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Le Conseil des droits de l'homme conclut son débat général sur le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l'intolérance

Arrière

27 Septembre 2016

Conseil des droits de l'homme
MATIN

27 septembre 2016

Le Conseil des droits de l'homme a achevé, ce matin, son débat général sur les questions de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et d'intolérance qui y est associée.  Les nombreuses délégations* qui sont intervenues, essentiellement des organisations non gouvernementales, ont fait part de leurs préoccupations s'agissant des situations qui prévalent dans un certain nombre de pays et régions du monde – en particulier dans le sous-continent indien et dans la péninsule arabique – où des discriminations frappent des groupes sur la base de leur religion, de leur appartenance ethnique ou de leur caste.  L'attention a également été attirée sur l'islamophobie et la xénophobie grandissantes en Europe. 

Certains intervenants ont déploré que le Conseil n'ait adopté cette année aucune résolution sur les moyens de combattre le racisme et d'assurer le suivi de la mise en œuvre de la Déclaration et du Programme d'action de Durban, adoptés à l'issue de la Conférence mondiale sur le racisme tenue en Afrique du Sud en 2001.  Il a également été déploré que le Haut-Commissariat reste silencieux et n'ait pris aucune initiative dans le cadre de la célébration du quinzième anniversaire de la Déclaration et du Programme d'action de Durban; cela est d'autant plus décevant que le phénomène de l'intolérance et du racisme ne cesse de croître, a-t-il été souligné.  Dans ce contexte, certains se sont dits favorables à l'élaboration d'un instrument international juridiquement contraignant sur le racisme et à la tenue d'une nouvelle – et quatrième – conférence mondiale sur le racisme.

En fin de séance, l'Estonie, l'Azerbaïdjan, la République islamique d'Iran et l'Arménie ont exercé leur droit de réponse.

Le Conseil entamait en fin de matinée l'examen de son point de l'ordre du jour consacré à l'assistance technique et au renforcement des capacités, en se saisissant du rapport du Haut-Commissariat sur la République démocratique du Congo et d'une mise à jour orale sur l'Ukraine. 

Fin du débat général sur le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l'intolérance qui y est associée

Israël a déclaré que les attaques antisémites ont lieu dans le monde entier, rappelant les actes perpétrés en Hongrie et en Argentine et soulignant que ce type d'actes est cautionné par l'Iran.  Récemment, le 7 septembre dernier, Israël, le Canada, les États-Unis et l'Union européenne ont organisé un forum à ce sujet à New York.  L'antisémitisme n'est pas le problème d'un seul pays mais de toute la communauté internationale, a insisté la délégation israélienne. 

L'Arménie a évoqué la montée du racisme et de la xénophobie dans plusieurs régions.  A titre d'exemple, elle a affirmé que les autorités de l'Azerbaïdjan incitent notamment à la haine et à la glorification d'assassins.  Ce pays incite à la haine nationale à l'endroit des Arméniens, a ajouté l'Arménie, dénonçant l'invasion barbare du Haut-Karabakh. 

La Libye s'est également préoccupée des formes modernes de discrimination raciale, condamnant les stéréotypes et la xénophobie, qui se manifestent jusque dans des textes législatifs.  Des procédures concrètes doivent être mises en œuvre aux niveaux national, régional et international, conformément à la Déclaration et au Programme d'action de Durban et aux recommandations du Comité pour l'élimination de la discrimination raciale, a souligné la délégation libyenne.

Le Mouvement international de la jeunesse et des étudiants pour les Nations Unies, au nom également de l'Organisation internationale pour l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale, a jugé inexplicable que le Conseil n'ait pas adopté cette année de résolution annuelle pour combattre le racisme et mettre en œuvre la Déclaration et le Programme d'action de Durban , en dépit du mandat que l'Assemblée générale lui a confié et des demandes qui lui ont été faites en ce sens par le même organe.  L'ONG déplore également le silence du Haut-Commissariat qui n'a pris aucune mesure pour célébrer le quinzième anniversaire de l'adoption de la Déclaration et du Programme d'action de Durban.  C'est un mauvais message envoyé aux victimes de racisme et de xénophobie, en ces temps de crises, a déclaré l'ONG.

