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MESSAGE DE LA HAUT-COMMISSAIRE AUX DROITS DE L'HOMME À L'OCCASION DE LA JOURNÉE INTERNATIONALE POUR L'ÉLIMINATION DE LA
DISCRIMINATION RACIALE

Arrière

21 Mars 2001



21 mars 2001




Mme Mary Robinson, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme et Secrétaire générale de la Conférence mondiale contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l'intolérance qui y est associée, a fait aujourd'hui, à l'occasion de la Journée internationale pour l'élimination de la discrimination raciale, la déclaration suivante :


«Aujourd’hui, 21 mars, marque le 41ème anniversaire du massacre de Sharpeville, une date essentielle dans le combat du peuple sud africain pour la justice et l’égalité. À cette occasion, je souhaite adresser un hommage particulier à la République d’Afrique du sud dont le peuple a souffert de manière si terrible sous l’un des régimes les plus ouvertement racistes de la planète et qui, aujourd’hui, accompli de courageux efforts pour créer une société juste et qui a justement accepté d’accueillir la Conférence mondiale contre le racisme, la discrimination raciale la xénophobie et l’intolérance qui y est associée. Tenir la Conférence en Afrique du Sud va être une source particulière d’inspiration et, j’en suis persuadée, nous conduira à nous battre de manière encore plus déterminée afin de débarrasser l’humanité de ces fléaux.

Mais alors que l’apartheid a été vaincu, le racisme et l’intolérance sont toujours aussi actuels. Ne pas reconnaître un tel fait équivaut à refuser d’en trouver les remèdes. Y faire face est un premier pas qui conduit à adopter des mesures concrètes.

Il est essentiel que cet été, du 31 août au 7 septembre à Durban, la communauté internationale se concentre sur ces questions. Le processus préparatoire à la Conférence mondiale a offert des opportunités aux experts, aux organisations non gouvernementales à la société civile ainsi qu’aux gouvernements pour mettre en lumière un très large éventail de problèmes et souligner les multiples formes d’intolérance qui persistent, notamment la discrimination dont sont victimes les migrants, les Roms, les descendants d’africains, les peuples autochtones et les femmes. Les disparités économiques, l’ignorance, la crainte irrationnelle de tout ce qui est différent, l’incapacité à reconnaitre et exprimer des regrets pour les graves blessures infligées dans le passé, sont parmi les principales sources du racisme dans notre monde contemporain. Si l’on veut faire du 21ème siècle, le siècle des droits de l’homme fondé sur la Déclaration Universelle des droits de l’homme et sur les principaux traités qui les définissent, il nous faut tirer les leçons du passé pour qu’ainsi l’humanité en finisse avec la trop longue et tragique histoire du racisme.

Nombreux sont les pays à avoir révisé leurs législations et à avoir même rédigé de nouvelles constitutions afin de se conformer aux principes des droits de l’homme reconnus au plan international.

La Convention sur l’élimination de toutes les formes de racisme et de discrimination raciale ainsi que les principaux traités définissant les droits de l’homme sont des instruments fondamentaux. Mais construire des sociétés riches et ouvertes, dans lesquelles, la difference est considérée comme avantage, un atout et non comme une menace, nécessite des efforts plus grands encore de la part des gouvernements, des ONG et de la communauté internationale.

Pour qu’elle soit un succès, la Conférence mondiale doit s’inscrire dans un processus permettant de mettre en place des stratégies constructives, pratiques et efficaces. C’est la raison pour laquelle je me suis adressée à différents secteurs de la société, à des personnalités telles que des chefs spirituels, des femmes chef d’État et de gouvernements, des députés, des dirigeants d’organisations du monde du travail , afin que leurs voix soient également associées au mouvement qui fera de la Conférence de Durban une réussite. Il nous faut saisir cette opportunité et faire de cette conférence en ce début de siècle nouveau une force motrice seule capable de produire une véritable culture des droits de l’homme pour les décennies».



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