales, des millions de femmes dans tous les pays sont victimes de la violence au foyer et les femmes sont, quotidiennement, la cible de violences dans les conflits armés.

Dans la recherche de solutions à ces problèmes, il faut éviter de ne voir dans les femmes que des victimes de violations et de conflits. Les femmes sont également de véritables agents et bâtisseurs de la paix, que ce soit à la table des négociations ou dans les communautés déchirées par la guerre.

Le combat pour les droits de la femme est un combat positif et qui reconnaît la valeur de la contribution de la femme dans tous les aspects de la vie de la communauté : en politique, dans l'industrie, dans le commerce, dans l'éducation, à l'université, dans l'agriculture et à la maison.

Le rôle des NationsUnies en tant que protecteur des droits de la femme doit aller au-delà des paroles de soutien. L'adoption de mesures pratiques et innovatrices pour la réalisation des droits de la femme droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels et droit au développement constitue une priorité pour le Haut Commissariat des droits de l’homme et doit l'être pour l'ensemble du système des NationsUnies.»
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