Tourner la page a accusé les gouvernements successifs de Sri Lanka de violer continuellement les recommandations du Comité pour l'élimination de la discrimination raciale en niant les droits du peuple tamoul. 

Organization for Defending of Victims for Violence a déclaré que les actes d'islamophobie ont été multipliés par trois en France depuis le début de l'année, en raison certes des attentats, mais aussi de la banalisation des discours islamophobes dans ce pays. 

British Humanist Association a rappelé que le Comité pour l'élimination de la discrimination raciale avait exprimé sa sérieuse préoccupation face à l'augmentation des actes racistes au Royaume-Uni.  Le Comité a relevé que non seulement un certain nombre d'hommes politiques s'abstenaient de les condamner, mais qu'ils étaient aussi à l'origine de la création et de la diffusion des préjugés.  Par ailleurs, ces ONG ont fait part de leur préoccupation face au fait qu'il soit exigé des étudiants égyptiens qu'ils suivent des cours de religion, islamique ou chrétienne, sans prendre en compte l'existence des religions non monothéistes, ni celle de l'athéisme. 

Asian-Eurasian Human Rights Forum a affirmé que des violations grossières des droits de l'homme avaient lieu dans certaines sociétés musulmanes, au nom de la religion.  Il a dénoncé les conversions forcées de milliers de jeunes chrétiennes ou hindoues enlevées puis contraintes à se convertir dans un pays musulman d'Asie du Sud ou encore la répudiation de l'épouse en Inde par le mari musulman.  L'ONG a appelé les pays concernés à promouvoir un dialogue sérieux avec les théologiens pour qu'ils ouvrent les portes de l'ijtihad à la pensée critique, pratique qui était encouragée aux premiers temps de l'islaM.

L'Union internationale humaniste et laïque a attiré l'attention sur le sort des Dalits et des minorités en Inde, qui souffrent de formes séculaires de discrimination basée sur la caste, la classe et le genre.  Il s'agit d'une violation grave des droits de l'homme qui mérite une attention particulière, ainsi que l'a affirmé la Rapporteuse spéciale sur les droits des minorités dans son rapport de 2016, a souligné l'ONG.

Association Bharati Centre Culturel Franco-Tamoul a rappelé qu'au regard du droit international, le profilage racial et ethnique est interdit car il viole le droit à la vie et le droit à la présomption d'innocence.  A Sri Lanka, les Tamouls souffrent d'une discrimination systématique, dans le nord et l'est du pays, il y a un militaire cinghalais pour six Tamouls, a affirmé l'ONG, avant de rappeler le génocide de plus de 147 000 Tamouls perpétré entre fin 2008 et mai 2009. 

La Commission arabe des droits de l'homme a appelé à la mise en œuvre pleine et entière de la Déclaration et du Programme d'action de Durban.  Elle a regretté le silence du Haut-Commissariat concernant cette question ainsi que le manque de personnel assigné; elle a donc invité à fournir davantage de ressources financières et humaines pour le suivi de la Conférence mondiale sur le racisme. 

La Commission africaine des promoteurs de la santé et des droits de l'homme a demandé la reconnaissance des dommages occasionnés aux personnes d'ascendance africaine, rappelant qu'il s'agit là d'e l'une des recommandations du Groupe de travail d'experts sur les personnes d'ascendance africaine.  Elle a dit sa déception devant l'absence, pour la deuxième année consécutive, de la résolution annuelle du Conseil sur le racisme, ainsi que face au retard pris par l'Assemblée générale dans l'adoption du programme d'activités de la Décennie internationale des personnes d'ascendance africaine.  Pour la société civile en effet, ces résolutions revêtent une grande importance et aident à la sensibilisation et à la visibilité des victimes du racisme.   

