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Déclaration de la Haut Commissaire aux Droits
de l'Homme des Nations Unies, Navi Pillay
à l'occasion de la journée internationale
de la Démocratie

Arrière

15 Septembre 2009



Genève (mardi 15 septembre 2009) -- La journée internationale de la démocratie est l'occasion d'évaluer la mise en œuvre des principes démocratiques tant au niveau national qu'international: c'est une occasion d'applaudir les succès, de reconnaître les manquements, et de concevoir des stratégies pour introduire ou améliorer la démocratie à travers le monde.

Les états en portent l'ultime responsabilité, en tant que garants de la démocratie, des droits de l'homme et de l'état de droit. Il y a eu de remarquables progrès, en terme du nombre d'états qui ont opté pour des gouvernances démocratiques durant les deux dernières décennies, essentiellement à travers leur engagement à organiser des élections périodiques.

Alors que cette évolution donne un nouvel espoir à des millions de personnes à travers le monde, la perspective de mener une vie accomplie, à l'abri de la peur et du besoin, demeure illusoire pour des millions de personnes qui continuent à souffrir de l'injustice, de la guerre, de la pauvreté, de l'exclusion sociale et de nombreuses formes de discrimination. Ceci porte atteinte non seulement à leur vie et bien-être, mais compromet également la paix et la sécurité internationales.

L'absence ou l'insuffisance de démocratie demeure peut être le seul et le plus grand obstacle à une pleine jouissance des droits de l'homme. De même, le manquement au respect des droits de l'homme fondamentaux est un obstacle majeur à l'établissement d'une démocratie. Pour cette raison, l'action des Nations Unies en matière de coopération technique est généralement reconnue afin d'aider les gouvernements et les acteurs concernés à établir, restaurer ou améliorer les processus démocratiques ainsi que les institutions.

Lutter contre les obstacles à la démocratie est un long et lent processus, un travail souvent peu attrayant, mais lorsqu'il produit des résultats sous la forme d'un gouvernement élu de façon libre et équitable, le prix en est inestimable.

Les échecs de démocratie, qui se reflètent par des bourrages d'urnes et des élections volées, et qui conduisent à des protestations, des émeutes et parfois des guerres civiles, dominent les informations et suscitent la colère et l'indignation, alors que les progrès souvent fragiles qui précèdent et accompagnent l'établissement ou la restructuration majeure d'une démocratie font rarement les grand titres.

Dans nos effort en vue établir des démocraties véritables, menés avec succès à grande échelle, nous avons déjà parcouru un long chemin mais avons encore un long chemin à parcourir. La démocratie ne se fait pas d'elle-même et ne se fait pas à moindre coût. Si l'on veut qu'elle se maintienne, elle doit se développer en tandem avec la réalisation de nombreux droits de l'homme: par exemple, le droit à l'éducation universelle, l'égalité des genres, le non discrimination envers toutes les minorités, et une presse et une société civile libres et critiques.

En cette occasion, j’aimerais mettre l’accent sur quatre défis, particulièrement pertinents aujourd'hui: l'impunité, la corruption, le déni de justice pour les groupes défavorisés, ainsi que le conflit et le désordre.

Tous les états doivent respecter leurs obligations en matière de droits de l'homme, y compris dans des situations d'urgences nationales et de conflits. Ils se doivent d’agir dans le cadre de la loi et faire de leur mieux afin d'assurer la mise en responsabilité en cas d'abus et autres illégalités.

La corruption est également un manquement majeur à la démocratie, toutes les formes de corruption, y compris au niveau politique, économique et corporatif, portent atteinte aux valeurs et institutions démocratiques, affectent la jouissance des droits et affaiblissent la capacité de l'état à mettre en œuvre les droits de l'homme, en particulier les droits économiques et sociaux.

Les ressources pour combattre la corruption devraient être rendues disponibles de façon étendue au niveau national et international. Il serait également nécessaire de se concentrer sur l'étude des besoins des minorités et autres groupes défavorisés dans les sociétés, tels que les femmes, les enfants, et les non citoyens.

L'accomplissement et le maintien de la démocratie impliquent des efforts permanents, c'est un processus continu qui mérite notre combat et nos sacrifices. Il en va de même des principes contenus dans la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme et des normes de support démocratique ainsi que des standards consacrés dans la Charte des Nations Unies et de toute la gamme des traités internationaux et autres instruments. La démocratie et les droits de l'homme vont main dans la main, si l'un trébuche, l'autre fera de même.

Je saisis cette opportunité pour lancer un appel à tous les états afin qu'ils maintiennent leur engagement à la démocratie et à l'état de droit. Mon bureau se tient prêt à fournir la coopération nécessaire et l'aide à tous les pays qui s'efforcent de remédier aux déficits de démocratie à travers la protection des droits de l'homme et de l'état de droit; l'accès à la justice pour tous, particulièrement les segments pour les plus vulnérables de la société, l’appui aux groupes défavorisés et à la société civile, ainsi que la jouissance des libertés fondamentales.
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