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El Salvador – état d'urgence

Arrière

02 Juin 2023

Tecoluca, El Salvador : plusieurs photos prises le 26 février 2023 montrent des centaines de policiers, d’agents de sécurité de la direction des centres pénitentiaires et de soldats participer à une opération visant à transférer pour la première fois 2 000 détenus vers la nouvelle « méga-prison » qui abrite huit pavillons dans un périmètre entouré d’un mur de béton de 11 mètres de haut et de 2,1 kilomètres de long, protégé par des fils de fer barbelés électrifiés. Ⓒ ULAN/Pool/Latin America News Agency

Les multiples prolongations de l’état d’urgence en El Salvador, qui est en vigueur depuis mars 2022, sont très préoccupantes, notamment en raison de leurs conséquences sur les droits de l’homme.

Nous sommes conscients des difficultés rencontrées par El Salvador pour lutter contre la criminalité, ainsi que des graves souffrances infligées par les gangs qui, depuis des décennies, assassinent, violent, volent et extorquent la population du pays.

Toutefois, affaiblir l’état de droit et l’intégrité du système juridique en dérogeant aux droits à un procès équitable n’est pas la solution.

Au moins 68 000 personnes ont été emprisonnées en El Salvador depuis l’entrée en vigueur de l’état d’urgence. Parmi elles, au moins 1 600 personnes sont âgées de moins de 18 ans.

Selon un rapport récent d’une ONG réputée (Cristosal), au moins 153 détenus sont morts en prison depuis la mise en œuvre de l’état d’urgence, dont près de la moitié de manière violente.

Les groupes de la société civile qui travaillent dans le domaine des droits de l’homme et les médias continuent de faire face à des situations dangereuses et de faire l’objet d’attaques. En 2022, les organisations de la société civile ont recensé 182 incidents au cours desquels des défenseurs des droits humains et des journalistes ont été pris pour cible. Le 14 avril dernier, El Faro, un média en ligne, a annoncé qu’il transférait son personnel d’El Salvador au Costa Rica, invoquant les intimidations et les campagnes de diffamation dont il faisait l’objet en raison de son travail.

Nous demandons aux autorités de lever l’état d’urgence et de revoir les mesures qu’elles ont mises en place. Nous demandons également aux autorités d’enquêter immédiatement sur tous les décès en détention conformément aux normes internationales, de demander des comptes aux responsables et de garantir justice et réparation aux familles des victimes.

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