L'Association des étudiants tamouls de France a rappelé que les Tamouls de Sri Lanka sont victimes de toutes sortes de discriminations, en raison de l'occupation militaire de leur région d'origine par les forces gouvernementales sri-lankaises.

Centre for Human Rights and Peace Advocacy a déploré que rien n'ait été fait pour éliminer le système des castes, qui est source de discriminations pour les castes dites inferieures en Inde.  Ce système aggrave la pauvreté, a souligné l'ONG, appelant le Conseil à demander à l'Inde de mettre un terme à ce système.

Indigenous people of Africa Coordinating Committee a également affirmé qu'il y a en Inde des États où l'on continue de pratiquer des discriminations, notamment dans le nord-est du pays, ces discriminations touchant essentiellement les femmes et les minorités ethniques et religieuses. 

L'Organisation internationale pour l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale a dénoncé la situation des Palestiniens sous occupation israélienne, alors que la confiscation de leurs terres se poursuit; ils sont soumis à la justice militaire, contrairement aux citoyens ordinaires qui relèvent de la justice civile.

L'Union des juristes arabes, au nom également du Geneva International Center for Justice, a dénoncé la hausse de la xénophobie à l'encontre des réfugiés et demandeurs d'asile et a appelé la communauté internationale à assurer leur protection.  Elle a aussi dénoncé le fait que les Arabes palestiniens soient soumis à une discrimination systématique. 

Association for the Protection of Women and Children's Rights a dénoncé la discrimination séculaire à l'encontre des Dalits, ainsi que le harcèlement dont sont victimes les étudiants cachemiris en Inde.  Ces faits sont encouragés par l'impunité dont jouissent les militaires déployés au Cachemire, ceux-ci n'étant poursuivis par aucun tribunal que ce soit. 

Le Congrès juif mondial a rappelé que la Conférence mondiale sur le racisme devait être la principale clé du début du siècle, mais que les États-Unis et Israël, notamment, s'en étaient retirés; d'autres pays, y compris le Canada, ont fini par boycotter cet événement mondial ainsi que la Conférence d'examen.  L'intervenante a exhorté tous les membres à renouveler leur engagement à la lutte contre le racisme. 

Libération a dénoncé la discrimination fondée sur la caste, qui affecte plus de 260 millions de personnes et qui ne semble guère susciter l'intérêt ni du Conseil, ni de ses procédures spéciales.  Libération a estimé pourtant que ce système de castes constitue une forme particulière de discrimination qui tombe sous le coup du mandat de la Convention internationale sur l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale; néanmoins, le Comité chargé du suivi de cet instrument n'a pu pleinement examiner cette question en raison du manque de coopération des États Membres.  L'Union européenne a été priée d'envisager d'inscrire la discrimination fondée sur la caste dans son programme sur la discrimination raciale.  

World Barua Organization s'est exprimé dans le même sens et a défendu la cause des «intouchables», symboles de siècles d'oppression du système de castes, attirant notamment l'attention sur la situation des «intouchables inférieurs» convertis au bouddhisme.  

Mbororo Social and cultural Development Association a dénoncé la discrimination qui «règne en maître en Inde», notamment à cause de la violence que la majorité hindoue fait subir aux autres groupes, avec la complicité silencieuse du Gouvernement.

Le Conseil international pour le soutien à des procès équitables et aux droits de l'homme a dit que les discriminations que l'Arabie saoudite et Bahreïn font subir aux minorités risque d'embraser la région du Moyen-Orient.  Par ailleurs, l'ONG appuie l'idée d'envoyer une mission d'enquête au Yémen pour faire la lumière sur les atrocités qui y ont cours.  Elle rejette dans ce contexte la proposition faite par le Soudan, ce pays étant en effet une part du problème.

