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Afghanistan : conséquences des engins explosifs improvisés sur les civils

Arrière

27 Juin 2023

Les forces de sécurité afghanes inspectent le site de l’explosion d’une bombe à Kaboul, en Afghanistan, le 1er février 2021. Au moins un civil et un membre des forces de sécurité ont été tués et un autre blessé après l’explosion d’un engin explosif improvisé magnétique visant un véhicule de l’armée à Kaboul. EPA-EFE/HEDAYATULLAH AMID

Les engins explosifs improvisés (EEI) restent un problème important en Afghanistan, caractérisé par une augmentation des attaques contre les lieux de culte et contre la communauté minoritaire hazara, selon un rapport publié ce matin par les services chargés des droits de l’homme de la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan.

Bien que le nombre de victimes civiles ait globalement diminué depuis la prise du pouvoir par les Taliban, le rapport fait état de 3 774 victimes civiles entre le 15 août 2021 et le 30 mai 2023. Les trois quarts d’entre elles ont été causées par des engins explosifs improvisés dans des zones peuplées, notamment des lieux de culte, des établissements scolaires et des marchés.

Le rapport indique que le nombre de victimes civiles issues d’attaques menées au moyen des EEI par le groupe autoproclamé « État islamique d’Iraq et du Levant-Province du Khorassan » ou EIIL-PK, a considérablement augmenté au lendemain de la prise de pouvoir par les Taliban le 15 août 2021. Les attentats suicides, perpétrés à la fois par l’EIIL-PK et d’autres acteurs, ont été la principale cause de victimes civiles liées aux engins explosifs improvisés.

Ces attaques contre des civils et des biens de caractère civil sont répréhensibles et doivent cesser. Il est essentiel que les autorités de facto respectent leur obligation de protéger le droit à la vie en menant des enquêtes indépendantes, impartiales, rapides, approfondies, efficaces, crédibles et transparentes sur les attaques menées au moyen des EEI dont sont victimes les civils.

Les chiffres de la MANUA montrent également une augmentation importante des dommages civils résultant d’attaques aux EEI contre des lieux de culte par rapport à la période de trois ans précédant la prise du pouvoir par les Taliban. Ces attaques contre des lieux de culte, principalement des sites musulmans chiites, ont représenté plus d’un tiers de l’ensemble des victimes civiles recensées au cours de la période considérée.

Outre les attaques contre les lieux de culte chiites, le rapport indique qu’il y a eu au moins 345 victimes (95 personnes tuées et 250 blessées) à la suite d’attaques visant la communauté musulmane hazara, majoritairement chiite, dans les écoles et autres établissements d’enseignement, dans les rues bondées et dans les transports publics.

Le rapport recommande aux autorités de facto de mettre en œuvre d’urgence des mesures de protection afin d’empêcher d’autres attaques similaires, en tenant compte des risques et vulnérabilités spécifiques auxquels sont confrontés les lieux de culte et les établissements d’enseignement, ainsi que les communautés chiites hazara.

Les attaques se poursuivent dans le contexte de la crise humanitaire qui sévit en Afghanistan. Même avant le 15 août 2021, les victimes de conflits armés et de violences éprouvaient des difficultés à accéder aux services médicaux, financiers et psychosociaux essentiels. Il est encore plus difficile d’obtenir de l’aide pour les victimes de la violence, une situation qui est exacerbée par la baisse du financement des services vitaux.

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