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Gaza : la poursuite des violences n’est pas la solution

Arrière

28 Octobre 2023
Prononcé par: Volker Türk, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme

Photo montrant la réaction de plusieurs Palestiniens et Palestiniennes sur le site de frappes israéliennes ayant touché des maisons, alors que le conflit entre Israël et le groupe islamiste palestinien Hamas se poursuit, à Khan Younis dans le sud de la bande de Gaza, le 26 octobre 2023. Ⓒ REUTERS/Mohammed Salem

La nuit dernière, Gaza a été visée par des bombardements et des opérations terrestres des forces israéliennes d’une intensité sans précédent, faisant franchir à cette terrible crise un nouveau palier de violence et de douleur. Les frappes israéliennes sur les installations de télécommunications et la coupure de l’accès à Internet qui a suivi ne font qu’aggraver le désespoir et la souffrance des civils à Gaza. Les habitants n’ont aucun moyen de savoir ce qui se passe dans Gaza et sont coupés du monde extérieur.

Nous rappelons à toutes les parties leurs obligations en vertu du droit international des droits de l’homme et du droit international humanitaire.

Le bombardement des infrastructures de télécommunications met la population civile en grave danger. Les ambulances et les équipes de protection civile ne sont plus en mesure de localiser les blessés, ni les milliers de personnes qui, selon les estimations, se trouvent encore sous les décombres. Les civils ne peuvent plus recevoir d’informations à jour concernant les endroits où ils peuvent accéder à l’aide humanitaire et les lieux les moins dangereux. De nombreux journalistes ne peuvent plus rendre compte de la situation.

Nous avons perdu le contact avec nos collègues de Gaza la nuit dernière. Nos collègues avaient déjà passé des jours et des nuits à subir les bombardements sans relâche de Gaza. Ils ont perdu des membres de leur famille, des amis et leur foyer dans les frappes qui ont fait plusieurs milliers de morts en à peine trois semaines et rasé des quartiers entiers de Gaza. Aucun endroit n’est sûr à Gaza et il n’y a pas d’issue. Je suis très inquiet pour mes collègues, comme je le suis pour tous les civils de Gaza.

Lorsque les hostilités prendront fin, les survivants devront faire face aux décombres de leurs maisons et aux tombes des membres de leur famille. Infliger des blessures et des traumatismes à des centaines de milliers de personnes n’aide personne.

Les conséquences humanitaires et en matière de droits humains seront dévastatrices et durables. Des milliers de personnes sont déjà mortes, dont de nombreux enfants. Compte tenu de la manière dont les opérations militaires ont été menées jusqu’à présent, dans le contexte d’une occupation vieille de 56 ans, je tire la sonnette d’alarme quant aux conséquences catastrophiques que pourraient avoir des opérations terrestres de grande envergure à Gaza et quant à la possibilité que des milliers de civils supplémentaires y trouvent la mort.

La poursuite des violences n’est pas la solution. J’appelle toutes les parties ainsi que les États tiers, en particulier ceux qui ont une influence sur les parties au conflit, à faire tout ce qui est en leur pouvoir pour désamorcer ce conflit et à œuvrer pour que les Israéliens et les Palestiniens puissent jouir pleinement de tous les droits humains et vivre côte à côte, en paix.

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