La Fondation Alsalam a dénoncé elle aussi les discriminations et la violence sectaire que les chiites subissent à Bahreïn; les membres de cette communauté sont traités de «cafards qu'il faut éliminer», de «terroristes» ou «d'agents de l'Iran» dans les journaux et parfois même par les autorités gouvernementales.  Le Gouvernement doit mettre fin à ces discours sectaires. 

Americans for Democracy and Human Rights in Bahrain a fait part de sa préoccupation concernant les Bidounes apatrides en Arabie saoudite, dont le nombre s'élèverait à quelque 250 000.  Aucun texte de loi ne les protège et ils sont parfois soumis à l'esclavage, ce qui amène certains d'entre eux à se faire leurrer par la tentation terroriste.  Cette situation doit être condamnée par la communauté internationale. 

Iraqi Development Organization a exprimé son inquiétude face aux violations des droits de l'homme au Yémen, à la suite de la guerre lancée par l'Arabie saoudite dans ce pays.  Le sectarisme et le communautarisme ont fait leur apparition dans le pays; à Aden, des autodafés de l'Evangile ont été commis, des églises ont été dévastées et des nonnes tuées.  Il existait une coexistence séculaire entre chrétiens, juifs et musulmans dans ce pays et elle est aujourd'hui mise en cause.  L'ONG a appelé à l'ouverture d'une enquête internationale concernant la situation au Yémen. 

Prahar a affirmé que les peuples autochtones du nord-est de l'Inde étaient quotidiennement confrontés aux pires formes de discrimination.  Ils sont traités comme une race inférieure et l'usage de la force à leur encontre est chose courante.  En outre, la déforestation porte atteinte à leur mode de vie traditionnel.  L'ONG a appelé l'ONU à faire en sorte que le Gouvernement indien prenne des mesures pour remédier à cet état de fait.

Le Congrès du monde islamique a souligné que le racisme, les préjugés raciaux et la xénophobie sont galopants en Inde en raison de préjugés, de l'ignorance et de siècles de pratiques discriminatoires.  Ainsi, certaines personnes n'ont pas le droit de manger en présence d'autres qui n'appartiennent pas à leur caste ou de se marier en dehors de leur communauté.  En conséquence, la discrimination raciale en Inde nie systématiquement à de nombreuses personnes leurs droits fondamentaux du fait de leur appartenance ethnique, raciale ou encore de leur ascendance ou de leur origine nationale.  Les Dalits en particulier sont confrontés à des discriminations d'ordre économique, social et culturel, à des mauvais traitements et au harcèlement de la police; ils sont jugés dans des procès injustes et font l'objet de sentences discriminatoires. 

Khiam Rehabilitation Center for Victims of Torture a fustigé pour sa part le «nouveau fascisme» qui a pour nom takfir et dont la forme la plus abjecte est représentée par Daech, un groupe terroriste takfiri qui s'adonne aux formes les plus atroces de discrimination raciale, religieuse et fondée sur la caste contre tous les peuples et communautés qu'il a réussi à placer sous son contrôle.  L'ONG a également dénoncé le recrutement par ce groupe de candidats au terrorisme, ce qui exige de s'unir pour lutter sans merci contre ce phénomène gravissime qu'elle a comparé au fascisme mussolinien.  Il importe d'assécher ses sources de financement, de poursuivre et d'isoler les pays qui adoptent cette idéologie ou la soutiennent et de criminaliser le takfirisme wahhabite. 

La Fédération internationale islamique d'organisations d'étudiants a déclaré que la militarisation au Cachemire occupé et la présence de militaires à proximité des espaces publics et des établissement scolaires posent de sérieux problèmes pour la population, notamment pour les étudiants.  Les étudiants de l'université historique Aligarh Muslim University, fondée par Syed Ahmed Khan pour lever les obstacles à l'éducation des musulmans, sont particulièrement ciblés s'ils s'aventurent à critiquer l'occupation du Cachemire par l'Inde.  D'autre part, la haine est encouragé par une bonne partie des médias.   

