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LE GROUPE DE TRAVAIL CHARGÉ
DE FAIRE DES PROPOSITIONS
POUR LA CONFÉRENCE MONDIALE
CONTRE LE RACISME ANALYSE LES
FACTEURS QUI ENGENDRENT
LE RACISME

Arrière

25 Mars 1999


HR/CN/99/9
25 mars 1999 (6 p.m.)


Il examine des recommandations pour l'adoption de nouvelles mesures
nationales, régionales et internationales visant à combattre le racisme


Le Groupe de travail à composition non limitée de la Commission des droits de l'homme qui est chargé de faire des propositions dans le cadre des préparatifs de la Conférence mondiale contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l'intolérance qui y est associée, a poursuivi ses travaux dans la soirée en se penchant sur les facteurs politiques, historiques, économiques, sociaux, culturels et autres qui engendrent le racisme et la xénophobie. Le Groupe de travail a également examiné des recommandations pour l'adoption de nouvelles mesures nationales, régionales et internationales visant à combattre le racisme et la xénophobie.

Certains intervenants ont attiré l'attention du Groupe de travail sur l'importance de l'héritage historique lié au colonialisme et à l'esclavage en tant que facteur de racisme et de xénophobie. D'autres ont souligné que l'analyse des facteurs engendrant le racisme devait aboutir à des recommandations orientées vers l'action et qu'il ne fallait donc pas trop s'attarder sur l'analyse des facteurs historiques.

Certaines délégations ont proposé que soit envisagée la possibilité d'élaborer une déclaration sur les droits des migrants. L'idée a en outre été évoquée de créer un fonds pour venir en aide aux victimes du racisme et de la discrimination raciale. Plusieurs intervenants ont proposé que soit développée la capacité d'alerte rapide du Comité pour l'élimination de la discrimination raciale et ont insisté sur la nécessité de réfléchir aux moyens de lutter contre l'utilisation de l'internet à des fins de propagande raciste. Le Rapporteur spécial sur les formes contemporaines de racisme, M.Maurice Glèlè-Ahanhanzo, a insisté sur la nécessité de prendre des mesures en faveur des Gitans et des gens du voyage. Certains ont exprimé leur préférence pour des solutions pratiques plutôt qu'institutionnelles.


Les délégations des pays suivants ont pris la parole : Égypte (au nom du Groupe africain et en son nom propre), Inde, Allemagne (au nom de l'Union européenne), États-Unis, Saint-Siège, Mexique, Autriche, Pakistan, France, Bangladesh, Chine, Afrique du Sud, Royaume-Uni, Portugal, Zimbabwe, Argentine, ElSalvador, Suisse, Finlande, Turquie, Australie, Canada. Une représentante de l'Organisation des NationsUnies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco) et un membre du Comité pour l'élimination de la discrimination raciale ont également pris la parole, de même que les organisations non gouvernementales suivantes : Interfaith International, Association internationale contre la torture, Minority Rights Group.

Le Groupe de travail achèvera ses travaux demain après-midi, à 15heures. La Commission poursuivra ses travaux en séance plénière demain matin, à 10 heures, pour entendre notamment les Ministres des affaires étrangères de la Belgique, de l'Allemagne et de la Finlande, le Ministre des droits de l'homme de la Norvège, ainsi que les Vice-Ministres des affaires étrangères de l'Italie et de la Grèce et le Secrétaire d'État au Ministère des affaires étrangères de la France. MmeEmma Bonino, Commissaire européenne, prendra également la parole.

