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Coup d'État au Niger : « La démocratie et la vie des plus vulnérables sont en jeu » déclare le Chef des droits de l'homme

Arrière

18 août 2023

Supporters of the military junta take to the streets during a protest against sanctions imposed by the Economic Community of West African States (ECOWAS), in Niamey, Niger, 10 August 2023. Two weeks have passed since democratically elected Niger President Mohamed Bazoum was ousted in a coup led by General Abdourahmane Tchiani, head of the presidential guard. © EPA-EFE/LUFF

GENÈVE (18 août 2023) - Le chef des droits de l'homme de l'ONU, Volker Türk, a exprimé aujourd'hui ses vives inquiétudes pour le peuple nigérien qui a été contraint d'endurer encore plus de misère depuis le coup d'État militaire du mois dernier, appelant dans la foulée les généraux à rétablir immédiatement l'ordre constitutionnel.

« Le Niger est l'un des pays les plus pauvres du monde, et est extrêmement vulnérable au changement climatique. La population a déjà subi beaucoup d'épreuves au fil des ans », a déclaré M. Türk.

"Aujourd'hui, même les personnes élues par la population du Niger pour construire une voie permettant de mettre fin à leur dénuement ont été destituées par la force et sont détenues par les responsables du coup d'État remettant ainsi en cause l'ordre constitutionnel. Elles doivent être libérées immédiatement et la voie de la démocratie doit être rétablie".

Près de la moitié de la population est plongée dans l'extrême pauvreté (moins de 2,15 dollars par jour) et des millions de personnes dépendent de l'aide humanitaire. Depuis le coup d'État, leur situation s'est aggravée. Les frontières de ce pays enclavé ont été fermées, le commerce est paralysé, il y a eu de graves coupures d'électricité et les prix des denrées alimentaires ont augmenté.

Le Haut-Commissaire a appelé à un accès libre et total de l'aide humanitaire, y compris des marchandises, des vols et du personnel, afin de permettre l'entrée dans le pays de denrées alimentaires, de médicaments et d'autres produits de première nécessité. 

M. Türk s'est également inquiété de la décision annoncée par les putschistes de poursuivre le président Mohamed Bazoum et d'autres personnes travaillant avec lui pour haute trahison. « Cette décision n'est pas seulement motivée par des considérations politiques à l'encontre d'un président démocratiquement élu, mais elle n'a pas de fondement juridique puisque le fonctionnement normal des institutions démocratiques a été entravé », a-t-il déclaré.

La répression de l'espace civique, y compris les allégations d'intimidation contre les journalistes, l'interdiction des médias internationaux et d'autres restrictions affectant la liberté d'expression et de réunion publique, est également très inquiétante, a ajouté le Haut-Commissaire.   

M. Türk a déclaré que la tendance récente à des changements anticonstitutionnels de gouvernement par des forces militaires en Afrique de l'Ouest - le putsch du Niger est le sixième dans la région au cours des trois dernières années - est profondément troublante, et que les conséquences sont toujours supportées par la population locale.

« La notion même de liberté au Niger est en jeu », a déclaré la Haut-Commissaire, notant que la victoire de Bazoum en 2021 constituait la première transition démocratique dans l'histoire du pays, marquée par les coups d'État. « Les généraux ne peuvent pas s'arroger le droit de défier - sur un coup de tête - la volonté du peuple. La règle du fusil n'a pas sa place dans le monde d'aujourd'hui ».

FIN

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