La Rencontre Africaine pour la défense des droits de l'homme (RADDHO) a déploré la faible mise en œuvre de la Déclaration et le Programme d'action de Durban, alors que les phénomènes de racisme, de xénophobie et d'intolérance augmentent dans le monde.  En conséquence, l'organisation appelle à la tenue d'une conférence mondiale sur le racisme et à l'adoption d'un instrument international juridiquement contraignant sur le sujet.

Le Conseil de jeunesse pluriculturelle (COJEP) s'est lui aussi dit alerté par l'augmentation de l'intolérance religieuse en Europe, manifestée notamment par les attaques physiques contre des femmes qui portent le hijab.  Ce genre de discrimination spécifique est pire que la discrimination générale et ne peut être combattu que par le dialogue et la compréhension culturelle. 

Comment la République islamique d'Iran peut-elle parler de discriminations alors que l'Assemblée générale a condamné les discriminations subies par les minorités dans ce pays et que ses pratiques sont contraires à l'article 2 de la Déclaration de Durban? Comment l'Arabie saoudite peut-elle parler de discriminations lorsque les femmes dans ce pays sont soumises à une ségrégation systématique, qui leur interdit même de conduire ou qui fait que leur témoignage peut être rejeté devant les juridictions, a demandé United Nations Watch, indiquant être opposé à la réélection de l'Arabie saoudite au rang de membre du Conseil. 

L'Article 19 - Centre international contre la censure  a rappelé que le Haut-Commissaire aux droits de l'homme avait observé en juin dernier que la haine était devenue chose courante dans de nombreuses parties du monde.  On parle là de l'assassinat de blogueurs au Bangladesh, de la déshumanisation des réfugiés aux États-Unis, au Royaume-Uni ou en Hongrie, de l'interdiction de tenues vestimentaires aux femmes musulmanes en France. 

Verein Südwind Entwicklungspolitik a indiqué que la xénophobie et le racisme en République islamique d'Iran visaient principalement la communauté afghane, dont les membres sont réfugiés depuis des décennies dans le pays.  Toutefois, ces réfugiés se voient refuser la jouissance de leurs droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels.  Par ailleurs, la xénophobie ne vise pas uniquement les Afghans, les discours haineux contre les pays arabes étant de plus en plus courants.  Une partie de la classe politique est responsable de cet état des choses, a souligné l'ONG. 

L'Association Solidarité internationale pour l'Afrique a rappelé qu'en mai 2009, les forces militaires sri-lankaises avaient lancé une guerre de type génocidaire contre les Tamouls, qui a fait plus de 146 000 morts en quelque six mois.  L'ONG a appelé les membres du Conseil à programmer au plus tôt une séance ou un débat sur la mise en œuvre du droit à l'autodétermination dans les domaines économiques, sociaux, culturels, civils et politiques. 

Le Conseil mondial de l'environnement et des ressources a attiré l'attention sur la question du traitement des minorités dans la Constitution pakistanaise.  Il a particulièrement critiqué l'existence au Pakistan d'une loi sur le blasphème aux termes de laquelle une personne risque la peine de mort si elle blasphème la religion. 

Commission to Study the Organization of Peace a déclaré pour sa part que la tempête de l'intolérance s'est développée comme un incendie de forêt au Pakistan, où il est devenu monnaie courante de lire des chapitres d'intolérance dans la presse.  L'ONG a jugé inacceptable le traitement infligé aux communautés ahmadis, chrétiennes, chiites et hazaras, ainsi que les pires formes de discriminations à l'égard des hindous.  

International Association for Democracy in Africa a souligné que la protection des  droits de minorités est vitale et a fait observer que le Pakistan est simplement l'antithèse d'une société tolérante, multiculturelle et démocratique.  L'extrémisme religieux, tacitement voire publiquement appuyé par le Gouvernement pakistanais, a conduit à des situations inhumaines, a insisté l'ONG.

