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LE GROUPE DE TRAVAIL SUR LA CONFÉRENCE MONDIALE CONTRE LE RACISME POURSUIT SES TRAVAUX

Arrière

25 Mars 1999



HR/CN/99/8
25 mars 1999 (p.m.)



Les intervenants soulignent la nécessité d'une meilleure coordination des
actions en matière de lutte contre le racisme au sein des Nations Unies


Le Groupe de travail à composition non limitée de la Commission des droits de l'homme chargé de faire des propositions dans le cadre des préparatifs de la Conférence mondiale contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l'intolérance qui y est associée, a poursuivi ses travaux, cet après-midi, sous la présidence de MmeAbsa Claude Diallo (Sénégal).

Le Groupe de travail a achevé sa discussion, entamée hier, sur la sensibilisation de l'opinion publique aux fléaux que sont le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l'intolérance qui y est associée. Il a également commencé son débat sur l'étude de recommandations concrètes pour rendre plus efficaces les activités des mécanismes des Nations Unies dans la lutte contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l'intolérance qui y est associée.

Les délégations des pays suivants ont pris la parole : Inde, Australie, Pays-Bas, Autriche, Chine, Canada, Suisse, Égypte, France, Pakistan, États-Unis, Finlande, Iran, Norvège, Cuba, Afrique du Sud, Turquie, Nouvelle-Zélande, Allemagne, Irlande, Sénégal et Mexique. L'Observateur du Saint-Siège est également intervenu ainsi qu'un représentant du Comité pour l'élimination de la discrimination raciale et des représentants des organisations non gouvernementales suivantes : Fédération mondiale des associations des Nations Unies, Ligue internationale des femmes pour la paix et la liberté, Association internationale contre la torture et Minority Rights Group. MmeThérèse Gastaut, Directrice du Service de l'information des Nations Unies à Genève est également intervenue au nom du Département de l'information.

Le Groupe de travail poursuit ce soir ses travaux, à partir de 18heures. Il tiendra sa dernière séance demain après-midi.


Aperçu du débat

Dans le cadre de l'examen de la question de la sensibilisation de l'opinion publique aux fléaux que sont le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l'intolérance qui y est associée, la plupart des intervenants a souligné la nécessité de promouvoir une culture de la tolérance par le biais de l'éducation et de l'enseignement. À cet égard, les délégations ont insisté sur l'importance d'associer tous les acteurs responsables de l'éducation : États, corps enseignant, mais aussi familles, autorités religieuses, médias, organisations non gouvernementales et secteur privé, afin de faire émerger une conscience populaire contre le racisme. Dans cette optique, certains ont mis l'accent sur la promotion de valeurs positives telles que la diversité culturelle, la tolérance et l'intégration. Il a été suggéré d'inscrire les efforts d'éducation en matière de racisme dans le cadre de la Décennie internationale pour l'éducation en matière de droits de l'homme.

Plusieurs intervenants ont attiré l'attention sur les possibilités qu'offre l'internet comme instrument de diffusion des idées de la Conférence à moindre coût. Il a été notamment suggéré de créer des liens entre le site de la Conférence et les autres sites qui luttent contre le racisme. D'autres ont estimé qu'il existait des moyens de communication plus simples et plus efficaces, d'autant que le nombre de personnes ayant accès à l'internet reste limité, surtout dans les pays en développement. Ils ont préconisé l'exploitation de tous les moyens de communication pour combattre le racisme. L'attention s'est également portée sur les dangers que peut comporter l'internet, avec, notamment, plus de 200 sites répertoriés incitant à la haine raciale.

Concernant les efforts dans le domaine de l'information, la Directrice du Service de l'information des Nations Unies à Genève, MmeThérèse Gastaut, a déclaré que le Département de l'information des Nations Unies accorde la plus haute priorité à la Conférence mondiale contre le racisme. Le Département mettra au point, dans le courant de l'année, une stratégie de communication multimédia pour promouvoir et faire connaître la Conférence. Mme Gastaut a notamment indiqué que le financement de la brochure d'information au sujet de la Conférence, en six langues officielles, a été inscrit au budget du Département pour le budget-programme pour 2000-2001. Par ailleurs, MmeGastaut a indiqué que la couverture en direct, audio et vidéo, de la Conférence sur l'internet serait assurée par le Département de l'information. De plus, le Département contribuera aux projets d'éducation initiés par la Haut-Commissaire aux droits de l'homme et l'Organisation des NationsUnies pour l'éducation, la science et la culture. Au niveau national, le Département demandera aux Centres d'information des Nations Unies à travers le monde de jouer le rôle de catalyseur ou d'appui dans la vulgarisation de l'action des Nations Unies dans le domaine de la lutte contre le racisme.

Certaines délégations ont souligné l'importance d'utiliser tous les moyens pour lutter contre le racisme et ont mis en lumière la contribution que le sport peut apporter à une culture de la tolérance. Une délégation a suggéré de faire «sponsoriser» la Conférence par le football, ce qui contribuerait également à résoudre les problèmes de financement. Plusieurs intervenants ont en outre attiré l'attention sur l'importance de comprendre et de s'attaquer aux causes, notamment économiques, du racisme.



Par ailleurs, la lutte contre le racisme étant une lutte de tous les jours, des intervenants ont fait valoir qu'elle ne saurait attendre la tenue d'une conférence qui n'est pas un objectif en soi mais un moyen. Les orateurs ont en outre insisté sur la nécessité d'utiliser les ressources déjà existantes et de coordonner les différentes actions menées dans d'autres institutions du système des Nations Unies.

S'agissant de la proposition de créer une université internationale dédiée à la lutte contre le racisme, de nombreuses délégations ont estimé qu'il était préférable de créer dans chaque université une chaire spéciale destinée à ce problème. Il a également été envisagé de les mettre en relation.

Dans le cadre de l'étude des recommandations concrètes pour rendre plus efficaces les activités des mécanismes des Nations Unies dans la lutte contre le racisme et la discrimination raciale, les délégations ont souligné la nécessité de procéder à une évaluation de l'efficacité de ces mécanismes. Là aussi, les intervenants se sont accordés sur la nécessité de coordonner les actions menées par les diverses institutions du système des Nations Unies en matière de lutte contre le racisme. À cette fin, certains ont souligné la responsabilité du Haut Commissariat aux droits de l'homme en matière de coordination, ainsi que du Comité pour l'élimination de toute discrimination raciale. Plusieurs délégations se sont ralliées à la proposition du Groupe africain de confier au Rapporteur spécial sur le racisme la responsabilité d'effectuer des études sur l'efficacité des mécanismes des Nations Unies. À l'appui de cette proposition, elles ont fait valoir l'expérience profonde de ces questions acquise par le Rapporteur spécial, qui a visité plus de 20pays.

Certaines délégations se sont également prononcées en faveur de l'institution d'un mécanisme permanent d'évaluation et de suivi des activités. Mais d'autres se sont inquiétées de la création et du financement d'un organe qui risque de faire double emploi avec les organes déjà existants. Ils ont également insisté sur le rôle central et la responsabilité primordiale que le Haut Commissariat doit conserver. Il est en effet le mieux placé pour avoir accès aux informations nécessaires à l'évaluation de l'action du système des Nations Unies en matière de lutte contre le racisme. Il faut aussi garder à l'esprit la nécessité d'une action préventive des NationsUnies pour prévenir les conflits qui, de plus en plus souvent, sont fondés sur l'ethnicité. Il faudrait une étude sur les moyens de mener cette action préventive, a-t-il été suggéré.
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