Aperçu du débat

Dans le cadre de l'analyse des facteurs politiques, historiques, économiques, sociaux, culturels et autres qui engendrent le racisme et la xénophobie, certaines délégations ont préconisé que soit examiné l'impact de la mondialisation. Les questions liées au traitement de certains groupes particulièrement vulnérables tels que les requérants d'asile et les migrants devraient également retenir l'attention. Une délégation a proposé que les politiques d'asile soient examinées dans le contexte plus global de l'héritage colonial. Certains ont affirmé que l'esclavage est le facteur essentiel qui a contribué et continue de contribuer au racisme et à la xénophobie. Les relations de maîtres à esclaves continuent de caractériser les rapports de production, a-t-il été souligné. Reconnaissant l'importance du droit de mémoire pour les crimes du passé, une délégation a souligné qu'il faut «savoir ouvrir les portes du pardon pour mieux se tourner vers l'avenir». Il existe indéniablement un lien entre l'oubli du passé et les actes délictueux à caractère raciste, a estimé une délégation.

D'autres délégations ont fait valoir que l'analyse des facteurs engendrant le racisme doit permettre de dégager des recommandations orientées vers l'action. Un intervenant a souligné que la Conférence mondiale devra aboutir à l'adoption d'un plan d'action permettant de lutter efficacement contre le racisme dans le monde. Aussi, a poursuivi cet intervenant, il ne faudrait pas consacrer trop de temps et d'énergie à l'étude des facteurs historiques engendrant le racisme.

Le néo-colonialisme et les formes contemporaines d'esclavage ne concernent pas le passé, a souligné un intervenant. Une autre délégation a ajouté que, parmi les facteurs politiques qui interviennent dans ce domaine, ceux qui sont liés au colonialisme et au nationalisme contribuent de façon importante au racisme. Les facteurs les plus importants qui engendrent le racisme et la xénophobie sont moraux et spirituels et tiennent à d'«autres» facteurs, qui ne sont ni politiques, ni historiques, ni économiques, sociaux ou culturels, a estimé un intervenant.

Un autre intervenant a rappelé l'importance de garantir à chacun la liberté de choix en matière d'emploi et a insisté sur la nécessité d'examiner la discrimination qui peut exister en matière d'accès au logement. Certains ont souhaité que soient analysées les attitudes dans le monde du football ainsi que dans le milieu des groupes de musique rock. La société civile a un rôle important à jouer dans l'établissement de normes de référence culturelles pour l'ensemble de la société, a souligné une délégation.

Au titre des recommandations pour l'adoption de nouvelles mesures nationales, régionales et internationales visant à combattre le racisme et la xénophobie, une délégation a proposé que soit envisagée la possibilité d'élaborer une déclaration sur les droits des migrants. Cette délégation a par ailleurs évoqué l'idée de créer un fonds pour venir en aide aux victimes du racisme et de la discrimination raciale. Plusieurs intervenants ont proposé que soit développée la capacité d'alerte rapide du Comité pour l'élimination de la discrimination raciale ainsi que les mesures de protection en faveur de certains groupes vulnérables, en particulier les populations autochtones, les personnes déplacées à l'intérieur de leur pays, les réfugiés, les requérants d'asile, les femmes et les enfants.

Certains ont insisté sur le rôle clef de l'éducation en matière de lutte contre le racisme et la xénophobie ainsi que sur l'importance d'assurer l'égalité de l'accès à la justice et aux services d'assistance juridique pour les membres des minorités. Un intervenant a insisté sur l'importance des mesures de réparation des torts causés aux victimes du racisme et de la discrimination raciale.

Si l'internet peut être un instrument important de lutte contre le racisme, il existe de nombreux sites de diffusion d'idées racistes, ce qui amène à réfléchir sur les moyens de lutter contre l'utilisation du réseau mondial à de telles fins, ont souligné plusieurs délégations. Il faut réprimer pénalement les messages de haine raciale diffusés sur internet conformément aux dispositions de la Convention internationale sur l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale, a estimé un intervenant.

Le Rapporteur spécial sur les formes contemporaines de racisme, M.Maurice Glèlè-Ahanhanzo, a insisté sur la nécessité de prendre des mesures pratiques en faveur des Gitans et des gens du voyage.

D'une manière générale, il est important de rechercher des solutions pratiques plutôt qu'institutionnelles, ont estimé certaines délégations avant d'insister sur le rôle des organisations non gouvernementales et des initiatives locales à cet égard.
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