Pan African Union for Science and Technology a pour sa part souligné que le Pakistan est partie au Pacte international relatif aux droits civils et politiques mais ne le respecte pas.  L'ONG a dénoncé l'existence de partis affiliés aux talibans, ainsi que les discriminations contre les minorités religieuses, qui sont courantes et sur lesquelles les autorités ferment les yeux. 

African Regional Agricultural Credit Associationa déclaré que la minorité hazara chiite de langue persane immigrée dans la région du Baloutchistan en provenance de l'Afghanistan il y a plusieurs siècles, de par son apparence asiatique, est victime de discrimination et de persécution au Pakistan; ses membres sont traités de terroristes et sont victimes de la violence sectaire qui frappe l'ensemble du Pakistan. 

La Fédération internationale des écoles unies a accusé le Pakistan de cautionner les discriminations visant les réfugiés afghans, considérés non seulement comme volant le travail des Pakistanais mais aussi comme terroristes; ils sont également victimes de harcèlement de la part de la police et les discours de certains dirigeants politiques pakistanais mettent en cause leur présence dans le pays. 

European Union of Public Relations a également alerté le Conseil sur la situation de la minorité des Ahmadis au Pakistan, dont les membres ont été déclarés «non musulmans» par un amendement à la Constitution du pays; il leur est interdit de pratiquer l'islam ou de nommer «mosquée» leurs lieux de cultes. 

Canners International Permanent Committee a dénoncé la discrimination systémique organisée par l'État pakistanais envers la communauté chiite, les médias taisant les exactions commis à l'encontre des membres de cette communauté, alors que leurs lieux de prière sont pris pour cibles par les extrémistes.  Le Gouvernement apparaît impuissant, dans le meilleur des cas, lorsqu'il n'approuve pas tacitement ces actes.  Il s'agit d'un devoir de la communauté internationale de mettre un terme au génocide des chiites au Pakistan. 

Center for Environmental and Management Studies a dénoncé les persécutions et exactions commises contre les minorités non musulmanes au Pakistan.  Des lois religieuses régressives ont été promulgués sous la dictature du général Zia, qui a régné sur le pays entre 1977 et 1988; ces lois permettent toujours de poursuivre pour blasphème les fidèles hindous, chrétiens et ahmadis. 

Sikh Human Rights Group a déclaré que «les Sikhs étaient discriminés involontairement en raison de lacunes dans les catégories juridiques».  «Le Gouvernement français est l'unique pays qui persiste dans la discrimination délibérée contre les Sikhs, voire encourage la discrimination, même lorsque les écoles et les autres institutions cherchent à trouver des solutions pour accommoder les enfants et adultes sikhs.  Les Sikhs à travers le monde ne comprennent pas cet acharnement de la France, le seul pays à interdire le port du turban aux sikhs.  Le port du turban n'est pas une menace, pour personne.  Nous sommes des honnêtes et légitimes citoyens.  Par ailleurs, la France continue d'interpréter le turban comme un signe ostentatoire de religion.  Or, il s'agit d'une description erronée.  Le turban […] est rattaché intrinsèquement à l'être sikh, qui forme et marque notre dignité, en particulier en public.  De plus, il existe en France une atmosphère délétaire et oppressive et les premiers touchés sont les jeunes enfants.», a déclaré l'ONG.

Droit de réponse

L'Estonie a répondu aux remarques de la Fédération de Russie à propos de l'enquête menée sur l'assassinat de Dimitri Ganin, en soulignant que l'affaire avait été immédiatement traitée en vertu du Code pénal, la police ayant activement enquêté sur cette affaire.  L'Estonie a par ailleurs souligné que plusieurs évaluations avaient été conduites par des experts afin de déterminer les faits.  En dépit d'efforts continus de la police, il n'a pas été possible d'identifier l'auteur du crime.  L'affaire est suspendue au pénal et tant la police que le bureau du Procureur font tout leur possible pour la faire avancer et identifier la personne ayant commis le crime. 

