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Ukraine : rapport sur l’attaque de Hroza

Arrière

31 Octobre 2023

La mission de surveillance des droits de l’homme en Ukraine sur le lieu de la tragédie du village de Hroza, dans la région de Kharkiv, en Ukraine, où un tir de missile a tué au moins 59 civils. Ⓒ HCDH Yevhen Nosenko 07.10.23.

Le 5 octobre, un missile a frappé un café dans le petit village de Hroza, dans l’est de l’Ukraine, tuant 59 personnes lors d’une réception funéraire. Comme nous l’avons dit à l’époque, ce fut l’un des incidents les plus meurtriers pour les civils depuis février 2022.

Nous publions aujourd’hui un rapport sur les événements survenus le 5 octobre. Ce rapport conclut qu’il existe des motifs raisonnables de croire que le missile a été lancé par les forces armées russes et qu’il n’y avait aucune indication quant à la présence de personnel militaire ou d’autres cibles militaires légitimes dans le café ou à proximité de ce dernier au moment de l’attaque.

Le rapport s’appuie sur des informations recueillies et vérifiées par nos collègues de la mission de surveillance des droits de l’homme en Ukraine, qui a effectué deux missions d’établissement des faits à Hroza les 7 et 10 octobre. Nos collègues se sont rendus sur le lieu de l’explosion et ont interrogé 35 personnes, dont des résidents, des témoins, deux survivants, du personnel médical et des employés de la morgue.

Les personnes tuées (36 femmes, 22 hommes et un garçon de huit ans) étaient toutes des civils qui assistaient à la réception organisée après les funérailles et la réinhumation d’un membre des forces armées ukrainiennes de la région. L’explosion a complètement détruit le café et une boutique.

Le rapport décrit les conséquences dévastatrices de cette frappe sur Hroza, au cours de laquelle 15 familles ont perdu au moins deux membres.

Un homme, Volodymyr, n’arrive toujours pas à croire que sa femme, son fils et sa belle-fille ont disparu. « Je ne peux pas dormir, je ne peux pas manger... Je marche en espérant voir ma femme arriver de nulle part », a-t-il déclaré. Une autre résidente a raconté que l’amie de sa fille n’a pu être identifiée que grâce à ses ongles manucurés lorsque les secouristes ont découvert sa main. Pour bien d’autres, des tests ADN ont dû être effectués sur les dépouilles pour procéder à leur identification.

Selon le rapport, soit les forces armées russes n’ont pas fait tout ce qui était en leur pouvoir pour vérifier que la cible était un objectif militaire, soit elles ont délibérément pris pour cible des civils ou des biens de caractère civil. Dans les deux cas, il s’agirait d’une violation du droit international humanitaire.

Nous demandons instamment à la Fédération de Russie de mener une enquête complète et transparente afin que les auteurs de cette attaque soient tenus responsables. Nous l’exhortons également à prendre les mesures nécessaires pour empêcher que des attaques similaires ne se reproduisent à l’avenir. Nous demandons par ailleurs à la Fédération de Russie de permettre aux victimes et à leurs familles d’avoir accès à des recours efficaces, y compris des réparations appropriées.

Consulter le rapport complet

 

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