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Déclaration de la Haute-Commissaire adjoint aux droits de l'homme, Mme Kyung-wha Kang
10 décembre 2011 - Journée des droits de l’homme

Arrière

09 Décembre 2011

Genève, 9 décembre 2011

Madame la Présidente, Excellences, Mesdames et Messieurs,

J’ai le grand plaisir de vous accueillir à l’occasion de la Journée internationale des droits de l’homme, qui est célébrée le 10 décembre. Cette année, nous fêtons les droits de l'homme via les médias sociaux, et j'espère que la célébration en ligne sera suivie par le plus grand nombre. 

Dans le cadre de cette campagne, nous étudierons aujourd’hui le potentiel de promotion des droits de l’homme que recèlent les médias sociaux. Nous avons la chance d’avoir parmi nous des panélistes venus d’Égypte, du Mexique, d’Ouganda, du Royaume-Uni et de Tunisie, qui nous feront part de leurs visions d’un monde nouveau dans lequel l’information et nos réactions face à ce qui se passe autour de nous peuvent être partagées en temps réel. Les médias sociaux et leur pouvoir sont particulièrement importants à la lueur des événements qui ont marqué le Printemps arabe et secoué plusieurs pays d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient au cours des derniers mois.

L’année qui s’achève a été remarquable. À travers le monde, des hommes et des femmes, des retraités et des adolescents, sont sortis de chez eux et ont investi les rues pour revendiquer leurs droits humains.

Ils l’ont souvent fait en sachant pertinemment que les risques étaient énormes. Des milliers d’entre eux ont perdu la vie, ont disparu, ont été blessés ou jetés en prison, mais les manifestations et la lutte pour les libertés fondamentales se sont poursuivies, et des régimes restés pendant des décennies sourds aux revendications de leurs citoyens se sont désintégrés face à leur détermination et à leur force. 

Dans une sorte de réaction en chaîne qui a touché la planète entière, les inégalités économiques ont donné lieu à des manifestations de mécontentement: des Indignés espagnols aux Occupants de Wall Street, en passant par Londres, Sydney, Hong Kong, Calcutta, Tel-Aviv, Tijuana ou Singapour, des centaines de villes ont vécu des mouvements de protestation. 

La question qui nous intéresse aujourd’hui est: pourquoi et comment est-ce arrivé, et quel a été le rôle des médias sociaux?  

Nous allons nous pencher de plus près sur ces méthodes de communication inclusives relativement nouvelles, qui se distinguent des moyens traditionnels par leur côté ouvert et participatif. Les médias sociaux invitent à l’engagement personnel et nous allons voir quelle a été leur influence dans les événements récents.

Nous en appellerons à l’expertise de nos panélistes pour qu'ils nous expliquent les grands avantages de l'utilisation des médias sociaux - Facebook, Twitter, SMS, YouTube - pour la protection et la promotion des droits de l’homme à tous les niveaux et dans tous les contextes.

Prenons l’exemple du site « Ushahidi » - « témoignage » en swahili , conçu à l’origine pour que les « journalistes » amateurs kényans puissent rapporter des violences postélectorales en 2008 mais qui est devenu depuis une plateforme utilisée lors de situations de crise pour collecter et partager des informations. Il a ainsi servi en Haïti après le tremblement de terre, au Japon après le tsunami, ou encore en Australie, lors des inondations qui ont frappé le Queensland en janvier dernier.

Notre monde a changé et continue de changer.

L’Union internationale des télécommunications estime que six des sept milliards d’êtres humains possèdent un téléphone portable, qu'un tiers de ces sept milliards ont un accès à l'internet. En à peine cinq ans, la part occupée par les pays en développement dans le nombre d’utilisateurs de la toile est passée de 44 à 62 pour cent.

Facebook, lancé dans un dortoir de Harvard il y a sept ans, déclare aujourd’hui plus de 800 millions d’utilisateurs actifs, dont la moitié se connecte tous les jours, et est disponible en plus de 70 langues.

YouTube est encore plus jeune. Inventé il y a quatre ans, il s'étoffe chaque minute de 48 heures de séquences vidéo supplémentaires.  

Le premier tweet a été envoyé en mars 2006. Aujourd’hui, pas moins de 250 millions de tweets sont émis chaque jour.

Tout cela m’amène à une des tendances les plus significatives d’aujourd’hui, à savoir notre capacité d’utiliser la technologie pour communiquer de façons inimaginables il y a encore dix ans de cela.

Il n’est toutefois pas seulement question d’une prise de conscience, mais aussi et surtout d’utiliser les nouvelles technologies de la communication pour autonomiser et soutenir les individus dans la quête de leur pain quotidien et dans le plein exercice de leurs droits fondamentaux.

Nous entendrons nos panélistes dans un moment, mais je passerai tout d’abord la parole à la Présidente du Conseil des droits de l’homme et Représentant permanent de l’Uruguay auprès de l’Office des Nations Unies à Genève, Mme Laura Dupuy Lasserre.    

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