L'Azerbaïdjan a souhaité répondre aux «remarques infondées faites par la puissance occupante, l'Arménie».  L'Azerbaïdjan a déclaré que la communauté internationale sait parfaitement qu'en raison de l'occupation arménienne, une partie du territoire de l'Azerbaïdjan est occupé.  L'Azerbaïdjan a ensuite dénoncé les spéculations et discours haineux de l'Arménie, avant d'exiger la libération du Haut-Karabakh.  Le pays a par ailleurs dénoncé les activités auxquelles se livrent des groupes terroristes utilisés par l'Arménie, avant de demander que l'Arménie mette un terme à son occupation, principale cause de tension dans la région. 

La République islamique d'Iran a réagi à la déclaration d'Israël, rappelant que ce n'est pas la première fois qu'elle est visée par des allégations infondées de cette délégation. 

L'Arménie a répliqué à l'Azerbaïdjan en dénonçant les pratiques discriminatoires dans ce dernier pays, affirmant que l'Azerbaïdjan refuse l'accès à son territoire à des personnes d'origines diverses.  L'Arménie a ensuite rejeté en bloc la rhétorique anti-arménienne de l'Azerbaïdjan, en renvoyant notamment aux conclusions de plusieurs organes conventionnels.  Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme devrait condamner la discrimination raciale qui prévaut en Azerbaïdjan, a suggéré l'Arménie. 

L'Azerbaïdjan a trouvé particulièrement inquiétant qu'au lieu d'agir dans le sens de relations amicales avec les États voisins, l'Arménie ait opté pour un discours de haine et de supériorité raciale.  L'Azerbaïdjan a demandé à l'Arménie où se trouvent les 150 000 Azerbaïdjanais qui vivaient en Arménie ou sur le territoire occupé aujourd'hui.

L'Arménie a déclaré que ces personnes vivaient dans des colonies lorsque la flambée de violence s'est emparée de l'Azerbaïdjan, faisant fuir des millions de personnes.  L'Arménie a ajouté que l'Azerbaïdjan s'efforçait de tromper la communauté internationale par des mensonges. 

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*Les délégations et les organisations non gouvernementales suivantes ont pris la parole dans le cadre du débat général sur le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l'intolérance qui y est associée: Israël; Arménie; Libye; Mouvement international de la jeunesse et des étudiants pour les Nations Unies (au nom également de l'Organisation internationale pour l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale); Tourner la page; Organization for Defending Victims of Violence; British Humanist Association; Asian-Eurasian Human Rights Forum;Union internationale humaniste et laïque; Association Bharathi Centre Culturel Franco-Tamoul; Commission arabe des droits de l'homme ; Commission africaine des promoteurs de la santé et des droits de l'homme; Association des étudiants tamouls de France; Centre for Human Rights and Peace Advocacy; Indigenous People of Africa Coordinating Committee;Organisation internationale pour l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale; Union des juristes arabes; Association for the Protection of Women and Children’s Rights;Congrès juif mondial; Liberation; World Barua Organization ; Mbororo Social and Cultural Development Association;Conseil International pour le soutien à des procès équitables et aux Droits de l'Homme; Fondation Alsalam ; Americans for Democracy & Human Rights in Bahrain Inc; Iraqi Development Organization; Prahar;Congrès du monde islamique; Khiam Rehabilitation Center for Victims of Torture;Fédération internationale islamique d'organisations d'étudiants; Rencontre Africaine pour la défense des droits de l'homme; Conseil de jeunesse pluriculturelle (COJEP); United Nations Watch;Article 19 - Centre international contre la censure; Verein Südwind Entwicklungspolitik;Association Solidarité Internationale pour l'Afrique; Conseil mondial de l'environnement et des ressources; Commission to Study the Organization of Peace; International Association for Democracy in Africa; Pan African Union for Science and Technology; African Regional Agricultural Credit Association;Fédération internationale des écoles unies; European Union of Public Relations; Canners International Permanent Committee; Center for Environmental and Management Studies; Sikh Human Rights Group.

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